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fond de l'ulcère est grisâtre, pulpeux, et une fois détergé, il apparait rouge

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sanieux et très anfractueux; sa profondeur est assezgrande pour que la

ouate disparaisse presque complètementdans le fond.

Badigeonnage auchlorure dezinc,solutionau 1/30.Gargarismesiodés.

Deuxjours après l'ulcère commence déjàà se déterger, le fond est plus rosé, les bordsmoins saillants; la cicatrisationmarcherapidement. Quatre jours plus tard; l'ulcèreest à peuprès guéri.

Observation VI.

L. M..., 23 ans, étudianten médecine; pas de syphilis, ni de tuber¬

culose; rougeole dans l'enfance, angines fréquentes. Un soir gène à la déglutition, et engorgement ganglionnaire à droite. La dent de sagesse évoluait à ce moment-là. Fétidité del'haleine.

Al'examendu22 avril, on constate àdroite, uneulcérationfongueuse,

à bordsdéchiquetés,et à fondmou selaissantpénétreravecle porte-ouate garni. L'adénite disparaîtaubout depeu de temps. On badigeonne avec le chlorure de zincà 1/30 eton prescrit un gargarisme borax-bromuré.

Guérison rapide.

OBSERVATIONS EMPRUNTÉES A M. LE D'MENDEL ObservationVII.

Notre premier malade est un étudiant de vingt-trois ans, qui se pré¬

sente à la consultation du Professeur Fournier, à l'hôpital Saint-Louis,

pour un mal degorge dont le début remontaitàune quinzaine de jours.

Le maladen'éprouvait qu'une dysphagie légère.

La gorge du malade est congestionnée, notamment du côté gauche, l'onaperçoit dans le corps de l'amygdale et sur sa face antérieure, une ulcérationarrondie, àbords durs,très creuse etdetaille àlogerunepetite noisette. On note, dans la région sous-maxillaire, l'existence d'un petit ganglion hypertrophié.

L'ulcérationdel'amygdale n'existe quedepuis deuxjours; saformation

a coïncidé avec l'expuition d'une petite quantité depus(?). Elle n'a in¬

fluencé en rien la dysphagieassez légère qui existait dès le début.

Cautérisations iodées; gargarismes boriqués. Réparation complète en une semaine.

Observation VIII.

Cette observation parait calquée sur la précédente. Elle se rapporte également àun malade du service de M. le professeurFournier.

v

J..., garçon de magasin, âgé devingt-sixans, estassezsujetaux maux degorge. Il n'a jamais eula syphilis.

Le 17 janvier 1894, il fut pris d'une dysphagie assez marquée, sans cortège fébrile. La dysphagie persista, endiminuant, etle malade entra

àl'hôpital Saint-Louis, surl'avis d'un médecin.

La gorge estcongestionnée, notamment du côté droit, l'amygdale dece

côté présente dans sa partie moyenne une ulcération très excavée, du

volume d'une petite noisette, à bords durs, et recouverte d'un enduit grisâtre. On nenote quetrès peud'engorgement ganglionnaire.

L'épiglotte présente des lésions assez particulières: son bord libre est

evulcéré dans sapartie gauche; à droite elle présente trois petitesérosions

linéaires blanchâtres.

L'ulcérationamygdaliennefutcautériséeaumoyendela teinture d'iode;

elle se répara complètement en trois ou quatre jours. Les exulcérations épiglottiques guérirentspontanément.

Observation IX.

Cette observationreproduit encorele type précédent.

D...,âgé de trente-deuxans, est atteintdepuis deux ans, à l'entrée de

l'hiver, d'un catarrhe rhino-pharyngien qui disparaît au printemps. En

octobre 1&93, ilfut atteint de son affection habituelle, qui s'accompagne

de dysphagie modérée. Au bout decinq ou six jours, ce malade très soi¬

gneux découvrit sur la face interne de l'amygdale gauche, unpeu en arrière, une ulcération assez creuse, un peublanchâtre, à bords légère¬

mentirrêguliersetdurs,lenticulaire. Pas deretentissement ganglionnaire

Attouchements à lateinture d'iode,Réparationcomplète en six jours.

