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LES PROFESSIONNEL-LE-S

Champ : ensemble des professionnel-le-s ayant accompagné des femmes victimes de cyberviolences conjugales (n=54) volet 3.

TABLEAU N°55 :

Proportion de professionnel-le-s ayant repéré différentes formes de cyberviolences conjugales au cours des 12 derniers mois

Oui, parfois 0ui, souvent 0ui, TOTAL Sans réponse

NB % NB % NB % NB %

Cyberharcèlement : recevoir de façon répétée des contenus (privés ou publics) menaçants ou dénigrants par SMS ou via des

applications de messagerie ou réseaux sociaux 13 24 33 61 46 85 6 11

Cybersurveillance : être surveillée dans ses déplacements et/

ou dans sa vie sociale, à l’insu (via des logiciels espions ou via la géolocalisation) ou à travers un contrôle imposé (en recevant par exemple de nombreux messages pour savoir régulièrement où sa partenaire est et avec qui)

27 50 18 33 45 83 5 9

Cyberviolences sexuelles : être menacée de retrouver des images (photos, vidéos) ou informations personnelles ou intimes diffusées sur les réseaux sociaux, sur des sites pornographiques ou de rencontres …, être forcée à filmer des pratiques sexuelles ou se voir imposer des contenus pornographiques par SMS

29 54 8 15 37 69 6 11

Cyberviolences administratives ou économiques : ne plus avoir accès aux ressources financières par exemple via les codes bancaires en ligne changés ou volés, se voir empêchée ou freinée dans ses démarches administratives via le piratage de ses paramètres de comptes administratifs en ligne (CAF, OFII, Pôle Emploi…)

20 37 13 24 33 61 7 13

Cyberviolences exercées par l’ex-partenaire via les enfants en cas de séparation : surveillance des déplacements et de la vie so-ciale de la mère et des enfants à l’insu ou imposé via le téléphone et applications de messagerie y compris en cas d’interdiction de s’approcher ; harcèlement etc

17 31 15 28 32 59 7 13

lence qui est repérée de façon plus fréquente par les professionnel-le-s, contrairement à la cybersurveillance. Près de 70% des profes-sionnel-le-s ont également repéré au moins une fois des cyberviolences sexuelles au cours de l’année, ce qui est un chiffre très élevé.

Les cyberviolences économiques et adminis-tratives ainsi que les cyberviolences via les en-fants ont été repérées par environ 60% des professionnel-le-s.

Toutefois, les formes de cyberviolences conjugales repérées varient beaucoup en fonction des nel-le-s. Ainsi, les profession-nel-le-s des associations repèrent davantage la cybersurveillance et le cyberharcèlement (100%).

Cela peut s’expliquer par le fait que ces deux formes de violences sont d’autres moyens d’exercer le contrôle et l’emprise. Les pro-fessionnel-le-s des associations, au cours de l’accompagne-ment, sont amené-e-s à aider les femmes à décrypter l’ensemble des mécanismes d'emprise, ce qui est donc propice à repérer ces formes de violences.

Les professionnel-le-s des UMJ repèrent beaucoup plus les cy-berviolences sexuelles (84%) : cela peut s’expliquer par le fait que les professionnel-le-s reçoivent beaucoup de victimes de violences sexuelles et sont donc habitué-e-s à pou-voir aborder ces questions plus intimes avec les victimes reçues dans leurs services. C’est aussi, sûrement, parce que ces formes de vio-lences font davantage l’objet de plaintes.

Enfin, les psychologues et les avo-cat-e-s repèrent davantage les cyber-violences via les enfants (respectivement 67% et 71%). Plusieurs hypothèses peuvent expliquer cela. Tout d’abord, les femmes qui s’adressent à un-e psychologue ont souvent un parcours de violences assez long et sont le plus souvent déjà séparées. Or c’est fréquem-ment après une séparation que ces violences se déploient. De plus, l’Institut de victimologie propose des séances pour les enfants co-vic-times. Il y a donc une attention particulière sur ces problématiques de la part des profession-nel-le-s qui les repèrent mieux ; et de la part des femmes qui s’adressent à cette structure pour cette spécificité. Enfin, concernant les avocat-e-s, cela peut s’expliquer par le fait que les femmes font souvent des démarches auprès des avocat-e-s dans le cadre de procé-dures autour de la séparation et que, précisé-ment, les cyberviolences via les enfants sont une forme d’instrumentalisation des enfants par le père assez fréquente après la sépara-tion. Parmi les avocat-e-s qui ont accompa-gné au moins une femme victime de cyber-violences conjugales au cours des 12 derniers mois, 5 ont rencontré une situation où la femme avait obtenu d’un-e juge une interdic-tion pour son partenaire (ou ex) de rentrer en contact avec elle, alors même que ce dernier continuait à la contacter régulièrement via les outils numériques, y compris parfois via ceux de ses enfants.

Proportion de professionnel-e-s par catégorie ayant repéré différentes formes de cyberviolences conjugales sur les 12 derniers mois

Associa-tions UMJ

Psycholo-gues Avocat-e-s TOTAL

Cyberharcèlement 100% 64% 33% 71% 85%

Cybersurveillance 100% 80% 100% 71% 83%

Cyberviolences sexuelles 58% 84% 33% 57% 69%

Cyberviolences administratives

ou économiques 75% 72% 0% 43% 61%

Cyberviolences exercées par l’ex-partenaire via les enfants en cas de séparation

58% 52% 67% 71% 59%

Dans près de 60% des cas, les cyber-violences conjugales repérées par les pro-fessionnel-le-s ont débuté avant la sépa-ration. On peut toutefois noter que près de 17% des professionnel-le-s n’ont pas pu ou su répondre car ils ou elles n’ont peut-être pas posé la question.

Champ : ensemble des professionnel-le-s associatives, des psychologues et avocat-e-s ayant accompagné des femmes

victimes de cyberviolences conjugales.

GRAPHIQUE N°14 :

Contexte d’apparition des cyberviolences conjugales parmi les femmes accompagnées

sur les 12 derniers mois

24% 59%

Pendant la vie commune A près la séparation Ne sais pas/sans réponse

17%