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S exualité et métaphysique

Dans le document « Tu es cela » (Page 138-188)

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e dis souvent que la réelle tragédie est le fait de ne pas être unifié. Cette non-unification vous pouvez la reconnaître en vous de bien des façons différen-tes : conflit entre vous et ce que vous considérez comme l’extérieur et, à l’intérieur de vous-même, contradiction des plans, des niveaux, des fonctions. Mais je veux aujourd’hui attirer votre attention sur une vérité un peu plus subtile que les conflits habituels.

En vérité, vous êtes écartelés entre deux mouvements contradictoires et la grande dé-tente, la grande paix, ne se révéleront que si cet écartèlement est dépassé, d’une façon ou d’une autre. Il y a en vous une force d’inertie, au vrai sens du mot, qui vous incite à continuer dans la même ligne, à refuser le changement, à vouloir rester ce que vous êtes. Et il y a aussi en vous un autre dynamisme qui vous pousse à changer et que vous ne pourrez jamais étouf-fer. Les deux sont à l’œuvre en même temps. Comment les réconcilier ? Tant que régnera cette contradiction, vous ne pourrez pas trouver la paix suprême, définitive, promise par tous les enseignements religieux ou ésotériques.

Allons plus loin dans cette direction. Vous avez tous entendu dire que Dieu, en tant que Créateur, exprimé dans ce monde manifesté, Dieu avec forme, a pour l’Inde trois visages, la Trimurti : Brahma, Vishnu et Shiva. Brahma est le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shi-va le Destructeur. Brahma, Vishnu et ShiShi-va, tous les trois sont à l’œuvre en vous. Quand vous lisez ces mots : créateur, protecteur et destructeur, ou bien création, maintien et des-truction, vous ne saisissez pas toujours immédiatement ce dont il s’agit. Vous pensez qu’il y a création d’une entité, maintien de cette entité et destruction. Il n’en est pas exactement ainsi.

Le menuisier qui fabrique une table détruit l’arbre en tant qu’arbre, maintient le bois en tant que bois, et crée la table en tant que table. Il ne s’agit pas seulement de créer une table, de la préserver pendant quelque temps et de la détruire. Cette interprétation est vraie aussi mais moins juste. Les trois mouvements coexistent en vous tous, et doivent être reconnus complè-tement. Ils ne vous sont pas extérieurs. On ne vous demande pas d’accepter qu’un Shiva étranger à vous détruise tel ou tel aspect de vous-même que vous aimez, par exemple la jeu-nesse de votre visage à mesure que vous vieillirez. Vous devez admettre que ces trois aspects, non seulement sont en vous, mais sont vous. Cette triade est votre « corps causal » et vous devez l’assumer de tout votre cœur pour être vraiment vous-même.

Une force intime vous pousse à vous protéger, à tous égards et par tous les moyens, vous vacciner contre les maladies, vous assurer contre le vol et l’incendie, mettre de l’argent en réserve. Et une force vous pousse à prendre des risques. Je pourrais dire qu’une force vous pousse à vous maintenir en l’état actuel et qu’une autre vous pousse à vous dépasser. Il n’y a pas de dépassement sans changement, et toute transformation est toujours la mort de quel-que chose pour faire place à quel-quelquel-que chose d’autre.

Ce que j’essaie de vous faire sentir aujourd’hui pourrait être exprimé dans un vocabulaire occidental moderne. La vérité est toujours la vérité, que ce soit un chercheur dans son labo-ratoire ou un yogi dans sa grotte qui la découvre. Mais je veux m’en tenir au mode ancien d’expression et à mes propres découvertes. Une force vous pousse à vous protéger et une for-ce vous pousse à vous mettre en cause. Par exemple, si vous faites de la haute montagne, vous affrontez le danger et, chaque été, il y a des accidents et des morts tout à fait inutiles dans le massif du Mont-Blanc. Voilà un exemple bien simple et vous pourriez en trouver d’autres aussi évidents. Je ne parle pas seulement d’une activité saisonnière pour un membre du Club Alpin qui va passer un mois par an à Chamonix.

