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Expérience 6 : "Provoquer, annihiler et restaurer le

B. Quelques expérimentations montrant que

B. 1. Expérience 6 : "Provoquer, annihiler et restaurer le

On peut donc effectivement penser que l'attribution d'internalité peut être mise au profit du favoritisme endogroupe. Mais, on peut aussi supposer que le favoritisme par attribution d’internalité est sensible à la nature des relations entre groupes lorsque celle-ci est délibérément manipulée par l’expérimentateur.

Pour cela, nous proposons de provoquer un favoritisme en demandant au sujet de s'autocatégoriser dans un groupe de personnes auquel il a le sentiment d'appartenir (endogroupe) et un groupe opposé et potentiellement conflictuel (exogroupe). On peut alors s'attendre à ce que le favoritisme par attribution d'internalité soit clairement visible.

Mais on peut aussi s'attendre à ce que ce favoritisme, s'il est purement évaluatif, disparaisse dans une seconde condition expérimentale où seraient désignées, au sein des deux groupes, des personnes indésirables (désagréables et décevantes). En définissant de la sorte des membres quant à une valeur indésirable, indépendamment de leur appartenance groupale, cette seconde manipulation devrait faire disparaître le favoritisme (en provoquant une catégorisation évaluative transversale au favoritisme qui interdirait au sujet de produire ouvertement une différenciation positive en faveur de l'endogroupe ; Hogg & Abrams, 1988).

Enfin, dans une troisième et dernière condition, on peut aussi s'attendre à ce que le sujet favorise à nouveau son groupe d'appartenance, s'il lui est possible de singulariser les cibles indésirables en leur attribuant plus qu'aux autres, des explications externes. Le sujet pourrait alors, par cette attribution de moindre valeur rétablir la différenciation positive en faveur de son groupe (Hogg

& Abrams, 1988).

Vue générale de l'expérience 6

Les sujets eurent tous pour tâche de désigner un endogroupe et un exogroupe de leur connaissance. Un tiers d'entre eux procédèrent directement à des attributions d'internalité pour une personne ordinaire de l'endogroupe et pour une personne ordinaire de l'autre groupe. Pour l'autre tiers des sujets, avant qu'ils ne fassent ces attributions, il était rappelé qu'il existait des personnes indésirables dans tous les groupes.

Pour le dernier tiers des sujets, il était aussi rappelé l'existence de personnes indésirables, mais les sujets étaient cette fois invités à attribuer des explications à une personne de ce type avant de le faire pour une cible ordinaire de l'endo et de l'exogroupe.

Population

Les sujets étaient 90 personnes "tout venant" fréquentant les bibliothèques universitaires au cours de l'été. Ceux-ci étaient vus en passation individuelle. Trente sujets étaient répartis aléatoirement dans chacune des trois conditions expérimentales.

Matériel

Trois questionnaires, différents quant à leur présentation, étaient utilisés en fonction des trois conditions expérimentales (Cf. annexes 6).

Dans chacun de ces questionnaires, il était d'abord demandé au sujet de désigner un groupe auquel il avait le "sentiment d'appartenir". Le sujet devait aussi désigner un autre groupe auquel l'endogroupe est

"opposé et/ou avec lequel leur groupe est en compétition et/ou en conflit".

Chacun de ces questionnaires se terminait par une attribution d'internalité à l'endo et à l'exogroupe. Le sujet devait indiquer parmi diverses explications internes et externes celles correspondant le mieux à l'attitude d'un membre ordinaire de leur groupe. Il devait aussi, sur une page séparée, indiquer l'attitude d'un membre ordinaire de l'exogroupe.

Dans une première version du questionnaire aucune autre information n'était demandée ou fournie (condition 1 : possibilité de différenciation pro-endogroupe).

Dans une deuxième version du questionnaire, après que le sujet ait indiqué l'endo et exogroupe, il lui été précisé que "dès lors que l'on appartient à un groupe de personnes, au sein de ce groupe, il y a toujours des individus qui sont manifestement désagréables et décevants". Ceci avant qu'il n'attribue des explications à la cible endogroupe et exogroupe (condition 2 : impossibilité de différenciation pro-endogroupe).

