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En France, le pourcentage d’hommes fumeurs quotidiens s’est stabilisé depuis 2005 après une baisse continue depuis 1970

A l’inverse de la tendance observée pour les femmes, le pourcentage d’hommes fumant quotidiennement est en baisse en France. Il est passé de plus de 40 % dans

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Pourcentage de fumeurs quotidiens dans la population âgée de 15 ans et plus en France et en Europe entre 1980 et 2008

Figure 1

OCDE et Eurostat. Baromètre santé pour la France

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les années 1980 à 32 % en 2010. Cette tendance à la baisse chez les hommes est générale dans l’ensemble des pays européens, sauf en Irlande et en Grèce, et les variations sont pour certains tout à fait considérables. Le Danemark connaît la baisse la plus signifi cative avec 57 % d’hommes fumeurs quotidiens en 1980 contre 24 % en 2008, et la Suède et le Luxembourg présentent des baisses de plus de 40 % de leurs taux depuis 1995. La Grèce (46 %), la Bulgarie et les pays Baltes sont les pays européens qui présentent les pourcentages de fumeurs quotidiens dans la popula-tion masculine la plus élevée à l’inverse de la Suède (12 %), du Royaume-Uni, de la

Pourcentage de fumeurs quotidiens dans la population âgée de 15 ans et plus en France et en Europe entre 1980 et 2008

Figure 2

Source : OCDE et Eurostat. Baromètre santé pour la France Les minima en 1986, 1995

et 1998 correspondent au Portugal pour lequel les enquêtes sont irrégulières ; le minimum réel est donc en fait à ce niveau.

Figure 3

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Hommes Femmes

Slovénie et du Luxembourg (22 - 23 %). La Suède présente la particularité d’être le seul pays avec une prévalence de fumeurs quotidiens plus élevée pour les femmes que pour les hommes.

Inégalités sociales face au tabac

Les études ont montré que la consommation de tabac est liée au niveau socio-éco-nomique. L’écart de prévalence du tabagisme entre les diff érents niveaux d’éduca-tion semble ainsi avoir augmenté durant cette dernière décennie. En 2000, on obser-vait dans tous les Etats membres de l’UE une proportion de fumeurs de sexe masculin plus importante dans les groupes aux niveaux socio-économiques les plus bas. Cette tendance était identique pour les femmes des pays d’Europe du Nord ; cependant on commence à la voir apparaître aussi dans les pays du Sud, en particu-lier chez les jeunes femmes (Kunst et al., 2004).

En France, les chômeurs comptent toujours, en 2010, davantage de fumeurs quoti-diens (51,0 %) que les actifs occupés (33,4 %) du même âge, cette caractéristique restant vraie quels que soient le sexe et l’âge. Entre 2005 et 2010, l’augmentation de prévalence du tabagisme quotidien est plus de deux fois plus importante chez les chômeurs (+ 16 %) que chez les actifs occupés (+ 6 %).

Dans toutes les enquêtes, malgré des modes diff érents d’échantillonnage et de recueil des informations sur la consommation de tabac et la catégorie sociale, le gradient social apparaît marqué avec des taux plus élevés chez les ouvriers et des taux intermédiaires pour la catégorie « artisans, commerçants et chefs d’entreprise » et les employés. Les taux les plus bas sont observés chez les cadres et chez les agri-culteurs.

Dans la plupart des Etats membres de l’UE, la consommation de tabac évolue selon un modèle épidémique. Ce modèle montre que ce sont d’abord les hommes des classes socio-économiques les plus favorisées qui commencent à fumer, puis suivent les femmes étant le plus à l’aise fi nancièrement, après quoi l’usage du tabac se répand progressivement aux classes socio-économiques les moins favorisées alors que les personnes ayant un niveau d’éducation élevé arrêtent de fumer (Cavelaars et al., 2000).

Par ailleurs, des conditions socio-économiques diffi ciles durant l’enfance et l’adoles-cence prédisposent au tabagisme à travers un ensemble de facteurs (Kunst et al., 2004). Les personnes ayant un niveau d’éducation bas commencent à fumer à un âge plus précoce et risquent plus de développer une addiction à la nicotine. Les fumeurs adultes ayant un niveau d’éducation bas, un faible niveau d’emploi ou de revenu cessent de fumer moins fréquemment et ont plus de risques de reprendre le taba-gisme lorsqu’ils l’ont arrêté. Les tentatives infructueuses d’arrêt du tabataba-gisme sont liées à des niveaux élevés d’addiction à la nicotine ainsi qu’à d’autres facteurs tels que le manque de soutien social ou d’aides spécifi ques (Kunst et al., 2004). En consé-quence, alors que les tentatives d’arrêt sont aussi fréquentes parmi les classes les plus défavorisées, les arrêts réussis sont plus rares dans cette population.

Eurostat, l’OMS et l’OCDE fournissent des données sur la prévalence du tabagisme à partir de sources diverses dont les enquêtes santé par interview nationales. De façon générale, la comparabilité des données est aff ectée par le manque de standardisa-tion des méthodes de mesures entre les enquêtes de santé nastandardisa-tionales.

La fi che utilise les données de l’OCDE complétées par des données d’Eurostat telles que présentées dans la publication Health at a Glance 2010 qui sont les plus récentes en attendant la publication des résultats de la première vague de l’enquête santé européenne par interview. Cette publication fournit les pourcentages de la popula-tion âgée de 15 ans et plus qui déclare fumer quotidiennement. Les données françai-ses sont issues depuis 1980 de l’Enquête conditions de vie des ménages de l’Insee (1987, 1997-2001) ou de l’enquête Santé et protection sociale de l’Irdes (1988 -1995, 2002-2008). Elles concernent le tabagisme habituel qui comprend le tabagisme quotidien et occasionnel, ce qui ne correspond donc pas exactement à la défi nition C’est pourquoi la fi che utilise les données des baromètres santé de l’Inpes qui au contraire y correspondent.

L’enquête santé européenne par interview devrait permettre d’avancer dans la voie de l’harmonisation et d’une meilleure couverture du nombre de pays renseignés

Drees (2011). « L’état de santé de la population en France ». Rapport 2011:

Beck F., Guilbert P., Gautier A. (sous la dir. de) (2007). « Baromètre Santé 2005. Attitudes et comportements de santé », Inpes.

Premiers résultats du Baromètre santé 2010 sur le tabac : http://www.inpes.sante.fr/ rubrique études/

enquêtes tabac

Kunst et al. Socioeconomic inequalities in smoking in the European Union. Applying an equity lens to tobacco control policies. Rotterdam, the Netherlands : Department of Public Health Erasmus Medical Center, 2004.

Cavelaars et al. Educational diff erences in smoking:international comparison. BMJ, 2000 ; 320 :1102-7.

Remler D.K. (2004). « Poor smokers, poor quitters, and cigarette tax regressivity », American Journal of Public Health, 94, p. 225-229.

Jeff eris B.J., Power C., Graham H., Manor O. (2004). « Changing social gradients in cigarette smoking and cessation over two decades of adult follow up in a British birth cohort », Journal of Public Health Medicine, 26, 1, p. 13 -18.

Health at a glance Europe 2010, OCDE Bases de données : Eurostat et OCDE

Méthodologie et comparabilité

Bibliographie