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Le format « ressource » ou le maintien des effluents dans une gestion de

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Chapitre 3. Trois formats de valorisation, entre concurrence et

3.3 Le format « ressource » ou le maintien des effluents dans une gestion de

3.3.1 Les coopératives agricoles de production propriétaires du format

« ressource »

L’agriculture est engagée dans la valorisation agricole des matières organiques à plusieurs titres. Elle n’est pas seulement un débouché potentiel, comme le laisse penser les études centrées sur la valorisation des déchets organiques urbains. Elle est également productrice de matières organiques qu’elle valorise en tant que matières fertilisantes. En tant que producteur de matières organiques, le monde agricole a mis au point un format de valorisation qui lui est propre et dont il est le « propriétaire ». Dans le cas de La Réunion, l’essentiel des effluents produits par l’agriculture se retrouve dans les filières bovines, porcines et aviaires. Ces filières s’organisent fortement autour de coopératives de production, qui sont-elles mêmes regroupées dans une Fédération Régionale des Coopératives Agricoles (FRCA). La gestion des effluents d’élevage est un enjeu important

113 pour les filières d’élevage. D’elle dépend en grande partie l’image de l’agriculture auprès du grand public et des riverains, dans la mesure où la pollution par les effluents d’élevage a largement contribué à la mise en forme de la thématique de l’agriculteur-pollueur (Bourblanc et Brives, 2009). Mais d’elle dépend également la pérennité de l’élevage. Historiquement, l’élevage s’est développé dans les hauts de La Réunion afin de mettre en valeur des zones escarpées, difficiles d’accès et se prêtant à peu d’activités économiques. Si ces zones ont permis l’installation d’élevages plus ou moins intensifs, elles se prêtent peu à l’épandage. En effet la réglementation sur les Installations Classées Pour l’Environnement impose que l’épandage se fasse dans de « bonnes » conditions environnementales. Et nous avons déjà évoqué le fait que le degré de pente entre en compte dans la définition de la capacité d’une parcelle à accueillir des matières organiques, afin de limiter les phénomènes de lessivage des sols drainant notamment l’azote de ces matières vers les cours d’eau. Si l’azote a « sa place » dans les champs qu’il participe à fertiliser, il devient pollution lorsqu’il rejoint les eaux dans lesquelles il constitue un désordre. Beaucoup de zones des hauts, très pentues et lacérées par des ravines drainant les eaux vers le bas de l’île, sont donc largement exclues de l’épandage par la réglementation environnementale. L’élevage se trouve ainsi limité par sa capacité à garantir les épandages de ses effluents, au regard de cette réglementation. Pour autant, la gestion de ces matières organiques n’est pas considérée comme un problème par les coopératives agricoles de La Réunion.

On a vu que les effluents d’élevage étaient considérés d’abord comme des intrants par la profession agricole, à l’échelle nationale, et comment elle a œuvré pour qu’ils restent des matières fertilisantes au regard de la loi (Bourblanc et Brives, 2009 ; Busca, 2010). Cette position se retrouve au sein de la profession agricole réunionnaise et tout particulièrement dans le cas de l'élevage bovin. Selon la principale coopérative de production laitière, le couchage en étable est peu pratiqué, les bêtes sont « au pré » la plupart du temps et les déjections bovines retournent directement au sol, participant directement à la fertilisation des prés. Hormis certaines zones de forte pression urbaine (la plaine des Grègues donnée en exemple dans la citation suivante), les effluents bovins sont valorisés directement sur les exploitations qui les produisent, qui sont plutôt en recherche de fertilisant.

« L'exportation [d’effluents] se fait plutôt dans la plaine des Grègues, sur des zones de cannes, mais c'est anecdotique. On a plutôt des éleveurs qui au contraire vont en chercher ailleurs pour en mettre sur leurs prairies. »

Coopérative_RUN_Bovin

Contrairement au format « déchet », qui considère que les effluents traités en dehors de leur site de production sont des déchets, cette « exportation » ne pose pas non plus de problèmes pour les coopératives agricoles. Même gérés hors sites de production, les effluents restent des fertilisants, comme le montre le cas de la filière porcine. Plus de la moitié des éleveurs porcins de l’île est regroupée au sein d’une coopérative et représente ainsi 78% de la production. Ces producteurs ne pratiquant pas le couchage des porcs sur la paille, ils ne produisent pas de fumiers mais des lisiers, effluents liquides. Contrairement à l’élevage bovin, cette forme d’élevage porcin intensif n’implique pas de terres agricoles et oblige à l’exportation des lisiers. La logique défendue par la principale coopérative repose

114 alors sur un épandage agricole des effluents bruts, sans transformation, dans une certaine proximité géographique avec les cultures de canne à sucre ou les prairies.

