• Aucun résultat trouvé

156Figure V- 37b : Plan des deux premières composantes principales; analyse pour les altérites

Analyse factorielle

Les résultats de l'analyse factorielle des données physico-chimiques (n=110) indiquent deux tendances (facteurs) pouvant expliquer les différents processus contrôlant la minéralisation des eaux. Les deux facteurs utilisés expliquent 68,17% de la variance totale. Le facteur 1 qui représente 52,37% de la variance totale comprend la conductivité électrique, et tous les ions majeurs. Le facteur 1 indique que la variation de la minéralisation ionique est liée à celle de tous les ions majeurs. Le facteur 2 représente 15,8% de la variance totale et comprend HCO3-, NO3- et pH. Le facteur 2 indique que les pH sont liés aux teneurs en bicarbonates et en nitrates. La corrélation est négative entre le facteur 2 et les anions NO3- et Cl-.

Classification ascendante hiérarchique (CAH)

La classification ascendante hiérarchique montre trois classes :

− la classe 1 (n=24 échantillons; 9 puits) comprend des puits à moyennes minéralisations avec les plus fortes teneurs en nitrate et chlorure ;

− la classe 2 (n=76 échantillons) présente les minéralisations les plus faibles ;

− la classe 3 est composée par les puits (n = 12 échantillons) ayant les plus fortes minéralisations liées majoritairement aux ions Na+, HCO3-, SO42-, NO3- et dans une moindre mesure Ca2+, Mg2+ et Cl-. pH Conductivité Ca Mg Na K HCO3 CO3 Cl SO4 NO3 ‐5 0 5 10 ‐15 ‐10 ‐5 0 5 10 15 20 F2  (18. 44  %) F1 (45.80 %) Biplot (axes F1 et F2 : 64.24 %) Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3

157

V.1.2.2.2.3. Aquifères de l'horizon fissuré du socle

Données anciennes Matrice de corrélation

La conductivité est très bien corrélée à tous les ions majeurs avec de fortes corrélations pour tous les cations (r =0.9) et pour les anions NO3- (0.9) et Cl- (0.8); la corrélation est moyenne avec HCO3- et SO42- (0.6). Na+ est fortement corrélé aux autres cations échangeables Ca2+, Mg2+ et K+ (0.8) et aux anions Cl- et NO3- (>0,7). Il est moyennement corrélé à HCO3- et SO42- (0,5). Les alcalino-terreux Ca2+ et Mg2+ sont très bien corrélés entre eux (0.9) et avec les anions Cl- et NO3- (0.8), moyennement corrélés avec SO42- (0.6) et avec HCO3- (0.5). Le K+ est très bien corrélé à tous les cations (0.8) et avec Cl- et NO3- (0.9). Le HCO3- est moyennement corrélé aux cations Ca2+, Mg2+ et Na+ (0.5). Le Cl- est très bien corrélé à tous les cations (>0.8) et à l'anion NO3- (0.98); ce dernier étant également très bien corrélé à tous les cations (>0.7). Le pH n'est corrélé à aucune variable. La forte corrélation entre nitrate et chlorure indique une ou des sources communes. Le fait que le bicarbonate soit moyennement corrélé aux cations Ca2+, Mg2+ et Na+ indique que d'autres processus interviennent dans la mise en solution de ces ions en plus de la dissolution incongruente des minéraux silicatés. Les teneurs plus élevées de Ca2+ par rapport à Na+ penchent pour l'hydrolyse des plagioclases calciques comme l'anorthite et ces derniers semblent être les feldspaths dominants dans les roches de la zone. Le fait que nitrate et chlorure soient fortement corrélés entre eux et moyennement corrélé à tous les cations permet de dire que ces derniers proviennent des mêmes sources et/ou de processus géochimiques identiques qui modifient les teneurs de ces différents éléments.

