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Evolution des approches de développement rural au Maghreb : les inspirations

1.1) Différentes approches de la notion de développement : du développement pour la croissance au développement pour l’homme et la nature.

Traditionnellement, on désigne par le terme développement, avec François Perroux,

l’ensemble des changements structurels qui accompagnent la croissance : la transformation

des structures démographiques, économiques et sociales (Maric. M, 2001). La conception économique voit le développement comme un processus de production. Selon G. Rist, par

exemple, le développement est constitué d’un ensemble de pratiques, parfois contradictoires

en apparence, qui, pour assurer la reproduction sociale oblige à transformer et à détruire de

façon généralisée le milieu naturel et les rapports sociaux, en vue d’une production croissante de marchandises, biens et services, destinés, à travers l’échange, à la demande solvable. Alors

qu’une perception plus récente défendue par les organisations internationales dont le PNUD,

énonce qu’il est nécessaire de « lier éthique et développement » (Assidon.E, 2002), d’où l’importance de l’amélioration des conditions de vie des Hommes. C’est ainsi que le PNUD

dans ses rapports mondiaux sur le développement humain donne cette définition : « Le principal objectif du développement humain est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif.

Ces choix doivent comprendre des possibilités d’accéder aux revenus et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L’individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la

communauté et de jouir des libertés humaines, économiques et politiques ». Donc, le développement ne doit pas avoir pour objectif, seulement, la production mais aussi améliorer les conditions de vie des Hommes. C'est-à-dire de leurs conditions matérielles. Une autre

vision voit dans le développement plus qu’un processus de production ou de satisfaction des

besoins matériels mais surtout un processus de développement culturel qui va au-delà de la satisfaction des besoins non matériels, comme le développement des connaissances, des

valeurs et des aptitudes qui permettent l’épanouissement des individus et de leurs capacités

créatrices.

Par rapport au lieu, le territoire ou le local sont des réceptacles du développement privilégié, notamment depuis la « propagation » de la mondialisation qui a, paradoxalement, produit un repli sur soi des politiques et des stratégies de développement.

Quant à la conception locale du développement, elle est lié au territoire avec tout ce que ce concept a soulevé de complexité par rapport à la diversité de sa perception par les différents acteurs locaux et par les experts et chercheurs des différentes organisations et de différentes disciplines. Le développement local souffre des mêmes difficultés à être cerné que le

développement à l’échelle nationale, il est, aussi bien, perçu comme étant économique, social, humain etc. La seule caractéristique qui le différencie est qu’il nécessite un travail de

proximité inter-acteurs. C’est ainsi qu’il est défini par Bernard Pecqueur comme étant « une

dynamique qui valorise l’efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les

Enfin le développement est déterminé par le temps et cela par le biais du développement « durable » qui est défini comme étant " un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs "6.

La notion de développement est donc triturée par les acteurs de différents domaines et le

résultat en est qu’elle renvoie à des représentations spécifiques selon le domaine dans lequel

on se situe. Mais, toujours est-il que les multiples approches de développement existantes,

qu’elles soient purement « économiques » ou « développementalistes », ont toutes pour objectif un idéal ou l’homme arrive à couvrir ses besoins. La différence entre ces approches se situe dans l’identification de ces besoins et du processus pour permettre leur couverture.

Nous ne souhaitons pas aborder l’ensemble des théories et approches de développement existantes, mais essentiellement celles qui ont influencé les approches adoptées pour permettre aux pays dit « sous-développés » de surmonter leur situation de blocage qu’elle

qu’en soient les raisons, spécialement les trois pays du Maghreb : Algérie, Maroc et Tunisie.

1.2) Les adaptations des théories et des approches de développement venues d’ailleurs aux contextes Maghrébins.

« L’Economie du développement comme sa grande sœur l’économie politique a cru qu’elle

pouvait changer la situation de ces pays à l’aide de modèles rationnels centrés sur des

hypothèses et des concepts réducteurs ». (Zaoual. H, 2005).

En effet, les objectifs recherchés par les pays sous-développés, souvent colonisés, après leurs indépendances résident surtout dans la construction d’Etats forts qui puissent les conduire au développement. C’est pour cela qu’en général, les systèmes économiques choisis visaient à

contrôler les systèmes financiers pour augmenter les revenus de l’Etat. Fry, 1988 cité par

Joumady. O, (1999) l’explique « Les théories économiques qui ont influencé l’action des décideurs (Etats et organismes internationaux) dans les années postérieures à l’indépendance des pays en développement, insistaient sur l’importance du rôle de l’Etat dans le processus de croissance économique : le secteur privé, considéré comme embryonnaire, et le marché qui

