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que le témoignage de mon profond respect

DEUXIEME PARTIE : ETUDE ANALYTIQUE

A. Le sommeil normal :

3. La classification des insomnies :

3. La classification des insomnies :

Il existe deux systèmes principaux de classification internationale pour diagnostiquer l’insomnie. Ce sont le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV et V) [25] et la Classification Internationale des Troubles du sommeil (ICSD-2) [26]. Avant de les classer grâce aux facteurs étiologiques, il est nécessaire d’en connaître la durée pour les classer en deux grands types. Les insomnies transitoires sont courtes et durent moins d’un mois. Les insomnies chroniques surviennent plus de 3 fois par semaine et depuis plus de trois mois [13].

3.1. Les insomnies d’ajustement :

Il s’agit d’insomnies occasionnelles, transitoires ou de court terme, d’une durée de quelques jours à un mois, lié à des évènements stressants psychologiques ou environnementaux ou à des situations nouvelles équivalant à un stress (Par exemple lors d’une situation stressante au bureau, un divorce, un deuil …). Après une situation ayant entraîné l’insomnie, l’inquiétude excessive de ne pas retrouver le sommeil va entraîner un comportement inadapté de la personne. Celle-ci va aller se coucher plus-tôt même si elle n’a pas sommeil pour guetter l’apparition de celui-ci, faire des siestes qui vont dérégler le cycle veille-sommeil. Ainsi ces comportements peuvent prolonger l’insomnie et risquer de la rendre chronique [27].

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3.2. Les insomnies par hygiène du sommeil inadéquate :

Il s’agit d’insomnies présentes depuis au moins 3 mois, en rapport avec un mauvais planning de sommeil (heures de coucher et de lever variables, temps passé au lit excessif, …) ou avec des consommations d’alcool, de nicotine, de caféine inappropriées par rapport au sommeil. La personne peut aussi avoir des activités mentales ou physiques trop proches de l’heure du coucher [27].

3.3. Les insomnies psychophysiologiques :

Il s’agit d’insomnies caractérisées par un conditionnement mental et physiologique qui s’oppose à l’endormissement ou induisant un état d’hyperéveil, indépendamment de pathologies anxieuses ou dépressives. Elles sont en cause dans 15 à 20 % des insomnies. Une fois développé ce type d’insomnie a tendance à s’auto-entretenir, y compris après la disparition de la circonstance initiale ayant présidé à l’établissement du conditionnement négatif au sommeil [27].

3.4. Les insomnies paradoxales ou par mauvaise perception du sommeil : les hypnagnosies :

La personne se plaint d’un très mauvais sommeil, voire d’absence totale de sommeil alors que l’enregistrement polysomnographique indique un sommeil normal. Elle a l’impression de passer une nuit blanche alors que son sommeil est normal d’où une absence de conséquences dans la journée. Il y a une divergence ente le sommeil subjectif et objectif. Ce type d’insomnie touche environ 5% des insomnies et généralement des adultes jeunes [27-12].

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3.5. Les insomnies idiopathiques :

Ce sont des insomnies qui débutent dans l’enfance sans cause identifiée et qui restent stables et permanentes [27].

3.6. Les insomnies liées à une pathologie mentale :

Il s’agit du groupe le plus important des insomnies chroniques (environ 45%). Il est lié à des états dépressifs, troubles bipolaires, troubles anxieux généralisés, attaques de panique, troubles compulsifs, etc. L’anxiété et la dépression sont intimement liées à ce trouble du sommeil. L’insomnie est un symptôme clé de la dépression majeure. Elle se manifeste par des éveils nocturnes répétés, de façon caractéristique par un réveil anormalement précoce et une diminution de la latence du sommeil paradoxal. L’anxiété au contraire consiste en une difficulté d’endormissement liée à une tendance marquée à la rumination ainsi qu’en de multiples éveils nocturnes sans anomalies du sommeil paradoxal [8-27].

3.7. Les insomnies liées à une pathologie physique :

Certaines pathologies peuvent être responsables d’insomnie. Les causes organiques sont de plus en plus fréquentes à un âge avancé : les pathologies douloureuses (maladies rhumatismales comme la polyarthrite rhumatoïde ou la fibromyalgie), l’hyperthyroïdie, l’épilepsie, les cardiopathies, les troubles respiratoires, le reflux gastro-oesophagien, les neuropathies dégénératives (maladie de Parkinson, maladie d’Alzheimer), etc [27].

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3.8. L’insomnie associée à d’autres troubles du sommeil :

 Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) :

il est défini par un nombre d’apnées (arrêt complet du flux aérien pendant plus de 10 secondes) ou d’hypopnées (réduction des flux aériens) supérieur à 10 par heure de sommeil. Il est caractérisé par un ronflement sonore et une somnolence fréquente pendant la journée. La désaturation en oxygène engendrée par ce syndrome est responsable d’une mauvaise qualité de sommeil et de complications avec augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle durant le sommeil. Ce trouble du sommeil peut être la cause de l’insomnie.

 Le syndrome des jambes sans repos (SJSR) :

il est caractérisé par un besoin impérieux de bouger les jambes associé à des sensations désagréables dans les jambes : fourmillements, picotements, brûlures. Il apparaît en particulier lors des périodes de repos ou d’inactivité. Ce trouble est calmé par le mouvement et en particulier la marche durant la nuit ce qui entraîne une insomnie [13].

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3.9. Les insomnies liées à un médicament ou une substance perturbant le sommeil :

L’insomnie due à un médicament ou à une substance peut se produire pendant la période d’utilisation du produit ou lors de son arrêt, avec :

 des psychostimulants : caféine, nicotine, cannabis, cocaïne, etc.

 des dépresseurs du système central : les hypnotiques ou les anxiolytiques pris contre les troubles du sommeil, avec une tolérance au produit ou un rebond dû à la suppression de celui-ci.

 des effets secondaires de médicaments prescrits à dose thérapeutique [28] :

- les médicaments antiparkinsoniens (lévodopa, bromocriptine, amantadine),

- les médicaments cardio-vasculaires (bêtabloquants et inhibiteurs calciques),

- les médicaments de l’asthme (théophylline et bêta 2 stimulant), - les médicaments hormonaux (hormone thyroïdienne),

- les médicaments antidépresseurs (imipraminique, IMAO, sérotoninergique),

- les médicaments anti-inflammatoires (corticoïdes).

 des aliments ou des substances toxiques. L’alcool peut favoriser l’endormissement mais il rend le sommeil plus léger avec de nombreux éveils nocturnes et un réveil précoce. Le sommeil lent profond est diminué et il y a une abolition du sommeil paradoxal [10-27].

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