Données récentes

Analyse en composante principale (ACP)

Le tableau V-7 (annexe B) montre que la conductivité est très bien corrélée au pH et au Cl -(0,7), moyennement corrélée aux ions Na+ (0,6), Ca2+, HCO3- (0,5), SO42- et Mg2+ (0,4). Il n'existe aucune corrélation entre conductivité et nitrate. HCO3- ne présente aucune corrélation avec les alcalino-terreux. Par contre, il est fortement corrélé à Na+ (0,7) et moyennement corrélé à K+ (0,5). HCO3- présente une faible corrélation négative avec NO3- (-0,4). Le pH présente une faible corrélation positive avec HCO3-, NO3-, Cl-, Na+ et Ca2+. Ca2+ et Mg2+ sont fortement corrélés, de plus Ca2+ est corrélé à Cl- (0,7), NO3- (0,6) et SO42- (0,5). Mg2+ est moyennement corrélé à SO42-(0,55), Cl- (0,4) avec une corrélation négative à Na+ (-0,4). NO3- est très bien corrélé à Cl- (0,7) et Cl- est moyennement corrélé à SO42- (0,44).

Analyse factorielle

Les résultats de l'analyse factorielle des données physico-chimiques (n=35) indiquent deux tendances (facteurs) pouvant expliquer les différents processus contrôlant la minéralisation des eaux. Les deux facteurs utilisés expliquent 72,34% de la variance totale. Le facteur 1 représente 42,76% de la variance totale et le facteur 2 représente 29,58% de la variance. La matrice de corrélation montre que F1 est corrélé positivement à la conductivité électrique (0.7), à Ca2+ (0.9), Mg2+ (0.7), Cl- (0.8), NO3- (0.67) et SO42- (0.5). Par contre F2 est corrélé à Na2+ (0.8), HCO3- (0.7) et la conductivité (0.6). Les deux facteurs indiquent que tous les ions majeurs influencent la minéralisation ionique car comprennent tous deux la conductivité. F2 représente l'hydrolyse des plagioclases Na+. Ce plagioclase

158

étant peu soluble, la forte concentration en Na+, cation hautement soluble et qui ne précipite pas, indique un temps de séjour assez long dans la zone, reflet également d'une faible transmissivité des aquifères à ce niveau. Les forages de la zone ont donné des débits spécifiques et des transmissivités très faibles (<0.5 m3.h-1.m-1.et <1.5.10-4 m2.s-1). Ceci indique que la capacité d'écoulement de l'aquifère est très faible à ce niveau et favorise la mise en solution de Na+ par échange cationique. Les eaux de ce forage (F303-Saga Ecole) se situent dans le domaine de stabilité de la smectite calcique à capacité d'échange cationique élevée.

Classification ascendante hiérarchique (CAH)

La classification ascendante hiérarchique montre trois classes:

La classe 1 (n=8, 2 forages) comprend des puits à moyennes minéralisations avec les plus fortes teneurs en nitrate, sulfate et chlorure.

La classe 2 (n=4, 1 forage) présente les minéralisations les plus élevées avec les concentrations en HCO3- et Na+ les plus fortes et les teneurs en nitrate et sulfate les plus faibles.

La classe 3 (n=23, 11 forages) est composée par 11 forages ayant les plus faibles minéralisations avec les teneurs en NO3-, Cl- les plus faibles.

V.1.2.2.3. Champs de stabilité et indices de saturation V.1.2.2.3.1. Aquifère du Continental Terminal (CT3)

Les eaux du CT3 se situent dans le domaine de stabilité de la kaolinite (Figure V- 38). Certains échantillons se retrouvent près de la ligne de contact Kaolinite et Ca-smectite. Deux échantillons se situent dans le domaine de stabilité de la Ca-smectite. Ces observations montrent l'influence des eaux du socle sur la minéralisation des eaux du CT3. Les valeurs d'indices de saturation (IS) obtenues montrent une sous saturation des eaux vis-à-vis des principaux minéraux évaporitiques. Les indices de saturation (IS) vis-à-vis de la calcite (CaCO3) sont compris entre -4,84 et -0,26 avec une sous-saturation moins prononcée pour le groupe 2 (IS compris entre -1,81 et -0,26). La sous-saturation des eaux vis-à-vis de ces minéraux indique l'absence de précipitation dans l'aquifère. A l'est de Niamey, les indices de saturation obtenus montre une forte sous saturation des eaux du CT3 en zone rurale. Favreau (2000) a obtenu des indices de saturation compris entre -6 et -3. Cette sous-saturation moins prononcée à Niamey peut être attribuée aussi bien aux poussières atmosphériques qu'à l'influence du socle.