« On plaide et on travaille pour la valorisation agronomique des lisiers en l'état. On a une plante qui est une bonne utilisatrice des lisiers : c'est la canne à sucre. Elle est relativement équilibrée pour bien valoriser les lisiers. […] On fait également de l'épandage sur prairies. » Coopérative_RUN_Porc

Nous verrons par la suite que cette volonté d’épandage de matières « en l’état » s’oppose directement au format produit. Mais, pour l’élevage, le maître mot de la valorisation est la proximité. La proximité géographique est essentielle. Les lisiers étant peu concentrés et représentant des grands volumes, tous les acteurs qui participent à la gestion des matières organiques s'accordent à dire que leur transport sur une longue distance n'a pas de sens.

« Nous on travaille aujourd'hui sur les bilans énergétiques. Qu'est-ce que ça voudrait dire de trimbaler des lisiers sur 50 km pour les amener à Saint Suzanne ? Alors on pourrait se faire plaisir en disant : on a valorisé, sauf qu'on a transporté de l'eau. » Coopérative_RUN_Bovin

Ce représentant d’une coopérative s’oppose ici directement à la logique de centralisation du format « déchet », qui est directement associée à la notion de « valorisation » portée par ce format. Mais, au-delà, dans ces deux formats différents, ce sont deux logiques environnementales qui s’opposent. L’une impliquant un transport et un traitement des effluents afin qu’ils soient traités en rapport avec les conditions environnementales imposées par le monde urbain, en référence à la protection des sols et des eaux ; l’autre, plus centrée sur les aspects énergétiques, qui incitent à traiter les déchets sur place, y compris si les parcelles agricoles ne répondent pas aux critères environnementaux de l’épandage. Chaque conception dessine alors bien des logiques de valorisation, mais reposant sur des critères différents. Dans le premier cas, les matières doivent transformées pour se prêter au transport sur de longues distances ; dans le second, elles peuvent être traitées brutes, directement sur place. C’est le sol et l’eau qui servent de référence pour une mise en forme écologique des matières organiques, pour le monde des déchets ; alors que c’est le réchauffement climatique qui sert de point d’appui dans la logique du monde agricole et les matières sont alors replacées dans une approche énergétique plus large. Mais, dans les deux cas, les matières organiques peuvent être perçues comme une pollution, un déchet de par le principe de contradiction interne de l’ordre, en l’occurrence environnemental, mis en lumière par Mary Douglas (2001, [1967]). La méthanisation pourrait être en mesure de résoudre cette contradiction interne, en permettant la production d’énergie en même temps que la valorisation agricole des digestats. On a vu toutefois que cette technique, en l’état actuel des choses, ne correspondait pas aux attentes du monde urbain. Vis-à-vis du monde agricole, la méthanisation ne semble pas non plus être une solution. Elle irait en effet à l’encontre du second principe de proximité au cœur du format « déchet », la proximité sociale. La valorisation des effluents, et plus largement des matières organiques, repose en effet, au sein du monde agricole, sur une forte endogénéïté, érigée en principe de gestion. Pour valoriser leurs effluents, les éleveurs vont se tourner en

115 priorité vers les agriculteurs faisant partie de leur réseau de relations (famille, amis, voisins, …) dans une zone géographique proche.

« Pour trouver l'agriculteur qui va prendre en charge le plan d'épandage, c'est souvent dans la proximité du voisinage, selon la connaissance qu'ils en ont … »

Coopérative_RUN_Porc

La plupart des éleveurs bovins rencontrés dans la plaine des Cafres102 disent en effet s'être tournés d'abord vers leurs relations proches pour trouver un plan d'épandage. Il en va de même pour les éleveurs porcins et aviaires du cirque de Salazie103. C’est le plus souvent un frère maraicher, des parents encore en activité et ayant des prairies de fauche, ou le voisin pratiquant déjà l’épandage sur ses propres terres qui vont être mobilisés pour épandre les effluents. Il s’agit alors de « fertiliser » les terres cultivables, de « rendre un

service » à un proche qui a un excédent, de se « faire un petit billet » dans le cas où les

effluents sont vendus, principalement les litières de volaille très recherchées pour leur teneur en azote. Pour les utilisateurs de matières organiques, il s’agit surtout « d’économiser » un peu sur le poste intrant en réduisant la consommation d’engrais minéraux. Une multiplicité de types d’échanges et de modes de circulation existe. Mais, dans la majorité des cas, les effluents doivent rester dans le monde agricole. Les planteurs de cannes à sucre ne sont alors pas perçus en tant que maillons d’une filière agro- industrielle mais en tant qu’agriculteurs, voisins, amis ou parents. Cette endogénéïté permet de garantir une proximité de points de vue dans les conditions de circulation des matières qui va permettre des « arrangements ». La méthanisation, dans sa conception industrielle, la plus courante aujourd’hui, introduirait alors des acteurs extérieurs au monde agricole et impliquerait un nouveau travail de socialisation des matières et des acteurs afin de mettre au point un format commun. Or, contrairement aux acteurs du monde urbain, l’Etat, EDF et les industriels de l’énergie ne sont pas considérés comme des acteurs fiables selon le format « ressource » propre au monde agricole. La fiabilité, la garantie du respect des attentes sociales, est ici évaluée à partir de la proximité sociale qui autorise une certaine confiance.

