• Aucun résultat trouvé

Forme architecturale

I.5 Facteurs influençant la production de la forme architecturale : architecturale :

La forme des bâtiments a évolué à travers les temps, suivant plusieurs facteurs, un édifice manifeste l’interaction de nombreux facteurs complexes (Rapoport, 1972). Parmi ces facteurs, nous pouvons citer :

I.5.1 L’environnement physique :

Composé de plusieurs paramètres tels les données du site d’implantation et les données climatiques, l’environnement physique porte des traces dans le choix de la forme architecturale et conditionne sa production ; la topographie, le type du sol, la végétation, l’écoulement des eaux, le climat et microclimat, l’environnement proche, etc. La Casbah d’Alger en est un exemple, son site se caractérise par un relief accidenté, ouvert sur la mer,

13

Fig I.4 : La vallée du Mzab : Beni Isgen, Melika et Ghardaïa (Source: Auteur, 2011)

Le rôle des variables physiques dans le processus de génération des formes est étudié par plusieurs auteurs. Rapoport (1972) explique que l’influence du site comporte deux volets ; sa nature physique et les valeurs symboliques, religieuses ou culturelles et leurs conséquences, il affirme aussi que « le climat est un aspect important des forces génératrices de formes et il a des effets importants sur les formes que l’homme peut désirer se créer » (Rapoport, 1972). Les effets du climat sur une conception architecturale portent sur la définition des choix morphologiques, son orientation par rapport au soleil et aux vents, son degré d’ouverture ou de fermeture, ainsi que les choix des matériaux et leur mise en œuvre, ces choix qui sont autant limités que les contraintes climatiques soient plutôt sévères. Les exemples les plus connus qui servent à ce contexte sont l’igloo du Grand Nord américain dans l’Arctique, les maisons de terre et de pierre dans le désert, les constructions à plancher surélevé et les larges débords de toiture ainsi que l’absence des murs dans les tropiques humides. Un autre exemple est la hutte des Mosgoum1 : sa forme

1 Tribu africaine du Nord du Cameroun francophone.

14

une protection raisonnable de l’intérieur contre la chaleur du soleil équatorial (Rapoport, 1972 ; Alexander, 1971).

Fig I.5 : Schéma en coupe de l’igloo (en haut) et la ferme en Normandie (en bas) (Source : Rapoport, 1972)

I.5.2 L’environnement technique :

La technique a toujours influencé les formes de constructions. « Pour se réaliser, l’architecture a besoin de la technique. Avec son aide, elle revêt une forme et devient l’expression construite de son temps … Sans la technique, le Parthénon et l’Art Gothique n’auraient jamais existé » (Curt Siegel, 1966).

Les formes architecturales se développent au fur et à mesure avec les progrès techniques ; la mise au point de nouveaux procédés, la découverte de nouveaux matériaux et le développement des savoir-faire participent à l’émergence de nouvelles formes.

D’un autre côté, les prescriptions religieuses peuvent ainsi avoir une influence sur l’utilisation des matériaux. Dans certaines régions l’Inde, l’utilisation de la brique et des tuiles était interdite pour les maisons, tandis que le bois était exclu des temples sauf pour la porte (Rapoport, 1972).

Les développements technologiques et techniques sont aussi liés à des changements économiques, qui, eux, influencent à leur tour les formes architecturales ; comme la rentabilité du foncier, qui limite la taille de la parcelle et conduit parfois à certains types

15

ses croyances, sa manière d’être, elle est aussi le témoin privilégié de son organisation socio-spatiale, le reflet de l’identification et de l’appartenance de l’homme à son endroit et son contexte socio-culturel. La production architecturale peut se définir, donc, comme la projection d’une culture de la société.

L’exemple des regroupements des huttes des Mosgoum reflète un ordre social qui gouverne les habitants.

« La hutte de chaque notable est entourée par les huttes de ses femmes et de ses subordonnées, comme l’exige les us sociaux, et de telle manière au surplus que ces huttes subordonnées forment comme une muraille autour de la lutte du chef, la protégeant ainsi tout en se protégeant mutuellement contres les bêtes fauves et les envahisseurs » (Alexander, 1971).

Ainsi, il faut noter que le développement, au sens large, s’accompagne généralement d’un bouleversement des structures sociales et culturelles, dû à l’introduction de nouveaux systèmes de production.

La religion, à son tour, affecte la forme, le plan, l’organisation spatiale et l’orientation des bâtiments, « c’est peut être son influence qui a conduit à l’existence de maisons rondes et rectangulaires … En Afrique la distribution des maisons rondes et rectangulaires est fonction de la répartition des religions » (Rapoport, 1972).

L’église gothique est un exemple explicatif de l’influence de la religion sur les formes du bâti, elle exprime cette relation divine entre les fidèles et leur Dieu.

« La structure et la forme de l’église gothique envoient un message manifeste et univoque. L’élévation et l’élancement des voûtes doivent rapprocher les fidèles de leur Dieu ; les lumières multicolores douces, traversant les vitraux, symbolisent, à leur tour, la grâce divine descendant sur la foule des fidèles » (Vito, 1992).

16

efficace et privilégié pour marquer leur passage et exprimer leur pouvoir.

« Très souvent, le même édifice, exprime dans sa totalité une variété de styles dans le temps. Il est constitué d’une variété d’éléments appartenant à des styles différents, dans la mesure où chacun des princes, ou chacune des dynasties, y rajoutait un élément ou une partie … le cas de mosquée d’Ibn Touloune en Egypte et la grande mosquée de Cordoue » (Benyoucef, 2010)

Un autre exemple qui se rapporte aussi à cette idée est la forme introvertie de la maison des musulmans avec des façades aveugles qui fait référence à la délimitation de l’enclos sacré et intime.

I.5.4 L’environnement historique :

Chaque site est caractérisé par l’empreinte de l’histoire. Connaître l’histoire d’un lieu c’est saisir son identité ; l’architecture ne se trouve jamais dans le vide, dans un espace sans histoire.

La forme d’un projet architectural peut se référer à l’histoire d’un site pour retirer ses traits caractéristiques, reflétant et revalorisant des modes de créations antécédents. La forme est donc censée représenter l’histoire d’une époque.

« Toute œuvre architecturale s’implante dans un lieu ; elle transforme un paysage (naturel ou urbain) ; elle s’inscrit dans un horizon temporel.

Elle s’intègre - ou se superpose - à un cadre spatial hérité du passé et va, à son tour, représenter un artefact - une mémoire objectivée – d’une époque et des conditions de vie d’une société pour un temps à venir » (Vito, 1992).

La forme est, donc, supposée comme représentation et exposition de l’histoire d’un lieu, un contexte et une époque, établissant ainsi un rapport et un lien entre passé, présent et futur.

I.5.5 Les sources internes du concepteur :

La personnalité individuelle, les sources internes et les intuitions du concepteur peuvent ainsi influencer la génération de la forme architecturale. Cela peut expliquer pourquoi l’ensemble des travaux d’un même architecte montre des similitudes malgré des exigences fonctionnelles différentes (Boussora, 2009).

17

génération de la forme architecturale, tout en limitant ou favorisant sa production.