• Aucun résultat trouvé

Conclusion de l’analyse des filières élevage

5 La filière riz

5.2 Segmentation du marché du riz

5.5.3 Formation des Prix

Quand les crédits fournisseurs sont accordés aux demi-grossistes et aux détaillants ou que des avances sont accordées aux collecteurs ou regroupeurs, les acteurs s’accordent entre eux sur les quantités et les niveaux de prix auxquels les ventes ou les achats seront réalisés sur les marchés. Cependant, ces prix proposés n’ont de chance d’être retenus pour les transactions que lorsque les différents acteurs ne trouvent pas en face d’eux d’autres acteurs concurrents. C’est donc en définitif le nombre d’acteurs en présence et le poids relatif de la demande du produit qui sont les véritables déterminants des prix qui prévalent sur les marchés.

Dans le cas du riz importé, son prix est surtout fonction du prix du riz sur le marché mondial, des coûts de transport, de la politique de l’Etat en matière d’importation du riz (taxation et détaxation) et

le taux d’échange. Depuis quelques années, l’état a adopté la politique d’exonération du riz importé quand la production nationale céréalière baisse afin d’éviter la pénurie et de limiter l’envolée des prix. Les importations jouent un rôle de régulation du marché intérieur, mais les prix internationaux ne se répercutent que partiellement sur les prix nationaux et avec un décalage important dans le temps.

6 La filière échalote

6.1 Production de l’échalote

a Localisation et évolution des productions

La production d’échalote au Mali est concentrée dans les régions de Ségou (zone Office du Niger) et Mopti (plateau dogon) avec près de 94% de la production nationale (voir Tableau 101). L’analyse de la filière est donc faite en référence à ces deux seules zones. Dans les autres zones, la production est essentiellement autoconsommée ou alimente les petits marchés locaux.

Tableau 14 : Destination de la production de bulbes et de feuilles d’échalote

La production nationale a été multipliée par plus de 2,5 ces 8 dernières années passant de 94 000 tonnes en 1999/00 à 252 000 tonnes en 2006/07 (voir en annexe Tableau 102). L’échalote est cultivée au Mali pour le marché car, les ventes de bulbes d’échalotes (à l’état frais ou transformé) représentent 96% de la production et celles des feuilles 90% (Tableau 14).

Dans les bassins de production, sa culture s’est généralisée et c’est à l’Office du Niger que la croissance a été la plus rapide. Elle occupe une place prépondérante dans la production horticole de ces deux zones (Figure 61). Si au Pays Dogon, le développement de la production date des années 80 avec l’appui de projets de développement agricole, en zone Office du Niger il est plus récent et n’a que très peu bénéficié d’action de développement (voir en annexe Encadré 3 : Les grandes étapes de l’évolution de la production au pays dogon et à l’Office du Niger).

b Les producteurs d’échalote

La production d’échalote à l’Office du Niger est quasiment assurée par les femmes qui représentent 85% des acteurs de ce maillon. En revanche, sur le plateau Dogon, elle est équitablement répartie entre les deux sexes (cf. tableau ci-dessus).

Bulbes Feuilles

Destination de la production Qtés (t) (%) %

Production totale 1672 100 100

Autoconsommation 72 4 6

Quantité vendue à l’état frais 842 51 5

Quantité transformée avant vente 758 45 85

Pertes - - 4

Source : ECOFIL/IER-2006, Etude de marché des produits maraîchers transformés (Échalote, tomate et gombo)

Tableau 15 : Production d’échalote selon le genre

Femmes Hommes

Zones Nombre producteurs enquêtés

Nombre % Nombre %

Office du Niger 40 34 85 6 15

Plateau Dogon 30 15 50 15 50

Source : ECOFIL/IER-2006, Etude de marché des produits maraîchers transformés (Échalote, tomate et gombo)

Les producteurs d’échalote sont bien organisés avec au total 175 organisations paysannes recensées pour la production et la transformation de l’échalote qui regroupent près de 17 400 membres, soit en moyenne, 100 membres par groupement. Les femmes dominent ces organisations avec 65% (voir Tableau 16). Il convient cependant de noter que tous les producteurs et transformateurs ne sont pas membre d’une organisation. Le degré d’opérationnalité de ces organisations diffère de façon significative d’une zone de production à l’autre.

