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Fondement des architectures

Chapitre 3 – Données et processus

4.1 Fondement des architectures

Objectif

Notre souhait, dans cet ouvrage, est de répondre au défi de la gestion des données de référence en donnant une approche simplifiée et progressive de l’outillage à met-tre en œuvre. Nomet-tre approche repose sur quelques fondements théoriques concer-nant les architectures de gestion de données, à savoir :

– la distinction entre le « point d’acquisition » et le « point de vérité » de la don-née afin de définir un type d’architecture de base ;

– la déclinaison de ces architectures de base en « modes de déploiement » pour cou-vrir l’ensemble des cas possibles en entreprise.

Ce chapitre donne les clefs nécessaires pour résoudre tout type de difficulté dans la de gestion des données de référence.

4.1 FONDEMENT DES ARCHITECTURES

En termes d’architecture, la mise en œuvre d’un référentiel vise à créer un point focal au sein du SI. Ce point garantit la validité des informations détenues par le référen-tiel, c’est-à-dire leur niveau intrinsèque de qualité décrit précédemment. Dans la pratique une information valide devient disponible pour les processus consomma-teurs. On nommera ce point focal « source de vérité » ou « point de vérité ».

La position de ce point de vérité dans la chaîne de l’information et par consé-quent dans le SI est d’une importance capitale dans la définition de l’architecture d’une solution de MDM (voir section 4.3).

Typologies d’architectures

Ce point focal se trouve entre l’amont et l’aval du référentiel1.

Nous définissons l’amont par tous les éléments (IHM, applications, flux, proces-sus, règles…) qui interviennent dans le processus transformant une donnée entrante en donnée valide (figure 4.1).

L’amont peut ou non faire partie intégrante d’une solution de type MDM, mais il est du ressort de l’architecte de considérer l’ensemble des briques applicatives et pro-cessus contribuant à l’acquisition des données du référentiel.

Figure 4.1 – L’amont de la gestion des données de référence

On nommera « points d’acquisition » les points d’entrée d’une donnée au sein du SI. C’est le point à partir duquel une donnée est saisie (saisie d’une adresse par exemple) ou à partir duquel une donnée externe au SI lui est intégrée (requête auprès de Dun & Bradstreet (base de données commerciale d’information), synchro-nisation en Global Data Synchrosynchro-nisation pour les SI de la grande distribution par exemple).

On notera l’importance de ces points d’acquisition pour définir l’architecture des solutions de gestion des données de référence (MDM ou autre).

L’amont du référentiel est le lieu où sont situées les interfaces homme-machine.

C’est aussi là que les règles de syntaxe ou de gestion sont vérifiées. De fait, l’amont du référentiel est plus orienté métier et fonctionnel que technique. C’est ce qu’il faut étudier en priorité afin de définir la typologie d’architecture.

Du point de vue du SI, l’amont est ce qui est compris entre le « point d’acquisition » et le « point de vérité ».

Du point de vue métier, l’amont peut bien entendu s’étendre au-delà du « point d’acquisition » car il peut couvrir des processus non outillés informatiquement.

1. Rob Karel, Introducing Master Data Management, Forrester Research, 10 novembre 2006.

63 4.1 Fondement des architectures

Au contraire, l’aval du référentiel porte essentiellement sur des services techni-ques (figure 4.2).

L’aval englobe l’ensemble des éléments nécessaires à la mise à disposition de ser-vices de consultation et de diffusion des données et à la bonne intégration des don-nées aux processus consommateurs (gestion événementielle, services de dondon-nées, générateur de numéro d’instance, flux…). L’aval est important pour la mise en œuvre de l’architecture d’une solution, mais n’a que peu d’impact sur la définition de sa typologie.

Figure 4.2 – L’aval de la gestion des données de référence

Le fondement de toute architecture de gestion de données de référence repose essentiellement sur la distinction et les rapports existants entre :

• le(s) point(s) d’acquisition de la donnée ;

• le point de vérité ou source de vérité (le référentiel en tant que tel).

La nature de la solution dépend donc de la distinction et du lien direct entre ces deux points et des liens de contournement éventuels existant autour de la solution (contraintes de synchronisation, voir la section 6.1.7).

La solution de gestion des données de référence est par nature un point focal pour les données qu’elle traite au sein du système d’information. Les processus métier

« intervenant » (création, modification, suppression) ou « consommant » conver-gent donc vers la solution.

Schématiquement, l’architecture d’une solution de gestion de données de réfé-rence est composée de l’amont et de l’aval, séparés par le point de vérité (le référen-tiel des données valides en tant que tel). Cette notion de vérité/validité est elle-même polymorphe, car dépendante des états de la donnée, de son cycle de vie.

Figure 4.3 – Nature focale du point de vérité

Cette convergence architecturale reflète une orientation stratégique métier ou SI. Par exemple, focaliser son SI sur le référentiel client, c’est y faire converger l’ensemble des processus critiques de l’entreprise. Ce peut être la réponse architectu-rale à une stratégie d’entreprise. Une telle convergence s’opère généarchitectu-ralement dans le temps et demande une mise en œuvre par étapes.

Plusieurs référentiels peuvent contribuer à une refonte du SI et à son accompa-gnement stratégique ou technologique. On veillera donc à industrialiser et à mutua-liser les solutions mises en œuvre comme composantes de l’infrastructure. Cette mutualisation répondra pour les auteurs à la notion de socle référentiel (voir section 6.3).

On remarquera qu’une architecture convient à une donnée en particulier et que de multiples architectures peuvent convenir à différentes données (on peut donc avoir une architecture différente selon la donnée traitée au sein d’une même solution).

L’architecture des solutions de gestion des données de référence s’entend donc au niveau solution pour chacun des projets et en réponse à une problématique singu-lière. Mais elle doit aussi s’envisager au niveau macroscopique du SI afin de répondre à des engagements dépassant le cadre du simple projet. Le passage d’une échelle à l’autre s’effectue étape par étape en veillant à ce que la valeur d’ensemble ainsi créée surpasse la somme des valeurs individuelles des projets. La constitution du socle référentiel souligne cette génération de valeur au-delà d’un unique projet.