Les résultats obtenus confirment l'hypothèse déjà avancée du processus de mélange entre les eaux du CT3 et les eaux du socle ayant lieu dans cette aquifère. Ceci suggère que les points d'eau captent soit une zone de contact CT3/socle ou se situent dans une zone où le phénomène de drainance a lieu.

159

Log Na+/H+ Log Ca++/H+² 25 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Ca-smectite Kaolinite Na-smectite

Figure V- 38 : Localisation des eaux du CT3 dans le diagramme de stabilité du système MgO-Na2 O-Al2O3-SiO2-H2O

V.1.2.2.3.2. Réservoir d'altérites

Les eaux des altérites se situent, à 80%, dans le domaine de stabilité de la montmorillonite (Ca-smectite) (Figure V- 39). Seul 20% des échantillons se trouvent dans le champ de stabilité de la kaolinite. Ceci est en accord avec les phases argileuses présentes dans l'aquifère. Les deux diagrammes de la Figure V- 39 montrent que le plagioclase est instable et que les échantillons d'eau souterraine se regroupent le long ou près de la ligne de contact Kaolinite/Ca-smectite, ce qui suggère que les eaux des altérites sont en équilibres avec la kaolinite et la smectite. Ceci est en accord avec les conditions climatiques (zone semi-aride, à faible pluviométrie et faible teneur en eau du sol) favorisant ainsi la formation de la smectite préférentiellement à la gibbsite (Appelo et Postma, 1999). L'eau d'infiltration s'enrichit en CO2 dans le sol, et réagit avec les silicates de l'aquifère, en particulier les feldspaths plagioclases, la chlorite et la biotite. Freeze et Cherry (1979) suggèrent que lorsque l'argile dominante issue de l'altération des silicates est la montmorillonite, l'écoulement des eaux souterraines est restreint et est lié à une faible capacité d'écoulement du milieu aquifère. Ceci implique un temps de résidence des eaux souterraines dans l'aquifère plus long. Dans ce cas les interactions eau-roches dans l'aquifère sont plus importantes. Les diagrammes de stabilité indiquent que l'altération des silicates est une des principales sources de la minéralisation des eaux souterraines.

D'une manière générale, les indices de saturation calculés montrent que les eaux des altérites sont pour la plupart sous-saturées vis-à-vis des principaux minéraux évaporitiques. Une distinction apparaît néanmoins entre les valeurs d'indices de saturation vis-à-vis des carbonates et ceux vis-à-vis des sulfates. Les eaux des altérites apparaissent sous-saturées à saturées vis à vis des principaux minéraux carbonatés, à savoir la calcite, l'aragonite et la dolomite. Les indices de saturation IS sont respectivement compris entre -2,06 et 0,97, -2,2 et 0,83, et -4,58 et 1,54. Ces eaux montrent, par contre, une sous-saturation plus prononcée vis-à-vis des minéraux sulfatés, gypse et anhydrite, avec des IS compris entre -4,16 et -0,33 pour le premier, et entre -4,36 et -0,55 pour le second. La sous-saturation de la majorité des eaux des altérites vis-à-vis des principaux minéraux évaporitiques indique

160

l'absence de précipitation, ce que confirme le diagramme de Gibbs (Figure V- 47). La saturation observée sur certaines eaux vis-à-vis des minéraux carbonatés indique qu'une faible précipitation de ces minéraux a lieu en certains endroits dans l'aquifère.

Log Mg++/H+² Log Ca++/H+² 25 ° Log K+/H+=-0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Ca-smectite Mg-smectite Kaolinite Log Na+/H+ Log Ca++/H+² 25 L K /H 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Ca-smectite

Kaolinite Na-smectite

Figure V- 39 : Localisation des eaux des altérites dans le diagramme de stabilité du système

MgO-Na2O-Al2O3-SiO2-H2O

V.1.2.2.3.3. Aquifères de l'horizon fissuré du socle

Les deux diagrammes de la Figure V- 40 montrent que le plagioclase est instable et que les échantillons d'eau souterraine se regroupent le long ou près de la ligne de contact

Kaolinite/Ca-161

smectite, ce qui suggère que les eaux sont en équilibres avec la kaolinite et la smectite. Ceci est en accord avec les conditions climatiques (zone semi-aride, à faible pluviométrie et faible teneur en eau du sol) favorisant ainsi la formation de la smectite préférentiellement à la gibbsite (Appelo et Postma, 1999). Les indices de saturation calculés montrent que les eaux sont pour la plupart sous-saturées vis-à-vis des principaux minéraux évaporitiques, ce qui indique l'absence de précipitation.

