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Dans le cadre de sa réflexion sur la formation des imams en Belgique, la Fondation Roi Baudouin a souhaité un rapport présentant la situation des cultes et de la laïcité organisée en Belgique et s’attachant plus particulièrement à présenter le cadre de la formation des ministres des cultes reconnus et des délégués laïques. Dans un deuxième temps, une démarche du même ordre a été poursuivie afin de décrire la situation dans quelques pays européens.

En Belgique, aucune disposition légale ou réglementaire n’impose de conditions minimales de formation pour que les ministres des cultes, ou les délégués laïques, ne soient reconnus en tant que tels par l'Etat. Ce sont donc des règles internes aux cultes qui déterminent les exigences en matière de formation. Certaines de ces formations sont toutefois organisées dans le cadre d’un enseignement supérieur reconnu et subventionné, et conduisent par conséquent à un titre légalement reconnu.

Des situations parfois semblables peuvent être observées dans quelques autres pays. La présente étude évoque la situation de la France, des Pays-Bas, de la Grande- Bretagne, de l’Allemagne et de la Suède. Dans ces pays, les cultes déterminent seuls les normes internes en matière de formation mais, comme en Belgique, cette formation nécessaire peut être organisée dans le cadre de l’enseignement supérieur financé et/ou organisé par l’Etat et, le cas échéant, intégré dans cursus Bachelor- Master-Degree. Point important, ces pays offrent divers exemples de combinaison entre exigences académiques et cultuelles et cela pour un nombre relativement important de cultes (du moins aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne).

Les expériences françaises, néerlandaises et britanniques soulignent également la division des communautés musulmanes quant aux besoins de formation des imams. L’établissement de normes internes, et donc propres au culte musulman, apparaît comme la première étape essentielle à la création d’une formation adaptée, et commune aux différentes ‘tendances’ existantes au sein de cette communauté cultuelle. Le rôle fédérateur que serait appelé à jouer l’Exécutif des Musulmans de Belgique dans ce cadre est capital. A cela s’ajoute le fait qu’en Belgique, les traitements des ministres des cultes et délégués laïques sont pris en charge par l’Etat fédéral dans le cadre de la reconnaissance des cultes, sur base de critères parmi lesquels figure « l’utilité sociale ».

Ensuite se pose la question du niveau académique à donner à cette formation. Il serait sans aucun doute opportun de lui offrir au moins un niveau d’exigence équivalent à celui attendu des ministres des autres cultes. Les expériences étrangères soulignent également l’intérêt de faire appel à l’expertise et aux compétences déjà présentes dans les établissements supérieurs et universitaires d’enseignement et instituts de recherche afin de construire une formation selon un modèle de croissance progressive, développant une réflexion à court, moyen et long terme.

Dans l’hypothèse d’une formation des imans qui s’inscrirait dans le cadre de l’enseignement supérieur et universitaire, matière communautaire, il sera nécessaire d’inviter, le cas échéant, les Communautés à s’associer à la réflexion. De même, pourrait être soulevée la question de la constitutionnalité de l’octroi d’un traitement de ministre du culte conditionné au fait d’avoir suivi une certaine formation ; nous renvoyons à cet égard à la commission récemment instituée par la Ministre Onkelinx et qui sera amenée à rendre un rapport courant 2006. Enfin, il ne faut pas non plus ignorer le rôle social joué par les imams. De ce point de vue, la rencontre de besoins à court terme (portant en particulier sur les langues et la connaissance de la société, notamment par rapport aux imams en fonction) et la prise en compte de développements ultérieurs (prenant en compte les jeunes musulmans nés dans le pays et en ayant, le plus souvent, la nationalité) seront des éléments dont tout projet de formation devra également tenir compte.

Within the framework of considerations regarding the training of imams in Belgium, the King Baudouin Foundation sought to produce a report portraying the situation concerning organised secularism and religions in the country. The main aim of such a report was to outline the training of both ministers of recognised religions and secular delegates. In a second phase, a similar approach was taken to describe the situation in a few other European countries.

Belgium has no legal provisions or regulations that are recognised as such by the state and impose minimum requirements on the training of religious ministers or secular delegates. Consequently, it is the internal rules laid down by the various religions themselves that define such training requirements. However, some training of this type is organised as part of recognised, subsidised higher education and therefore leads to the conferral of a legally recognised title.

Similar situations apply in some other countries. The present study discusses the situation in France, the Netherlands, Great Britain, Germany and Sweden. In all these countries, it is entirely up to the respective religions themselves to stipulate their internal training requirements. However, as in Belgium, such mandatory training may be organised within the framework of higher education that is financed and/or organised by the state and, if need be, incorporated in a bachelor's or master's degree. One significant observation is that in the countries in question combinations of academic and religious requirements apply in various instances, indeed for a relatively large number of religions (at least in the Netherlands and Great Britain). The experience gained in France, the Netherlands and Great Britain also highlights how divided Muslim communities are with respect to the training requirements applying to imams. The establishment of internal standards applying solely within Islam would appear to constitute a first, essential step towards the creation of suitable training that applies to adherents of all the various 'trends' within this particular religious community. In this connection, the Executive of Belgian Muslims could play a crucial role. Furthermore, in Belgium the salaries of religious ministers and secular delegates are paid by the federal government, in line with its recognition of the religions in question, based on criteria that include their 'service to society'. The question arising next concerns the academic qualification to be awarded at the end of such training. No doubt it would make sense to impose at least the requirement equivalent to that expected by the ministers of other religions. Experience gained abroad also underscores the value of calling upon the expertise and skills already on offer at higher education institutions, teaching universities and research establishments when putting together a training course based on a progressive growth model, developing ideas for the short, medium and long term. If training for imams is offered as an option in higher or university education, as a community-related subject, Belgium's various Communities will have to be invited, as appropriate, to join in the associated thought process. Similarly, the constitutionality of making the payment of a religious minister's salary dependent on their having undergone a specific training course will need to be addressed. In this connection, we refer you to the work being done by the committee recently set up by Minister Onkelinx, which is due to publish a report some time in 2006. Finally, the social role played by imams should not be ignored. In this respect, any training project will also have to take on board considerations such as how to meet short-term needs (especially with regard to languages and knowledge of the society in question, particularly compared with serving imams) and subsequent developments (e.g. taking account of young Muslims born in the respective country, most of whom will have the corresponding nationality).

Deze publicatie is eveneens verkrijgbaar in het Nederlands onder de titel ‘Naar een opleiding voor imams in België. Referentiepunten in België en Europa’.

Une publication de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode 21 à 1000 Bruxelles

Auteur : Jean-François Husson, Coordinateur de l’ORACLE, Secrétaire général du CIFoP, avec la collaboration de Julie Dury, Conseillère scientifique au CIFoP

Coordination pour la Fondation Roi Baudouin: Guido Knops,directeur

Benoît Fontaine,conseiller de programme Jan Blondeel,responsable de projet Sonja De Koninck,assistante

Graphisme: Casier/Fieuws Impression: Weissenbruch

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Dépôt légal: D/2006/2848/01 ISBN : 2-87212-486-1 Janvier 2006

Avec le soutien de la Loterie Nationale