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Expérimentation en vue d’observer l’activité des usagers de Hop3x

III. TROISIEME PARTIE :

7.1 L’environnement Hop3x

7.1.2 Pourquoi le choix de Hop3x ?

7.2.1.2 Expérimentation en vue d’observer l’activité des usagers de Hop3x

7.2.1.2 Expérimentation en vue d’observer l’activité des usagers de Hop3x

Nous avons effectué cette expérimentation pour observer en direct les comportements des usagers de Hop3x (essentiellement les enseignants tuteurs). Nous précisons dans ce qui suit le contexte de déroulement de cette expérimentation et nos objectifs. Nous décrivons la session d’apprentissage mise en place et les observations que nous avons pu recueillir lors de son exécution.

7.2.1.2.1 Contexte de l'expérimentation

En collaboration avec d’autres chercheurs de LIUM travaillant sur le calcul des indicateurs et l’autorégulation de l’activité du tuteur, nous avons mené une expérimentation au sein du département SRC de l’IUT de Laval entre la fin mai et le début juin 2010.

Le corpus de notre étude se compose de deux enseignants concepteurs, deux enseignants tuteurs et six groupes comprenant chacun 15 étudiants de niveau Bac+1. Ces étudiants préparent un DUT SRC qui a pour objectif de former des techniciens supérieurs aptes à concevoir et gérer des outils numériques de communication. Ces étudiants sont novices en programmation Java, mais ils ont suivi, en première partie du module, un cours d'introduction intitulé «Introduction à la programmation orientée objet » où ils ont assisté aux cours magistraux et se sont servis de tutoriaux. Hop3x est mis à leur disposition pour leur permettre de résoudre des exercices de TP structurés sous forme de sessions. Trois heures sont planifiées pour répondre à 12 questions. Le but est de mettre en œuvre les différents concepts dans des situations concrètes. La session mise en place est créée par deux enseignants (les concepteurs) du département d’informatique de l’université du Maine. Les enseignants du département SRC de l’IUT de Laval ont joué le rôle de tuteurs durant les sessions. Ces tuteurs sont spécialistes des nouvelles technologies mais certains restent néophytes quant à leur utilisation dans le cadre d’activités d’enseignement. Le but ici est de découvrir la capacité de déploiement de Hop3x à une échelle plus large, ceci en mettant la lumière sur les difficultés de son utilisation par d’autres enseignants qui n’ont pas participé à son développement.

Une salle équipée de 15 postes (ordinateurs, casques et micros) a été utilisée. Chaque apprenant a disposé d’un poste. Le tuteur a travaillé à distance en utilisant un ordinateur avec micro et haut-parleurs. La partie serveur de Hop3x a été déployée sur le serveur de l’IUT. La partie Interface-Apprenant a été mise en ligne et chaque apprenant l’a installée sur son ordinateur. Le tuteur a installé également la partie Interface-Tuteur sur son ordinateur.

7.2.1.2.2 Objectifs de l'expérimentation

À travers cette expérimentation, réalisée avec d’autres chercheurs de LIUM, nos objectifs visaient particulièrement à :

 identifier et comprendre les pratiques développées avec Hop3x dans un cadre expérimental somme tout proche du réel,

 analyser le déroulement effectif des sessions Hop3x,

 cerner les besoins des enseignants en termes d’adaptation en temps réel des sessions d’apprentissage,

 distinguer entre les éléments de la session lesquels sont adaptables et lesquels restent fixes pendant le déroulement,

 identifier les fonctionnalités nécessaires à intégrer dans la version initiale du système, pour faciliter certaines tâches aux tuteurs.

7.2.1.2.3 La session d’apprentissage mise en place

Les sessions d’apprentissage que nous étudions ici concernent la première séance de travaux pratiques (TP) du module de la programmation orientée-objet (POO) en Java. Dans chaque session un seul tuteur et un groupe d’étudiants ont été impliqués. Les étudiants avaient 3 heures pour répondre à 12 questions à propos des notions de base de la POO Java telles que : classe, objet, instance, héritage, encapsulation, polymorphisme, etc. L’énoncé de cette session se constitue des 12 questions suivantes :

1. Ecrire la classe Point composée de deux champs (valeurs réelles) représentant les coordonnées d'un point en x et y.

2. Redéfinir la méthode equals pour la classe Point.

3. Ajouter un comportement, que l'on appellera distance, permettant à un objet de la classe Point de calculer la distance qui le sépare d'un autre point.

