• Aucun résultat trouvé

III.6 Système d’acquisition des données

IV.1.2 Filtrage via le système de déclenchement de niveau 2 asso-

MuTr

Les événements de biais minimum du Run 5 Cu+ Cu à √sNN = 200 GeV qui ont passé avec succès le MUIDLL1 sont ensuite sélectionnés via le le système de déclen- chement associé au MuTr, le MuTr-Lvl2. À l’inverse du MUIDLL1, le MuTr-Lvl2 est entièrement écrit de manière software, ce qui permet de tourner avec exactement le même algorithme/code informatique sur les données réelles comme sur les données simulées.

Le MuTr-Lvl2 [111] fonde ses décisions sur les traces trouvées dans le MuTr et associées à une paire de muons, lesquels doivent être issus préférentiellement d’un J/ψ. La recherche des traces ne peut débuter que si le MuTr-Lvl2 a connaissance des routes induites par les muons dans le MuID : ces routes sont projetées dans le MuTr pour y circonscrire les régions où sont recherchés les coups constitutifs des traces.

Un prélude nécessaire : trouver des routes dans le MuID

La recherche de routes dans le MuID est effectuée selon un algorithme quasi identique à celui du MUIDLL1, en ce sens qu’il procède aussi par symset. La dif- férence est que les symsets considérés comptent un plus grand nombre de bi-packs (85 bi-packs, cf. Fig.IV.3). De plus, les routes à une dimension, c.-à-d. trouvées selon chaque orientation (verticale ou horizontale), sont combinées pour former une route à deux dimensions si les conditions suivantes sont satisfaites :

– en comparant les deux routes unidimensionnelles, le dernier gap atteint ne diffère pas de plus d’une unité (la profondeur attribuée à la route à deux di- mensions est celle de la route unidimensionnelle qui pénètre le plus loin dans le MuID) ;

– la route à deux dimensions totalise un minimum de huit coups sur les 5 gaps ×2 orientations ;

– la route à deux dimensions doit parvenir jusqu’au dernier gap du MuID (gap 4). Une telle route est dite Deep (notons que la définition donnée et utilisée ici est différente de la définition donnée précédemment pour le MUIDLL1).

La route obtenue est ajustée selon une droite pour, en particulier, en tirer la pente. Pour que cette route soit considérée ultérieurement par le MuTr-Lvl2, il faut que l’angle défini par la pente soit supérieur à 12◦: ceci permet de contrôler que la route aboutira dans le volume de détection du MuTr une fois qu’elle y sera projetée.

F. IV.3: Bi-packs membres d’un symset pour la recherche de route dans le MuID effectuée préalablement au MuTr-Lvl2.

Algorithme du MuTr-Lvl2 : recherche et validation de traces dans le MuTr Chaque route (à deux dimensions) valide trouvée dans le MuID est projetée vers le deuxième et dernier gap6 de la station 3 du MuTr. Notons θ l’angle polaire et ϕ l’angle azimutal. Dans une fenêtre7en (θ, ϕ)= (3◦, 10◦) autour de la position obtenue sont réalisées les opérations suivantes :

6Ainsi que nous l’avons vu dans le chapitreIII, un gap du MuTr est défini par un plan d’anodes pris en sandwich entre deux plans de pistes de cathodes. Lors du passage d’une particule chargée, une charge induite est déposée, dans la majorité des cas, sur trois pistes consécutives lues.

– Un groupe de pistes de cathodes adjacentes touchées, définissant un aggré- gat, est recherché pour chacun des deux plans de cathodes formant le gap. Un simple barycentre des charges collectées sur les pistes adjacentes est uti- lisé pour connaître la position à deux dimensions du coup sur chaque plan de cathode : la coordonnée longitudinale z du plan est fixée, alors que les coor- données x et y sont liées et décrivent une droite parallèle à la direction des pistes de cathode. Rappelons que la direction des pistes du premier plan forme un angle stéréoscopique avec celle du deuxième plan. Aussi obtient-on la posi- tion à trois dimensions (x, y, z) du coup pour ce gap en combinant les positions à deux dimensions issues de chaque plan.

– Chaque coup ainsi trouvé dans cette fenêtre angulaire est associée à la route et défini une trace distincte.

– Si aucun coup n’est présent dans ce gap, le même procédé de recherche est appliqué au gap précédent de la station 3.

Chaque trace ainsi trouvée est alors projetée vers la station 2. Dans une fenêtre en (θ, ϕ)= (2◦, 10◦) plus étroite autour de la position obtenue, les mêmes opérations que ci-dessus sont conduites pour le troisième et dernier gap de la station 2. Chaque coup trouvé y définit là encore une trace distincte, composée de (i) la route dans le MuID à partir de laquelle l’algorithme a démarré, (ii) du coup dans la station 3 et (iii) de ce nouveau coup. Dans le cas contraire, si aucun coup n’est trouvé, la recherche se poursuit dans le deuxième gap. Si le résultat est à nouveau négatif, la recherche se termine dans le premier gap.

Les informations disponibles pour chaque trace relevée permettent de calculer l’angle de la trace par rapport à l’axe du faisceau et la déflexion azimutale due au champ magnétique subie entre la station 2 et la station 3. Ces deux paramètres per- mettent d’évaluer rapidement l’impulsion au vertex à partir d’une table de correspon- dance. La trace est rejetée si cette impulsion est inférieure à la valeur minimale de 1, 5 GeV/c requise pour qu’un muon produit au vertex puisse franchir l’absorbeur et ainsi accéder du MuTr. Le sens dans lequel la déflexion est parcourue permet aussi d’attribuer le signe de la charge portée par le muon.

Les traces associées à des routes différentes dans le MuID sont ensuite combi- nées par paires (sans restriction sur la charge portée par chaque muon). À chaque paire correspond un angle d’ouverture∆θ et une masse invariante ∆m. Une paire est acceptée si∆θ ≥ 19.2◦et∆m ≥ 2 GeV/c2.