2.1) Les représentations de la ruralité : facteur déterminant des approches de développement rural adoptées au Maghreb
2.1.1) Rural et ruralité : L’origine des concepts, leurs définitions.
Pour des raisons évidentes de linguistique, mais aussi pour des raisons historiques et même
épistémologiques d’absence de travaux de chercheurs maghrébins dans le domaine, nous devons chercher l’origine des concepts de rural et de la ruralité dans les travaux de
géographes ou d’auteurs d’autres disciplines, français. Nous avons, toutefois, dans les travaux du, probablement, premier géographe maghrébin : Ibn khaldûn, considéré, surtout comme sociologue, mais fortement adopté par les géographes comme l’un des précurseurs de la discipline32, des éléments qui peuvent nous éclairer sur l’origine, le plus loin possible, de la
conception du rural et de la ruralité dans les territoires maghrébins. En effet, ibn khaldûn s’est
beaucoup intéressé à la dialectique ville/campagne, plus exactement la dialectique société rurale et société urbaine, à son époque déjà : XIV ème siècle, et il en a fait état dans son célèbre ouvrage la Moukadima.
Ibn Khaldûn distingue deux types de civilisation dans une même société : « société rurale et
société urbaine fonctionnent, selon Ibn Khaldûn, comme un système où l’une ne peut vivre sans l’autre » (Cherradi. A, 2006). Il analyse l’ampleur des différences entre umrân al-
badawî ou civilisation rurale et umrân al-hadharî ou civilisation urbaine, à cette époque
dans le monde musulman, dont le Maghreb. Selon Ibn Khaldûn les ruraux sont plus courageux et plus enclins au bien que les citadins. La civilisation urbaine est la fin de la
civilisation. Ibn khaldûn met en avant également l’esprit de corps indispensable, selon lui,
pour permettre à des communautés de vivre à la campagne. Toutefois, il prône que la civilisation de la campagne est inférieure à celle des villes et cela se justifie, selon lui, par le fait que les ruraux n’ont pour seule activité que l’agriculture. Par contre, on n’y rencontre pas des artisans tels que les menuisiers, les tailleurs et les forgerons qui pourraient leur fournir les
objets nécessaires à leur subsistance, que ce soit pour l’agriculture ou pour autre chose. Pour
Ibn khaldûn les habitants des campagnes sont soumis aux habitants des villes. Donc,
l’infériorité du rural par rapport au citadin vient du rapport de dépendance pour l’exercice de
toute activité. Ibn khaldûn évoque aussi le fait que le rural est à l’origine de l’urbain, mais ces deux entités coexistent et sont dépendantes l’une de l’autre. Une interprétation proche de
celle de l’économiste Friedrich List qui a divisé l’histoire économique en étapes : état
sauvage, état pastoral, état agricole, état agricole-manufacturier, état agricole-manufacturier- commercial. Cette approche du rural est toujours de mise dans les pays du Maghreb, du moins dans les sphères administratives, médiatiques et sociales. Le rural est toujours considéré
comme étant inférieur à l’urbain. Le développement dans les zones rurales est mesuré selon des critères d’urbanisation (infrastructures, densité de la population, le logement collectif, la dominance du secteur tertiaire dans l’emploi etc.). Cette représentation du rural peut se
justifier du fait que la masse démographique des populations rurales est encore importante et
que cela implique des besoins essentiels d’habitat, de mobilité, d’infrastructure et surtout d’emploi, encore très importants. La dimension agricole, quant à elle, a évolué différemment d’une zone rurale à l’autre, gardant toutefois une importance liée, plus, à une représentation de son rôle économique qu’à son véritable rôle.
32
Le constat est que justement par rapport au cas français d’où sont inspirées les approches de
développement actuelles du monde rural (approche territoriale) la situation est différente.