4. Un triangle étant défini par trois points, écrire la classe Triangle.

5. Ajouter un comportement, que l'on appellera perimetre, permettant à un objet de la classe Triangle de calculer son périmètre.

6. Ajouter un comportement, que l'on appellera surface, permettant de calculer la surface d'un triangle.

6. 2. Ecrire la classe Droite, une droite étant définie par deux réels (a et b) représentant les coefficients de l'équation de droite y=ax+b.

8. Faire le nécessaire pour qu'il soit possible de créer une droite à partir de deux points (c’est-à-dire la droite qui passe par ces deux points).

9. Ajouter, à la classe Point, un comportement, que l'on appellera estSurDroite, permettant à un point de tester s'il se trouve sur une droite.

10. Ajouter, à la classe Droite, un comportement, que l'on appellera estParallele, permettant à une droite de tester si elle est parallèle à une autre.

11. Ajouter, à la classe Droite, un comportement, que l'on appellera intersection, permettant à une droite de calculer son intersection avec une autre droite.

12. Faire le nécessaire pour qu'il soit possible de créer un Triangle à partir de trois droites.

7.2.1.2.4 Observations recueillies

Au début du déroulement de la session, les interventions tutorales sont essentiellement effectuées en réponse à des problèmes d’ordre technique, les apprenants se familiarisent d’abord avec le système avant de répondre aux questions. Certains d’entre eux ont par exemple sollicité le tuteur puis annulé immédiatement leur requête parce qu’ils ne savaient pas formuler précisément leur besoin. Une fonctionnalité permettant aux apprenants la spécification de la cause de la demande d’aide aurait sans doute été pertinente pour faciliter au tuteur la réponse aux demandes. Nous avons également observé certains détournements du système par les usagers comme, par exemple, demander de l’aide au tuteur en rédigeant une demande comme un commentaire de code. La raison est que la fonctionnalité de demande textuelle d’aide n’existe pas dans « l’interface-apprenant ».

Dans certaines situations le tuteur était obligé de refaire la même intervention à plusieurs reprises ou bien de changer la modalité d’intervention s’il remarquait qu’elle n’avait pas d’effet sur l’apprenant concerné. Ces interventions pouvaient concerner un apprenant qui ne comprenait pas ou bien plusieurs ayant les mêmes demandes.

Durant le déroulement des sessions, les tuteurs suivaient ce qui était prédéfini par le concepteur en guidant les apprenants en fonction des objectifs pédagogiques visés. Certaines situations auraient nécessité des modifications de la structure ou du contenu des sessions, ce que le système ne permet pas. Pour surmonter cette limite, les tuteurs ont pu ajouter des questions aux étudiants concernés par le biais des outils de communication, sans modifier pour autant la structure de la session, c’est une adaptation par déviation (cf. section 2.1.3.3.2). En outre, les tuteurs pouvaient utiliser les outils de communication audio ou la messagerie pour donner des exemples, des renvois vers des sites de documentation, des rappels de solutions déjà vues au cours, des pistes de solutions, des explications des questions, etc. Des apprenants ont par exemple demandé de l’aide pour comprendre certaines questions car les énoncés étaient incomplets : par exemple l’absence d’une formule mathématique dans la question 8. Dans ce cas, les tuteurs ont donné explicitement la formule mathématique nécessaire via la messagerie.

Si le tuteur peut en temps réel découvrir le code écrit, il peut aussi suivre des apprenants grâce deux types d’indicateurs [Lekira 2010] : - des indicateurs spécifiques liés au sujet du TP (par exemple le respect des règles d’encapsulation) - des indicateurs transversaux liés aux bonnes pratiques (utilisation des commentaires JavaDoc, etc.) ou à la qualité du déroulement de la session (temps passé par un apprenant sur une question, etc.). En pratique, les tuteurs utilisent essentiellement les indicateurs spécifiques. Pendant l’exécution, les tuteurs ont par ailleurs ressenti le manque de certains indicateurs non disponibles, comme par exemple un indicateur révélant les apprenants inactifs.