Ainsi, l’être humain en tant qu’animal est soumis à un instinct de conservation et de protection de lui-même. Il se sait vulnérable et menacé et il cherche à se préserver.

Et, en même temps l’homme est animé par une nécessité contraire à cet instinct de pro-tection. Il étouffe dans sa condition humaine ordinaire, sur le plan de conscience de la li-mite, de la mesure et de la dualité. Il aspire à briser ces limites et, par conséquent, à mourir en tant qu’ego. L’homme est donc situé à l’intersection de ces deux instincts : un instinct de protection et un instinct de dépassement, disons-le même : un instinct de mort. La mort est un thème que vous retrouvez dans tous les enseignements spirituels ou initiatiques – tous, sans exception. Mort à un niveau pour ressusciter à un autre niveau.

Ce dynamisme de dépassement et de non-protection apparaît avec la puberté et sera à l’œuvre jusqu’au dernier jour. Il joue un rôle essentiel – mais mal connu et encore plus mal assumé – dans la vie sexuelle.

Ici je voudrais donner certaines précisions avec lesquelles vous ne serez peut-être pas d’accord parce qu’elles contredisent la mentalité et les usages actuels, où les jeunes veulent tout faire le plus vite possible. La puberté, si l’on en croit la science ancienne, celle des yogis, n’est complètement terminée que quand un être humain a atteint sa taille adulte. Effective-ment voilà un critère bien simple, mais auquel nous ne donnons pas son importance. Si une perturbation physiologique précise due à une grave maladie n’empêche pas la croissance, chaque être humain atteint la taille qu’il est destiné à atteindre, grande ou petite selon nos points de vue habituels, la taille adulte. Tant que nous n’avons pas atteint notre taille défini-tive, l’essentiel pour nous c’est de grandir, c’est-à-dire d’absorber des nourritures, c’est-à-dire de recevoir. Vous savez combien de fois j’ai insisté sur ce que la définition de l’enfant c’est de demander et de recevoir, et la définition du véritable adulte c’est d’entendre les demandes et de donner.

Notre jeune corps demande à recevoir, à recevoir la nourriture dont il a besoin pour se constituer, jusqu’à ce que nous ayons atteint la taille adulte, et nous cherchons à être nourris de toutes les manières : nourris intellectuellement, nourris émotionnellement et pas seule-ment physiqueseule-ment. L’enfant a un besoin vital de compréhension, d’affection, d’amour, dont l’adulte devrait avoir beaucoup moins besoin. L’enfant a besoin d’être instruit, informé, initié à la vie du monde, que ce soit notre instruction publique obligatoire ou la façon dont

les enfants étaient reçus parmi les adultes dans toutes les sociétés traditionnelles. Nous rece-vons la nourriture, nous recerece-vons l’amour, nous recerece-vons des informations diverses. Puis il y a un moment où nous devenons adultes. La nature nous montre qu’un animal devient très vite adulte. Mais ce n’est pas le cas de l’être humain et, lors de la grande transformation de la puberté, se manifeste pleinement la tendance jusque-là potentielle, à donner et non plus seu-lement à recevoir. Non plus uniquement un mouvement centripète – il faut que le monde tourne autour de moi : mes parents, les aînés, les éducateurs –, mais c’est moi maintenant qui vais vers le monde, notamment avec la brusque apparition de l’intérêt actif pour l’autre sexe. Ce mouvement vers le monde extérieur, vers les autres, ou, au singulier, vers « l’autre », est un mouvement de dépassement de soi-même dans lequel nous nous mettons en question, nous cessons de nous protéger, nous prenons des risques.

