4.4 Tests de validation et Résultats numériques
4.4.2 Cas des structures plaques sandwichs dont les faces sont en stratifié 126
4.4.2.3 Faces constituées de stratifié antisymétrique
Un autre exemple de cette étude continue des propriétés modales concerne une
struc-ture plaque rectangulaire dont les faces sont constituées de stratifié antisymétrique tant
au niveau des angles d’orientation qu’au niveau des épaisseurs des couches du stratifié. Le
stratifié antisymétrique en question est formé de quatre couches. Les angles d’orientation
additionnelle ont pour valeur :α
1= 0,α
2= 45. Dans le repère de référence de la structure
plaque sandwich ainsi constituée, ce stratifié a pour séquence [θ/θ+ 45/−θ−45/−θ].
La couche viscoélastique de cette plaque qui sera appelée plaque 9 est en PVB à 20°C (2.4).
La condition aux limites dissymétrique CFSF seule est représentée pour cette structure
plaque sandwich dont les caractéristiques sont représentées dans le tableau (4.5).
Caractéristiques Caractéristiques mécaniques
géométriques(mm) La couche du cœur Les couches de face
h
f1=h
f4= 0,2 E
xx= 119GP a,G
yz= 3GP a
h
f2=h
f3= 0,1 PVB à 20°C (2.4) E
yy=E
zz= 8,7GP a
h
c= 0,4 Loi (2.52) G
xy=G
xz= 4GP a,
L= 300 ν
xy=ν
xz= 0,32
l = 200 ν
yz= 0,3, ρ
f= 1560kg.m
−3Tableau 4.5 – Caractéristiques géométriques et mécaniques de la plaque 9
La courbe de variation des propriétés modales (figure 4.15) de cette structure montre
une variation de ces derniers en fonction de l’orientationθ. On notera d’après ces courbes
de variation que pour avoir un amortissement optimal en moyenne pour ces trois premiers
modes, il faut fixer la valeur de cette orientation àθ = 145°.
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 0 50 100 150 200 250 300 Angle θ° Fréquence amortie Ω (Hertz) CCNM mode 1 CDPM mode 1 CCNM mode 2 CDPM mode 2 CCNM mode 3 CDPM mode 3 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11x 10 −3 Angle θ° Facteur de perte η CCNM mode 1 CDPM mode 1 CCNM mode 2 CDPM mode 2 CCNM mode 3 CDPM mode 3
Figure 4.15 – Etude continue des propriétés modales de la plaque 9, CL : CFSF
4.5 Temps de calcul
L’un des intérêts de ce travail est le gain de temps de calcul ; pour cela il est important
de présenter les temps de calcul des deux méthodes. Ces temps de calcul sont résumés dans
le tableau (4.6) où CL, NIT, NIN et TC signifient respectivement : conditions aux limites,
nombre d’itération, nombre d’incrément et le temps de calcul CPU. Pour la nouvelle
méthode de résolution du Chapitre 3, le temps de calcul est fortement dépendant du
maillage de la structure mais surtout du type de fonction à différentier. Ainsi, le temps
4.5 Temps de calcul
de différentiation par la DA de la dépendance de l’ISD112 (2.4) est moindre que celui du
DYAD (2.4) alors que les deux matériaux sont représentés par le même type de loi, celle
de Maxwell généralisé (2.51). Cette différence est due au nombre de termes utilisé pour la
représentation de chacun de ces matériaux (n= 3 pour l’ISD112 etn = 5pour le DYAD).
Le temps de différentiation des lois des modèles fractionnaires de Maxwell est cependant
encore meilleur par rapport aux lois de type puissance telle que celle du PVB (2.52).
Globalement, plus les courbes de variation des propriétés modales présentent des formes
compliquées, plus le nombre d’itération est grand et plus le temps de calcul est également
important. Toutefois le temps de calcul par la nouvelle méthode est nettement meilleur
à un calcul incrémental. En effet, dans la résolution des problèmes aux valeurs propres
non linéaires complexes par la méthode d’homotopie [74], la résolution du problème initial
(3.29) appelant la méthode de Krylov-Arnoldi [69] implémentant la fonction "eigs" sous
Matlab constitue environs 80 à 90% du temps de calcul alors que cette méthode est
utilisée une seule fois dans le CCNM. De plus alors que la technique d’homotopie fait
une, deux, voir jusqu’à cinq itérations pour trouver la solution pour une valeur donnée de
l’angle d’orientation, une seule itération de la nouvelle méthode donne les solutions pour
un ensemble de valeurs de cet angle d’orientation. Par ailleurs les calculs élémentaires
d’intégration de Gauss, d’assemblage, d’application des conditions aux limites qui sont
répétés à chaque fois dans le CDPM sont effectués une seule fois dans le CCNM. Le gain
en temps de calculs est alors assuré dans tous les cas pour le CCNM par rapport au
CDPM. Rappelons que les valeurs du NIT du tableau (4.6) correspondent aux nombres
d’itération de chaque mode pour le CCNM. Nous pouvons voir dans le tableau (4.6) que la
nouvelle méthode a toujours permis de décrire correctement les variations des propriétés
modales en un temps moindre. Le cas le plus flagrant est celui de la plaque 7 pour les
conditions CCCC et SSSS. En effet un calcul pour une valeur de l’angleθ coûte environ
300 secondes par la méthode discrète. Pour une simple augmentation de 50%, la nouvelle
méthode permet de calculer les propriétés modales de toutes les valeurs deθ de 0 à 90°.