Observation X.

M..., âgédevingt-huit ans, assez sujetaux angines, fut atteint de dys¬

phagie, presque subitement, le 3 aoûtdernier; la douleur semblaitplutôt

localisée àdroite.

Lepilier antérieuretle pilier postérieur droit sont gonflés et rouges :

entre eux, onaperçoitsurl'amygdaleuneulcérationirrégulière,ovalaire,

très creuse, à grande dimension verticale, du volume d'une noisette, à

bords indurés : cette ulcérationestrecouverte d'un enduit blanc grisâtre.

Un peu d'hypertrophie ganglionnaire.

Le 6 août, après quelques gargarismes émollients, la dysphagie a

diminué: l'ulcération semble se rétrécir: elle est toujours trèscreuse et

recouverte de son enduit.

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Le 9 août, l'ulcération a presque complètement disparu, ainsi que la dysphagie.

OBSERVATION XI.

M. B..., âgé de vingt-quatre ans, est amené àma cliniquepar mon ex¬

cellent confrère le D1' Rouquès.

Cemalade avait été pris, le 22 mai 1894, d'une violente dysphagiesans fièvre. On note dès le lendemain l'existence, à droite, d'une ulcération amygdalienne, de la dimension d'un pois, très creuse, cratériforme, gri¬

sâtre, àbords indurés. Petit ganglion sousmaxillaire correspondant.

La douleurcessa assez rapidement; mais laperte de substance ne fut réparée qu'au bout de trois semaines.

Traitement: badigeonnages aunaphtol camphré; gargarismes à l'eau boriquée.

OBSERVATION XII.

MmeA..., âgée de vingt-sept ans, souffre depuis trois joursd'un mal de gorge avec dysphagie violente et voix angineuse; fièvre légère. Ellea

déjàvu un médecin, quia proposé une cautérisation; effrayée, elle m'a

fait venir.

Onconstate ungonflement ducouàdroite, avecsensibilitéà lapression,

maispas d'hypertrophie ganglionnaire. Dans la gorge, on note une rou¬

geur diffuse de l'amygdale droite avec tuméfaction générale de cette glande, dont la face interne est creusée d'une ulcération assez profonde

recouverte d'un enduit jaunâtre. Tout autour de l'ulcération, le doigt perçoitune induration très prononcée.

Traitement:gargarismes phéniqués, attouchementsàla liqueur deVan Swieten.

Lelendemain, l'étatrestastationnaire. Au bout de troisjours, tous les symtômes avaient disparu; lagorge était normale.

OBSERVATIONS PERSONNELLES Observation XIII.

X..., 28 ans, souffrede lagorgedepuistroisouquatrejours; la douleur

estdu restepeuaccentuée et seréduit àunesimple gêne de la déglutition.

Il se présentele lr avril à la clinique de laryngologie, etc'est M. Brindel qui l'examine, toutd'abord.

constate, sur l'une et l'autre amygdale, une petite surface légère¬

ment saillante, lisse, arrondie,mesurant de 2 millimètres à 2 millimètres 1/2 de diamètre, blanc nacrée. Ces deux saillies, occupent sur chaque amygdale, un point symétrique qui correspond à peu prèsaumilieu de la hauteur del'organe. Cellede droite, un peu plus marquée, est entourée d'une petite aréole rouge, véritable liseréinflammatoire, qui explique la douleur ressentie parle malade.

Celui-ci interrogé, nie l'existence d'une diathése quelconque dans ses antécédents.

On pensa d'abord à un abcès enkysté. L'examen bactériologique du

contenu caséeux fit découvrir de nombreux streptocoques etstaphyloco¬

ques; mais l'examen delà portion ulcérée, enlevée à la pince coupante,

montraqu'on avait affairenon àune menbrane pyogène (abcès enkysté),

mais bien à l'enveloppe d'une crypte amygdalienne. Il s'agissait donc

d'une amygdalite lacunaire, avecrétention de produits épithéliaux.

