• Aucun résultat trouvé

LES FACTEURS QUI MENACENT LE PATRIMOINE

PARTIE 1: LE PATRIMOINE ARCHITUCTURAL EN ALGERIE

II. LES FACTEURS QUI MENACENT LE PATRIMOINE

La Conférence générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture, (UNESCO) a constaté lors d‟une réunion à Paris, le 17 octobre au 21 novembre 1972, en sa dix-septième session que : « La dégradation ou la disparition d'un bien du patrimoine culturel et naturel constitue un appauvrissement néfaste du patrimoine de tous les peuples du monde ».

Le patrimoine culturel et le patrimoine naturel sont de plus en plus menacés de destruction non seulement par les causes traditionnelles de dégradation mais encore par le développement politique et socio-économique du monde qui les aggrave par des phénomènes d'altération ou de destruction encore plus redoutables.

Habituellement, les facteurs qui favorisent la dégradation et la disparition du patrimoine et d‟après une synthèse réalisée à partir d'études de cas et de documents nationaux concernant la dégradation, le vol pur et simple, le trafic illicite ou la destruction malveillante du patrimoine, peuvent être classé en trois groupes :

 Des facteurs classiques

 Des facteurs économiques

 Des facteurs sociaux

II.1. Les facteurs classiques

a) Action du temps

Vieillissement ; est un phénomène bien connu sinon pour rappeler que ses effets (amplitude thermique, érosion notamment) ont particulièrement graves des édifices vulnérables.

b) Action de la Nature

L‟action de la nature sur la dégradation des monuments et des sites historiques intervient sous différentes formes que nous pouvons citer : les variations de température, les radiations solaires, l‟humidité de l‟air et de l‟eau, la pluie, l‟effet du vent, la foudre et la biodégradation qui comprend les dommages provoqués par les organismes microscopiques, mais aussi ceux engendrés par les insectes, les insectes, la croissance des plantes et par les oiseaux. Les catastrophes naturelles (tremblements déterre, inondations, tempêtes et glissements de terrain) ont un important impact qui minent lentement la résistance des monuments ou édifices anciens, les fragilisent, et finissent par les détruire lors de catastrophes spectaculaires, et dont la protection exige une planification réfléchie et préventive, ainsi des stratégies appropriées pour empêcher ce risque des territoires patrimoniales.

d) Action de l‟Homme

L‟homme est responsable des altérations souvent très rapide de son environnement et de son patrimoine architectural, cette action sous la forme de destruction volontaire, d‟actes de vandalisme, qui sont due à l‟ignorance, la négligence et l‟indifférence de l‟homme.

24

Ces destructions importantes proviennent surtout des guerres, qui ont toujours présenté une menace directe pour le patrimoine.

II.2. Les facteurs économiques

À ces conditions naturelles difficiles vient s‟ajouter la croissance économique, elle-même à l'origine de plusieurs causes de dégradation du patrimoine ;

a) La construction d'infrastructures

La modernisation est souvent privilégiée à la préservation du patrimoine culturel et architectural. Les infrastructures modernes notamment d'autoroutes, de routes, de voies ferrées et d‟aéroports, de barrages hydroélectriques et de bassins de retenue, de villes nouvelles, ainsi que de zones industrielles et d'extraction minière, a provoqué souvent la démolition des villes anciennes et les destructions des sites archéologiques.

Les aménagements nécessaires à l'expansion urbaine des villes sont responsables de destructions massives au Caire, à Carthage, à Sana‟ a, et dans bien d'autres cités anciennes.

b) Le progrès économique et technique

Graduellement a poussé de nombreux métiers et services hors des vieilles médinas et des souks, ce qui a eu pour conséquences de modifier les schémas de production, de laisser les vieux entrepôts à l'abandon et de priver les villes historiques d'un pan important de leur base technique, économique et commerciale. Les villes et les souks de Zabid et de la vieille Shibam, au Yémen, deux cités inscrites sur la Liste du patrimoine mondial, sont des exemples éloquents de monuments en voie de disparition.

c) La pollution atmosphérique

Elle est devenue ces dernières décennies l'une des menaces les plus graves pour les bâtiments anciens. L'industrialisation a provoqué une augmentation des émissions d'acides corrosifs, tels que les oxydes de soufre.