était supposé n’avoir des objectifs qu’à court terme, ne pouvaient, seuls, permettre le

développement, à long terme, de ces pays. Il fallait à l’Etat des moyens financiers appropriés

pour qu’il puisse jouer son rôle. A cet effet, de nombreuses politiques restrictives ont été

mises en place : ainsi, le système bancaire était encouragé contrairement au marché boursier, car les réserves obligatoires et la détention de bons du trésor pouvaient facilement être imposées aux banques ; de plus, les taux d’intérêt étaient plafonnés, ce qui jugulait la concurrence entre public et privé dans la recherche de financements, enfin, les taux de change étaient administrés et les flux de capitaux contrôlés, ce qui permettait à l’Etat de profiter

d’une rente. Pour pallier les déficiences supposées du marché, l’Etat avait la responsabilité de

définir une politique industrielle et de financer les secteurs jugés prioritaires ou stratégiques,

comme l’exportation, l’immobilier, l’agriculture. Ces politiques sélectives de crédit

nécessitaient une segmentation et un contrôle du système financier. Ces nombreuses mesures visaient à augmenter le flux de ressources domestiques pour le secteur public, sans fortes

taxes, inflation ou taux d’intérêt ». (Joumady. O, 1999). Ce sont ce type de politiques de

développement qui ont été adoptées par les pays du Maghreb. Ceux-ci ont été influencés surtout par des économistes français dont le plus important fut Perroux : « Une des

particularités des politiques maghrébines de développement et d’aménagement, et notamment

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celles de l’Algérie et du Maroc, fut la forte influence de l’économiste français François

Perroux, pionnier du développement à renommée internationale pour son modèle du développement à partir de pôles de croissance sectoriels et du développement centrifuge (1950)». Koop. K et al (2010) Cependant, ce n’est pas seulement ce modèle qui a influencé les approches de développement de ces pays. Après une période de recherche de la meilleure approche en appliquant quelques-unes : industrialisation, amélioration des forces productives, couverture des besoins essentiels etc., ce qui s’est soldé par des échecs et de forts endettements qui ont provoqué des problèmes d’ordre économiques, sociaux et politiques, les trois pays ont dû se soumettre aux organisations internationales, notamment, le FMI, mais aussi le FIDA, le PNUD, la FAO etc. et, de là, appliquer des approches de développement plus libérales (néolibérales) pour ajuster les équilibres macroéconomiques, mais aussi, plus centrés sur l’homme (expansion des libertés) pour ajuster les équilibres sociaux (inégalités,

pauvreté etc.). De sorte qu’aujourd’hui, il est difficile de cerner les approches appliquées et

leurs objectifs.

Nous nous sommes tout de même risqués, dans ce qui suit, d’identifier les approches de développement mises en œuvre, dans les pays du Maghreb, et leurs fondements théoriques. 1.2.1) Le développement : maîtrise des modes de production et des forces productives.

C’est là, la conception marxiste du développement fondée sur l’idée que le mode de

production est constitué à la base de forces productives et de rapports de production. Ces

derniers connaissent à travers l’histoire une évolution qui aboutit, forcément, à une entrée en

contradiction entre les forces productives et les rapports de production. Celle-ci aboutit à une

révolution sociale qui vise à établir une société sans classes. Cette conception n’a toutefois

pas pu être mise en œuvre tel quel et les stratégies qui en font référence ont dû faire des

adaptations importantes qui n’ont quand même pas empêché cette approche d’être rattrapée par la réalité et de céder à l’approche libérale qui a réussi à dominer le monde depuis la fin des années 1980. En effet, mise en œuvre par une forme pourtant modérée (le socialisme)

cette conception a donné lieu aux nationalisations et aux économies planifiées qui ont connu et connaissent encore une remise en cause.

Ce qui est intéressant, tout de même, dans cette approche c’est sa vision du sous-

développement qui serait le produit du développement, plus exactement de l’extension du capitalisme à l’échelle mondiale. De même que pour les défenseurs de cette théorie, la

pauvreté est le résultat de ce mode de développement basé sur le capitalisme. Selon G. Azoulay (2002), les défenseurs de ce courant dans sa version néo-marxiste dont Bettelheim, 1961 ne parlent pas de pays sous-développés mais plutôt de « pays dominés, exploités, à économie déformée ».

L’Algérie et la Tunisie ont clairement choisi cette voie par le biais des nationalisations pour l’Algérie et ce, jusqu’aux années 1980, et la Tunisie, par le biais de la collectivisation dans les premières années de l’indépendance durant les années 1960, avant d’être fortement remise en

cause.

Cependant, dès les années 1970, l’Algérie après la nationalisation des hydrocarbures, s’est

engagée dans une démarche basée sur l’industrie lourde, alors que la Tunisie et même le

1.2.2) Le développement processus d’industrialisation

L’industrialisation est, dans le cadre de cette approche, « la clé » du développement.