La proximité sociale entre producteurs et utilisateurs d’effluents, autrement dit « l’encastrement » de l’échange de matières dans des relations sociales de proximité (Grossetti et Bes, 2003), est bien en effet la condition première qui autorise ces « arrangements » sans cesse renégociés, y compris en marge du cadre légal. Les relations personnelles sont importantes pour trouver des terres épandables et faciliter l'acceptation des matières organiques, mais elles le sont également dans la construction du plan d'épandage en lui-même. Ces plans sont une obligation réglementaire, mais, tout le monde, y compris les coopératives, s'accordent à dire qu'une large partie des épandages se fait en dehors de plans, ou selon des réalités différentes que celles décrites dans les documents officiels. Qu'il y ait un document réglementaire à jour ou non, les épandages semblent reposer dans tous les cas sur des « arrangements » entre éleveurs et agriculteurs.

102Située dans les hauts de l’île, dans une zone relativement urbanisée. Cf carte, partie 2.2.3.1

103 Egalement situé dans les hauts de l’île. Bien que moins urbanisée que la plaine des Cafres, cette zone est

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« Des fois c'est l'éleveur qui fait tout, des fois c'est le planteur… ça dépend des arrangements. Nous on n’a pas de règles par rapport à ça et il n'y a pas de raison d'en avoir. » Coopérative_RUN_Porc

Les conditions de retour au sol qui font ici l’objet d’une mise au point ne sont pas environnementales mais pratiques concernant les termes de l’échange (quantité, prise en charge du transport, de l’épandage, coûts…). Ces dernières n’étant pas fixées par des règles précises mais par des interactions directes, les plans d'épandage apparaissent ici beaucoup plus comme des contrats moraux, qui ne peuvent être garantis que par la confiance mutuelle et donc des liens sociaux forts.

La gestion des effluents d’élevage, selon le format « ressource » propre au monde agricole, devient ainsi problématique lorsqu’il n’y a pas de surfaces et d’acteurs agricoles à proximité sociale et géographique du lieu de production. Les dispositifs réglementaires sur lesquels repose le format « déchet », de même que sa logique technique et centralisatrice, ne constituent donc pas une de garantie pour le monde agricole mais au contraire un éloignement qui entrave la mise au point, l’arrangement autour des conditions de retour au sol des matières organiques.

On retrouve cette opposition entre la proximité, au cœur du monde agricole, et la distance et la centralisation qui caractérise le monde urbain, sur les questions de connaissances scientifiques des matières et des acteurs. Pour les coopératives agricoles, la recherche, la connaissance scientifique des conditions de valorisation agricole des matières organiques est une dimension très importante pour « maitriser » les pratiques d’épandages. Elles participent d’ailleurs activement aux différentes études menées sur l’île tout en conservant un point de vue critique. Les études menées par la MVAD, le CIRAD de Saint Denis, ou la DAAF sont considérées comme des visions « citadines », « dionysienne104 », ou encore « métro105 ». Le CIRAD de Saint Denis, situé au Nord de l’île, est moins bien perçu par les représentants des coopératives agricoles par rapport à celui de Saint Pierre, plus au Sud et considéré comme plus proche du monde agricole et de l’élevage ; quand les chercheurs de Saint Denis sont plutôt identifiés au monde urbain, proches des administrations et des collectivités publiques. Or, comme pour la gestion des effluents en elle-même, c’est à l’aune de la proximité géographique et sociale qu’est évaluée la pertinence de la connaissance des effluents.

« Un bureau d'étude qui travaille sur cette problématique : il fait des photocopies des données produites le cas breton ! Quand le rapport se retrouve sur le bureau des administratifs qui prennent les décisions, il y a la synthèse d'une synthèse, qu'ils lisent en diagonale. Ce n'est pas le rôle des bureaux d'étude de se poser la question de la validité des données. Ils sont là pour en faire des synthèses ! C'est le rôle en revanche des commanditaires. » Coopérative_RUN_FRCA

L’éloignement des données produites en Bretagne est le premier argument pour décrédibiliser les travaux des bureaux d’études, qui sont le plus souvent basés en métropole, comme c’est le cas notamment pour celui qui a réalisé le PDEDMA pour le

104L’adjectif « dionysien » fait référence à Saint Denis, préfecture de La Réunion, située au Nord de l’île. 105

117 compte du Conseil Général. Eloignement également entre les données de départ et les « synthèses de synthèses ». A l’inverse, c’est la proximité qui permet de bonnes recherches. Lorsque j’ai sollicité les coopératives agricoles pour obtenir des contacts d’agriculteurs, la question de ma méthode de travail a été systématiquement soulevée. Et ma volonté de conduire des entretiens a entrainé, le plus souvent, un refus de me communiquer les contacts demandés. Le refus était justifié par le fait que les agriculteurs « voient beaucoup de monde défiler », et ils « en ont un peu marre ». On me renvoie alors à plusieurs reprises sur les travaux d’un doctorant en agronomie ayant travaillé avec le CIRAD de Saint Pierre.