L'ablation de l'amygdaleavec l'anse galvanique vint encore confirmer le diagnosticetle malade guérit rapidement.

Observation XIV.

S..., 29 ans, menuisier, père et mère vivants et bien portants. A si¬

gnaler cependant que la mère a eudes amygdalestoujours très dévelop¬

pées. Lemaladenecompte,dans sonpassé pathologique, qu'une rougeole

et une variolebénignes.

D'autre part, aucunemanifestationdiathésique ; mais detemps entemps

l'arrière-gorge s'enflammesousl'influencede la fumée de tabacetdu froid et reste très irritable. Lesamygdalesonttoujours étéassezvolumineuses.

Le28avril,ils'aperçutquelesganglionsdel'anglegauchedelamâchoire étaient volumineux. Enmême temps, ilressentaitune grande gêne de la déglutition, ainsi qu'une sensation de brûlure au contact des aliments.

Tous cesaccidents attirèrent son attention ducôté de son arrière-bouche et le 1er mai, il constata qu'il était porteur sur l'amygdale gauche, d'une plaque blanchâtre, à contours assez nets.

Les gargarismes ne produisant aucun effet, la douleuretl'engorgement ganglionnaires persistant, ilse présenta le 13 mai à laclinique de laryn-gologie du D1' Moure.

On constata alors que l'amygdale gauche hypertrophiée, faisait une saillie notable et venait obstruer l'ithme dugosier. Elleprésentait à sa face interne une ulcération, de forme irrégulièrement elliptique, à grand

axe vertical,mesurant près deun centimètre etdemidehauteur, formant excavation à bords rouges, un peu déchiquetés, à fond grisâtre rappelant

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l'aspectd'une muqueusesphacelée. Lapulpe grisâtre, enlevée au moyen duporte-ouate, mit à découvert un fondrougeâtre,inégal etmou.Letissu amygdalien environnantétait sain, quoiqu'un peu hyperémié. Le voile,

la luetteetlespiliers sontsains.

Oncautérise la surface ulcérée avec unesolution dechlorure dezinc et ondonnaau malade un gargarismeauborax,bromureetacidephénique.

Le 14et le 15,nouvelles cautérisations.

Le 16, quelques points de l'ulcération sontdétergés,mais l'amygdale

est toujourstrès grosseetles frottements produits par le passagedes ad¬

mets menacent de mettre obstacle à la cicatrisation rapide. Ganglions toujours engorgéset volumineux. L'ablation proposée au malade et ac¬

ceptée,a lieu, àl'anse galvanique,le 17.

Le20, onconstateque lasurface de cicatrisation commenceà prendre l'aspect du tissuamygdalien normal; mais en même temps on s'aperçoit

que l'admygdaledroite, jusqu'alorsindemne,est à sontour le sièged'une ulcérationdont les dimensionssont il estvrai plusmodestesque celles de l'amygdale gauche.

Le 25, onpratique l'ablation decette amygdale qui elle aussi était vo¬

lumineuse etgênait beaucoup le patient.

Observation XV.

Ulcération tuberculeuse à marchechronique.

F. C..., 18 ans, ajusteur, se présente le 2 mai 1895 à la clinique de laryngologie du Dr Moure, se plaignant d'unviolent mal de gorge. Ses

antécédents de famillesont bons. Son passépathologiquecomporte, avec unerougeole, denombreux accidents strumeux. Actuellement il se pro¬

duit unepoussée tuberculeuse ausommet du poumon gauche.

Ilya quatreans, ildit avoir subi unepetite opération sur le nez. On aperçoiten effet, à l'examen rhinoscopique, sur la partie antérieure du

cornet inférieur gauche, des tracescicatricielles, dues probablementàun

raclage d'ancienneslésions lupiques. On voit du reste,dans le voisinage,

une saillie mamelonnée, irrégulière, qui elle manifestement est tuber¬

culeuse.