Dans une troisième version de ce questionnaire, le sujet se voyait aussi mentionner la présence de personnes indésirables, mais il lui était demandé cette fois quelle serait par exemple l'attitude en matière d'explications d'une personne endogroupe de ce type. Le sujet devait ensuite attribuer ces explications à un membre ordinaire de son groupe et à un membre ordinaire de l'autre groupe (condition 3 : restauration possible de la différenciation pro-endogroupe).

Pour chaque attribution d'internalité à une cible, il leur était présenté quatre événements (un comportement désirable, un comportement indésirable, un renforcement désirable et un renforcement indésirable) suivis d'une explication interne et d'une explication externe en choix forcé. Le choix de ce nombre restreint d'explications était motivé par le souci de ne pas surcharger la tâche d'un sujet ayant à y répondre pour plusieurs cibles.

Le score d'internalité attribuée à chacune des cibles variait donc de 0 à 4 avec une moyenne théorique de 2.

Déroulement

Il était demandé au sujet de répondre à ce très bref questionnaire s'intégrant dans le cadre d'un mémoire d'études. Le sujet complétait ce questionnaire en l'absence de l'expérimentateur avec consigne de répondre à toutes les questions. L'expérimentateur passait quelques minutes plus tard en vérifiant que le sujet avait bien répondu à toutes les questions.

Résultats

Les résultats sont donnés dans le tableau 7 et représentés dans la figure 15.

Tableau 7 : Score d'internalité attribuée aux groupes selon les conditions expérimentales

Condition 3 : Restauration possible de la différenciation pro-endogroupe (min.: 0 max.: 4)

Le plan 3(conditions) x2(endogroupe vs. exogroupe) a été traité par ANOVA avec le score d'internalité comme variable répétée sur le dernier facteur.

Il est observé, toutes conditions confondues, un favoritisme pro-endogroupe par attribution d'internalité (2.72 vs. 1.71 F (1,87)=31.26 p < .0001). L'utilisation d'un test de Student univarié indique que l'endogroupe reçoit plus d'explications internes que ne le voudrait le hasard (2,72>2

t

(89)=6.53 p < .0001) alors que l'exogroupe reçoit moins d'explications internes que ne le voudrait le hasard (1.71<2

t

(89)=-2,016 p < .05).

Ce favoritisme diffère néanmoins entre les trois conditions expérimentales (F (2,87)=3,2 p < .05). Le favoritisme par attribution d'internalité est effectivement observé dans la première condition où le sujet n'a fait que s'autocatégoriser (2.77 vs. 1.50

t

(29)=3.304 p < .01).

Cette différence n'est plus significative dans la seconde condition où l'expérimentateur mentionnait l'existence de personnes indésirables dans les groupes (2.50 vs. 2.13

t

(29)=1,202 ns). Le favoritisme réapparaît, dans la troisième condition expérimentale, lorsque le sujet a été invité à se prononcer sur une cible indésirable (2.90 vs. 1.50,

t

(29)= 6.01 p < .0001). De plus, dans de cette dernière condition, une analyse corrélationnelle indique que moins les sujets attribuent de l'internalité à une personne indésirable, plus ils en attribuent à l'endogroupe (r=-.37 p < .04).

Figure 15 : Score d'internalité attribuée à l'endogroupe et à l'exogroupe selon les conditions expérimentales (min. : 0 ; max. : 4)

n.s.

Endogroupe Exogroupe S***

Condition 1 Condition 2 Condition 3

2,0 2,5 3,0

1,5

S***

Condition 1 : Possibilité de différenciation pro-endogroupe Condition 2 : Impossibilité de différenciation pro-endogroupe

Condition 3 : Restauration possible de la différenciation pro-endogroupe

Discussion

Cette première expérience, quoique modeste dans son principe, montre que les sujets attribuent clairement plus d'internalité à leur groupe alors que les groupes n'étaient pas expérimentalement définis en fonction de leur valeur sociale.

