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Chapitre IV : l’erreur orale et écrite

IV.5. Le traitement de l’erreur :

IV.6.2. Les formes d’évaluation :

L’évaluation prend trois formes qui se situent à des moments différents de l’acte pédagogique :

IV.6.2.1. L’évaluation diagnostique :

Elle intervient en début de formation (avant d’entreprendre l’apprentissage). Elle

sert à déceler les insuffisances, à faire le point sur les pré-requis des enseignés. Elle est utile pour l’enseignant, car elle lui permet de répertorier les éléments

fondamentaux du programme de l’année précédente afin d’en tenir compte lors de l’élaboration du contenu du nouveau programme. Les exercices vont du simple repérage à la production. Cette forme d’évaluation ne fait l’objet ni de notation, ni de correction exhaustive, elle sert à proposer une remédiation adaptée aux carences des apprenants.

IV.6.2.2. L’évaluation formative (continue) :

Cette forme d’évaluation qui se produit pendant la période d’apprentissage cible directement l’enseigné. Elle est liée au processus de formation. Elle est utile aussi bien pour l’enseignant que pour l’enseigné. Elle permet au premier de se rendre compte de ses erreurs, de mesurer sa progression par rapport à lui-même et par

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rapport à ses camarades et au second de voir si les objectifs qu’il s’est fixés sont atteints. Elle l’aide, également, à préparer un travail de remédiation pour pallier les difficultés rencontrées, à orienter efficacement son enseignement et à disposer de jalons pour des stratégies pédagogiques d’une certaine ampleur. «L’évaluation

formative laisse une large part à l’initiative et à l’épanouissement des styles individuels, loin de la sclérose du modèle pédagogique bien rodé. Elle est toujours nouvelle, obligeant l’apprenant à une réponse, une intervention, une adaptation individualisée et très éloignée de l’application d’une recette quelconque»139 . «Elle répond à quatre principes fondamentaux : la régulation, une halte indispensable pour apprécier, réfléchir sur le perfectionnement, l’implication, la participation active enseignant/enseigné à favoriser l’aboutissement de l’action pédagogique, l’autonomie, la conséquence directe de l’implication de l’apprenant qui devient un sujet actif, l’enseignant, quant à lui, peut adapter et modifier ses directives, exercer ses propriétés. Le souci majeur est de répondre à tous les besoins, au

perfectionnement continu pour arriver à une efficience dans tous les domaines»140. Cette forme d’évaluation s’inscrit dans un processus de contrôle continu.

L’apprenant est constamment évalué à travers les différentes activités de recherche qu’il réalise dans le cadre des cours ou lors des stages effectués ailleurs. La

préparation et la présentation des fiches de lecture, des exposés, des rapports de stages entrent dans le cadre de l’évaluation continue. Ces travaux sont sanctionnés de notes chiffrés qui s’ajouteront à celles obtenues lors des évaluations sommatives, à la fin de chaque semestre.

IV.6.2.3. L’évaluation sommative :

Elle intervient à l’issue d’un ensemble de tâches d’apprentissage. Cette forme d’évaluation est communément appelée les contrôles, car elle permet de contrôler les savoirs acquis durant un trimestre (au collège et au lycée) ou pendant un

semestre (à l’université). Elle revêt le caractère d’un bilan, car elle fait le bilan des résultats obtenus. Les examens trimestriels et semestriels en font partie.

L’évaluation sommative sanctionne, car le travail de l’apprenant est noté, rendu public (affiché). Ses résultats sont communiqués par un relevé de notes ou un bulletin scolaire.

Conclusion :

Dans une optique traditionnelle, l’erreur est considérée comme un manque, un dysfonctionnement chez l’apprenant à qui l’enseignant incombe la responsabilité. Elle est sanctionnée. Actuellement, dans l’enseignement/apprentissage des langues,

139 Ibid.

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elle en fait partie intégrante. Elle est incontournable. Elle est forcément présente et transitoire. Elle est un passage obligé pour accéder au savoir. Elle n’est plus perçue comme un signe d’échec. Elle traduit, au contraire, une démarche incomplète et momentanément erronée de l’enseigné dans l’acquisition du savoir. Elle lui donne le droit de se tromper. Elle constitue une source d’information utile aussi bien à l’enseignant qu’à l’enseigné. Elle est, pour le premier, un véritable outil pour

enseigner efficacement, elle lui permet de choisir un programme qui va de pair avec les besoins de ses apprenants. Pour le second, elle est un moyen pour progresser. C’est sur la base de cet écart vis-à-vis de la norme qu’il se rend compte de ses lacunes. Les problèmes langagiers rencontrés par les étudiants sont intimement liés à des apprentissages non-réalisés. C’est le cas d’une règle non-apprise. La