Seulement, les marchés sont considérés comme imparfaits et le rôle de l’Etat doit être

important dans la mobilisation et l’allocation des ressources. L’agriculture n’a pas sa place

comme secteur de croissance, mais plutôt, comme source de main d’œuvre pour l’industrie en raison des surplus générés (A. Lewis, 1954) ou pour absorber les biens d’équipement de

l’industrie comme dans le cadre de « l’industrie industrialisante » (P.C. Mahalanobis, F.

Perroux, G.D. De Bernis). Les productions peuvent être destinées à se substituer aux importations, comme dans le cas des « industries industrialisantes », ou destinées à se substituer aux exportations traditionnelles par des exportations non traditionnelles, comme

dans le cas du Brésil et de la substitution de l’exportation du café par l’industrie des

équipements et d’exportation du soja. Ce qui a fait gagner au Brésil sa position de pays émergent.

L’industrialisation, dans sa version d’industrie industrialisante a été appliquée en Algérie, comme il est de notoriété. Les résultats n’ont pas été aussi probants qu’on l’espérait dans la mesure où l’Algérie a misé sur l’industrie lourde avec ce qu’on appelait : les usines « clé en

main ».

1.2.3) Le développement processus d’amélioration des forces productives

La Tunisie et le Maroc se sont également engagés dans la voie de l’industrialisation, mais le

choix de ces deux pays s’est porté plutôt sur le modèle de l’import-substitution :

développement des industries de transformation en direction du marché intérieur c'est-à-dire que le développement est, dans ce cas, considéré comme un processus d’amélioration des forces productives.

Dans cette approche, le développement passe par les forces productives locales plus précisément agricoles et industrielles. Le développement est dit autocentré. Les activités déployées sont destinées au marché local et sont constituées essentiellement par les

productions vivrières, les productions de biens manufacturés et de l’industrie de biens d’équipements. Des mesures protectionnistes sont préconisées pour les économies amorçant

leur développement et cela sous l’argument de l’apprentissage technologique et le

développement de l’emploi. Cette thèse a été largement défendue par Friedrich List.

1.2.4) Le développement processus de modernisation : l’approche libérale

Pour les porteurs de l’approche libérale, le sous-développement est une étape normale du

développement et il est dû aux insuffisances de l’Etat (G. Azoulay, 2002).

En plus des initiateurs de l’approche libérale (les classiques) : A. Smith, J.S Mill, David

Ricardo, se sont surtout les économistes de la théorie néolibérale tels que M. Friedman, F.

Hayek qui en sont les inspirateurs. L’approche libérale est basée sur la croissance et les

facteurs de développement (capital et travail). Même si, en ce moment, une crise financière pousse les Etats à prendre des mesures pour éviter un effondrement économique, théoriquement les économies libérales qui sont les modèles et le but ultime du processus de modernisation réduisent le rôle de l’Etat à la création d’un climat favorable à l’activité économique des agents (entreprises, ménages, individus). Ce schéma est considéré comme

les pays sous-développés. Par ailleurs, pour mesurer le niveau de développement, la

croissance des richesses est le seul moyen reconnu. Le PNB étant l’indicateur de prédilection.

Cependant, face à ces théories et approches se voulant applicables pour tout espace et tout temps, est apparue la vision « développementaliste » qui prend en compte les divers

spécificités telles que les inégalités, les asymétries, le manque d’homogénéité des facteurs de

production et des produits (Assidon. E, 2002) qui expliqueraient que des pays n’arrivent pas à

atteindre le degré de développement des pays industrialisés occidentaux. C’est ce qu’on appelle l’Economie du développement. La logique keynésienne joue un rôle important dans cette évolution de la pensée. Cette approche reconnaît l’importance des structures et des

relations de pouvoir dans les sociétés sous développées (Azoulay. G, 2002).

Pourtant, dans son livre intitulé « l’économie du XXème siècle », Perroux (1961), déjà, distingue la croissance du développement. La croissance est définie comme étant

« l’augmentation soutenue d’un indicateur de dimension ; pour la nation : le produit global

brut ou net en termes réels » et le développement comme étant « la combinaison des

changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître

durablement, son produit réel global ». La croissance du PNB ne signifie nullement le développement, explique Perroux, pour qui, les changements structurels indispensables doivent se traduire par des améliorations des conditions d’existence des populations. D’où

l’apparition de l’indicateur de développement humain (IDH) qui a adjoint au PNB, l’évaluation de l’espérance de vie et du niveau d’éducation.Dans les pays en développement,

cette approche connaît tout de même à la fin du siècle dernier et début du nouveau siècle un

regain dû, d’abord à l’effondrement du bloc socialiste, mais aussi, à la crise de la dette connue

par de nombreux pays dont les trois pays du Maghreb qui nous intéressent (Algérie, Maroc, Tunisie) ce qui les a obligés à accepter les plans d’ajustement structurel qui leur ont été imposés par le Fonds Monétaire International. De ce fait, en plus de la libéralisation de

l’Economie, dans ces pays, pour réaliser les équilibres macro-économiques, progressivement, on assiste à une homogénéisation du marché mondial unique notamment à travers l’OMC, sur

la base des avantages comparatifs de Ricardo.