II.3. Les facteurs sociaux

« Développement industriel et démographique ont provoqué des mutations sociales qui ont engendré une pratique de cet espace bien plus supérieure que dans le passé, ainsi qu‟un mode de vie différents »1.

Les facteurs sociaux qui ont poussé le plus souvent la dégradation du patrimoine sont décrits ci-dessous.

1 : JEUDY, H-P, « Patrimoines. Stratégies de la conservation du patrimoine », Edition, (DRI)/SRETIE, Paris, 1989, P : 95.

25

a) L‟effet démographique

Les villes du monde ont subi une croissance anarchique sous l‟effet démographique qui s‟augmente surtout en milieu urbain (dans les médinas de valeur culturelle, par exemple), qui a provoqué un exode des habitants qui ont abandonné ses quartiers anciens aux ruines. Qui dit croissance démographique, dit production d'importantes quantités de déchets solides et liquides, détérioration des services d'entretien, activités de construction illégales et démolition sauvage du patrimoine architectural. Le fort exode rural continue d'accroître les densités dans les villes et les zones côtières.

c) Le tourisme

Le tourisme est la source principale des revenues de certain pays et le facteur majeur de leur développement, mais la croissance rapide des voyageurs internationaux a causé une forte pression surtout sur les fragiles sites du patrimoine culturel. Le tourisme est censé valoriser le patrimoine historique et éventuellement contribuer à sa sauvegarde, peut avoir des effets destructeurs quand il fait l'objet d'un commerce qui outrepasse les capacités d'accueil normales, générant pollution, déchets, voire actes de vandalisme.

d) Le pillage

Le pillage est une menace périmé et continue d‟être un problème dans tous les pays. Les fouilles sauvages et le vol sur les sites archéologiques, dans les réserves et les musées comptent parmi les formes les plus odieuses de destruction du patrimoine.

Les « pilleurs de tombes » sont connus depuis longtemps comme des ennemis du patrimoine mais, selon les experts, l'utilisation de techniques modernes et les « incitations » que représentent les offres de marchands sans scrupules et la diffusion immédiate des prix atteints par les objets d'art dans les enchères internationales accélèrent et amplifient fortement le phénomène. La plupart des destructions dues au pillage ne sont pas signalées. En cas de guerre civile ou de troubles politiques, tous les dispositifs de surveillance cessent par définition de fonctionner et des zones entières tombent aux mains des pilleurs. Selon un expert international, «la destruction du patrimoine artistique survenue au cours des 40 dernières années est une catastrophe culturelle vraisemblablement sans équivalent dans l'histoire, qui s'est accélérée ces dix dernières années »1.

e) Négligence et mauvaise gestion

Enfin, et surtout, la méconnaissance de ce qui constitue un patrimoine irremplaçable et des raisons pour lesquelles il doit être préservé est aussi à l‟origine de nombreuses destructions. Des millions de personnes utilisent ou habitent en fait des bâtiments qui font partie du patrimoine culturel, cette utilisation agressive et insensée sans savoir que ces constructions sont vulnérables à certaines conditions, provoquant ainsi parfois des dégâts involontaires.

26

Les sites inscrits du patrimoine mondial sont tenus d‟avoir un plan de gestion qui n‟existe généralement que sur papier, et d‟autres sites qui sont négligés et laissé loin d‟une gestion protectrice. La mauvaise gestion s‟apparue aussi bien dans la manière d‟établir les méthodes de sauvegarde et de la protection des biens. Il peut avoir un plan de gestion et des fonds disponibles, mais les interventions appropriées ne sont pas conçue, et mal supervisées, ou la mise en œuvre est due par des gens non qualifié, et le résultat réel est la perte de l‟identité culturelle du bien patrimonial et la fausse lecture de ses valeurs historiques et esthétiques.

III.LES LOIS ET CONVENTIOS INTERNATIONALES EN MATIERE DE