Log Mg++/H+² Log Ca++/H+² 25 L C ++/H+² 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Ca-smectite Mg-smectite Kaolinite Log Na+/H+ Log Ca++/H+² 25 L C ++/H+² 0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Ca-smectite Na-smectite Kaolinite

Figure V- 40 : Localisation des eaux de forages dans le diagramme de stabilité du système

162

V.1.2.2.4. Origines des ions

V.1.2.2.4.1. Aquifère du Continental Terminal (CT3)

Les teneurs en chlorure varient de 0,01 à 4,64 meq.L-1 (Figure V- 42) (moyenne de 0,7 meq.L -1, une médiane de 0,15 meq.L-1) avec un facteur de concentration ܥ݈݃ݓܥ݈݌ compris entre 1 et 464. La teneur médiane en chlorure est de 0,15 meq.L-1, 15 fois plus élevée que la teneur de 0,01 meq.L-1 obtenue dans les pluies de la région. La médiane des teneurs en chlorure des eaux situées en centre ville est de 2,16 meq.L-1, soit plus de 70 fois supérieure à la médiane des eaux situées en périphérie large de la ville (0,03 meq.L-1). La médiane des teneurs en chlorure du groupe 1 obtenu par ACP est de 0,11 meq.L-1 soit 11 fois supérieure à la médiane des eaux de pluies de la région de 0,01 meq.L-1 et de 2,2 fois supérieure à la médiane des mares en zone rurale (0,05 meq.L-1). Les médianes des teneurs en chlorure des groupes 2 et 3 sont respectivement de 2,55 et 2,11 meq.L-1, soit 23 et 19 fois supérieures à celle du groupe 1 et, soit 255 et 211 fois supérieures à celle des pluies de la région.

Le diagramme des facteurs de concentration ܥ݈݃ݓܥ݈݌ en fonction de la profondeur de la nappe du CT3 (Figure V- 41) montre une forte variabilité des facteurs de concentration à des profondeurs inférieures à 15 m, profondeurs aux quelles les rapports ܥ݈݃ݓܥ݈݌ les plus élevés sont observés. A des profondeurs supérieures à 15 m, ܥ݈݃ݓܥ݈݌ est inférieur à 20 à quelques exceptions près. Les diagrammes des teneurs de différents ions par rapport au chlorure (Figure V- 42) fait apparaître 2 groupes relatives aux concentrations en chlorure : un premier groupe à teneurs en chlorure inférieures à 0,6 meq.L-1 et un second groupe dont les teneurs en chlorure sont supérieures à 0,8 meq.L-1. Le premier groupe se distingue par des rapports Na+/Cl-, Ca2+/Cl- et NO3-/Cl- enrichis par rapport aux pluies de Niamey pour une majorité des échantillons alors que le second groupe se distingue par les plus fortes teneurs en Na+, NO3- principalement (en plus du Cl-).

Les variations de concentration dans les pluies au cœur de l'hivernage d'un facteur 10 dans la région (Taupin et al., 1997) sont loin d'expliquer à elles seules ces fortes teneurs en chlorure rencontrées. L'urbanisation apparaît donc comme l'origine probable de ces fortes concentrations en chlorure, comme le montre les médianes des groupes 2 et 3.