Si vous avez une vision plus globale et plus profonde, vous reconnaîtrez que vous portez en vous cette force qui vous incite à vivre et celle qui vous pousse à mourir. Mais n’entendez pas mourir avec une oreille frémissante, craintive ; puissiez-vous l’entendre un jour avec une oreille joyeuse. Dites-vous que le destructeur porte le nom de Shiva qui signifie le bienveil-lant. Je sais bien que, dans la mesure où Freud a établi une philosophie de l’existence ap-puyée sur son expérience clinique, il a reconnu deux grands instincts dont tous ceux qui connaissent la psychologie des profondeurs savent les noms, Éros et Thanatos. Mais je ne cherche pas à établir un parallèle avec la psychanalyse. C’est à vous de le faire si cela vous intéresse. Je m’en tiens à la terminologie hindoue classique, Brahma, Vishnu, Shiva.

Si le mouvement de protection en vous est trop grand et si la peur de ce dépassement, de cette transformation qui vous projette vers l’inconnu, est trop grande, vous êtes condamnés à ne pas vous épanouir, à ne pas être vraiment vous-mêmes, à mener une vie étriquée. C’est particulièrement vrai à propos d’un domaine de plus en plus à la mode mais pas plus harmo-nieux pour autant, la vie sexuelle.

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Si vous ne réfléchissez qu’en surface, vous allez probablement considérer que la vie sexuelle se rattache à l’aspect créateur, puisqu’elle a pour conséquence normale la procréa-tion. Mais, en vérité, la sexualité se rattache à la nécessité intime de vous dépasser et de mourir. Et c’est parce que cette donnée de l’existence n’est pas pleinement vécue et assumée que la vie sexuelle est si souvent décevante, frustrante et se ramène simplement à une curio-sité mentale, une certaine détente physique (presque l’équivalent d’un calmant ou d’un som-nifère) et à certaines sensations agréables mais limitées. Tout le monde sent qu’il doit y avoir quelque chose d’immense dans la vie sexuelle. Les rapprochements entre la sexualité et le mysticisme sont innombrables. Sous le vocable plus ou moins mal compris de tantrisme, c’est même devenu une donnée tout à fait à la mode : « érotique mystique », sculptures éro-tiques des temples hindous, métaphysique du sexe. Je n’oublie pas ma propre expérience d’homme, ayant eu une vie sexuelle plutôt active et mon expérience d’auteur de livres qui a parlé avec les gens les plus divers. C’est vrai et je veux vous faire sentir ou au moins pressen-tir, si vous êtes ouverts, si vous ne m’écoutez pas seulement avec votre tête, qu’il y a une dé-couverte à faire, que toute votre existence peut changer et que la vie sexuelle peut être com-plètement transformée et prendre enfin son véritable sens.

Swâmiji insistait sur une vérité abondamment contredite aujourd’hui : l’activité sexuelle ne doit pas débuter trop tôt. Si nous faisons confiance à Swâmiji, le fait qu’aujourd’hui gar-çons et filles commencent leur vie sexuelle à seize ans n’est pas juste. Une période de l’exis-tence disparaît, est éliminée, celle qu’on peut appeler vraiment l’adolescence. Ce n’est pas parce qu’un garçon est susceptible d’érection et même d’émission de sperme et qu’une fille a ses règles que le moment est venu de commencer la vie sexuelle. En vérité, l’activité érotique devrait commencer quand l’être humain a atteint sa taille adulte parce qu’a été franchie l’éta-pe l’éta-pendant laquelle il existait pour recevoir et pour prendre. Maintenant il va pouvoir aller vers le monde. Effectivement la puberté montre qu’au moment même où on découvre l’autre sexe, on trouve peut-être aussi sa vocation professionnelle. On a envie de voyager. On dé-couvre le vaste ensemble de ce qui n’est pas nous : la misère, la souffrance des autres, les problèmes sociaux, les injustices, la politique. Tout cela ne doit pas venir trop prématuré-ment.