Puisqu’en France, les auteurs ont commencé à parler de la fin du rural tel qu’Henri Mendras
dans les années 1950 déjà33. Selon Bernard Kayser, « A notre époque, la vielle problématique des rapports ville-campagne n’a évidemment plus cours. Il ne s’agit plus de mesurer les
échanges, ni les flux et les moyens de domination urbaine, mais d’étudier avec quelles spécificités le monde rural s’insère dans un système intégré ». (Kayser. B et al, 1994).
Même le terme rural défini dans la discipline géographique par « qui relève de la campagne » (Chapuis. R, 2005), qui en situe l’apparition au 14 ème siècle et le début de son emploi au 19ème est devenu suspicieux, son sens n’est plus aussi profond et porteur d’une représentation
objective et cohérente d’une réalité sociale. Selon Robert Chapuis (2005), Henri Mendras
(1981) dans l’Encyclopédie Universalis, jette le doute sur sa pertinence « Le terme rural est
couramment utilisé, bien qu’il n’ait aucun sens technique précis, sauf celui, purement
conventionnel des statisticiens : en France est considérée comme rurale toute commune qui compte moins de 2000 habitants agglomérés »34.
L’évolution de la place de ce concept dans les sciences humaines renseigne sur son déclin. La
remise en cause a été assez brutale, que ce soit par les sociologues ou par les géographes. Il a
fallu s’adapter à la baisse des actifs agricoles, à l’homogénéisation des emplois, à la baisse de la population rurale et à une forte mobilité. Puis il a fallu également s’adapter à l’apparition
de nouvelles problématiques telles que l’apparition d’un nouveau genre de population rurale : les néo ruraux, souvent d’anciens citadins, une certaine dynamique des acteurs locaux, de nouvelles entités territoriales tels que les pays, la question environnemental : paysages « naturels », les nouvelles fonctions de l’agriculture, etc. Il est question de la « renaissance rurale » (Kayser. B, 1990).
Au Maghreb, ce revirement n’a pas eu lieu ou bien n’est pas aussi radical. Cela s’explique d’abord par le fait que le monde rural n’a pas évolué de la même façon qu’en occident et
notamment en France et aussi par le fait que l’étude des territoires ruraux est une
préoccupation des agronomes plus qu’elle n’est celle de géographes ou de sociologues. Nous retrouvons très peu d’écrits de ces derniers et encore moins, une analyse de l’évolution de ces
disciplines sur le sujet. Ceci banni la possibilité de retracer l’évolution du concept de rural ou
même de ruralité dans ces pays. Seulement, est ce que l’opportunité de ce débat chez les
représentants de ces disciplines au Maghreb est justifiée, dans la mesure où, même en France
et probablement dans tous les pays du monde, la définition de l’espace rural quel qu’en soit l’échelle, en l’occurrence, comme en France, il s’agit surtout de l’échelle communale, reste
subjective. Toutefois, encore une fois comme en France, trois critères se retrouvent toujours dans les tentatives maghrébines de caractériser le rural : la densité de la population et des infrastructures, le paysage par le biais du taux de « naturalité » et surtout la place des activités agricoles.
33 En 1959 H Mendras affirme : « pas de solution de continuité entre la métropole, la grande ville, la petite ville,
le bourg et le village », donc pas d’espace spécifiquement rural … Dans ces conditions on peut se demander si la
notion d’espace rural a encore un sens. Oui, à condition d’en donner une définition soit qualitative, soit
quantitative mais relative. Robert Chapuis site HyperGéo http://www.hypergeo.eu/spip.php?article481#
34Définition actuelle de la commune rurale par l’INSEE : sont considérées comme rurales les communes qui ne
rentrent pas dans la constitution d'une unité urbaine : les communes sans zone de bâti continu de 2000 habitants, et celles dont moins de la moitié de la population municipale est dans une zone de bâti continu.
(http://www.insee.fr/fr/methodes/default.asp?page=definitions/unite-urbaine.htm). Ce critère défini est différent
2.1.2) Rural et ruralité des concepts très contextualisés : Evolution en France et
impact sur l’évolution au Maghreb.
