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1. Généralités

1.3. Généralités sur les poules pondeuses

L’élevage des poules pondeuses comporte trois (03) phases : la phase poussin, la phase poulette et la phase ponte (Cobb, 2009). Avant ces trois phases, des étapes de pré-élevage doivent être réalisées. Il s’agit de la préparation du poulailler et des équipements.

1.3.1. La préparation du poulailler

Elle commence par la mise en place de la litière. Cette dernière joue un rôle important d’isolant thermique car en présence des courants d’air, les poulets consomment pour réguler leur température et non pas pour grossir. La litière évite également le contact direct des oiseaux avec un sol en terre battue, difficile à « réchauffer ». Autres rôles de la litière ; c’est l’absorption des déjections et de l’eau. C’est pourquoi il faut couvrir de copeaux le sol des bâtiments d’élevage des poules pondeuses.

Pour cela, elle doit être épaisse (minimum cinq centimètres), tassée et régulière. Elle doit également être saine (sans moisissure), propre et sèche lors de son installation dans le bâtiment.

Le préchauffage et le chauffage concernent le temps avant et après l’installation des poussins.

La température de référence de l’ambiance à l’arrivée des poussins est de 28°C. Le préchauffage s’effectue en ventilant faiblement pour éviter une concentration de CO et CO2 néfaste et éliminer les résidus de produits de désinfection (Couvreur et al., 2007). Quand le chauffage est en excès, les oiseaux fuient l’éleveuse. Quand le chauffage est trop faible, les poussins s’agglutinent autour de l’éleveuse. Un bon chauffage permet un bon emplumage des oiseaux.

La lumière étant un stimulateur physiologique, la réalisation des différentes activités telles que boire, manger, se chauffer, interagir, se situer et se déplacer se trouveront aisée lorsque les normes sont respectées. La lumière accélère la maturation sexuelle pour la poule en ponte : l'accroissement de luminosité augmente la production d'œufs. Il faut alors éviter l’élévation accrue de la lumière pour empêcher une entrée en ponte précoce des oiseaux (MAEP, 2006). Lorsqu’on constate des poids trop faibles des poussins et un problème de sous-consommation, on peut allonger la durée du jour d’éclairage, en appliquant un éclairage nocturne progressif (Cobb, 2009). La durée d’éclairage varie en fonction de l’âge de l’animal.

Quant à la température et à l’atmosphère, il faut réduire la chaleur et permettre l’évacuation des gaz nocifs (gaz carbonique, ammoniac) par l’apport d’oxygène. Les gaz comme l’ammoniac, produits par la fermentation des déjections sous l’effet de l’humidité et de la chaleur possèdent une action irritante et corrosive sur les muqueuses des voies respiratoires. Une diminution du rythme respiratoire et de la consommation alimentaire est observée ; par conséquent, il en résulte une baisse de production d’œufs quand la concentration de l’air en ammoniac est élevée (Smith, 1997).

1.3.2. Les équipements

Ce sont entre autres les mangeoires, les abreuvoirs et les pondoirs. Les mangeoires et les abreuvoirs sont les plus importants. Ils doivent être solides et faciles à nettoyer, bien stables pour éviter d’être renversés. La mangeoire suspendue est recommandée avec une bonne hauteur et une profondeur acceptable. Elle doit être équipée d'un rebord pour empêcher les oiseaux de répandre la

nourriture sur le sol (MAEP, 2006). Il faut augmenter temporairement le nombre de points d’abreuvement et d’alimentation et adapter leur hauteur à la taille des animaux. Ainsi les points d’abreuvement et d’alimentation doivent être en nombre suffisant dans le bâtiment d’élevage pour éviter le nombre pléthorique de poulets autour des mangeoires et abreuvoirs. Ceci empêche le pica, l’hémorragie ou le renversement de l’aliment et de l’eau par terre (Cobb, 2009). Les pondoirs sont positionnés à partir de la 18ème semaine d’âge juste en début de la phase ponte. Ensuite il faut mettre de la litière dans les pondoirs pour éviter la cassure des œufs (MAEP, 2006). Le respect des normes de densité est très important ; il faut prévoir en moyenne 1 m² pour cinq (05) pondeuses. Une poule a besoin de calme au moment de la ponte. Ainsi, un nombre insuffisant de pondoirs provoque des bagarres ; la poule n’arrive pas à trouver sa place et pond au sol ce qui va augmenter la cassure des œufs et le stress des animaux. Il faut alors doter le bâtiment des pondoirs individuels ou des pondoirs collectifs.

