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Figure II- 17: Carte structurale de la ville de Niamey (Chene, 1984)

II.3. Evolution de la ville de Niamey

La ville de Niamey s’est développée le long du fleuve Niger, principale source d’alimentation en eau de la ville. Capitale du Niger depuis 1926, Niamey a connu une croissance démographique et une urbanisation analogue et propres aux agglomérations des pays pauvres.

L’histoire de Niamey est très récente et commence à la fin du XIXème

siècle alors que la ville n’était constituée que par un groupement de villages (Goudel, Yantala, Gamkallé, N’Dounga,…). A partir de cette date, l’histoire de la ville est liée à celle de la colonisation comme l'indique la carte du poste militaire de Niamey installée en 1901, extraite de la mission Tilho (

Figure II- 23

). C’est le cas de nombreuses villes d’Afrique (cf. partie I).

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Figure II- 23: Poste militaire de Niamey, extrait carte de la mission Tilho. 1903-1904 au 1/500 000e

Outre les tentatives d’urbanisation de 1905 et 1926, le « plan d’aménagement de la ville de Niamey » de 1937 augure la disposition actuelle des quartiers (

Figure II- 24

). Le plan d’urbanisation de 1952 (

Figure II- 25

) marque le développement de la ville, suivi du plan de 1964. Niamey a pris l’allure d’une capitale moderne au cours des années 1980. En 1984, un « Schéma Directeur d’Aménagement Urbain (SDAU) » a été mis en place. Ce plan prévoit une planification des zones d’extension. La superficie de la ville est passée de 1300 ha en 1967 à 4400 ha en 1977 et 4850 ha en 1987, englobant progressivement les villages environnants (

Figure II- 28

). Niamey est donc le plus grand centre urbain du Niger, ayant connu une rapide croissance spatiale et démographique. La croissance démographique se traduit par une demande supplémentaire en eau. Or les ressources en eau subissent les effets de la surexploitation et de la pollution anthropique liés à cette croissance démographique. La ville de Niamey suit le même schéma d’urbanisation que les autres centres urbains d’Afrique, à savoir une inadéquation entre l’extension urbaine et le réseau d’assainissement.

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Figure II- 24: plan BREVIE (Bechler-Carmaux, 1998)

Figure II- 25: Plan HERBE (Bechler-Carmaux, 1998)

La Figure II- 26 montre l’évolution de la population de 1900 à 1997. (Bechler-Carmaux, 1998) présente une étude détaillée de la croissance et de l’évolution démographique. Il en ressort que la croissance démographique de la ville de Niamey connaît un réel essor après la seconde guerre mondiale. Entre 1946 et 1952, la population est multipliée par plus de cinq. Nous présentons

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l’évolution de la population à partir du plan Herbe de 1952. La population est estimée à 11790 habitants en 1952 et à 33816 en 1960, soit un taux annuel moyen d’accroissement estimé à 12% dont 10% proviendrait de l’immigration. A partir de 1960, date de l’indépendance du Niger, le taux annuel moyen d’accroissement de la population est estimé à 10% et la population est estimée à 108000 en 1972.

L’évolution de la population de la ville de Niamey est étudiée à partir des résultats des premiers recensements généraux de la population de 1977, 1988 et 2001. La population est passée de 242973 habitants (4.8% de la population du Niger) en 1977 à 397437 habitants en 1988 (5.5% de la population du Niger) soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4.76% pour une moyenne nationale de 3.38%. En 2001 la population de l’agglomération de Niamey est de 707951 habitants (6.4% de la population du Niger) soit un taux d’accroissement annuel moyen de 4.5% pour une moyenne nationale de 3.30% (RGPH, 2005). Le taux d’accroissement annuel est beaucoup plus élevé que la moyenne nationale qui reste l’un des taux les plus élevés au monde (World Bank, 2006). La population totale du Niger est de 11060291 habitants en 2001, date du dernier recensement de la population et de l’habitat (RGPH, 2005).

Les facteurs d’évolution de la croissance démographique de Niamey sont l’exode rural et l’accroissement naturel.