En France, certains auteurs parlent de « déruralisation » des sociétés rurales (Y. Jean et al., 2009). Selon ces auteurs, « le processus de déruralisation des sociétés rurales est lié à deux phénomènes concomitants : le développement de la catégorie socioprofessionnelle des ouvriers-paysans d’une part, et l’industrialisation de l’agriculture d’autre part, qui ont tué la notion de communautarisme rural. On peut dire que ces deux phénomènes ont concouru à désacraliser cette ruralité héritée de la révolution française. Avec la déruralisation, le paysan est devenu un agriculteur, puis un entrepreneur ». Ces changements sont qualifiés de « crise » par Kayser. B (1994) qui a provoqué une décroissance dans le milieu rural et qui sous influence de la mondialisation économique, technologique et culturelle ne pourra que
s’aggraver.
L’évolution du rural a influencé son approche par les différentes disciplines des sciences
humaines. Le rural français a perdu sa dimension agricole et sa dimension paysanne ce qui a conduit selon P. Alphandéry et J.P Billaud (2009) à l’apparition de nouveaux concepts qui sont le local au lieu de « société » et « communauté » et le concept de « sociétés rurales » au lieu de « collectivités rurales ». Ces auteurs décrivent la recherche qui s’intéresse au rural en
révélant les nouveaux centres d’intérêt notamment l’espace « […] cette génération de
chercheurs, en posant la question du rapport entre une organisation sociale et son territoire, a
réintroduit, dans l’analyse des faits sociaux ruraux, une variable spatiale peu présente dans la
phase précédente, plus préoccupée de structures ». Ces chercheurs ont introduit la notion
d’espace qui a évolué vers la notion de territoire et des rapports au territoire : appartenance,
appropriation et représentations. Le rural est étudié par le paradigme nouveau de local mais
aussi par les différents modes d’appropriation de l’espace qui selon (P. Alphandéry et al.,
2004) aboutit à la production de territoire. Toutefois, Bertrand Hervieu (2008) souligne qu’en ce qui concerne la France rurale, « Nous n’avons pas affaire à une renaissance des campagnes comme cela avait été annoncé par Bernard Kayser » et ajoute que « Cela veut dire que la France doit faire son deuil de ces sociétés rurales traditionnelles pour construire un projet tout
aussi intéressant et enthousiasmant». Pour cet auteur c’est la place de l’agriculture qui est
déterminante dans des territoires devenus essentiellement résidentiels.
Il semblerait donc que le rural a connu des mutations socio-économiques qui n’ont toutefois pas abouti à la disparition complète de ses spécificités. Celles-ci de la paysannerie avec toutes
les valeurs qui l’accompagnent et de l’activité agricole comme principales spécificités et qui
symbolisent une certaine inertie, se sont transformées en un ensemble de dynamismes. Ces derniers sont diversifiés car les ruraux, leurs activités et leurs modes d’appropriation le sont également. Ces diversités se traduisent par des actions collectives qui visent une construction
collective du territoire avec une multitude d’usages possible et pas seulement l’usage agricole.
Comme le souligne Mormont M (2009), il est nécessaire de dépasser le risque de faire de
l’espace rural « une réalité transhistoriques possédant des attributs invariables et ajoute que
« Considérer les campagnes, dans leur diversité, comme des territorialités -espaces de territorialisation et de déterritorialisation- permet de dépasser ce risque si on met l’accent sur les usages et les représentations, sur les pratiques et les savoirs qui organisent un espace physique pour en faire un territoire ».
Les recherches dans les sciences humaines, les administrations avec les projets de développement rural et de création de pays, semblent donc, avoir dépassé cette perception
pratiques et leurs représentations dans des territoires à chaque fois spécifiques et il est largement admis que tous ces éléments sont en mouvement perpétuel. selon Alphandéry et Billaud : « Il faut plus que jamais multiplier les études de terrain pour restituer la diversité des configurations locales et analyser les formes de recomposition sociales et territoriales qui
émergent. C’est ce qui reconstruit la ruralité » (Alphandéry. P et al., 2009).