diminution des erreurs est le signe d’une meilleure maîtrise du domaine des

connaissances. Les béhavioristes visent un enseignement/apprentissage fondé sur le conditionnement qui ne laisse aucune place à l’erreur. Chez les constructivistes, l’enseignant est appelé à trouver le pourquoi des erreurs avant de proposer un

traitement congruent. L’évaluation, bien qu’elle soit subjective, est un outil essentiel dans l’enseignement/apprentissage d’une langue. Elle est importante aussi bien pour l’enseignant que pour l’enseigné. Elle permet au premier de repérer les erreurs qui témoignent de la présence des difficultés. Elle est l’occasion pour le second de s’apercevoir de ses insuffisances. En notre qualité d’enseignants, nous devons réfléchir aux solutions appropriées pour remédier aux carences qui entravent le processus d’enseignement/apprentissage. Il faut créer un climat favorable dans lequel chaque enseigné trouve les chemins qui l’aident à construire son savoir. L’enseigné, de son côté comme partie prenante du triangle didactique, est amené à redoubler d’efforts afin d’améliorer son niveau de langue. En ce qui concerne le lien entre l’évaluation et la motivation, nous disons que les annotations de l’enseignant jouent à la fois deux rôles : l’un est positif, l’autre est négatif. En effet, une

annotation positive qui accompagne une note médiocre est motivante, dans la mesure où elle soutient l’enseigné en lui montrant qu’en dépit du résultat négatif, l’enseignant prend en considération l’effort qu’il a fourni. Les annotations positives représentent un soutien moral, elles incitent l’apprenant à ne pas se décourager. Cependant, les annotations négatives qui accompagnent les mauvaises notes peuvent avoir comme conséquences le découragement de l’apprenant, sa démotivation, le manque de confiance en lui-même, en ses capacités.

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Chapitre V :

La motivation

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Chapitre V : La motivation

La motivation est un sujet qui préoccupe beaucoup de chercheurs en didactique et

en psychopédagogie. Elle a fait l’objet de nombreux travaux (ouvrages, articles scientifiques, conférences, thèses et mémoires). Les spécialistes s’accordent à dire que « l’apprentissage n’est possible que si l’on est motivé. L’acte pédagogique est

difficile devant un groupe d’enseignés démotivés»141. Ils estiment qu’elle joue un rôle majeur dans l’investissement aux études : plus l’apprenant est motivé, plus il s’investit dans les tâches proposées par l’enseignant, plus il réussit. Inversement, moins il est motivé, moins il s’engage, moins il réussit. La motivation est

indispensable à l’appropriation des connaissances. Pour acquérir des savoirs, il faut pouvoir, c’est-à-dire avoir de bonnes strategies et vouloir, c’est-à-dire être motivé. La volonté d’apprendre est un élément déterminant pour obtenir des résultats

positifs dans l’enseignement/apprentissage des langues. En comparant la motivation des apprenants à celle des ouvriers, les spécialistes ont découvert que cette dernière est nécessaire pour augmenter la production quantitativement et qualitativement. Motiver, c’est faire en sorte que l’enseigné ait une image positive de lui-même. L’enseignant doit lui faire comprendre qu’il est capable de réussir, moyennant des efforts qui ne doivent pas se faire uniquement en quantité, car l’absence de qualité peut mener à la démotivation. L’implication des apprenants en salle de cours, à travers des tâches individuelles et de groupe, permet au professeur d’en contrôler la qualité. Le travail à domicile (à la maison) est un moyen de faire revoir et de fixer les apprentissages réalisés en classe. Nous avons l’exemple de la recherche de documentation, de la rédaction d’une synthèse ou d’un cours. Les apprenants en échec ont souvent des problèmes de motivation. Leurs difficultés à apprendre, les retards scolaires accumulés et l’image négative qu’ils développent d’eux même amènent bon nombre d’entre eux à se démotiver et à perdre tout intérêt à apprendre. Motiver un apprenant, c’est l’accompagner dans son apprentissage, c’est-à-dire l’amener à être autonome (à agir efficacement seul), ce qui suppose qu’il ait intériorisé les éléments de remédiation mis en place par l’accompagnateur. C’est créer des conditions de travail permettant à l’apprenant de passer de son

impuissance à un engagement de qualité dans les activités qui lui sont proposées. Le choix des études peut influer positivement sur la motivation des enseignés : plus ils choisissent librement les études qu’ils aiment, auxquelles ils s’intéressent, plus ils sont motivés et plus ils réussissent.

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