De plus, ces résultats, pris dans leur ensemble, indiquent bien que le favoritisme par attribution d'internalité est sensible aux fluctuations provoquées au sein du contexte intergroupe. Lorsque l'endogroupe est désigné de façon à être plus positif que l'exogroupe, il se voit crédité de plus d'internalité ; cette différence s'estompant lorsqu'est pointée, explicitement, la présence de membres indésirables. Enfin, lorsqu'il est possible au sujet d'évaluer négativement une de ces personnes indésirables (en lui attribuant moins d'internalité qu'aux autres) l'endogroupe se voit attribuer plus d'internalité. Ce dernier résultat est interprétable du point de vue de la théorie de l'identité sociale, selon laquelle le sujet peut assimiler une cible indésirable à l'exogroupe de façon à rétablir le métacontraste et une différenciation positive. On peut aussi supposer qu'il soit, au moins en partie, interprétable dans une perspective de stigmatisation des déviants dans les groupes (Marques & Paez, 1994).

Encadré n°6

Perspectives de recherche

Attribution d'internalité et effet brebis galeuse :

Au vue des résultats précédents, il n’aura sans doute pas échappé au lecteur que notre perspective de recherche est assez proche de celle qui conduit à l’effet “brebis galeuse” (Marques, 1990 ; 1993 ; Marques, Robalo & Rocha, 1992 ; Marques et Yzerbyt, 1988). En effet, si ces résultats sont interprétables du point de vue de la T.I.S., ils suggèrent fortement que la dévalorisation d'un membre indésirable endogroupe peut permettre la revalorisation de l'endogroupe lorsque celui-ci est dans une situation de menace identitaire (Marques, 1990). Dans le cas où une personne indésirable est présente, le biais de favoritisme pro-endogroupe ne semble se produire que lorsque le sujet a la possibilité d'évaluer celle-ci. Plus le sujet évaluera négativement celle-ci, plus il pourra valoriser son groupe (Marques & Paez, 1994). Néanmoins, le protocole expérimental que nous avons utilisé ici se prête peu à tester une hypothèse en termes d'effet "brebis galeuse". En effet, celui-ci n'est pas testé en tant que tel, toutes les conditions requises n'étant pas réunies.

Nous avons tout lieu de penser que les attributions d'internalité peuvent intervenir dans l'effet brebis galeuse. Une expérience ultérieure devrait alors impliquer la présence et l'évaluation de cibles indésirables de l'endo versus de l'exogroupe. La présence d'une cible indésirable de l'endogroupe devrait alors affecter le favoritisme endogroupe, ce qui ne serait pas le cas d'une cible indésirable de l'exogroupe. La cible endogroupe devrait aussi être jugée plus négativement que la même cible exogroupe. Il serait aussi nécessaire d'y adjoindre, pour plus de crédibilité, des mesures plus classiques de favoritisme et d'identification au groupe. Dans cette perspective, un autre mode de catégorisation devrait être utilisé. En effet, le mode de catégorisation ici évoqué peut laisser le sujet libre de choisir son groupe d'appartenance. Il peut ainsi laisser supposer au sujet qu'il est libre de redéfinir les frontières de ce groupe à sa convenance lorsque se présente une cible indésirable (simple rejet vers l'exogroupe). Un rejet tangible de la brebis galeuse est nettement plus probable dans le cadre de frontières intergroupes plus perméables. En effet, le modèle de l'effet brebis galeuse stipule que la brebis galeuse doit être clairement perçue comme faisant partie de l'endogroupe car l'interdépendance entre celle-ci et le sujet est la cause de la sévérité à son encontre. En faisant partie intégrante de l'endogroupe, elle peut d'autant plus être perçue comme menaçante et mettant en péril les standards normatifs du groupe.

