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3   Projet Combine : Réalisation pratique d’un prototype d’application sémantique dédiée

3.4   Modélisation de Combine 86

3.4.1   Exigences et cas d’utilisation de l’application 87

Dans un premier temps il est à distinguer deux catégories d’exigences et de cas d’utilisation : ceux se rapportant à la modélisation de la base de connaissances comme telle, et ceux se rapportant à la conceptualisation d’une application particulière exploitant cette dernière. La première définit les potentialités générales de la constitution d’une ontologie, la seconde définit le potentiel d’intégration ergonomique d’une application sémantique dans la pratique spécifique qu’est le recrutement tel qu’il est pratiqué chez FIC.

3.4.1.1 Exigences et cas d’utilisation de la base de connaissance

La question à se poser ici est : Pourquoi une base de connaissances ? À quels besoins28 généraux, et ultimement spécifiques, la réalisation puis l’application d’une ontologie répondront-elles ? Il en va du conseil méthodologique de Noy et McGuinness (2007) qui stipule que de dresser une liste des questions de compétence auxquelles la base de connaissances devra être en mesure de répondre devrait aider à déterminer le focus et la granularité29 de l’ontologie à construire. Dans notre cas, la question éminente qui a guidé nos choix de modélisation fut la suivante : « Quel(s) profil(s) de candidat, parmi tous ceux disponibles sur les sources identifiées, correspond(ent) le mieux à telle ou telle demande de personnel ? ».

De cette question centrale, à savoir quel est le meilleur candidat pour une demande de personnel donné, on a pu définir le cas d’utilisation principal de la base de connaissances, et par extension de l’application sémantique en ce qu’elle devait pouvoir coupler automatiquement chaque demande de personnel X à une liste de candidats potentiels ordonnée en fonction de critères présélectionnés (adéquation de l’expertise, proximité

28 À l’intérieur du mémoire, la notion de « besoin » est comprise/problématisée en terme de processus

« optimisable », par opposition à son acception usuelle qui dénote un « quelque chose qui fait défaut », un « quelque chose qui manque ».

géographique, années d’expérience, emplois précédents, disponibilités, etc.). Ce cas d’utilisation principal de l’ontologie prévu pour Combine exploite donc résolument l’opportunité susmentionnée d’un traitement plus intelligent des données.

De cette exigence pour l’ontologie de devoir opérer un tel couplage ont découlé deux implications méthodologiques. D’abord, l’élicitation terminologique du domaine et la modélisation de l’ontologie se devaient d’être focalisées sur les termes que sont le « Requis de poste » et l’« Acquis du candidat », en ce qu’ils constituent les deux concepts centraux dans l’acte d’évaluer l’adéquation d’un candidat par rapport à un poste donné. Et puis, la construction des règles d’inférence – pour opérer cette évaluation – exigea de l’enquête qu’elle débroussaille les raisonnements que mettent en œuvre les acteurs du domaine dans la sélection et la gestion des candidats potentiels, pour déterminer ce qu’ils entendent d’un point de vue logico-sémantique lorsqu’ils font des déclarations décisives du genre « Le candidat X est le meilleur pour la job Y ».

En vue d’exploiter l’opportunité susmentionnée à l’égard d’un approvisionnement et d’une intégration en temps réel des données, la question de compétence suivante fut aussi énoncée : « À quoi correspond l’information X d’un certain SI, dans les autres SI utilisés ? ». À cette compétence de conversion des terminologies propres à chacun des SI qui seront fédérés par l’application sémantique, on a pu définir quelques cas d’utilisation intéressants tels que :

-­‐ L’uniformisation des informations dans tous les SI

-­‐ La consolidation et complétion automatique des informations fragmentaires -­‐ La mise à jour automatique des informations

-­‐ La présentation et la recherche d’information multisource sur une même interface

En ce qui concerne l’opportunité d’une documentation plus puissante et plus transparente, de même que celle d’une navigation et d’une visualisation plus riches des données, il s’agit là d’opportunités inhérentes à la nature même de l’ontologie et des données sémantiques, et

n’ont donc pas eu d’implications particulièrement importantes au niveau de la modélisation de l’ontologie FIC. Ces opportunités sont en ce sens le reflet du caractère extensible et flexible des données sémantiques, caractère que devra exploiter l’application sémantique comme telle.

3.4.1.2 Exigences et cas d’utilisation de l’application sémantique

Dans la perspective d’un développement logiciel, la question à se poser est : Comment se servir de la base de connaissances pour créer des dispositifs de gestion de contenu efficaces ? En l’occurrence, l’application particulière qui était à développer (assister la tâche de prospection des recruteurs) permet de préciser cette notion de « dispositif » contenue dans la précédente question de sorte à transformer cette dernière en : Comment, via l’exploitation d’une base de connaissances, créer des « postes de pilotage » capables de gérer ergonomiquement de vastes réseaux de contacts issus du web social ? Bref, Combine se devait de permettre aux recruteurs d’être en mesure de piloter leurs réseaux socioprofessionnels respectifs ou communs, malgré le fait que ceux-ci se composent de gens dont les avatars numériques proviennent de sites web différents. Encore là, on peut décortiquer cette notion de « pilotage » en ce que l’application développée devait offrir un tableau de bord qui permette à l’usager de visualiser globalement l’information contenue par son réseau en fonction de différentes métriques et paramètres d’une part, et devait offrir des commandes permettant la transformation, le partage et la communication de ces informations d’autre part. En frais de communication des informations, on peut considérer le système dans son ensemble pour voir que l’application a pour mandat général d’interfacer le SI maison de l’entreprise avec les réseaux socioprofessionnels égocentrés30 de chacun des recruteurs. Il agira donc un peu comme une espèce de mémoire tampon entre les sites de réseautage, considérés comme banques – disparates et officieuses – de candidats

30 En théorie des réseaux sociaux de communication on dit qu’un réseau social est de type égocentré lorsque

tous les nœuds (personnes) du graphe-réseau ont un lien direct (1er degré de contact) avec une même et unique

potentiels sur le net, et la banque de candidats-employés officiels de l’entreprise. Comme nous l’avons vu, les conseillers en recrutement doivent actuellement réaliser cette opération de manière « artisanale », c'est-à-dire qu’ils doivent récolter manuellement les informations pour les entreposer tout aussi manuellement.