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3. Ressenti du médecin généraliste

3.5. Freins et facilitateurs

a) Les principaux freins identifiés par les médecins généralistes sont : • Liés au médecin lui-même et à sa pratique :

- Le manque de temps : " le manque de temps " ; " je suis débordée par l’administration et

l’informatique et j’aimerai bien passer plus de temps à m’occuper un petit peu de ça c’est passionnant " ; " Oh le manque de temps " ; " ah le temps " ; " Après dans l’absolu il vaudrait peut-être mieux faire mais bon voilà il faudrait des consultations plus longues ".

Puisque le soutien est chronophage : " après c’est chronophage, ça c’est certain " ; " c’est

des moments, des consults ou malheureusement il faut prendre du temps ! On ne peut pas faire ça en 5 minutes c’est, c’est pas possible ".

- Le manque de formation : " le manque de temps aussi pour me former " ; " plein de données

qu’on, qu’on va acquérir de, d’autres médecins avec qui on a travaillé, d’autres pédiatres, d’autres personnes avec qui on discute en dehors du travail et du, enfin ça peut être un peu difficile de faire la synthèse de tout ça et de savoir finalement euh, si les conseils qu’on va donner s’ils sont légitimes, s’ils le sont pas " ; " pendant nos études, je pense qu’on devrait plus insister sur le suivi de l’enfant normal. Et euh sur des trucs un peu bêtes en fait, en fait c’est ça qui me manque, c’est d’apprendre les trucs bêtes " ; " le manque de formation aussi ".

- Le manque d'envie : " c’est pas le manque de temps, c’est le choix qu’on fait, dans son

organisation de temps ".

- La place privilégiée du pédiatre : " le frein c’est que ben on reste quand même médecin

généraliste, on est pas pédiatre " ; " le fait qu’il y ait quand même ici deux pédiatres, qui sont très bien, qui se sont installées en ville à Bagnols, euh y a 2 ans et qui ont aspiré un grand nombre de nos petits patients, de notre patientèle " ; " on pense aux généralistes

- La méconnaissance de ce qu'il se passe à domicile : " on s’aperçoit de la partie émergée

de l’iceberg, on sait pas ce qui se passe à l’intérieur des familles, mais ça qui peut le savoir ? " ; " freins pour les familles qui ne veulent pas dire ce qui se passe à la maison, c’est ça la difficulté, c’est ceux pour lesquels on craint le plus et qui disent le moins ".

• Liés aux parents :

- Le suivi irrégulier : " ça dépend tout à fait de la relation qu’on a avec la famille, quand on

voit un enfant 2 fois par an parce qu’il a une otite et qu’on le voit jamais autrement là je, je délègue hein si il y a un suivi pédiatrique, c’est le pédiatre ".

- L’attitude parentale : " l’agressivité ! Les gens qui m’agressent euh j’ai du mal à aller plus

loin ".

- La culture : " la langue " ; " essayer de pas brusquer les gens, de ne pas aller contre leur

croyance et euh, donc ça, ça peut être des freins voilà culturels ".

b) Les principaux facilitateurs identifiés par les médecins généralistes sont : • Liés au médecin lui-même :

- Son statut de médecin de famille avec :

- La connaissance de la famille : " Le fait de connaître la famille depuis longtemps " ;

" le fait de connaître la famille " ; " qu’on les a connus eux -mêmes enfants " ; " bien connaître les gens, ça facilite le fait de donner des conseils ".

- La relation de confiance médecin / patient : " une confiance aveugle au médecin de

famille " ; " les facilitateurs moi je pense le fait d’être le médecin de famille " ; " quand les gens se sentent en sécurité dans le cabinet, qu’ils sont pas jugés, qu’ils sont juste…aidés, accompagnés, entourés, on peut dire des choses négatives ou positives c’est pas gênant. Y a pas de jugement, c’est juste euh, un fait brut " ; " le lien que l’on peut créer avec les mamans en tant que médecin-mère " ; " c’est important d’avoir une bonne relation médecin-patient (…) ça libère un tas de freins (…) qui parasitent notre consultation (…) c’est essentiel de, de, d’établir une relation de confiance " ; " Après vraiment ceux que je soigne depuis qu’ils sont petits et tout c’est un peu différent (…) Y en a ben je les soigne de temps en temps pour des petites pathologies et tout, et c’est pas la même approche. Et ouais c’est pas la même relation " ; " avec notre vécu de médecin et notre vécu de mère et c’est en associant les 2, en mélangeant les 2 que l’on peut créer un lien de confiance avec la maman qui fait qu’elle va se livrer, et qu’elle aura envie de progresser avec son petit ".

- Son expérience personnelle :

- Le fait d’être une femme : " Je suis une femme " ; " en tant que mère moi-même mes

conseils sont d’autant plus, y a des choses qu’on apprend pas à l’école hélas ".

- Le fait d’avoir des enfants : " C’est que j’ai eu des bébés, c’est que je les ai allaités,

je les ai nourris " ; " l’auto-formation (rires) " ; " le fait d’avoir un enfant et a fortiori plusieurs enfants ça permet de, de donner des meilleurs conseils à mon sens ".

- Son envie d’effectuer du soutien à la parentalité : " se mettre en position de réfléchir

comment les parents se comportent " ; " il faut aimer faire de la prévention " ; " s’imposer que c’est des consults d’une demi-heure et pas finalement dire à la secrétaire de rajouter avant, après (…) si on veut vraiment faire du soutien ben il faut s’accorder ce temps-là aussi, si on peut plus ben c’est pas grave hein mais il faut l’assumer ".

- Sa pratique courante :

- La prévention dès la période néonatale :

" on voit déjà les mamans pendant la grossesse (...) si on se débrouille pour un petit peu en amont, anticiper un peu les choses ".

- Le travail en réseau :

" avec la sage-femme on communique très bien et ça c’est hyper bien, parce qu’elle nous les envoie précocement " ; " de travailler avec la PMI, on voit les services sociaux, la PMI donc on commence à créer des liens parce qu’il faut qu’on arrive à travailler ensemble ".

• Un médecin évoque un facilitateur lié aux parents : leur envie : " la plupart des parents

ont envie qu’on parle de leur, de leur bébé ".

• Certains médecins n’identifient aucun facilitateur : " non " ; " je sais pas ".