Dans cette perspective expérimentale, il convient de prendre en compte le fait que la personne endogroupe indésirable sera particulièrement stigmatisée si elle représente une menace identitaire, et ce non pas seulement parce qu'elle empêche une différenciation positive avec l'exogroupe. Cette stigmatisation aurait surtout lieu lorsque la “brebis galeuse” est perçue comme menaçante pour les standards normatifs du groupe. Ainsi, plus les sujets s'identifient à leur groupe, plus ils jugent sévèrement la brebis galeuse. De la même façon, comme le montre Marques (1996), la stigmatisation de la brebis galeuse est particulièrement prononcée lorsque la cohésion du groupe est indispensable

(par exemple, lorsque le groupe est défini sur une tâche d'opinion et que le groupe est déjà hétérogène quant à ses opinions). Enfin, le même auteur observe que cette stigmatisation du déviant se produit principalement lorsque les standards normatifs du groupe sont activés, c'est-à-dire lorsque le sujet a connaissance de la norme de groupe ou lorsque ses jugements sont connus par l'endogroupe. La stigmatisation du déviant aurait pour objectif de préserver la cohésion de l'endogroupe autour de standards qui assurent une identité sociale satisfaisante et qui se sont trouvés menacés par la "brebis galeuse". Ce qui détermine le traitement d'une personne indésirable comme brebis galeuse n'est pas seulement sa valeur initiale, mais surtout le fait que cette personne viole une norme implicite ou explicite du groupe d'appartenance.

Figure 16 : La stigmatisation du déviant et le biais de favoritisme (Marques, 1996).

Niveau 2 : Saillance intragroupe et controle subjectif

Légitimation

Standards normatifs, sévérité à l'égard de la brebis galeuse et processus d'influence : A la suite du projet de recherche précédent et de la lecture de ce modèle, quelques idées peuvent être avancées en ce qui concerne l'influence sociale liée au processus intragroupe (et intrapsychique) du rejet de la "brebis galeuse". En effet, dans le cadre de l'approche Schachterienne des processus intragroupes envisagée par Marques (1996), le rejet évaluatif de la "brebis

galeuse" devrait produire un resserrement des rangs, une homogénéité, autour des standards normatifs du groupe. Ce resserrement autour des standards normatifs devrait apparaître en ce qui concerne la perception que le sujet a de lui-même ou des autres membres du groupe. Lorsque le sujet aurait la possibilité de stigmatiser la brebis galeuse, l'identification et la stigmatisation de la brebis galeuse entretiendraient des rapports étroits. D’une part l’identification du sujet aux standards du groupe devrait être prédictive de l’amplitude avec laquelle il va stigmatiser le déviant qui remet en cause ces standards. D’autre part, l’identification du sujet à son groupe devrait diminuer lorsqu’il n’a pas la possibilité de stigmatiser la brebis galeuse. Enfin, les sujets ayant le plus fortement stigmatisé la brebis galeuse devraient être ceux qui s’identifient à nouveau le plus fortement aux standards normatifs du groupe.

Si la stigmatisation d’un déviant permet effectivement de moduler l’identification du sujet aux standards du groupe, on est là en présence d'une piste intéressante en matière de processus intragroupes d'influence sociale22.

Rappelons que, pour Turner (1991), la norme du groupe (incarnée par un membre protypique) ne reflète pas seulement la position moyenne des opinions des membres (par convergence) mais prend en compte la norme exogroupe afin de s'en différencier (par polarisation). Les processus de différenciation intergroupes seraient donc de nature à produire un changement d’attitude.

Endogroupe : A B C D E Exogroupe

->

<- <- <-Prototype idéal

Il n'est pas exclu, à l'heure actuelle, que des processus de différenciation intragroupe, comme l’effet brebis galeuse, soient aussi à l'oeuvre dans le cadre de l'influence sociale.23 Ainsi, en appliquant un modèle de socialisation des individus en groupe, Levine & Moreland (1985), font remarquer que le déviant a une influence certaine sur le groupe. Lorsque sa conduite viole les attentes du groupe, cela peut amener le groupe à s'engager dans un contrôle plus fréquent des comportements, à accroître le nombre de dimensions comportementales évaluées et à devenir plus punitif en réaction à la déviation comportementale. Le point de vue envisagé par Marques concerne plus précisément l'influence. Celui-ci n’envisage pas seulement les réactions punitives à l'égard des déviants, mais aussi l'évolution des standards normatifs du groupe par polarisation suite à une stigmatisation.