Vous devez entendre cette nécessité sexuelle dans un sens large. Ce n’est pas seulement l’accouplement du mâle et de la femelle qui, la nature nous le dit, a pour but la procréation.

Mais dans « procréation », il y a « création » et j’affirme que la sexualité se rattache non pas à la création mais à la destruction – la destruction au grand sens du mot : Shiva, Durga, Kâli, Mahakala chez les Tibétains. Destruction de la forme pour atteindre le sans-forme, destruc-tion de la limite pour atteindre l’Illimité, destrucdestruc-tion de la finitude pour atteindre l’infini, destruction de l’ego pour libérer le non-ego, destruction du mental pour libérer prajna (à la fois conscience, intelligence et sagesse).

Vous pouvez admettre au moins un point : dans la sexualité, vous n’avez pas pour but es-sentiel de vous préserver, de vous maintenir en vie. Et la sexualité dans le sens complet du mot, c’est tout ce qui vous pousse vers « l’autre ». À la puberté apparaît non seulement la sexualité en tant qu’instinct d’accouplement, d’introduction des organes génitaux mâles dans les organes génitaux femelles, mais éclate aussi la nécessité sexuelle dans le sens le plus vaste du mot : sortir de son ego pour aller vers le monde, pour aller vers « l’autre », le non-moi – quel que soit cet autre. Il n’est plus question seulement de se préserver ; il n’est plus question seulement de recevoir. Cela passe au second plan. Maintenant, je vais vers l’autre pour agir, pour « produire » – pas seulement pour créer un bébé, surtout dans un monde où la contra-ception et l’interruption volontaire de grossesse prennent une telle importance. Pour pro-duire un résultat. Que ce soit monter un commerce ou une industrie qui n’existait pas, fabri-quer un meuble ou donner la pénicilline à l’humanité – vous allez vers l’autre pour produire.

Une entité seule ne peut pas créer ; pour qu’il y ait production ou création, il faut qu’il y ait deux. C’est visible dans la fusion de l’ovule et du spermatozoïde et c’est toujours vrai. L’être humain qui a atteint l’état adulte va vers « l’autre » – compagnon, outil, science – pour créer quelque chose qui peut subsister après lui.

Mais une loi de la nature nous montre que cette création, qui est le résultat de la ren-contre de « deux », est toujours associée d’une manière ou d’une autre à la mort – donc à une nouvelle naissance. Et nous, êtres humains, nous nous trouvons situés à l’intersection de ces deux mouvements : surtout ne pas mourir – et aller délibérément vers la mort, donc vers la seule vraie vie, parce que c’est notre loi. Cette loi est à l’œuvre dans la nature. L’animal vit sa loi ; tandis que l’homme réfléchit, intervient, et soit rend tout inextricablement compliqué, soit au contraire introduit partout la lumière, la sagesse et redécouvre en lui ce que vous pourriez aussi, même si vous n’avez jamais lu une ligne de Teilhard de Chardin, appeler

l’al-pha et l’oméga, ce qui s’exprime et ce à quoi tout retourne, le plein des hindous, le vide des bouddhistes.

En tant qu’hommes, vous êtes des animaux ; mais en tant qu’hommes, vous avez la pos-sibilité de dépasser la condition animale et, en tant que chercheurs spirituels, vous êtes cen-sés avoir véritablement en vous cette demande de dépassement de la condition humaine animale, pour devenir pleinement et réellement l’Homme, celui qui est allé jusqu’au bout de toutes les possibilités ou potentialités incluses dans l’être humain.