Les teneurs médianes en alcalino-terreux, Ca2+ et Mg2+, sont respectivement de 0,46 et 0,16 meq.L-1, soit 15 et 16 fois plus élevées que celles des pluies (0,03 et 0,01 meq.L-1). Les médianes des teneurs en Ca2+ et Mg2+ du groupe 1 sont respectivement de 0,33 et 0,09 meq.L-1 soit seulement 4,7 fois supérieure à la médiane des mares de la zone rurale (0,07 meq.L-1) pour Ca2+ et presque identique à la médiane de Mg2+ des mares de la zone rurale (0,08 meq.L-1). Les teneurs médianes de Ca2+ et Mg2+ sont plus élevées pour les groupes 2 et 3. Elles sont respectivement de 2,55 meq.L-1 pour Ca2+ et Mg2+ du groupe 2 (7,7 fois et 28 fois plus élevées que celles du groupe 1), et de 1,76 meq.L-1 pour Ca2+ et 1,27 meq.L-1 pour Mg2+ pour le groupe 3 (5,3 fois et 14 fois plus élevées que celles du groupe 1). Les teneurs en Ca2+ et Mg2+ sont fortement corrélées au Cl- (R2 respectivement de 0,8 et 0,9) Les rapports Ca2+/Cl- (Figure V- 42) sont dans la gamme des pluies de Niamey à près de 60% et 40% apparaît enrichi par rapport aux pluies. Les rapports Mg2+/Cl- sont à près de 90% dans la gamme des pluies de Niamey et 10% des échantillons apparaît enrichi par rapport aux pluies. Les rapports enrichis indiquent que pour ces échantillons du premier groupe les teneurs en Ca2+ et Mg2+ sont indépendantes de celles des pluies et proviennent d'une autre source indépendante de celle du Cl-. Pour les autres échantillons, Ca2+ et Mg2+ proviennent d'une ou des mêmes sources que le Cl-.

163

Les puits P501 de Koira Tégui et P342 de Route – Tchanga ont été utilisés pour mettre en évidence l'influence des eaux du socle sur le CT3. Le puits P501 situé à Foulan Koira (profondeur moyenne de 25 m) après arrêt de tout pompage présente un rapport Ca2+/Cl- qui est passé de 7 en juin 2004 à 14 en janvier 2005, soit de l'ordre de 1,4 et 2,8 fois le rapport médian des pluies, et est resté stable sur les deux autres périodes d'échantillonnage (août et novembre 2005). Le rapport Mg2+/Cl- a presque doublé passant de 0,6 à 1. Les indices de saturation (IS) calculées montrent également une sous-saturation moins prononcée vis-à-vis de la calcite (IS compris entre -1,81 et -0,26) par rapport à la nappe du CT3 (médiane de -3,26 pour des IS compris entre -4,26 et -0,26). Pour les puits situés en bordure du CT3, les rapports Ca2+/Cl- augmentent considérablement entre la saison sèche (janvier 2005) et peu après la saison des pluies (novembre 2005) passant de 2 à 9 au puits P342 situé dans la zone Aviation-Route Tchanga. Outre les précipitations atmosphériques, l'autre source de Ca2+, Mg2+ semble être le sol et les eaux du socle. Pour les eaux situées en centre ville et proches de sources potentielles de pollution, les rapports Ca2+/Cl- sont relativement faibles, compris entre 0,5 et 1,5. Pour ces eaux, les teneurs en Ca2+ et Mg2+ sont comprises entre 0,8 et 4 meq.L-1, et entre 0,5 et 5 meq.L-1 soit 27 à 133 fois supérieures à celles des pluies pour le Ca2+ (0,03 meq.L-1) et 50 à 500 fois supérieures à celles des pluies pour le Mg2+ (0,01 meq.L-1). Les teneurs en Cl- sont comprises entre 0,8 et 3 meq.L-1 (80 à 300 fois supérieures aux teneurs dans les pluies de 0,01). De plus Ca2+ et Cl- sont bien corrélés (R2 = 0,7). Le rapport (Ca2++Mg2+)/HCO3- montre un excès d'alcalino-terreux par rapport à l'anion HCO3- (Figure V- 43). En l'absence de sources de carbonates dans l'aquifère du CT3, l'excès de Ca2+ et Mg2+ est externe à cet aquifère. La part de Ca2+ et Mg2+ liée à HCO3- provient des carbonates contenus dans les précipitations atmosphériques et les eaux du socle. En enlevant cette part, on obtient une bonne corrélation entre (Ca2++Mg2+) et NO3- (Figure V- 45). L'origine des nitrates dans la zone étant double (atmosphérique et anthropique), on peut supposer que l'autre source de calcium et de magnésium est d'origine anthropique. De plus, la Figure V- 44 montre que les rapports élevés en Mg2+/Ca2+ sont proches du rapport obtenu dans les latrines. L'excès de Ca2+ et Mg2+ lié à l'urbanisation, proviendrai en grande partie des latrines.

Ces différents résultats montrent que Ca2+ et Mg2+ proviennent de quatre sources différentes à savoir les précipitations atmosphériques, les horizons du sol, les eaux souterraines du socle et les sources potentielles de pollution comme les latrines.