Endogroupe : A B C D E

22 Que l'identification soit un antécédent ou une rationalisation de la stigmatisation.

23En effet, pour Turner (1991 p. 210), la minorité intragroupe ne peut avoir d'influence que lorsqu'il n'est pas possible de la recatégoriser dans un exogroupe. Néanmoins, rien ne permet d'envisager que la minorité à laquelle il fait référence soit perçue comme une brebis galeuse remettant en cause les standards normatifs du groupe.

<- <- <- --->

Prototype idéal stigmatisation

De ce point de vue, il est possible d’imaginer qu’un certain nombre de facteurs peuvent amplifier cette influence comme le statut ou la nature du déviant. Comment réagirait-on lorsque le leader transgresse lui-même les standards normatifs du groupe ? Incriminerait-on le leader et polariserait-on davantage ces standards, et ce plus que si ce n'était le fait d'individus ordinaires (par analogie à la "Révolution culturelle") ? Ou au contraire, si cette déviance était attribuée à l’inadéquation des standards normatifs, en changerait-on parce qu’ils conduisent le groupe à sa propre perte ? Souhaitera t-on alors se rapprocher des standards d'un exogroupe devenu moins menaçant (par analogie à l'effondrement du communisme stalinien) ?

Une autre variable pourrait s'avérer tout aussi intéressante comme par exemple la pertinence de la dimension sur laquelle la brebis galeuse est déviante. Supposons qu'une transgression sur une dimension pertinente et normative se produise en même temps qu'une transgression sur une dimension non pertinente (cas des toxicomanes qui ne seraient pas si dérangeants s'ils ne véhiculaient pas le Sida et la criminalité). La transgression qu'ils produisent sur une dimension peu pertinente (la toxicomanie) ne sera t-elle pas d'autant plus rejetée par le groupe parce qu'elle s'accompagne de déviances sur des dimensions pertinentes (santé de la population, équilibre des rapports sociaux) à tel point que le groupe peut rendre pertinente cette dimension à l'origine non pertinente (par exemple, l'interdiction de l'usage de drogues est relativement récente).

Attribution d’internalité et polarisation normative :

Nous avons tout lieu de penser que les attributions d'internalité serait un moyen intéressant de tester l'effet brebis galeuse (et la revalorisation consécutive du groupe d'appartenance). En effet, attribuer une attitude interne à une personne est une attribution de normativité. Or rappelons-le, c'est sur les dimensions pertinentes de l'identité sociale du groupe que l'on peut espérer une polarisation de l'attitude du groupe. La sensibilité du sujet à la norme de groupe pourrait être amplifiée par l'attribution d'une valeur qui relève d'une norme générale. Enfin, de la même façon que Brickman (1982) montre que l’on est plus enclin à aider une personne que celle-ci explique de façon interne la situation dans laquelle elle se trouve, ne peut-on imaginer que l’on stigmatiserait moins une brebis galeuse qui aurait expliqué de façon interne sa déviance. Il se pourrait que l’on soit plus sévère avec un déviant qui explique sa déviance de façon externe et ce d'autant plus qu'il ferait partie de l'endogroupe. Il se peut aussi qu'un déviant externe, plus qu'un déviant interne, amène le sujet à se polariser dans le sens d’attitudes endogroupes particulièrement normatives.

Si ces réflexions prospectives dépassent quelque peu le thème de cet encadré, elles illustrent le caractère heuristique et transposable de la théorie de l'effet brebis galeuse en matière d'influence sociale. Les rapprochements que nous proposons entre ce modèle théorique et celui de la norme d'internalité,

nous incitent fortement à penser qu'ils peuvent être transposables aux processus de changements sociaux, tout autant que la théorie de l'identité sociale ou de l'autocatégorisation. Cette perspective dépasse certes les objectifs de cette thèse et les preuves empiriques doivent être accumulées...

B. 2. Expérience 7 : " Favoritisme pro-endogroupe par