• Aucun résultat trouvé

que le témoignage de mon profond respect

DEUXIEME PARTIE : ETUDE ANALYTIQUE

A. Le sommeil normal :

4. Les fonctions du sommeil :

Les fonctions du sommeil sont de mieux en mieux comprises. Cependant après cinquante ans de recherche, il existe quand même plus d’hypothèses que de certitudes.[10] Des expériences sur des rats ont montré qu’une privation de sommeil pendant plusieurs semaines entrainait une dégradation progressive de l’état général de l’animal (hypothermie, baisse des défenses immunitaires, …) le conduisant à la mort au bout de 21 jours. Le sommeil est donc une fonction vitale.[7] Pour connaitre ses fonctions, on a analysé les conséquences de la privation de sommeil sur un certain nombre d’activités physiologiques et cognitives. Ces expériences montrent que les bénéfices du sommeil concernent en priorité le cerveau et qu’à long terme, la privation ou la simple limitation du sommeil peuvent avoir des effets délétères sur la santé mentale et les fonctions cognitives, mais également sur les plans cardio-vasculaire, métabolique, digestif ou immunitaire. Cependant les effets de la privation partielle de sommeil sont plus insidieux. Dans les cas de limitation du temps de sommeil sur une longue

20

période, ce qui correspond à la réalité quotidienne, le sujet n’est pas conscient de l’altération de ses capacités cognitives et deux nuits de sommeil ne sont pas suffisantes pour restaurer ses capacités et sa vigilance.[7] A court terme, apparaissent des difficultés de concentration. La mémoire, l’humeur et le contrôle de la motricité sont les premiers touchés. A plus long terme, le manque chronique de sommeil entraine des effets physiologiques comme une baisse des défenses immunitaires, une hypertension ou des troubles métaboliques (diabète). Chez les personnes qui ne dorment que 5h par nuit, il a été montré que [15-16-17] :

- la leptine : qui réduit la prise alimentaire et stimule les dépenses d’énergie est diminuée.

- la ghréline : qui stimule l’appétit, est augmentée. Les privations chroniques de sommeil pourraient expliquer en partie l’augmentation de l’obésité et du diabète tardif. Les sujets qui ne dorment pas assez grignotent davantage et ont plus faim. Le manque de sommeil chronique a donc des effets beaucoup plus préoccupants sur la santé que la privation totale de sommeil de courte durée.

Plusieurs théories ont été proposées concernant les fonctions du sommeil. Selon la théorie restauratrice, le sommeil permet de récupérer des dépenses corporelles et cérébrales causées par les activités de la veille. En effet, c’est principalement pendant le sommeil lent profond qu’est produite l’hormone de croissance (somatotrophine ou GH) qui en stimulant la synthèse protéique et en augmentant la mobilisation des substances énergétiques, assure la réparation des

21

tissus. D’autre part il existe pendant le sommeil un pic dans l’activité mitotique. De plus, différentes situations, telles que la grossesse ou une nuit faisant suite à un exercice physique intense, s’accompagnent d’une augmentation de la durée du sommeil et du taux de sommeil lent profond. [10]

Selon la théorie économique, le sommeil permet surtout à l’organisme d’économiser de l’énergie en diminuant la chaleur corporelle : cela explique la baisse, pendant le sommeil lent profond du métabolisme de base, de la consommation en glucose et en dioxygène en particulier au niveau du cerveau, ainsi que de la fréquence cardiaque. [18] Le sommeil aurait aussi un rôle dans la vie psychique. En effet le sommeil paradoxal est caractérisé par une activité cérébrale intense avec la survenue de rêves construits et très élaborés. Quand un sujet est réveillé au cours du sommeil lent, il peut éventuellement raconter un rêve mais dans la majorité des cas il ne s’en rappelle pas. La mémorisation du rêve sera d’autant plus facile que ce dernier aura eu lieu pendant le sommeil paradoxal et que l’on se sera réveillé peu de temps après. Le rêve au cours du sommeil paradoxal a pour fonction de transformer des pulsions inexprimables ou des idées irrecevables. Il permettrait de résoudre ou de déplacer des conflits, de satisfaire des désirs, de détourner des pulsions Le sommeil paradoxal jouerait donc un rôle important dans l’équilibre de la vie psychique. [10]

Le sommeil aurait aussi une part active dans la réalisation de certains processus intellectuels. En effet, on se souvient mieux de la leçon apprise la veille que de celle apprise le matin. Le sommeil lent interviendrait dans la consolidation immédiate et la mémorisation déclarative (comme la mémoire

22

d’une liste de mots, d’un itinéraire, de faits précis). Le stade de sommeil paradoxal favoriserait la mémorisation à long terme et la mémorisation procédurale (c’est-à-dire celle du raisonnement, du savoir-faire). [10-19]

Enfin, le sommeil paradoxal servirait à renforcer périodiquement les programmes génétiques inscrits dans notre cerveau, afin de maintenir l’hérédité de nos comportements [20]. L’observation de l’importance du temps que le nouveau-né passe en sommeil paradoxal a suggéré la proposition selon laquelle cet état faciliterait le développement du cerveau en lui fournissant les stimulations nécessaires à sa maturation par l’intense activité cérébrale qu’il génère. Ainsi le sommeil paradoxal servirait à organiser une programmation du cerveau dont le but serait d’établir les réseaux de neurones lors de la maturation du cerveau. Plus tard, chez l’adolescent et l’adulte, les systèmes mis en jeu au cours du sommeil (comme l’hippocampe) vont programmer le cerveau car chaque individu est différent d’un autre individu. Il est donc nécessaire qu’un système renforce ce que l’on appelle l’individualisation. Si ce système n’existait pas, cela donnerait beaucoup plus de poids au milieu extérieur, à l’apprentissage, à la société qui pourrait nous rendre plus semblables. Selon cette théorie, le sommeil paradoxal protégerait en quelque sorte le cerveau d’une trop grande influence de l’environnement.

Toutes ces théories sont chacune contredites par des exceptions. Même si elles comportent toutes une part de vérité, aucune d’entre elles n’est donc satisfaisante à elle seule.

23

Nous pouvons retenir que les deux types de sommeil ont des rôles différents ou complémentaires. Le sommeil lent profond a une fonction de conservation de l’énergie et de restauration. Il intervient avec le sommeil paradoxal dans la mémorisation. Le sommeil paradoxal aide à la préservation de la vie psychique et agit sur la programmation du comportement génétiquement inscrit.

Ainsi le sommeil à un rôle important dans le fonctionnement de l’organisme, il est donc nécessaire qu’il survient de façon régulière.

Comment notre sommeil est-il contrôlé ?

Documents relatifs