Donc en France on passe des paysans et de l’agricole aux sociétés rurales et à des dimensions
diverses : environnementales, résidentielles, récréatives. Au Maghreb, l’agricole est encore
dominant dans les représentations alors qu’en réalité les dimensions résidentielles et
environnementales sont parfois dominantes. Des territoires dont l’agriculture est minoritaire dans le PIB ont pour seul encadrement les services agricoles et pour seul projet de développement des micro-activités agricoles au détriment des activités diverses développées
par les populations dans l’informel. De sorte que ces projets sont de véritables
saupoudrages35.
Le peuplement encore important des territoires ruraux n’empêche pas leur changement de vocation, bien au contraire. L’agriculture est difficilement praticable en raison de la rareté des
ressources ou bien en raison, comme c’est le cas de l’élevage dans les steppes algériennes et tunisiennes, de leurs dégradations. Des systèmes de production possibles, il y a une trentaine
d’années, ne le sont plus en raison de la question démographique ou environnementale. D’autre part, si la cohérence sociale est maintenue en raison de l’absence, comme en France,
du brassage entre citadins néo-ruraux et ruraux d’origine, d’autres types de distinctions entre catégories sociales émergent dont la plus importante est d’ordre intergénérationnelle, mais peut être aussi d’ordre politique telles que les différences de visions entre les représentants de
l’Etat et la majorité de la population des territoires ruraux sur les projets à développer.
L’industrialisation durant les années 1950-1970 dans le monde occidental dont la France
explique l’exode rural que ce pays a connu. Cette industrialisation en France, durant les 30
glorieuses, a touché le monde rural maghrébin puisque, à cette période-là, la migration vers la France était banalisée.
Si en France, la création d’entités territoriales cohérentes est servi par différents acteurs, souvent d’origine externe, mais qui se sont appropriés les territoires ruraux et qui tentent de
converger vers la construction de territoires en adhérant à un processus de territorialisation
commun, dans les zones rurales maghrébines, des acteurs d’origine communes regardent
souvent vers des directions différentes et provoquent peu à peu des processus de déterritorialisation qui maintiennent les territoires dans des situations pour le moins
intolérables pour l’ensemble des acteurs. De plus si en France on est passé de la dominance de l’activité agricole à la dominance des activités tertiaires et donc de l’économie des ressources à l’économie des savoirs, au Maghreb dans les zones rurales, on continue à vouloir réanimer ou maintenir l’activité agricole, coûte que coûte, dans les territoires ruraux et l’économie
informelle, qui consiste souvent en une exploitation anarchique des ressources, a explosé.
35C’est souvent le cas des projets développés par les ONG internationales ou les organisations internationales
2.1.3) Rural et ruralité des constructions sociales : rural et ruralité représentés. Aussi bien que le concept de territoire, le rural et la ruralité sont des réalités sociales soumises à la subjectivité et à des représentations différentes, selon les sites. Il s’agit de constructions sociales contextualisées. Selon Dionne et Jean « […] cette ruralité plurielle, repérable dans
l’espace, est également une réalité idéelle qui s’exprime par une symbolique essentiellement
représentative et discursive » (Dionne. S et Jean. B, 2009). Les auteurs ajoutent que « La
ruralité est donc une construction sociale et il s’agit alors de comprendre comment cette
réalité est produite socialement ».
Cette approche constructiviste est défendue également par Michel Blanc qui, lui, considère
qu’il existe trois approches du rural : une approche dite spatiale qui aborde l’espace rural comme un ensemble doté d’attributs et pour lequel il peut exister une compétition pour son usage. L’approche territoriale qui considère l’espace comme un ensemble d’entités présentant
une forte structuration interne et la troisième approche dite « constructiviste » s’intéresse aux représentations et à leur construction sociale. Michel Blanc considère que « C’est en fonction de leurs représentations du rural que les acteurs transforment les espaces qu’ils considèrent comme ruraux » (Blanc M, 1997).