Nous rappelons une fois encore que les calculs sont faits sur l’ordinateur portable ASUS
Intel Core i3-2350M CPU @ 2.30GHz 2.30GHz.
CL CCCC SSSS CCFF CFCF CSCS CFSF
plaque 6 CCNM NIT (5,5,5) (5,6,6) (12,12,13)
- -
-TC 423 476 790 - -
-CDPM NINTC 228117 225517 633635 -- -- -
-Plaque 7 CCNM NIT (5,5,5) (5,5,5) (12,12,12) (6,9,9)
-
-TC 468 454 973 643 -
-CDPM NINTC 305810 294010 621219 370710 -- -
-Plaque 8 CCNM NIT (6,6,6)
- - - (6,5,9)
-TC 428 - - - 478
-CDPM NINTC 378110 -- -- -- 402010 -
-Plaque 9 CCNM NIT
- - - - - (10,13,27)
TC - - - - - 1047
CDPM NINTC -- -- -- -- -- 494319
Tableau 4.6 – Temps de calculs (en seconde) du CCNM et du CDPM
4.6 Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons proposé différentes formulations éléments finis pour
étu-dier de manière continue les effets de l’orientation des fibres sur les propriétés modales des
structures sandwichs composites viscoélastiques. Nous avons étudier successivement : les
structures à faces monocouche unidirectionnelle, les stratifiés antisymétriques, les
strati-fiés croisés symétrique ou antisymétrique. La nouvelle méthode de résolution présentée au
Chapitre3a été utilisée et validée pour l’ensemble des structures étudié. L’intérêt de cette
étude réside dans le faite qu’à partir d’un seul assemblage on arrive à étudier les propriétés
modales sur un grand intervalle prédéfini pour l’angle θ. On supprime ainsi la répétition
des calculs élémentaires généralement effectués pour les calculs discrets par éléments finis.
De plus, on arrive à suivre rigoureusement la courbe de variation des propriétés modales
, peu importe sa complexité ; ce qui n’est pas le cas des calculs incrémentaux où on ne
peut envisager ce qui se passe entre deux valeurs consécutives. Le gain de temps de calculs
observé prouve l’intérêt de cette méthode.
4.6 Conclusion
méthode de résolution ne permet pas une classification des modes de vibration et que sur
certain intervalle un mode peut devenir un autre [114]. Le tracé des courbes de variation
permet de bien observer le phénomène.
A part l’orientation des fibres des composites par rapport à la structure globale,
d’autres paramètres de conception tel que les épaisseurs des couches influent également
sur les propriétés amortissantes des structures sandwichs viscoélastiques. Nous présentons
dans le chapitre qui va suivre, les effets de la variation des épaisseurs des couches sur les
propriétés modales des structures sandwichs viscoélastiques.
Chapitre 5
Calcul des propriétés modales des
plaques composites viscoélastiques en
fonction des épaisseurs des couches
5.1 Introduction
Les épaisseurs des couches constituant les structures sandwichs viscoélastiques ont
également une grande influence sur les propriétés modales de ces dernières. D’une
fa-çon générale, plus l’épaisseur de la couche viscoélastique du sandwich augmente, plus
l’amortissement est important. Cependant l’épaisseur des couches devient rapidement
une contrainte en ce sens ou plus les épaisseurs augmentent plus la structure est lourde.
Or la quête de la légèreté des infrastructures modernes est devenue une exigence très
im-portante dans les industries aéronautique, aérospatiale, automobile alors que la recherche
de structure à haut pouvoir amortissant n’a pas diminué pour autant. Pour concevoir des
structures sandwichs viscoélastiques répondant à la fois aux exigences de légèreté et d’un
haut pouvoir amortissant, il convient de maitriser les effets de la variation des épaisseurs
des couches des structures sandwichs viscoélastiques. Jusqu’à ce jour les études sur les
propriétés modales des sandwichs en fonction de la variation des épaisseurs des couches
sont, comme dans le cas des orientations des fibres des couches (Chapitre 4), limitées à
des calculs discrets pour certaines valeurs fixes des épaisseurs des couches [82, 99, 115].
Ce faisant on ne maitrise pas vraiment les effets de ces paramètres de conception sur les
propriétés modales . Par ailleurs, ces calculs discrets incrémentaux nécessitent un temps
de calcul assez considérable.
Dans ce chapitre, nous proposons une étude des effets de la variation des épaisseurs
des couches sur les propriétés modales des sandwichs viscoélastiques. Deux formulations
éléments finis seront proposées pour traiter les problèmes aux valeurs propres non linéaires
complexes avec variation d’épaisseur. La première pour étudier de manière continue les
effets de la variation de l’épaisseur de la couche viscoélastique du sandwich sur ces
pro-priétés modales et la seconde pour étudier les effets de la variation de toutes les épaisseurs
du sandwich dont l’épaisseur totale est supposée constante sur ses propriétés modales .
Nous montrerons une fois encore à travers les résultats numériques que les variations des
propriétés modales ne sont ni standards ni uniformes par rapport aux dimensions des
structures, des conditions aux limites et des types de lois viscoélastiques.
5.2 Variation de l’épaisseur de la couche du cœur
Dans le document
Modélisation et conception de structures composites viscoélastiques à haut pouvoir amortissant
(Page 157-164)