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l’ouest et son état pour capitalisation (des connaissances)

2.3 Fondement historique, origine et évolution de la MT

La MT africaine a un fondement historique et mémorable dans la médecine de l’humanité. Nous relatons ce fondement suivi de déterminants indicatifs de la santé. Aussi, appréhendons-nous son évolution via différentes époques (passée, présente et future).

2.3.1 Fondement de l’art médical traditionnel

Ce n’est pas une exagération de dire que l’art médical a la plus longue histoire de toute l’humanité. La pensée de Kerharo vient une fois de plus d’en faire la démonstration à travers ses propres termes : " . . . S’il est un domaine dans lequel les hommes de tous les temps et de toutes les races ont, dans tous les pays à l’origine de leur histoire, fait intervenir le sacré, le mystique et le religieux, c’est bien celui de

Figure 2.1 – Processus de clarification de signes et de symptômes d’une maladie

l’art médical, né de l’inquiétude humaine en présence de la maladie et de la mort" [130]. D’où parfois, la médecine au regard d’une part du sacré et d’autre part du mysticisme, constitue une pratique où sont noués des rapports véritablement complexes. Il s’en suit une vraie énigme ayant pour objet, la nature et le statut épistémologique de la relation entre la santé et la médecine.

La question de la santé humaine revêt toujours des caractéristiques ou aspects touchant la multisec-torialité et l’interdisciplinarité. En outre, les connaissances et les croyances relatives à la vie, à la mort, aux maladies, aux empoisonnements, aux envoûtements, aux exorcismes et autres, sont connexes et même inféodées à l’art médical. La pratique de l’art médical traditionnel jusqu’à nos jours, est du ressort des différentes catégories d’individus ou de personnes qui en font profession, soit régulièrement, soit occa-sionnellement. Entre autres nous pouvons citer : les guérisseurs, les féticheurs, les devins, les marabouts, les charlatans [129]. La problématique du maintien de la santé des hommes est donc une préoccupation centrale au cœur d’un environnement qui se veut sain et propice aux activités sociétales. En somme, la médecine dans toute son entièreté et sur toutes ses formes, va de pair avec la présence humaine.

Au regard de ce qui précède, nous donnons quelques déterminants ou facteurs corrélés dont est assujetti l’état de santé humain. A travers [45] et [124], notons que l’état de santé humain est influencé par quatre facteurs catégoriels (ou strates inclusifs) en partant des plus englobantes au plus spécifiques. Ce sont des environnements dont un global suivi successivement de trois autres spécifiques (voir figure 2.2).

Toutes sortes d’indicateurs peuvent être assorties de ces facteurs touchant et conditionnant l’état sanitaire d’une personne prise individuellement, et également d’une population.

Figure2.2 – Déterminants ou facteurs de l’état de santé humain des plus englobants aux plus spécifiques

2.3.2 Évolution de la médecine de l’humanité et courants de médecine en usage

Il est impossible de remonter jusqu’à l’origine de la science. Notre hypothèse se fonde sur ce que nous laisse la littérature en matière de médecine dès la fin de l’antiquité. L’Europe médiévale est celle du moyen âge. Le moyen âge occidental est l’époque de l’histoire située entre la fin de l’antiquité et le début de l’Époque moderne, soit grossièrement entre 500 et 1400 ans après Jésus-Christ. Cette époque s’étend sur une période d’environ mille ans. De cette période à maintenant, nous allons passer en revue les types de médecine. Il a existé une médecine antique [163] [209] ou empirique devenue par la suite traditionnelle. De cette dernière, notamment la MT [151], sont dérivés tous les autres types de médecine grâce à la recherche fondamentale, expérimentale, et scientifique comme le montre la figure 2.3.

Nous avons ainsi l’évolution chronologique des grands courants de la médecine de l’humanité à travers la figure 2.3, où le sens de la flèche indique deux éléments de savoir :

– l’évolution des courants de médecine dans le temps (et l’espace) ;

– un courant de médecine donné s’inspirant du courant juste le précédant.

Néanmoins quelques relents ou traces d’inspirations existent en gros entre tous ces courants.

Il convient de noter le caractère persistant et transcendantal dans le temps et l’espace, de la MT, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours. Nous mentionnons cela, car les actes administratifs plus tard après les indé-pendances africaines pour la reconnaissance de la MT, existent. L’amorce d’intégration de cette médecine

Figure 2.3 – Grands courants de l’évolution de la médecine de l’humanité

dans les systèmes de santé nationaux sont récents (environ 20 ans après 1978, l’année de proclamation de la conférence internationale d’Alma-Ata).

La figure 2.4 donne une illustration de l’évolution temporelle des civilisations marquée par les quatre dernières grandes époques : Antiquité, Moyen âge, Époque moderne et Époque contemporaine. Cette illustration est en rapport avec les courants de médecines du passé et de maintenant (voir figure 2.3).

Comme le montre la figure 2.3, des mutations de courants thérapeutiques vont s’observer beaucoup plus rapidement dès la fin du moyen âge et donc à l’entame de l’époque moderne. Ce constat est justifié par le développement de nouvelles ramifications de courants dénotées par les médecines moderne, scientifique, complémentaire et de haute technologie.

Excepté la médecine antique et celle du moyen âge, tous les autres types de médecine sont actuellement en usage. Cela correspond à la partie marquée par l’entour plus épais en couleur noire (voir figure 2.3). Dans cet enclos et au même titre que la MT, les autres courants de médecine peuvent être dupliqués. La duplication faite de la MT se justifie par l’objet que cette médecine constitue pour notre travail de recherche. Néanmoins, il est utile de préciser que cette duplication n’est pas une copie "égalitaire" dans le temps.

A ce titre, la notation "MT =⇒ MT" traduit implicitement deux états de la MT. Elle est explicitée

à travers :

E1(t1, MT) =⇒ E2(t2, MT) où E1 et E2 sont deux états de la MT respectivement aux dates (périodes ou époques) : t1 ett2. Nous notons que ( t1 ≼ t2) pour signifier "t1 est avantt2".

Ainsi, s’ajoute aux significations du sens de la flèche sus-citées, celle traduisant le temps qui court. L’implication récursive d’un courant de médecine à lui-même n’est qu’apparente. A deux dates très dis-tantes, éloignées ou séparées (e.g : d’au moins une trentaine d’années), un courant ne peut observer ou conserver le même état. D’une date à une autre, l’état d’un même courant de médecine a forcément changé par le fait de facteurs liés à la nature, à l’action anthropique, à l’intelligence et à l’innovation, à l’ingéniosité et à l’ingénierie des acteurs (humains).

Cette succession chronologique des quatre dernières périodes de l’histoire est partagée par la plupart des historiens français3.

Nous notons que la MT chinoise (MTC) n’est pas occidentale. Elle fait donc partie de la MT telle que décrite dans ce paragraphe.

Figure 2.4 – Quatre grandes époques marquantes de la médecine de l’humanité

Relativement à ce chapitre, dans ce qui suit, la MT que nous décrivons le plus est celle de l’Afrique et singulièrement celle de l’Afrique de l’Ouest.