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5 ANALYSE DES INITIATIVES MUNICIPALES

6.2 Se doter d’une équipe proactive

En considérant l’aspect multifonctionnel de l’agriculture urbaine, il y a lieu d’affirmer que les équipes multidisciplinaires sont les mieux placées pour assurer la planification du système alimentaire et par le fait même, l’agriculture urbaine. À cet effet, la Ville de Montréal pourrait se doter d’un Conseil de la Politique Alimentaire et mandater une de ses directions pour assurer la gestion législative de l’agriculture urbaine.

6.2.1 Piloter un Conseil de la Politique Alimentaire

Comme il a été mentionné au cours de l’analyse, un Conseil de la Politique Alimentaire est un outil efficace d’aide pour les décisions et l’orientation du système alimentaire local. La Ville de Montréal devrait avant tout se munir d’un CPA pour initier le processus de la planification du système alimentaire local et pour l’élaboration d’un plan d’action. Celui-ci aurait un rôle consultatif auprès du conseil municipal concernant la coordination du système alimentaire.

Les exemples des cas présentés ne démontrent pas de modèle spécifique quant à sa formation. Néanmoins, il est impératif que ce dernier comprenne des expertises de l’ensemble des ramifications du système alimentaire, soit, la production, la consommation, la transformation, la distribution, la commercialisation et la gestion des matières résiduelles, afin d’adopter une approche globale. Quant au nombre de participants, il doit être adéquat pour assurer une représentativité de l’ensemble des intervenants. Notamment, un CPA proactif se base sur une formule hybride correspondant à la présence d’une relation étroite avec les instances municipales et des intervenants issus du milieu communautaire.

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Ainsi, la Ville de Montréal pourrait s’impliquer formellement en lui rattachant des membres de son personnel.

Le CPA de Montréal devrait intervenir comme étant un forum discursif et informatif tout en engageant la participation des citoyens. La participation pourrait prendre forme à l’intérieur de consultations publiques où des propositions pour un cadre d’intervention seraient présentées. Les intérêts et les préoccupations de la population seront recueillis à ce moment et pourront être pris en compte pour bonifier le cadre d’intervention. De plus, il devrait s’inscrire dans une démarche transparente, favorisant ainsi le sentiment d’inclusion et d’acceptation.

Le champ d’action d’un CPA est vaste et son mandat devrait être bien établi dès le départ. Ce mandat devrait être planifié pour une longue durée, afin de s’assurer d’une progression continue du système alimentaire. Plusieurs rôles et responsabilités pourraient lui être attribués :

 évaluer, améliorer et influencer les politiques du système alimentaire;  surveiller et évaluer les progrès du système alimentaire;

 orienter les stratégies du système alimentaire en développant des consensus sur les objectifs et les actions prioritaires;

 agir comme groupe ressource pour le personnel de la ville et des arrondissements concernant les initiatives, les projets et les politiques du système alimentaire;

 sensibiliser et éduquer les parties prenantes;

 soutenir les groupes qui tentent d’initier et développer des projets visant à améliorer le système alimentaire en général;

 promouvoir et soutenir les initiatives reliées à l’agriculture urbaine;

 produire un plan de travail annuel avec des objectifs précis et soumettre un rapport annuel sur ses activités, ses avancées et son budget.

6.2.2 Mandater une direction pour la gestion législative de l’agriculture urbaine

Le mandat consultatif du CPA ne lui permet pas de mettre en place un cadre législatif pour gérer l’agriculture urbaine. Le pouvoir de prise de décisions revient à l’instance municipale. Ainsi, la Ville de Montréal devrait mandater officiellement une de ses directions pour créer,

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mettre en pratique et faire appliquer des politiques, des stratégies et des règlements en matière d’agriculture urbaine. Une approche globale devrait être priorisée et considérant la multifonctionnalité de l’agriculture urbaine comme étant une partie intégrante du développement durable, sa gestion devrait s’inscrire auprès de ces mêmes finalités.

Également, chacun des arrondissements devrait être inclus dans la démarche d’élaboration de mesures de gestions pour favoriser l’acceptation et aussi, l’application sur le territoire. Plusieurs rôles et responsabilités pourraient lui être attribués :

 développer avec la collaboration des parties prenantes la vision commune du système alimentaire local incluant l’agriculture urbaine;

 produire avec la collaboration des parties prenantes un plan d’action qui traite des problématiques et des obstacles de l’agriculture urbaine, qui répond aux besoins de la collectivité et reflète les enjeux prioritaires;

 communiquer et faire le pont entre les instances municipales, les groupes communautaires, les citoyens et les entreprises locales œuvrant dans le domaine de l’agriculture urbaine;

 favoriser l’implication de la population et tenir des consultations publiques pour recueillir les commentaires, les intérêts et les préoccupations;

 coordonner un inventaire des terrains et des immeubles publics qui présentent des caractéristiques favorables à la culture d’aliments;

 créer et mettre à jour une banque de données pour les terrains et les immeubles qui présentent des caractéristiques favorables à la culture d’aliments;

 rencontrer les différents départements de la ville pour s’assurer de l’intégration des politiques du système alimentaire à celles qui sont déjà en application;

 reconnaître le rôle consultatif du CPA et prendre en considération ses recommandations;

 développer des objectifs motivateurs pour augmenter le nombre de sites de production d’aliments;

 développer des indicateurs afin d’évaluer les progrès de l’intégration des mesures de gestion et en faire le suivi.

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