Figure II- 26: Evolution de la population de la communauté urbaine de Niamey (1905-2001)

La dernière subdivision en cinq communes adoptée par l’assemblée nationale date de 2002 (Motcho, 2006). Les communes I à IV se situent en rive gauche du fleuve et la commune V en rive droite (

Figure II- 27

). La croissance démographique a été suivie d’une extension urbaine rapide, comme beaucoup de villes en croissance rapide des pays en développement (

Figure II- 28

). La ville a une superficie totale de 239 km2 (Motcho, 2006) comprenant le secteur urbain et la zone péri-urbaine constituée des zones d’habitats spontanés et des villages environnants (annexés et intégrés comme Goudel ou Saga) (

Figure II- 29

).

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13°2 8' 13°2 8' 13°30' 13°30' 13°32 ' 13°32 ' 13°34' 13°34' 2°2' 2°2' 2°4' 2°4' 2°6' 2°6' 2°8' 2°8' 2°10' 2°10' 2°12' 2°12' Li m ite d e co m m u n e Fle u v e N i ge r E sp a ce ve r t N 0 1 2 km

Figure II- 27: Niamey, 2002. Le découpage de la communauté urbaine adopté (Motcho, 2006)

13°2 8'00" 13°2 8'00" 13°30'00" 13°30'00" 13°32 '00" 13°32 '00" 13°34'00" 13°34'00" 2°2'00" 2°2'00" 2°4'00" 2°4'00" 2°6'00" 2°6'00" 2°8'00" 2°8'00" 2°10'00" 2°10'00" 2°12'00" 2°12'00" km 0 1 2

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N 13°2 8'00" 13°2 8'00" 13°30'00" 13°30'00" 13°32 '00" 13°32 '00" 13°34'00" 13°34'00" 2°4'00" 2°4'00" 2°6'00" 2°6'00" 2°8'00" 2°8'00" 2°10'00" 2°10'00" 2 °12'00" 2 °12'00" 1 0 1 2 km

Figure II- 29 : Localisation d’habitats spontanés (JICA, 2001)

Les infrastructures d’assainissement sont en général défectueuses ou inexistantes. Il n’y a pas ou peu de réseaux d’égouts et les eaux usées sont déversées soit dans des fosses septiques individuelles, des puits perdus, des fosses simples ou trous, soit directement déversées sur la voie publique et les cours d’eau temporaires (Gounti Yéna). Ces pratiques favorisent l’infiltration des eaux usées. Le premier schéma directeur de la ville, élaboré en 1981 avec l’aide de la KFW (Kredit Anstalt Fuer Wiederaufbau), comprend le traitement des eaux usées, le drainage des eaux de ruissellement et la gestion des ordures ménagères (JICA, 2001). Selon l’étude de la JICA (JICA, 2001), seuls 25% des ménages disposent de toilettes améliorés et 67% se servent des latrines traditionnelles. Les autres ménages se contentent des terrains vagues ou concessions non construites, des zones inoccupées, du fleuve comme lieu de toilette. Le réseau de drainage est défaillant et peu développé (

Figure II- 30

) et la ville est sujette à de nombreuses inondations qui accentuent les problèmes d’assainissement.

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Figure II- 30 : Exemple d’ouvrage de drainage des eaux de ruissellement à Niamey (Bouvier, 1990)

La gestion des déchets solides fait parti des problèmes d’assainissement auxquels la ville est confrontée. La

Figure II- 31

montre la localisation des déchets à Niamey en août 1995 (Bechler-Carmaux, 1998).

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13°2 8'00" 13°2 8'00" 13°30'00" 13°30'00" 13°32 '00" 13°32 '00" 13°34'00" 13°34'00" 2°2'00" 2°2'00" 2 °4'00" 2 °4'00" 2°6'00" 2°6'00" 2°8'00" 2°8'00" 2°10'00" 2°10'00" 2°12'00" 2°12'00" 1 0 1 2 km

Figure II- 31 : Localisation des décharges des déchets à Niamey en août 1995 (Bechler-Carmaux,

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