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Fonctions de coût moyen et de coût marg i nal

Dans le document 1 1 (Page 161-169)

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de coût total. Pour en comprendre la forme, nous allons définir, dans la dernière section, les notions de coût moyen (CM) et de coût marginal ( Cm). La connaissance précise de ces fonctions nous permettra de discuter plus utilement de la forme de la fonction de coût total.

Coût

C(Q)

F

---- Q 0

Figure 1 2 Fonction de coût total de production

6

Fonctions de coût moyen

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On appelle fonction de coût moyen ou coût unitaire de production,

noté CM( Q), la fonction qui mesure, pour toute quantité produite, le prix de revient d'une unité produite.

CM(Q) = C(Q) Q

Ce coût unitaire de production dépend fondamentalement de deux élé­

ments :

..,.. l'importance du coût fixe d'une part ;

..,.. le surcroît de coût induit par la production de chaque unité

supplémentaire d'autre part.

6.2 Le coût marg i nal de prod uction

Si le coût fixe est connu une fois pour toutes, le concept de surcroît de coût induit par la production d'une unité supplémentaire est plus difficile à cer­

ner. Il est surtout très différent selon la nature des biens produits et des technologies en jeu. Dans certains cas, ce surcroît de coût est constant : dans le cas de la production à la chaîne d'un équipement de petit électro­

ménager, il coûte toujours la même chose de produire une unité supplé­

mentaire, que l'on ait déjà produit 100 appareils ou 100 000. Dans d'autres cas, le surcroît de coût est croissant.

Par exemple, un agriculteur doit, pour produire des quintaux de blé sup­

plémentaires, mettre en culture des terres de moins en moins fertiles ou de moins en moins faciles à exploiter (celles qui sont les moins planes ou les plus rocailleuses ou celles dont l'accès est le plus difficile) : chaque quintal supplémentaire coûte de plus en plus cher à produire .

Dans d'autres cas enfin, le surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire est décroissant. Ce phénomène de décroissance du coût de production de l'unité supplémentaire s'observe essentiellement pour les premières unités produites : en effet, au fur et à mesure, la production s' or­

ganise mieux, se rationalise. Chaque collaborateur devient plus habile dans

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l'accomplissement de ses tâches et sait de plus en plus facilement répondre aux difficultés qu'il rencontre. Si le surcroît de coût induit par la produc­

tion d'une unité supplémentaire peut être décroissant pour les premières unités produites, on s'attend néanmoins à ce qu'il devienne ensuite constant puis, vraisemblablement, qu'il commence à croître à nouveau à partir d'un certain seuil de production, ne serait-ce qu'en raison des diffi­

cultés liées à une taille de plus en plus grande de l'implantation industrielle (temps des déplacements sur le site, contraintes de stockage, surcoût lié à l'extension foncière).

On peut donner corps au concept de surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire d'output grâce à la notion de coût marginal.

On appelle fonction de coût marginal de production, noté Cm( Q), la fonction qui mesure le surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire d'output.

Cm( Q) = ôC( Q) ôQ

Il est à noter qu'il serait plus rigoureux d'invoquer le surcroît de coût engendré par la production d'une quantité infinitésimale supplémentaire d'output, ce que mesure en effet la dérivée première de la fonction de coût total.

6 . 3 La relation entre coût moyen et coût

marg i nal

Dans le cas de l' économie numérique, le surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire est souvent infime : par exemple, le coût de

« production » d'une unité supplémentaire de film téléchargé (légalement) sur internet est presque nul (pas exactement nul car il faut un peu d' électri­

cité pour alimenter le serveur et le système de ventilation qui lui permet de fonctionner). Mais, si l'on peut considérer comme nul le surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire d'output, il n'en demeure

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pas moins que ce surcroît de coût est constant et non décroissant : c'est le coût unitaire qui est décroissant, car l'essentiel du coût de production est un coût fixe (le coût de la production du film), progressivement « amorti » au fur et à mesure de la diffusion de l' œuvre.

Dans l'économie matérielle traditionnelle, on considère, dans la tradition microéconomique, que le coût marginal est d'abord décroissant puis crois­

sant (ce qui est discutable comme nous l'avons fait remarquer ci-dessus).

C'est ce que nous choisissons de représenter sur la figure 13. Nous remar­

quons sur cette figure un aspect essentiel du lien entre le coût moyen et le coût marginal : le second passe par le minimum du premier.

Propriété

Le coût marginal est sécant avec le coût moyen pour le niveau d'output tel que la production se fasse au coût unitaire minimum.

Coût

F

Coût

Coût total de production

Q

CM(Q)

Q

Figure 1 3 Fonctions de coût total, coût marginal et coût moyen

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L'existence d'une partie d'abord décroissante pour le coût moyen n'est pas, en soi, dépendante de l'hypothèse d'un coût marginal initialement décrois­

sant. Sur la figure 14, on constate que cette particularité s'observe aussi lorsque le coût marginal est constant.

Coût

CM(Q)

Cm(Q)

Q Figure 1 4 Coût marginal constant et coût moyen décroissant

Ce que l' on observe sur la figure 14 est lié à l'existence d'un coût fixe stricte­

ment positif. On parlera donc d'amortissement progressif du coût fixe. Le surcroît de coût lié à la production d'une unité supplémentaire est tou­

jours le même, mais à chaque nouvelle unité produite, la charge du coût fixe est répartie sur un plus gros volume de production : c'est pourquoi le coût moyen est ici (toujours) décroissant et tend asymptotiquement vers le coût marginal. Ce qui est ici suggéré est plus proche de la réalité dans nombre de secteurs de production que ce qui apparaît sur le schéma de la figure 1 3. Concrètement, même si le coût marginal est faiblement crois­

sant, l'importance des coûts fixes rend la fonction de coût unitaire « long­

temps » décroissante (l'échelle de production à partir de laquelle le coût unitaire redevient croissant est parfois très supérieure aux débouchés effectifs de l'entreprise, en conséquence de quoi ce niveau de production n'est jamais atteint !). Ainsi, à contre-courant de la tradition des manuels de microéconomie, il convient de s'imaginer les courbes de coût unitaire des firmes comme fréquemment « principalement décroissantes » (voir figure 15).

