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La fréquence et le nombre de manifestations des faits religieux

Résultats du questionnaire

1. La fréquence et le nombre de manifestations des faits religieux

L'expression "fait religieux" s'est imposée depuis quelques années dans le vocabulaire scientifique et public. Un fait religieux, comme tous les faits, se constate et s'impose à tous. Il ne préjuge ni de sa nature, ni du statut moral ou philosophique à lui accorder. Il ne privilégie aucune religion particulière. Un fait religieux se produit sous différentes formes (on parle de manifestation des faits religieux) et s'observe (on parle alors d'observation des faits religieux).

Il est neutre au regard de cette observation.

La première question portait sur la fréquence à laquelle les faits religieux se manifestent dans les établissements/services.

43,88% des répondants estiment que les manifestations des faits religieux sont rares dans leur éta-blissement, soit moins d’une fois par an. Ce pourcentage est supérieur à celui constaté dans l’enquête de l’Institut Randstadt et de l’Observatoire du fait religieux en entreprise (OFRE)1. Les résultats de

1 Enquête réalisée entre avril et juin 2016 sur la base d’un questionnaire en ligne conduit auprès de 1405 salariés exerçant pour la plupart (61%) des fonctions d’encadrement. Institut Randstad et Université de la Polynésie française. Alors que depuis 2013 les précédentes enquêtes avaient révélé la progression puis la banalisation du fait religieux au travail, l’étude 2017 livre un enseignement de taille. Pour la première fois, l’observation « quan-titative » du fait religieux ne progresse pas. La part des salariés interrogés qui, en 2017, déclarent observer de

cette enquête indiquaient qu’en 2016, 35 % des répondants n’avaient jamais ou alors rarement ob-servés de faits religieux au travail. Ce pourcentage était de presque 50% en 2015. Même si les deux enquêtes et les secteurs d’activité ne sont pas comparables directement, la prévalence du fait reli-gieux en secteur médicosocial semblerait donc moins forte.

Comme le montre le graphique ci-dessous, la fréquence de manifestation des faits religieux est diver-sement appréciée selon les secteurs d’activité des répondants.

Mis à part la catégorie « autres », le secteur de l’aide sociale à l’enfance est celui où les répondants se positionnent très majoritairement sur une fréquence inférieure à une fois par an, ce qui, compte tenu de la population prise en charge, semble assez normal. En revanche les faits religieux sont ob-servés plus régulièrement surtout dans le secteur des personnes âgées (44,44%) et du handicap adulte (33,33%).

façon régulière ou occasionnelle des faits religieux dans leur situation de travail est identique à ce qu’elle était un an plus tôt : 65 %. L’enquête 2017 confirme donc la banalisation du fait religieux en entreprise. Elle donne aussi à voir son « plafond » (Source : Etude Institut Randstadt – OFFRE sur le fait religieux en entreprise – com-muniqué de presse, septembre 2017.)

Des différences de perception apparaissent également selon le sexe du répondant.

Les répondants de sexe masculin ont manifestement une perception plus pessimiste de la fréquence de manifestation des faits religieux : 32 %, contre 19,5% pour les femmes considèrent que les faits religieux se manifestent régulièrement (plusieurs fois par an) dans leur établissement.

Pour 59,2% des répondants, ces manifestations ont été aussi nombreuses en 2016 que les deux an-nées précédentes. 27,5% des répondants ne se positionnent pas. Seuls 13,3% estiment que les mani-festations ont été plus nombreuses. Cette proportion monte à 15,8% pour le secteur de l’insertion et de la réinsertion des adultes. Aucun répondant ne pense qu’elles ont été moins nombreuses, mettant en évidence la permanence de cette question.

Le tri selon la position d’emploi montre que 17,1% des répondants professionnels (contre seulement 8,8% des répondants encadrants) estiment que les manifestations sont plus nombreuses en 2016 par rapport aux deux années précédentes. Ils ont également plus de mal à se positionner. On peut en déduire que les professionnels, sans doute plus proches au quotidien des manifestations des faits religieux, ont la perception que celles-ci peuvent être plus nombreuses.

Professionnel Professionnel encadrant Plus nombreuses que les deux années précédentes (en 2014

et 2015)

17.14% 8.82%

Moins nombreuses que les deux années précédentes (en 2014 et 2015)

0% 0%

Pareil que les deux années précédentes (en 2014 et 2015) 51.43% 76.47%

Je ne sais pas 31.43% 14.71%

Le tri selon le sexe des répondants n’apporte pas d’éléments distinctifs particuliers.

Enfin, 61,2% des répondants estiment que ces manifestations pourraient être plus l’objet de tensions à l’avenir. Cette proportion est élevée comparativement à l’enquête réalisée par la Direction générale de la Cohésion Sociale en octobre 20161, dans laquelle 42 % des répondants étaient du même avis.

« Pensez-vous que le fait religieux pourrait être plus un objet de tension dans l’avenir ? »

1 Enquête réalisée par la DGCS auprès des services et établissements médicosociaux à l’automne 2015, et qui a permis l’ex-ploitation de plus de 2500 réponses. Les résultats complets de l’enquête ne sont pas encore publiés, mais ont été analysés dans le rapport réalisé par Michel Thierry à la demande de la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, Madame Marisol Touraine.

C’est dans le secteur de l’insertion et la réinsertion des adultes, et des personnes âgées, que les scores sont les plus élevés, de respectivement 78,9% et 77,8%.

Aide so-ciale à l'enfance Enfance han-dicapée et inadaptée Handicap adulte Personnes âgées Insertion, réinsertion adultes Autre, à préciser Oui 50% 55% 58.33% 77.78% 78.95% 80% Non 30% 40% 33.33% 11.11% 10.53% 6.67% Je n'ai pas d'avis 20% 5% 8.33% 11.11% 10.53% 13.33%

Les caractéristiques des populations accueillies sont vraisemblablement un élément d’explication. En effet, on peut faire l’hypothèse que c’est bien dans ces deux secteurs que les origines culturelles, les croyances, se diversifient le plus par rapport aux situations ex ante. Par exemple, les futures généra-tions de personnes âgées présentes dans les établissements dans les années qui viennent ne seront plus aussi homogènes que les générations actuelles, ceci pouvant générer des tensions que les pro-fessionnels anticipent dans leurs réponses.

La perception est également plus élevée pour les professionnels au contact direct des publics accueil-lis (71,4%), que pour les encadrants (61,7%).

Enfin, les hommes (72% de oui) sont plus pessimistes que les femmes (65,2% de oui) sur les tensions à venir.