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3. 3. Eléments architecturaux

CHAPITRE 2: LA PRODUCTION NEO-MAURESQUE A SKIKDA

II. 3. 3. Eléments architecturaux

La maison indigène était une maison à patio qui constitue la forme dominante de l‟organisation spatiale de tous les édifices indigènes, que ce soit l‟habitat, le commerce, la mosquée, et pour des raisons techniques le tissu urbain des villes traditionnelles constitue un ensemble cellulaire introverti très dense qui répond aux exigences climatiques et qui s‟adapte au mode de vie indigène.

Ce patio distributeur joue le rôle d‟un espace polyvalent ouvert, qui sert d‟une part à l‟organisation et la distribution des pièces et d‟autre part c‟est le lieu privilégié des activités

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domestiques et du déroulement de la vie familiale, il permet ainsi la régularisation thermique et la ventilation à partir des fontaines, mais aussi l'éclairage naturel.

Toutes les façades du patio présentent une richesse architecturale et décorative, par contre les façades extérieures sont aveugles ou le décor se reflète à travers la porte d‟entrée.

Les architectes coloniaux ont inspiré de la maison traditionnelle par son patio mais pour eux, il ne s‟agit qu‟une cour centrale ou un hall central de distribution couvert par des dômes ou coupoles et dont ces pièces prennent le jour à la fois sur l‟extérieur et l‟intérieur.

b) Les arcs1 : on distingue une variété des arcs :

1- Arc outrepassé : Arc circulaire pince légèrement à la base formant une sorte de fer à cheval. 2- Arc brisé : Une version brisée de l‟arc en fer à cheval devint courante en Afrique du nord et en Andalousie elle servit fréquemment pour les ouvertures dans les murs d‟enceinte, c‟est l‟arc Magrébin.

1 :ECOLE POLYTECHNIQUE D‟ARCHITECTURE ET D‟URBANISME Brochure de l‟exposée sur le style mauresque Réalisé par : YAHA Salaheddine MALOUM Zehoua GOUAS Med Nassim Encadré par : Mme DIF Mme DAHIMENE Année universitaire 2004-2005.

Planche N° 03 : Le patio couvert

Figure1: Plan rez-de-chaussée de la medersa de Constantine. (Source: www.google.dz/images(2013))

Figure2: Vue sur la mezzanine du hall d‟accueil.(Source:www.google.dz/images(2013) )

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2- Arc polylobé : Forme de multiples découpures en arcs de cercle Arc à Saragosse Arc superposé : Arc composé de plusieurs arcs différents.

3-Arc en plein cintre : Arc dont les demi-portés est égale à la flèche Arc à Cordoue Arc entrelacé : Arc entrelacé en elles-mêmes Arc à l‟Alhambra.

4-Arc surbaisse : Arc dont la demi-porte est supérieure à la flèche Arc à la Casbah On retrouve les arcs outrepassés surtout en Algérie et en Tunisie et les arcs polylobés et superposé au Maroc et en Andalousie.

c) Les Colonnes

Pilier en architecture pour soutenir la structure d‟un bâtiment. Une colonne est composée d‟un fut reposant généralement sur une base et surmonté d‟un élément élargi appelé chapiteau. Ces colonnes sont à futs cylindriques ou cannelés en torsades.

Chapiteaux : On retrouve des chapiteaux à corbeilles simples mais les chapiteaux d‟Andalousie plus riche en décoration et sculpture et couleur qu‟au Maghreb.

Planche N° 04 : Les arcs et les colonnes

Figure 5

Figure 2

Figure1 Figure 3 Figure 4

Série des arcs dans la Medersa de Constantine Figure1: Arc polylobé englobant un arc en fer a cheval.

Figure2: Arc en fer a cheval légèrement brisé reposant sur des colonnes doubles, flanqué de deux autres plus petits.

Figure3: Succession d‟arcs en ogive, reposant sur la mezzanine et marquant l‟entrée principale.

Figure4: Arc recticurviligne plaqué sur la façade extérieure.

SSource : Boulbene-Mouadji Ines Feriel, « Le style néo-mauresque en Algérie fondement-portée-réception », Mémoire de Magister, Université Mentouri de Constantine, Février 2012.

Figure5: les colonnes en marbre avec des chapiteaux sculptés marquant l‟entrée de la gare d‟Oran.

