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D’après l’office de la langue française, le génie végétal est ‘’l’ensemble de techniques alliant les principes de l'écologie et du génie pour concevoir et mettre en œuvre des ouvrages qui utilisent des végétaux comme matériel de base et qui visent, entre autres, la stabilisation de talus, de berges et de rives, l'épuration des eaux et le contrôle de l'érosion‘’ Cette technique est utilisée lorsque les pentes sont plus abruptes et l’écoulement plus rapide, lorsque la plantation de végétation seule ne suffit pas. Une restauration de berge peut être réalisée à l’aide des techniques du génie végétal pour des pentes allant jusqu’à 1H :1V (Société de la faune et des parcs Québec, 2003). Ces techniques peuvent remplacer avantageusement les matériaux artificiels puisque les pentes ainsi restaurées sont aussi solide et bénéficient en plus des avantages de la végétation naturelle (filtration des polluant, etc). La figure suivante, tirée de (Société de la faune et des parcs Québec, 2003) illustre une berge aménagée par génie végétal.

Source : Société de la faune et des parcs du Québec, 2003 Figure 2.2 Stabilisation des berges par génie végétal

Ces techniques requièrent la récolte de végétaux à l’état de dormance à proximité de la zone de travaux. C’est par divers agencements de branches que les talus des berges pourront être stabilisés. Il s’agit donc de la fabrication d’une armature végétale. Les branches étant conservées vivantes (on évite leur assèchement après la récolte), ceci favorisera la repousse du végétal après sa mise en place dans la pente. Des espèces à forte capacité de régénération doivent être utilisées. Il s’agit principalement de peuplier baumier, cornouiller stolonifère, spirée à larges feuilles et diverses variétés de saule (Zip Alma-Jonquière, s.d.).

Différentes techniques de génie végétal sont utilisées. Elles sont résumées brièvement dans le tableau ci-après, d’après les informations provenant du Guide de bonnes pratiques du MDDEP (2005). Afin d’améliorer la compréhension, les techniques sont illustrées à l’annexe 4.

Tableau 2.1 Résumé des techniques du génie végétal (MDDEP, 2005)

Nom Définition Utilisation

Bouture Tige sectionnée sur une plante à forte capacité de régénération et enfoncée dans le sol pour produire un nouveau plant.

Pour une zone d’érosion faible ou en combinaison avec une autre méthode.

Rang de plançon Branches ramifiées enfouies perpendiculairement à la pente de façon à laisser seulement les ramures à l’air libre. Permet de former plusieurs cordons de végétations parallèles.

Pentes fortes, pentes limono- sableuses, érosion de surface.

Fagots Assemblage de branches pour former un boudin uniforme, puis placés dans une tranchée parallèle aux courbes de niveau et enfouis aux deux tiers. Le tout est maintenu en place par des piquets et les fagots sont attachés entre eux.

Pente forte, érosion faible à modérée, surtout pour les bas de talus.

Fascines Arrangement de branches dans le même sens maintenu en place parallèlement aux courbes de niveau par deux rangées de pieux de bois.

Pour érosion moyenne à sévère, habituellement une seule rangée en bas de talus. Matelas de branche Branches placées

perpendiculairement aux courbes de niveau de façon à former un matelas et retenues à l’aide de piquets et de fils métalliques puis recouvertes d’un peu de terre.

Pour les rives fortement dégradées par l’érosion.

Caissons Structure de bois en cèdre, remplie de terre, dans laquelle sont insérées des branches de saule. Seules les branches de saule dépassent de la berge une fois le sol remis en place.

Pour érosion sévère et pente abrupte.

Source : Guide de bonnes pratiques du MDDEP, 2005

Les techniques du génie végétal ont l’avantage d’être aussi solide que la restauration avec des matériaux artificiels, tout en bénéficiant des avantages d’une berge pourvue de végétaux. La réalisation de ces techniques demande toutefois beaucoup de manipulations et de mains d’œuvre. Les travaux peuvent être réalisées seulement au printemps ou presque : les végétaux doivent être récoltés durant leur période de dormance et ils doivent être vivant lors de la pose. De l’équipement lourd peut être nécessaire à la réalisation de ces méthodes car des tranchés doivent parfois être construites. De plus,

ces méthodes doivent être conçues par des spécialistes. La réalisation peut toutefois être faite par une main d’œuvre formée pour l’occasion.

Étant donné que la principale difficulté de ces méthodes est l’agencement des branches qui serviront d’armure végétale, des fournisseurs produisent des matériaux faits de matière organique qui ont pour but de remplacer en partie les végétaux qui sont utilisés en génie végétal. Par exemple, le produit Curlex® est un matelas fait de fibre de bois qui est conçu pour être ancré dans la pente, et en prévient ainsi l’érosion, un peu à la manière du matelas de branche. Il protège aussi les semences jusqu’à ce que la végétation soit bien prise (American Excelsior Company, 2010).

En Europe, certains fournisseurs proposent mêmes des fagots et fascines déjà préparés à partir d’essence de bouleaux poussant en pépinière (AquaTerra Solutions, s.d.).

La réalisation d’une restauration de berge par le génie végétal est plus coûteuse que la végétalisation simple, car plus de manipulations sont requises. Toutefois ces techniques sont moins coûteuses que les méthodes traditionnelles en matériau rigide, tel que le montre le graphique suivant.

Source : Fond d’assainissement des grands lacs, 2004

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