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Coût

CM(Q)

Cm(Q)

Q

Figure l 5

Ces propriétés des fonctions de coûts ont une importance décisive sur le degré de concentration du marché et l'intensité de la rivalité concurren­

tielle qui s'y exerce. Les remarques ci-dessus laissent entendre que le contexte de la concurrence « pure et parfaite » , qui sera étudié dans le pro­

chain chapitre, et qui repose sur des fonctions de coût du type de celles rencontrées sur la figure 1 3, n'est pas nécessairement le contexte le plus commun. Nous allons néanmoins l'étudier en détail car il constitue une sorte de point d'ancrage de la théorie économique, un cadre de référence universel.

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Dans le précédent chapitre, nous avons vu comment la firme organise la production de son output au moindre coût. Quelle que soit la quantité qu'il s'avère opportun de produire (lors de la période de temps considé­

rée), l'entreprise est en mesure d'établir comment il convient de réaliser cette production et à quel coût. Nous ne reviendrons pas sur la difficulté qu'il y a à établir, dans la vie réelle, les caractéristiques de cette relation entre quantité à produire et coût total (minimum) de production, et nous allons désormais nous tourner vers la manière dont l'output produit pourra être commercialisé auprès des consommateurs.

Dans le chapitre 4, nous avons précisé comment se caractérise la demande globale pour un bien ou service exprimée par l'ensemble des consomma­

teurs présents sur le marché. Cette demande prend la forme d'une relation décroissante entre prix et quantité demandée. Il semblerait naturel de consi­

dérer que la firme a, quel que soit son domaine d'activité, une idée assez pré­

cise des caractéristiques de cette relation : un viticulteur qui exerce son activité depuis plusieurs années connaît approximativement le nombre d'hectolitres de vin qu'il peut espérer vendre en fonction du prix auquel il commercialise ses bouteilles. De même, un fabricant d'abris de jardin peut, lui aussi, estimer avec une certaine marge d'erreur le nombre d'abris de chaque type qu'il parviendra à vendre durant l'année selon les prix pratiqués.

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Dans certains cas, la firme réalise qu'elle n'a guère le choix quant au prix qu'elle peut pratiquer : par exemple, un boulanger sait que s'il fixe à 2 € le prix unitaire de ses baguettes, il n'en vend pratiquement aucune. En revanche, s'il fixe à 0,50 € ce prix, il capte la clientèle de tout le quartier, et peu être même celle des quartiers voisins (à condition bien sûr que ses baguettes soient savoureuses). Mais à ce prix unitaire si bas, il ne parvient pas à couvrir ses charges. Ainsi il doit, peu ou prou, aligner son tarif sur celui pratiqué par les autres boulangers. Cette situation (où le prix unitaire d'un bien est à peu près identique, à qualité égale, d'un commerce à l'autre) ressemble à ce que les économistes appellent la « concurrence pure et parfaite », c'est-à-dire un contexte où aucune firme ne peut réellement pratiquer un prix différent de celui pratiqué par ses concurrents : afficher un prix supérieur ferait fuir tous les acheteurs tandis que, si, sur le principe, afficher un prix inférieur aurait la vertu de faire affluer toute la clientèle, il s'agirait, en réalité d'une pratique intenable car, à ce prix, la firme vendrait à perte.

L'émergence d'un tel contexte de concurrence pure et parfaite suppose l'existence de circonstances très particulières :

..,_ Il faut que le bien ou service commercialisé soit quasiment identique

d'un fabricant à l'autre, ce qui est assez rare (mais l'exemple de la baguette de pain est assez proche de cette intuition) .

..,_ Il faut que les firmes qui le produisent soient très nombreuses et de

petite taille.

Imaginons qu'un seul et unique boulanger soit présent dans une ville et que le prochain boulanger soit à plusieurs dizaines de kilomètres. Le bou­

langer en place est tenté de pratiquer des prix élevés car sa clientèle est géo­

graphiquement captive. Peut-il escompter rester longtemps seul sur la place ? Dans un pays où la libre entreprise est la norme, il sera vite concur­

rencé par l'arrivée d'un ou plusieurs rivaux, attirés par la perspective de réaliser de bons gains. En vérité, il est même très peu probable de voir émerger une situation où un boulanger se retrouve en position de mono­

pole dans une ville de bonne taille ; en effet, l'installation d'une boulange­

rie concurrente n'est pas en soi, un projet d'investissement de grande ampleur : il est assez simple et relativement peu coûteux de s'implanter. En résumé, dans le cas de la production et de la commercialisation de baguettes

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de pain, il semble assez approprié de supposer que coexistent sur le marché une multitude d'entités de petites tailles qui fabriquent un bien quasiment identique, c'est-à-dire un ensemble numériquement conséquent de firmes évoluant dans un contexte de concurrence pure et parfaite.

Dans ce chapitre, nous allons établir comment une firme évoluant dans un tel environnement détermine sa décision de production. Dans une pre­

mière section, nous allons d'abord préciser les hypothèses de la concur­

rence pure et parfaite.

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Les hypothèses de la concu rrence

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