Source :www.google.dz/images(2013)

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d) Les plafonds

Pour les plafonds néo-mauresques, on utilise les voutes et les coupoles.

e) Les coupoles

L‟emploi de la coupole est prédominant dans les constructions liées à la religion : hammams, masjèds et surtouts les mosquées, ces coupoles sont construites en briques plates montées au plâtre, sans coffrage et couverte d‟un mortier de chaux. Les caractéristiques techniques de la coupole a motivé les architectes du protectorat à réutiliser massivement cet élément architectural dans les édifices publics « et ce essentiellement en rapport avec ses qualités plastiques extérieur »1. Sont généralement décorées en stuc sous forme de mouquarnas ou sculpté avec du bois.

f) Les minarets

Les minarets sont adoptés par l‟architecture traditionnelle arabo musulmanes comme des signes verticaux et repères pour l‟œil sur des édifices religieux. Les architectes coloniaux ont été frappés par ce contraste, des tours carrés richement décorés ont été implantées sur des édifices publics sans aucun rapport avec la vie musulmane ou religieuse : villas, bureaux, postes, gares, administrations civiles et militaires… « Alors ces minarets n‟avaient aucun rôle fonctionnel, ils se trouvaient uniquement pour “arabiser” les constructions »2

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1 :BEGUIN François, Op.cit., P : 152

2 : Idem, P : 151

Planche N° 05 : Les coupoles et les minarets

Photo1

Photo4

Photo2

Photo 1: la coupole de la Medersa de Constantine.

Source : Boulbene-Mouadji Ines Feriel, « Le style néo-mauresque en Algérie fondement-portée-réception »,

Mémoire de Magister, Université Mentouri de Constantine, Février 2012.

Photo 2: La grande coupole de la Grande poste d‟Alger.

Photo 3: La coupole de la gare d‟Oran.

Photo 4: Le minaret de la gare d‟Oran. Source :www.google.dz/images(2013)

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g) Le balcon

Le balcon est un élément en porte à faux qui n‟existe plus dans l‟architecture traditionnelle, à cause de son exposition à l‟extérieur. Cet élément apparient à l‟architecture classique européenne est utilisé sous le protectorat et surtout dans l‟architecture publique “balcon d‟honneur”). Le balcon néo-mauresque est arabisé de différentes manières : « l‟adjonction d‟auvents à charpentes de bois tournés et couverts de tuiles vertes ou rouges, par des rambardes en bois sculptés, par des consoles en fer forgé, par des colonnes en marbre ou en bois « style arabe », ou par le placage de faïence »1.

h)La ganéria

C‟est une loggia à l‟étage disposée en saillie par rapport au plan de la façade, fermée par des grilles en bois ouvragé (moucharabiehs) et comporte des parties mobiles. Cet élément assure d‟une part le contact visuel en préservant l‟intimité des habitants, et d‟autre part c‟est un régulateur climatique qui assure un microclimat à l‟intérieur.

i) Les acrotères

L‟acrotère est une bande horizontale d‟une certaine hauteur variante entre 60 et 120cm, qui a le rôle protecteur et décoratif. Les acrotères de la néo-mauresque sont caractérisés généralement par une sorte de « crénelage » qui se réfère aux édifices prestigieux de l‟architecture traditionnelle comme les palais et les mosquées.

j) Les corniches

Dans l‟architecture traditionnelle, « les corniches sont en tuiles vertes, rondes et vernissées posées sur des corbeaux en bois »2. Ce motif d‟origine andalouse est utilisé sur les patios pour protéger les portails d‟entrés. Par contre les corniches de l‟architecture européenne classique sont couvertes de tuiles rouges, utilisées sur les murs des façades extérieures dont un double rôle fonctionnel et décoratif. Ce type de corniches est réutilisé par les architectes du protectorat sur tous les édifices coloniaux : au-dessus des ouvertures et pour le couronnement des façades.

1 :BEGUIN François, Op.cit, P : 157

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k) Les portes

La porte arabo musulmane « est totalement pleine d‟une forme rectangulaire ou arquée, à deux battants et présent un portillon bas qui permet l‟accès d‟une seule personne, elle comporte un cloutage fonctionnel (assemblage de planches et des ferrures) et décoratif et contient de heurtoirs en anneaux »1. Par contre les portes néo-mauresques sont vitrées et parfois métalliques, dont l‟arabisation s‟effectue par la découpe des vitrages en forme d‟arcs outrepassés ou des caissons géométriques.

l) Les fenêtres

La fenêtre néo-mauresque est une fenêtre européenne « arabisée », implantées au nu intérieur du mur, sa proportion rectangulaire très allongée en hauteur s‟ouvrant sur une balustrade en bois, à hauteur d‟allège. L‟arabisation est donnée par l‟emploi de l‟encadrement en arc outrepassé ou par le travail du bois des persiennes à « claire-voie », façon moucharabiehs. La grille de protection est en fer forgé sont des simples barreaudages verticales.

1 : BEGUIN François, Op.cit, P : 160

Planche N° 06 : Les éléments de la façade

Photo1: Le balcon d‟honneur élément de la façade de l‟hôtel de ville de Skikda. Source :www.google.dz/images(2013)

Photo2:Laganéria de la Médersa de Constantine. Source :www.google.dz/i mages(2013)

Photo3:La façade de la grande poste d‟Alger sarmentée d‟une corniche de tuiles vertes posées sur uncorbeau en bois et finie par un acrotère en crénelage.

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