A cette rhinite succéda une otorrhée, et l'on peutà l'heure actuelle

constater les traces d'une perforation ancienne portant sur lesegment antérieur de lamenbrane.

Enfin, depuis unmois, notremalade accuse des accidents du côté de la

gorge: enrouement, gêne de ladéglutition, sensation de cuisson, de

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lure quand le bol alimentaire traverse l'isthmedu gosier.Lemalprogres¬

sant etla dysphagie douloureuse allant croissante, le malade seprésente

àlaclinique.

Dès le 1erexamen, on aconstatédes ulcérations ayant absolument l'as¬

pect desulcérations tuberculeuses.Ce sont des tâches jaunâtresarrondies

de3 ou4 millimètres de diamètre pourles unes, de 4à 1.0pourles autres.

Elles ont desbords festonnés et taillés à pic, le fondestenduit d'unecou¬

che demucusgrisâtre qui unefoisenlevé laisseànu, une surfaceinégale

d'un gris jaunâtre. Autour d'ellesonobserveunsemis de points jaunâtres qui sontprobablement desamasde follicules tuberculeux, dont quelques

uns sontdéjà ulcérés et confondusavecl'ulcération principale.

Ces ulcérations siègent sur l'amygdale gauche et s'avancent surles

les bords decet organe. Ily a une infiltration œdémateuse assez considé¬

rable despiliersdu même côté. Le postérieur est notablement hypertro¬

phié et couvert d'un semis granuleux jaunâtre. Le voile du palais, la

luette et tout le reste de l'arrière-gorge sont enflammés etsubissent un débutd'infiltration.

Anoter une adônopathiemaxillaire gaucheassez considérable.

Santé générale d'ailleurs peu satifaisante,depuis quelquesjours, l'ali¬

mentation,est rendue difficileparl'existence des lésions gutturales.

On lui fait, le premier jour etles jours suivants, des applications topi¬

ques de teintured'iode et d'autres médicaments.

Le 18 mai,malgré untraitementrégulier, onconstate quel'admygdale

et la partie attenante des piliers du voile sont excavés parlaperte de

substance dont lesbords sontcouvertsdegrosbourgeons charnus hyper-trophiques. L'adénopathiepersiste.

Le 19 mai, onenlève à la pince coupante une portion d'un des bords ul¬

cérés et on pratique l'examen histologique, qui confirme le diagnostic

déjà porté d'ulcérationlupique.

Le20 mai, onprocède à l'ablation de l'admygdale, qui est le principal

foyer de la lésion, etaprès quelques cautérisations de la surface de cica¬

trisationl'infiltration devoisinage semble se dirigervers une régression prochaine.

Le malade,probablement guéri, nes'est plus, malgrénotrerecomman¬

dation, présenté ànotre examen.

Conclusions.

De cette étude d'une-maladie non encore décrite spéciale¬

ment, nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes: Il y a lieu de consacrer, dans les traités spéciaux, un

chapitre nouveau àune maladie mal connuejusqu'iciet appelée

par le docteur Moure :

Amygdalite lacunaire

ulcéreuse aiguë;

Cette affection qui n'est pas aussi rare qu'on pourrait le

supposer est une inflammation aigiie des

amygdales,

causée

par l'accumulation dans les lacunes, de masses caséeuses

dont l'enkystemeurt rapide donne rapidement lieu à un pro¬

cessus nécrosique détruisant la muqueusede revêtement; Elle est caractérisée anatoiniquement par une ulcération

d'un àun etdemicentimètre, nonentourée de tissus inflamma¬

toires, à bord nets, à pic, rouges,

à fond blanc jaunâtre,

pul-tacé, recouvrant une surface

rougeâtre

et

irrégulière; et

cliniquement par un peu de gêne à

la déglutition, quelquefois

de l'engorgement ganglionnaire, et

jamais

de réaction

fébrile

bienmarquée;

On devra s'attacher autant à l'étude des symptômes

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