1.2.5) Le développement processus de couverture des besoins essentiels et d’expansion

des libertés.

Les besoins essentiels ou fondamentaux sont regroupés, selon E. Assidon (2002), en deux catégories : le minimum de biens pour assurer la reproduction physiologique (alimentation, logement, habillement, petit nécessaire ménager) et les services de base (santé, eau potable, assainissement, transport, éducation). La défaillance en matière de couverture de ces besoins est plus répandue dans les pays sous-développés, pour qui on parle de blocage de croissance et non de retard de développement. Ce blocage de croissance s’expliquerait par des distorsions du marché et de la redistribution inégalitaire des richesses et des revenus.

Cette conception du développement est complétée par celle préconisée par Amartya Sen, prix

Nobel d’Economie en 1998. Pour cet économiste indien, le développement a comme

fondement la liberté et la justice et non le revenu qui est plutôt considéré comme une

conséquence de l’activité économique. Le plus important est la qualité de la vie et de la liberté des individus. L’expansion des libertés chez Sen, selon M. Maric (2001), constitue à la fois la

fin première et le moyen principal du développement. Ainsi, la liberté a, à la fois, un « rôle constitutif » et un « rôle instrumental » dans le développement. La liberté est, pour Sen, un ensemble de capabilités pour l’accès à différents biens et pas seulement le revenu, donc, la pauvreté est un manque de libertés réelles.

Selon G. Azoulay (2002) et E. Assidon (2002), ce sont les organisations internationales (Banque Mondiale, OCDE, FIDA, FAO, BIT etc.) qui seront porteuses de stratégies ayant comme base ces principes de couverture des besoins fondamentaux et de lutte contre la

pauvreté et les inégalités. Par contre, il n’y a aucune stratégie nationale fondée sur cette

philosophie qui a été mise en œuvre. G. Azoulay (2002), souligne que les politiques proposées dans ce cadre vont comporter trois aspects essentiels : les politiques d’emploi, des politiques de redistribution et une politique de satisfaction des besoins fondamentaux. Ces politiques partent du postulat qu’une redistribution des revenus par l’amélioration des

conditions d’existence des travailleurs les plus pauvres (éducation, santé, alimentation)

provoque une augmentation de la productivité du travail qui pourra soutenir la croissance,

même si le taux d’épargne est plus faible. De même que pour l’approche de développement,

défendue par Sen, qui est centrée sur les catégories sociales les plus défavorisées et qui n’ont pas les capabilités nécessaires à l’expansion de leur libertés, elle ne se retrouve dans les pays

sous-développés que sous forme de mesures dans les stratégies de développement rural qui visent l’implication des populations défavorisées pour les sortir de la pauvreté et des inégalités qui font leur quotidiens en améliorant leur auto habilitation.

Par contre, les organisations internationales ont également introduit, dans leurs stratégies

d’appui aux pays sous-développés, cette approche de développement. En effet, les projets

financés par ces organisations, notamment la banque mondiale, ont introduit des approches

qui s’apparentent à l’idée d’expansion des libertés et du renforcement des capabilités. Il en est ainsi de la participation des bénéficiaires à l’élaboration des projets et à leur mise en œuvre.

De même que « l’empowerment » que la banque mondiale7 définit comme étant « le

processus d’augmentation de la capacité des individus ou d’un groupe à faire des choix et à

transformer ces choix en actions, ainsi que l’augmentation de leur capacité à accéder aux ressources y compris à acquérir un pouvoir décisionnel » est assimilé au renforcement des capabilités.

Toutefois, ces approches développementalistes, défendues par les organisations internationales, ne remettent pas en cause le libéralisme. Elles vont, seulement, dans le sens

de l’intégration de correctifs qui remettent en cause ses fondements, jugés trop abstraits, pour

tenir compte des réalités constatées et des conséquences du fonctionnement aveugle des économies, basées sur la course vers la croissance, qui n’a pas donné les résultats escomptés, dans la majorité des pays dit « sous-développés », et qui a engendré, aujourd’hui, des conséquences néfastes sur les économies des pays dit « développés » dues à une application extrême des préceptes du capitalisme. C’est ainsi que la théorie des capabilités d’Amartya Sen que nous avons abordée, précédemment, va dans ce même sens. Pour lui, le rôle de l’Etat est important dans le développement. Tout en se situant dans le courant néo-classique, Sen, selon M. Maric (2001), n’est pas un opposant au marché (il en défend même la « nécessité