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Focus groupe de personnes salariées en entreprise adaptée

Dans le document Handicap et emploi : (Page 79-82)

2 LES TEMOIGNAGES RECUEILLIS LORS DES ENTRETIENS INDIVIDUELS

3.7 Focus groupe de personnes salariées en entreprise adaptée

M. AZ., 56 ans [parcours désinsertion professionnelle)

M. AZ. sans diplôme, a commencé à travailler dans l’entretien des espaces verts, d’abord dans le cadre de TUC, puis d’un CES où il a obtenu une attestation « d’agent rural ». Il a ensuite travaillé en CDI pendant huit ans comme jardinier dans une entreprise, puis a été livreur de charbon durant quinze ans. Les conditions de travail étaient très difficiles. La manipulation quotidienne de sacs de 50 kg de charbon lui a occasionné des problèmes de dos rendant impossible la poursuite d’une activité professionnelle. Pendant ces quinze années, il n’a jamais vu un médecin de travail (il indique avoir reçu des convocations mais n’avoir pu s’y rendre, l’employeur ne le « libérant pas » pour cela), et n’a jamais bénéficié d’une formation qui lui aurait permis de préparer une reconversion. Il devait par ailleurs acheter son matériel de sécurité lui-même. Il a finalement été licencié pour motif économique. L’assistante sociale du conseil départemental qui l’a orienté dans une démarche de RQTH. Il a été inscrit à Pôle emploi et suivi par un Sisep. Il a effectué, sur prescription du Pôle emploi, une PMSMP dans l’entreprise adaptée. Il a été recruté par cette entreprise en 2017, d’abord en CDD de remplacement puis en CDI. Il souhaite aujourd’hui terminer sa carrière au sein de l’entreprise adaptée, considérant qu’« à son âge, il ne retrouvera jamais de travail ailleurs ».

M. AT, 48 ans [parcours désinsertion professionnelle)

M. AT. a été scolarisé en institut médico-éducatif. Il a occupé un premier emploi en collectivité locale, d’abord dans le cadre de travaux d’utilité collective (TUC) puis d’un contrat emploi solidarité (CES). Il était accompagné par un service d’insertion sociale et professionnelle (Sisep). Il a ensuite été recruté dans une entreprise de propreté dans laquelle il a occupé un emploi d’agent de nettoyage pendant dix ans. Les conditions de travail étaient difficiles, il travaillait sur des horaires éclatés (5h-8h, 10h-12h, 17h-20h), parfois tous les jours de la semaine. Il devait acheter lui-même certains des produits qu’il utilisait dans le cadre professionnel. Après des pressions exercées par son employeur pour qu’il démissionne, il a été licencié pour motif économique et s’est inscrit à Pôle emploi. En 2016, toujours accompagné par le Sisep, il a été recruté, d’abord en CDD puis en CDI, dans une entreprise adaptée où il occupe actuellement un emploi d’agent de manutention. Il souhaite rester au sein de cette entreprise adaptée où il se sent bien, aime son métier, travaille en équipe et où « il a enfin des jours de repos le week-end ».

M. AW., 36 ans [parcours désinsertion professionnelle)

M. AW., titulaire d’un CAP de construction maçonnerie, a enchaîné plusieurs CDD dans des entreprises différentes, au sein desquelles il était manœuvre et préparait les ciments. A la suite de problèmes de santé, il a obtenu une RQTH et a été suivi par Cap emploi, dont il garde « un bon souvenir », qui l’a orienté vers une entreprise adaptée. Il a été recruté dans cette entreprise adaptée en 2013, d’abord en CDD (deux ans) puis en CDI. Il s’est spécialisé dans le secteur « hygiène et propreté ». Il a obtenu le titre professionnel d’agent de propreté et d’hygiène au sein de l’entreprise adaptée, dans le cadre d’une VAE. Il ne souhaite pas retourner en milieu ordinaire dans son secteur d’origine, soulignant les avantages de l’entreprise adaptée, en termes de rythme de travail et de capacité à évoluer dans ses tâches et ses missions.