Les teneurs médianes des alcalins Na+ et K+ sont respectivement de 0,36 et 0,04 meq.L-1, soit 36 et 4 fois supérieures aux teneurs dans les eaux de pluies de 0,01 meq.L-1 pour chacun des ions. Les teneurs en sodium sont comprises entre 0,05 et 5,45 meq.L-1. Les rapports Na+/Cl- apparaissent enrichis par rapport aux eaux de pluies (Figure V- 42). Pour les conductivités les plus faibles (inférieures à 100 µS.cm-1), les rapports Na+/Cl- sont compris entre 1,6 et 20, de l'ordre de une à douze fois supérieurs à ceux des pluies (1,67). Les rapports Na+/Cl- (Figure V- 42) sont dans la gamme des pluies de Niamey pour près de 60% des échantillons et apparaissent enrichies pour près de 40% des échantillons, indiquant une autre source de Na+ indépendante de celle des pluies. Par contre pour les plus fortes minéralisations, le rapport Na+/Cl- est égal ou se rapproche de 1. La médiane des rapports Na+/Cl- pour le groupe 1 est de 2,4, de l'ordre de 2,4 fois la médiane des rapports Na+/Cl- des pluies (1,0) et des mares de la zone rurale (1,0). Une autre source de Na+ existe autre que les pluies dans ces eaux peu ou pas influencée par l'urbanisation. La médiane des rapports Na+/Cl- dans le groupe 1 est supérieure aux médianes des rapports des groupes 2 et 3 (1 et 1,8). Ceci permet de dire que l'origine du Na+ est indépendante de celle du Cl-. Les teneurs en Na+ des eaux à faibles minéralisations semblent provenir des pluies et d'une autre source probablement issue d'une zone d'accumulation en Na+ dans la ZNS par simple processus évaporatoire des eaux de pluies. Les teneurs médianes en Na+ des groupes 2 et 3 (2,89 meq.L-1 et 3,76 meq.L-1) sont respectivement 1,8 et 2,3 fois supérieures à la teneur en Na+ obtenue dans les latrines de Wankama (1,62 meq.L-1). Outre les pluies et le sol, l'autre source de Na+

164

serait les latrines. Les concentrations en potassium sont faibles avec une médiane de 0,04 meq.L-1 de l'ordre de 4 fois supérieure à la médiane des pluies (0,01 meq.L-1). La médiane des teneurs du groupe 1 est de 0,02 meq.L-1 légèrement supérieure à la médiane des pluies et beaucoup plus faible que la médiane obtenue dans les mares de la zone rurale (0,10 meq.L-1). Par contre, elle est de 6,5 fois inférieure à la teneur médiane de K+ du groupe 2 (0,13 meq.L-1) et 7,5 fois inférieure à celle du groupe 3 (0,15 meq.L-1). En tenant compte de l'apport en K+ issu des altérites du socle en zone de plateau de l'ordre de 0,06 meq.L-1 et des pluies et de l'excès observé dans les eaux du groupe 1 on s'attendrait à une teneur médiane en K+ de 0,08 meq.L-1 pour le groupe 2. L'excès de 0,05 meq.L-1 peut être attribué à des apports liés à l'urbanisation. Cette explication est également plausible pour le groupe 3, avec un excès plus élevé, qui est de 0,07 meq.L-1. Le puits P333 situé à 9 m d'un bas-fond comblé d'ordures ménagères a vu sa teneur en K+ passer de 0,20 meq.L-1 en début de saison des pluies (juin 2004), à 1,40 meq.L-1 en début de saison sèche (novembre 2005), soit 7 fois supérieure à la teneur mesurée en début de saison des pluies, alors que cette teneur n'est que de 0,28 meq.L-1 en milieu de saison sèche (janvier 2005) soit de seulement 1,4 fois supérieure à la teneur de début de saison des pluies. Cette forte teneur mesurée juste après la saison des pluies semblent être liée à un apport de K+ issu des ordures ménagères. Ceci nous permet d'appuyer l'hypothèse d'apports de K+ issu de l'urbanisation. Le fait que la concentration dans les mares de la zone rurale soit de l'ordre de 5 fois supérieure à celle du groupe 1 semble indiquer une baisse par adsorption au cours de l'infiltration dans la zone non saturée.