Tableau 16 : Organisations paysannes (OP) – filière échalote/oignon

Nombre

d’OP Nombre de membres % de femmes

Zone ON 130 12 000 67%

Pays Dogon 45 5 400 59%

Total 175 17 400 64%

Source : ECOFIL/IER-2006, Etude de marché des produits maraîchers transformés (Échalote, tomate et gombo)

Plateau Dogon : La quasi-totalité des organisations de producteurs est bien organisée dans

l'approvisionnement en intrants, la transformation et la commercialisation des produits. Cette bonne organisation a favorisé la mise en place d’un cadre de concertation pour la fixation d’un prix plancher garanti au producteur et la mise en place un système efficace de commercialisation et de transformation de l’échalote.

Office du Niger : la plupart des organisations paysannes connaît des insuffisances sur le plan

organisationnel et n’apporte que peu d’appui pour l’approvisionnement et la commercialisation, laissant les producteurs et productrices face au marché. On note cependant l’existence de quelques organisations très actives, notamment pour la transformation des échalotes.

c Coûts et marges à la production

Les rendements de l’échalote, notamment à l’Office du Niger, sont différents suivant les sources. Alors que l’ON estime le rendement moyen à 30 tonnes/ha, certaines études basées sur des enquêtes auprès des producteurs donnent un rendement moyen qui s’étale sur une très vaste fourchette de 10 à 25 t/ha28. Sur le Plateau Dogon, selon les services de l’agriculture, le rendement moyen serait de 28-30 tonnes/ha.

28

Voir notamment les études de Chohin A., 1997, Chohin-Kuper A. et al, 2002, Gergely N, 2002, Kara Consult, 2004, Kébé et al, 2005)

Selon le rendement obtenu, la marge nette par hectare varie de plusieurs millions de FCFA. Le Tableau 17 présente les résultats des coûts de production selon quatre niveaux de rendement : 10, 20, 25, et 30 t/ha (le détail des calculs est présenté en annexe Tableau 103). Les résultats des simulations montrent que l’échalote est rentable dans tous les cas de figure. La marge nette dans la situation de forte intensification est très élevée d’environ 2,36 millions FCFA à l’hectare, avec un coût de production sans la valorisation de la main d’œuvre familiale de 36 FCFA/kg et avec la valorisation de la main d’œuvre familiale de 51 FCFA/kg. Dans la situation de culture plus "traditionnelle" (sans ou peu de fertilisant et moins de soins dans les opérations culturales), la marge nette est de 503 000 FCFA à l’hectare avec un coût de production sans la valorisation de la main d’œuvre familiale de 60 FCFA/kg et avec la valorisation de la main d’œuvre familiale de 100 FCFA/kg.

Tableau 17 : Marges et coûts de production de l'échalote selon le niveau de rendement

Rendement kg/ha 10 000 20 000 25 000 30 000

Produit brut en Fcfa/ha 1 100 000 2 200 000 2 750 000 3 300 000

Charges totales en Fcfa/ha 597 000 856 000 891 000 938 500

Marge nette en Fcfa/ha 503 000 1 344 000 1 859 000 2 361 500

Coût de production sans MOF* en Fcfa/kg 59,70 42,80 35,64 31,28 Coût de production avec MOF* en Fcfa/kg 99,70 62,05 51,04 44,12

* MOF : main d’œuvre familiale.

La contribution de la production d’échalote a la création de richesse est très significative puisqu’avec près de 7 500 ha, la marge nette annuelle dégagée est de l’ordre de 13 milliards de Fcfa dans ces deux zones réunies (voir Tableau 105).

D’après les résultats des enquêtes faites dans le cadre de RuralStruc II, la majorité des exploitations agricoles obtiendrait un rendement compris entre 8 à 12 tonnes/ha, soit nettement inférieur aux moyennes annoncées (mais conforme aux études Chohin, 1997 et Kébé et al, 2005) le rendement moyen serait de l’ordre de 10 tonnes par hectare, mais avec très peu de charges par hectare, y compris pour la semence (le poste le plus important si l’on achète des semences sélectionnées) ; les marges dégagées restent très conséquentes (voir infra).

6.2 Transformation de l’échalote

La transformation de l’échalote est très répandue puisque la quantité d’échalote bulbe transformée représente 45% de la production totale. Ainsi, sur une production annuelle de 220 000 tonnes d’échalotes fraîches, environ 100 000 tonnes sont transformées29. L’activité reste très artisanale et pour la grande majorité de la matière première, ce sont les femmes des exploitations agricoles qui font cette transformation à titre individuel ou collectivement dans des groupements.