S’intéresser aux représentations du rural et de la ruralité au Maghreb n’est pas chose facile
dans la mesure où ce sujet est très peu traité. Si Ibn Khaldûn a été un peu un précurseur dans
le domaine, il n’existe pratiquement plus d’écrits sur le sujet du rural en tant que tel qui pourrait nous renseigner sur l’évolution de la question avant les colonisations respectives des
trois pays par la France. Les écrits existants et dont les auteurs s’intéressent aux Maghrébins en général, mais plus souvent aux citadins sont écrits par des occidentaux et sont souvent
péjoratifs et biaisés par l’aspect religieux. Par contre, il est « […] quasiment impossible de
retrouver des écrits de Maghrébins et leur vision sur leur propre monde rural » (Valensi. L, 1969). Par la suite, durant la période coloniale, les représentations ont été étudiées par des sociologues français notamment Pierre Bourdieu pour l’Algérie. Ce dernier a poursuivi le
travail même après l’indépendance du pays. P. Bourdieu a rapporté, par exemple, la vision péjorative des ruraux sur leur mode de vie et sur leur travail d’agriculteurs. Cette vision est
illustrée surtout dans le cas de l’Algérie par des citations de fils d’agriculteurs qui dénigrent
leur travail d’agriculteurs et qui se plaignent du fait qu’ils soient obligés de préserver la terre
et de ce fait de se sentir prisonnier du rural. Le témoignage d’un jeune de 33 ans en kabylie est ainsi fort significatif « […] que disparaissent ces misérables lopins (thih’uzrathin, mot
péjoratif évoquant des lambeaux d’un ensemble ruiné) qui nous clouent ici et que chacun
reprenne sa liberté. Sans ce malk maudit, chacun pourra voler de ses propres ailes et aller gagner sa vie autrement. Le salaire mensuel (chahriya) il n’y a que cela de sûr ! Nos pères nous ont gâché notre existence en nous laissant cet héritage ». (Bourdieu. P et al., 1964)
Aujourd’hui, l’intéressement par les chercheurs maghrébins aux représentations dans le milieu rural n’est toujours pas d’actualité parce que le monde rural est, le plus souvent,
comme nous l’avons signalé précédemment, étudié par les agronomes qui n’accordent
évidemment pas la priorité aux aspects sociologiques. La représentation du rural n’est pas une préoccupation. C’est tout juste si les aspects démographiques sont évoqués pour s’appuyer sur le peuplement encore important du monde rural et les difficultés à la migration et à l’exode rural pour justifier l’entrée agricole adoptée. L’aspect économique reste prédominant et il est abordé par l’entrée agricole.
Les représentations scientifiques du rural et de la ruralité sont donc biaisées par un prisme disciplinaire celui des agroéconomistes. Alors que les représentations d’ordre politiques relayées par les administrations notamment les administrations agricoles sont, elles aussi, influencées par une vision de missionnaires chargés du développement agricole, même si ces dernières années, la préoccupation est sensée englober toutes les dimensions de la ruralité et non pas seulement l’agriculture. Il reste que les territoires ruraux sont approchés et classés par rapport à leur apport économique dans le domaine agricole, ce qui transparaît dans les différentes typologies des territoires ruraux, dans les trois pays, que nous présenterons dans ce travail.
Quelles sont les représentations contemporaines de la ruralité au Maghreb ? Quelle est la nature du discours existant ?
Ce qui est observé, étudié et exploité par les différents observateurs scientifiques (agronomes notamment) et politiques (administrations agricoles notamment), ce sont les territoires, leur potentiel, leurs ressources et non les ruraux, leurs représentations et leurs pratiques. Si en Europe occidentale les ruraux, eux-mêmes, ne se représentent plus le rural comme étant
traditionnel, paysan et véhiculant des valeurs d’entraide et de solidarité, au Maghreb, les
représentations contemporaines dans le monde rural sont beaucoup plus complexes car le poids des valeurs culturelles et religieuses connaît actuellement une résurgence encouragée,