J’insiste sur le fait que la vie sexuelle commence après la puberté et pourtant il semble qu’une des grandes découvertes indiscutables de Freud soit celle de la sexualité infantile. Je ne nie pas les découvertes de Freud. Je ne nie pas que l’enfant ait, tout petit, des sensations génitales, liées au vagin de la petite fille et au pénis du petit garçon. Je ne nie pas que la sexualité de l’adulte soit l’expression des relations infantiles avec sa mère et son père ni que cette sexualité soit toujours plus ou moins infantile, parce qu’elle se vit à travers des stéréoty-pes qui se sont fixés dans la petite enfance. Si vous observez les enfants, c’est parfois saisis-sant de voir la coquetterie des petites filles vis-à-vis des hommes ou la sexualité d’un petit garçon vis-à-vis de sa mère ! Rien de tout cela je ne le nie. Mais vous ne pouvez pas nier non plus que, dans tout le règne animal, c’est à la puberté qu’apparaît l’instinct sexuel. C’est à la puberté qu’apparaissent les règles ; c’est à la puberté que les poils poussent au pubis. Qui pourrait nier qu’il y a là un événement capital ?

Si un enfant de quinze ans, quand la puberté survient en lui, pouvait être vraiment mûr, pouvait avoir vraiment quinze ans ! Mais, s’il a mal vécu ses six mois, s’il a mal vécu ses deux ans, s’il a mal vécu ses cinq ans et mal vécu ses douze ans, de quoi est-il capable ? La loi na-turelle va s’exprimer à travers lui et il va être sans cesse déchiré, écartelé, entre ces deux mou-vements : le besoin de se dépasser – et la peur des risques qu’en même temps il souhaite prendre.

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Quand la puberté est vraiment accomplie, terminée, l’ancien enfant est devenu capable de vivre la plénitude de la vie adulte qui le conduira peu à peu à être parfaitement prêt pour vieillir et mourir sereinement. Nous vivons aujourd’hui dans un monde où il est de bon ton de ne plus trop se préoccuper de la mort, où l’accent est mis sur la « jeunesse » – rester jeune le plus longtemps possible – et où on a renié la valeur de la vieillesse. Les activités pour le troisième âge sont inspirées par la conviction profonde que c’est horrible de vieillir et qu’il faut diminuer ce qu’il y a d’affreux dans la vieillesse. Si des « vieux » peuvent encore avoir une vie sexuelle ou si des vieux peuvent encore faire le tour du monde, cela leur permet de faire comme s’ils étaient toujours jeunes.

Il vaudrait beaucoup mieux que ces activités du troisième âge aient été pleinement vé-cues à vingt, à trente et à quarante ans et qu’un être accompli, comblé, ayant parfaitement rempli ses possibilités et potentialités d’être humain, se prépare pour ce qui est vraiment le troisième âge, pour se détacher peu à peu de ce monde manifesté – qu’il va quitter de toute façon – et avoir une vie intérieure, une vie de l’être par rapport à l’avoir, beaucoup plus riche.

Mais ce n’est pas ainsi qu’on comprend aujourd’hui la vieillesse. Nous ne nous intéressons à la vieillesse que pour essayer de permettre aux personnes âgées de faire comme si elles étaient toujours jeunes. Ce n’est pas cela vieillir. Vieillir c’est accepter le changement, c’est

accepter pleinement qu’une page soit tournée, qu’une autre se présente et que la mort elle-même achève un chapitre et en ouvre un autre.

La mort est partout à l’œuvre. Mais vous ne devez pas m’entendre avec crainte et ma-laise. La mort est un aspect de la vie, et nous, Occidentaux modernes, l’avons oublié. Nous opposons la mort et la vie au lieu d’opposer la mort et la naissance et de nous souvenir que la vie est le jeu incessant de la mort et de la naissance.

La mort est partout à l’œuvre. Mais vous ne devez pas m’entendre avec crainte et ma-laise. La mort est un aspect de la vie, et nous, Occidentaux modernes, l’avons oublié. Nous opposons la mort et la vie au lieu d’opposer la mort et la naissance et de nous souvenir que la vie est le jeu incessant de la mort et de la naissance.

Dans le document « Tu es cela » (Page 138-188)

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