« La base de son travail c'était d'aller passer une semaine chez chacun des 6 agriculteurs avec qui il travaillait … Ça change complètement la vision des

choses, ça crée une relation particulière, ça crée un respect mutuel … et je pense

que c'est indispensable pour réussir à faire quelque chose. »

Coopérative_RUN_Bovin

Là encore c’est une certaine forme de proximité sociale qui est évoquée et considérée comme indispensable pour instaurer le respect mutuel nécessaire à la compréhension de la situation des agriculteurs. Les coopératives développent ainsi une sorte d’épistémologie compréhensive par la proximité, définissant les conditions de validité, ou du moins de l’intérêt, des recherches menées sur la valorisation agricole des matières organiques.

A travers le format ressource, la profession agricole n’attend donc pas tant des études scientifiques qu’elles démontrent l’innocuité des matières organiques ou leur intérêt en tant que fertilisants, mais qu’elles adoptent le point de vue des agriculteurs eux- mêmes, pour répondre à leurs attentes sociales qui consistent d’abord à valoriser les effluents dans une proximité géographique et sociale, autorisant des arrangements locaux directs entre producteurs et utilisateurs. Pour autant, les producteurs d’effluents d’élevage restent soumis à la réglementation environnementale imposée par le format « déchet » via les plans d’épandage. Au-delà de la gestion de ses propres effluents, l’agriculture est sollicitée pour épandre des matières organiques doublement exogènes dans la mesure où elles ne sont pas produites au sein du monde agricole et sont régies par un format « déchet » relevant du monde urbain. La profession agricole réunionnaise, loin de s’opposer frontalement au format « déchet », s’est récemment saisie de cette problématique environnementale. Mais, là encore, c’est à travers son format « ressource » qu’elle va prendre en charge l’application de la réglementation sur ses effluents et le contrôle de l’entrée des matières organiques exogènes dans le monde agricole.

3.3.2 Le o t ôle des pla s d’ pa dage pou le ai tie du fo at

« ressource »

3.3.2.1 La prise en charge des plans d’épandage par les coopératives agricoles

Lors des premières accusations de pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole, la profession agricole a d’abord nié le problème (Bourblanc et Brives, 2009). On a vu toutefois que rapidement, face à la perspective d’une réglementation

118 environnementale qui semblait inévitable, cette même profession agricole s’est engagée dans un travail d’appropriation et de co-construction avec les services de l’Etat afin de l’adapter au mieux à ses propres attentes sociales (Busca, 2010). De la même façon, sur le cas des boues, le monde agricole, un temps réticent à l’évolution de leur statut, a finalement construit un discours autour du service environnemental rendu par l’agriculture au monde urbain (d’Arcimoles et al., 2001). Plus largement, on peut considérer que le monde agricole s’est peu à peu approprié cette logique de valorisation environnementale des matières organiques. Cela ne s’est toutefois pas fait dans une acceptation du format « déchet », mais par une appropriation de celui-ci, dans un compromis avec le format « ressource », conduisant à une approche agro-écologique. L’implantation des « missions déchets » au sein des Chambres d’agriculture a constitué un premier pas dans cette appropriation. Plus récemment, les coopératives agricoles se sont saisies également de cette thématique environnementale afin de la mettre en compatibilité avec le format «ressource » dont elles sont les propriétaires. On peut voir dans cette appropriation une forme « d’agricolisation » de l’approche environnementale. Ainsi, une salariée d’une coopérative d’élevage aviaire considère ne pas avoir de problème sur la gestion des effluents de ses adhérents, au regard du format « ressource », dans le mesure où toutes les litières de volaille trouvent facilement un débouché au sein du monde agricole, dans la proximité. Toutefois cette coopérative s’est saisie de la problématique environnementale de l’épandage récemment :

« En face de ça on a la problématique de l'environnement sur laquelle on est sensible depuis 3 - 4 ans. C'est bien de produire plus, être compétitif au niveau des prix, mais on a les aspects réglementaires et environnementaux qui viennent se mettre dessus. Donc c'est là que s'est mis en place mon poste, pour régler tous ces

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