1.3.3. Les phases de l’élevage des poules pondeuses 1.3.3.1. La phase poussin

Elle commence par la réception des poussins. On procèdera au comptage du nombre de boîtes et du nombre de poussins dans quelques boîtes. Des prélèvements éventuels pour une analyse bactériologique seront réalisés. Il faut évaluer le taux de mortalité et procéder à l’évaluation visuelle puis physique des poussins. Le duvet doit être sec, soyeux et homogène. Les pattes des poussins doivent être chaudes. Il ne doit pas y avoir des poussins avec le bec ouvert. L’ombilic doit être bien cicatrisé, les poussins doivent être vigoureux, avoir l’œil vif avec de bons aplombs. Il faut peser individuellement 50 poussins au hasard pour vérifier l’homogénéité. L’observation méthodique du comportement et de l’aspect externe des poussins permet de juger l’état des animaux livrés. Un bon lot uniforme est composé de poussins dont au moins 80 % ont un poids compris dans une fourchette de 10% autour de la moyenne (Couvreur et al., 2007). Généralement les poussins arrivent très souvent fatigués d’où la nécessité d’ajouter du sucre ou du D-glucose dans de l’eau pour l’abreuvement. Il faut s’assurer que chaque poussin s’est réellement abreuvé ; on peut les y aider en trempant leur bec dans l’eau sucrée. Au démarrage, le poussin a besoin de chaleur (35°C) et craint les courants d’air.

Le bâtiment doit être correctement chauffé, sans entrée intempestive d’air. Au contraire, les poulets en finition ont besoin de fraîcheur. En saison chaude, des vitesses élevées d’air (environ 1 mètre par seconde) à leur niveau sont nécessaires pour lutter contre les températures élevées. II est primordial de gérer correctement la ventilation par des systèmes de régulation efficaces. Il faut observer la norme d’éclairage, de température et d’atmosphère exigée à cette phase d’élevage (Couvreur et al., 2007).

Le premier élément auquel on pense, c’est évidemment l’eau elle-même. L’eau représente 70% de la

composition corporelle de l’oiseau. La qualité de l’eau distribuée aux animaux comprend deux composantes. Il s’agit de la qualité chimique et de la qualité bactériologique. Au-delà de la norme d’équipement (nombre d’abreuvoirs) et de la répartition homogène de celui-ci, les points d’eau et l’eau d’abreuvement doivent être maintenus propres et le matériel doit être régulièrement contrôlé et adapté en fonction de la croissance des animaux de manière à être aisément accessible, à éviter le gaspillage et à assurer un bon état de la litière (Couvreur et al., 2007). L’alimentation représente 60%

à 80 % des coûts de production des volailles. Il y a donc intérêt à gérer minutieusement la nutrition des poulets. Ceci sous-entend le respect du plan d’alimentation pendant les phases de démarrage, croissance et finition. L’adaptation permanente du matériel à la croissance des animaux pour éviter le gaspillage. Pendant les premiers jours de vie, il faut distribuer de l’aliment plusieurs fois par jour pour inciter les poussins à consommer l’aliment frais. Par la suite, il ne faut jamais remplir complètement les plateaux d’alimentation pour éviter le tri, le gaspillage et la fermentation de l’aliment. Il faut vider les chaînes alimentaires tous les jours, pour empêcher le tri et un déséquilibre alimentaire, source potentielle d’hétérogénéité et de picage. Toutes les particules alimentaires jouent un rôle important dans l’équilibre nutritionnel du poussin (Couvreur et al., 2007).

1.3.3.2. Phase poulette

Il s’agit de la période de la 9éme à la 18éme semaine d’âge (entrée en ponte). L’élevage des poulettes doit répondre à des critères. Le poids moyen individuel doit être dans la norme de la souche et le lot doit être homogène pour avoir un bon pic de ponte. Ces critères sont contrôlables par pesées individuelles d’un échantillon du lot. Les poulettes ne doivent pas être parasitées ni affectées par des maladies infectieuses majeures telles que la pullorose, la maladie de Newcastle et les mycoplasmes aviaires par exemple. Du premier jour à la sixième semaine, les poulettes sont nourries à volonté.

L’aliment distribué est pesé pour mesurer la consommation des poulettes. A partir de la 6éme semaine, la distribution d’aliment est contrôlée en fonction du poids des poulettes. Un engraissement excessif de la poulette est préjudiciable à la ponte avec un possible retournement cloacal au moment de la ponte. Si ce risque est réel en climat tempéré, il est faible en climat chaud car les poulettes ont plutôt tendance à sous-consommer. Le problème le plus fréquent est un poids insuffisant des poulettes à l’entrée en ponte. II faut stimuler la croissance par plusieurs méthodes : distribuer l’aliment en deux repas : un le soir (vers 16 heures) et un le matin de très bonne heure ; pendant la journée, les poulettes sont à jeun pour les habituer à manger des quantités d’aliment plus importantes et éviter le tri (EMVT, 1997).