Mme BB., 55 ans [parcours prévalence du travail précaire)

Mme BB. sans diplôme, a travaillé durant dix ans à temps partiel en collectivité locale (deux heures par jour), affectée à la surveillance de cantine, puis, durant cinq ans, en contrat aidé dans un collège, sur des activités de nettoyage et de restauration. Elle a ensuite connu plusieurs contrats de travail courts de mise en rayon dans la grande distribution. C’est au cours de son emploi en collectivité locale qu’elle a demandé et obtenu « avec difficulté » sa RQTH lorsqu’elle a été atteinte de deux pathologies lourdes. Alors qu’elle était inscrite à Pôle emploi « qui n’a jamais rien fait pour elle », elle a entendu parler, par son réseau personnel, d’une entreprise adaptée à laquelle elle a adressé une candidature spontanée. Elle a effectué plusieurs contrats de remplacement au sein de cette entreprise, avant d’être embauchée en CDI en 2016 dans le service « hygiène et propreté ». Elle souhaite aujourd’hui finir sa carrière dans cette entreprise « dont personne ne veut partir ».

M. AV., 31 ans [autre parcours]

M. AV. sans diplôme, a d’abord travaillé pendant quatre ans au sein d’un Esat en mécano-soudure.

« Licencié » à la suite d’une faute grave, il a traversé une période difficile, très instable, où il « ne savait plus où il allait » et « n’avait plus confiance en lui », et pendant laquelle il a été accompagné par un Sisep. Il a suivi des formations courtes et plusieurs stages de découvertes dans des domaines variés (auxiliaire de vie, menuiserie, mécanique). Il a alors été orienté vers une entreprise adaptée au sein de laquelle il a réalisé plusieurs CDD saisonniers de six mois, avant d’être recruté en CDI en 2015. Il s’est spécialisé dans l’activité « espaces verts », et a obtenu dans le cadre d’une VAE le titre professionnel d’ouvrier du paysage en 2017.

Mme AX., 41 ans [autre parcours]

Mme AX., sans diplôme, a obtenu une RQTH à 18 ans et a connu un « long parcours médical ». En 2000, elle a eu « la chance » de trouver tout de suite un emploi au sein d’une entreprise adaptée, d’abord en CDD puis en CDI. Elle a occupé pendant quatorze ans un poste d’agent de nettoyage au sein de cette entreprise. Suite au constat de son inaptitude physique à son poste de travail, elle a été reclassée au sein de la même entreprise adaptée en tant qu’agent d’accueil, fonction qu’elle occupe depuis 2014. Elle a bénéficié pour cela d’une formation en bureautique et en informatique, et a beaucoup appris « sur le tas », avec l’appui de ses collègues. Elle indique « avoir énormément changé grâce à ce travail », souhaite rester au sein de l’entreprise adaptée car elle a « encore des choses à découvrir » et pouvoir obtenir, « à son rythme », un CAP dans son nouveau domaine d’activité.

M. AY., 53 ans [autre parcours]

M. AY., sans diplôme, a enchainé jusqu’à l’âge de 28 ans les contrats aidés en collectivités locales. Il a été recruté, « grâce à son assistante sociale qui lui a conseillé de travailler en atelier protégé », en 1992 au sein d’une entreprise adaptée. Il a plus de 25 ans d’ancienneté dans cette entreprise adaptée, où il a occupé des postes de travail dans différents domaines (hygiène et propreté, manutention notamment). Il est titulaire depuis début 2018 du titre professionnel d’agent de propreté et d’hygiène, obtenu dans le cadre d’une VAE. Il souhaite terminer sa carrière au sein de cette entreprise adaptée.

M. BA., 31 ans [autre parcours]

M. BA., sans diplôme, a d’abord effectué un CDD dans une maison de retraite, sur un emploi de nettoyage. Il s’est inscrit en mission locale à 18 ans et a été pris en charge par la conseillère

« handicap » de la mission locale, qui lui a conseillé d’obtenir une RQTH et l’a accompagné à cette fin dans ses démarches. La mission locale l’a ensuite rapidement orienté vers une entreprise adaptée, au sein de laquelle il a été recruté, d’abord en CDD de remplacement, puis en CDI, en 2011.

Il travaille depuis cette date au sein de l’entreprise adaptée dans le secteur « hygiène et propreté », et a obtenu en 2016 le titre professionnel d’agent de propreté et d’hygiène, dans le cadre d’une VAE.

Il envisage aujourd’hui « d’aller voir ailleurs ». Il « aimerait du changement » et « progresser dans sa carrière ». Il a effectué quelques démarches avec l’appui de son employeur (il a notamment refait son CV), qui lui a déconseillé de démissionner sans perspective d’embauche, même s’il n’a pas encore réellement engagé une recherche d’emploi.

Dans le document Handicap et emploi : (Page 79-82)