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5 ANALYSE DES INITIATIVES MUNICIPALES

5.3 Financement des initiatives

Au niveau du financement des initiatives, il y a lieu de remarquer que les villes le prévoit principalement pour les jardins communautaires et à l'occasion, pour les jardins scolaires. Les jardins communautaires sont en fonction depuis plusieurs années et conséquemment, ils se caractérisent par une certaine stabilité financière. La plupart des villes ont débloqué un montant annuel destiné à la gestion des programmes variant de 150 000 $ à un peu plus de 700 000 $. Ces montants servent principalement à l'opération des jardins comme l'entretien, l'achat de matériaux et les services professionnels. Outre les investissements annuels, on note que des financements ponctuels sont également présents pour Seattle et San Francisco. Ce sont des montants qui sont alloués pour des projets spécifiques et destinés pour l'établissement de nouveaux jardins. Les investissements des villes sont présentés au tableau 5.3.

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Tableau 5.3 Montants investis pour la réalisation des initiatives. Ville Initiative Montant

investi Précisions

Montréal Jardins

communautaires Non disponible

 Coût des parcelles : 10 $ à 20 $ pour 18 m²  Cotisation (contribution minime fixée par les

arrondissements) : 5$ à 20$ Vancouver Jardins

communautaires Aucun

 Coût des parcelles : 15 à 40$

 Coût de la carte de membres : 5 à 10$

Seattle P-Patch 705 674$

+ Financement ponctuel : Parks and Green Spaces Levy : 2 millions de dollars

 Coût des parcelles : 12$ par 9,3 m²  Coût d'accès général : 25$

 Coût d'accès des jardins collectifs : 10$

San Francisco Jardins communautaires 150 000$ / année

+ Financement ponctuel : Community Opportunities Fund : 250 000$

Jardins scolaires 100 000$ à

150 000$  Financement ponctuel New York

GreenThumb 728 000$  État : 2,8 million de dollars (2010) Jardins scolaires 500$ à 1000$  Financement ponctuel

Il est évident qu'un faible montant investi ne peut pas subvenir aux besoins primaires des activités de culture et à l'acquisition de terrains pour l'édification de nouveaux jardins. En effet, la valeur foncière très élevée en milieu dense est une problématique connue. C'est pourquoi, les villes étudiées se concentrent sur les terrains publics et les ententes de collaborations pour ceux qui sont privés. Du point de vue financier, il est tout de même préférable de se procurer des terrains, s'il y a lieu, avant que ces derniers prennent de la valeur d'année en année.

Les programmes de jardinage communautaire sont aussi alimentés financièrement par une contribution des participants. L'accès aux espaces est payante pour Montréal, Vancouver et Seattle et varie selon les dispositions des jardins. Le prix d'accès est de 15$ à 40$ à Montréal et de 20 à 50$ à Vancouver. Alors que, Seattle a choisi de tarifier l'accès en fonction de la superficie des lots, soit, 12$ par 9,3 m², en plus d'un montant de 25$ de base, ce qui représente un peu plus de 10% de l'ensemble du budget du P-Patch. Ces montants

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amassés par les comités de jardins ou les organismes servent à la maintenance physique des jardins.

Seulement deux villes étudiées soutiennent économiquement les jardins scolaires et utilisent la formule de financements ponctuels. New York concède une petite somme allant de 500 $ à 1 000 $ par école qui désire se construire un espace potager. Tandis que San Francisco alloue un plus grand montant par école qui se situe entre 100 000 $ et 150 000 $ pour verdir leurs cours. L'école est libre de séparer ce montant pour chacune des composantes du verdissement de la cour et la partie attribuée pour la conception d'un jardin varie d'un établissement scolaire à l'autre. Un lien direct entre le financement datant de 2003 et 2006 à San Francisco et le nombre de jardins scolaires est observable. En effet, le décompte d'espaces potager en terrain scolaire était de 30 en 2003 et 64 en 2006.

En ce qui a trait aux jardins sur les toits, les jardins dans les domaines privés, les jardins collectifs à Montréal et les espaces destinés à la culture des arbres fruitiers, ceux-ci ne sont pas financés par les villes présentées. Ainsi, les initiatives doivent se fonder sur des ressources financières externes qui peuvent être instables et de courte durée.

En constat, les projets, pour être bien menés, nécessitent des fondements financiers de la part des instances. Cependant, il importe de mettre en lumière que ces projets apportent ensuite de nombreux bénéfices sur les plans économique, environnemental et social. Par exemple, à Seattle, avec ses jardins de marchés, il a été possible d'amasser un peu plus de 25 000 $, dont un montant de 1 300 $ a été redistribué à chacun des jardiniers en 2008. La Ville de San Francisco reconnait le potentiel économique des activités d'agriculture urbaine et lève la barrière des droits de vente des produits récoltés pour faciliter l'établissement des compagnies locales et la croissance d'emplois. Aussi, certaines propriétés de l'agriculture urbaine permettent de faire des économies. À titre d'exemple, le volume des eaux rejoignant le système dégout peut être réduit par les propriétés de rétention des surfaces végétalisées, ce qui diminue les coûts de service. Aussi, les eaux de pluie peuvent être récupérées et utilisées pour alimenter les jardins. Le manque de données ne permet pas d'établir réellement combien d'argent les villes peuvent encaisser ou économiser avec des projets d'agriculture urbaine, cependant des corrélations permettent de les considérer probables.

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6 RECOMMANDATIONS

L'agriculture urbaine est omniprésente en terrain montréalais depuis plusieurs années avec les jardins en cours privées, les jardins communautaires et plus récemment, avec les jardins collectifs et les jardins sur les toits. Or, les initiatives très variées et la dynamique des entités municipales en Amérique du Nord présentées permettent de constater une certaine stagnation de l’évolution des mesures de gestion. Les quatre villes présentées, soit, Vancouver, Seattle, San Francisco et New York, ont mis sur pied des méthodes et des mesures de gestion ayant un but commun : organiser de façon logique les activités d'agriculture urbaine sur leur territoire. Suite à la présentation des exemples et à leur analyse, il est possible d'émettre des recommandations à l'égard de la planification de l'agriculture urbaine sur le territoire de la Ville de Montréal.