1.3.3.3. La phase ponte

L’étape ponte va de la 18ème à la 73ème semaine d’âge. L’objectif est la production à partir d’une poulette prête à pondre à l’âge de 18 semaines. C’est une période très cruciale pour l’éleveur qui doit vérifier certains paramètres tels que le poids à l’entrée en ponte, la mise en place d’un programme lumineux à l’entrée en ponte et la qualité d’aliment distribué. En effet, les poules doivent d’une part couvrir leurs besoins de croissance qui s’achève vers 30 semaines et d’autre part leurs besoins de production débutant vers 18-20 semaines. Les besoins alimentaires des pondeuses augmentent considérablement sur une très courte période. L’éleveur doit surveiller attentivement la consommation des poules et apporter la quantité d’aliment couvrant les besoins. Au pic de ponte, la consommation alimentaire de la poule élevée au sol est de 100 g à 110 g/jour pour une poule blanche et de 115 g à 125 g/jour pour une poule rousse. Les pondeuses doivent être préparées pendant la période poulette pour la consommation de telles quantités d’aliment. En l’absence de programme lumineux adapté, il est difficile de suivre les besoins des poules et d’obtenir un pic de ponte correct de 90-95%. Trois critères permettent de voir si les poulettes sont correctement alimentées. Il s’agit du poids de la poulette, du pourcentage de ponte et du poids de l’œuf (EMVT, 1997). Ainsi pendant cette phase, la collecte des œufs occupe une place capitale. Elle sera réalisée au moins trois fois par jour. Pour mieux suivre son élevage de poule pondeuse, la nécessité d’un cahier de charge s’impose.

Elle est indispensable du début jusqu’à la fin de l’élevage des poules pondeuses. Ce cahier est l’endroit où on inscrit tous les éléments de gestion de l’élevage : la date du démarrage, le nombre d’animaux au démarrage, les dépenses financières, les achats et les ventes. Tous les jours, on note dans le cahier de suivi, le nombre des animaux vivants au début de la journée et ceux qui sont mort en fin de journée ; la quantité d’aliment consommée, la quantité d’eau bue, les observations éventuelles (maladies, accidents, traitements, vaccinations), les dépenses et les ventes effectuées. Le nombre de plateaux d’œufs obtenus tous les jours y est mentionné également.

1.3.4 Plan de prophylaxie pour l’élevage des poules pondeuses Ce plan de prophylaxie regroupe la prophylaxie sanitaire et médicale.

La prophylaxie sanitaire

C’est une série de précautions ou d’actions visant à éliminer l’agent pathogène et à éviter la contamination des sujets sains. Il existe des mesures générales de prophylaxie sanitaire s’appliquant à divers éléments au sein de l’élevage.

La prophylaxie médicale

Elle fait appel à une série de vaccinations en fonction des prévalences pathologiques de la zone ou de la région d’installation. Il est admis un calendrier minimum contre les dominantes pathologiques en matière d’élevage de poules au Bénin. Le programme de prophylaxie appliqué au Bénin est consigné dans le tableau 1.

Tableau 1: Exemplaire de calendrier prophylactique chez les poules pondeuses.

Source : DE, 2015

AGE INDICATIONS LABORATOIRES/VACCINS

Jour 0 Maladie de Marek Cryomarex

Jour 1 Maladie de Newcastle Bronchite Infectieuse

CEVAC BI L ou

Avi ND HB1/Cevac UNI L/Hipraviar B1 et Avi IB H120/Bioral H120/CEVAC Bron/Bronipra

(Administrer séparément à deux jours d’intervalle minimum si vaccins monovalents)

Jour 9 Maladie de Gumboro CEVAC GUMBO L ou AVI IBD INTER

Jour 16 Maladie de Gumboro CEVAC IBD L, AVI IBD plus

Jour 70 Bronchite Infectieuse CEVAC Bron, Avi IB H120, Bronipra, CEVAC IBird Semaine

12

Coryza

Salmonelloses (S. enteritidis) Corymune 4 K Semaine

14

Salmonella gallinarum

Salmonella pullorum CEVAC S Gallinarum

Semaine

15 Variole, Mycoplasme CEVAC MG F + Variole

Semaine

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