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Les examens biologiques initiaux sont importants pour établir la ligne de base du patient, planification du traitement et détermination des infections concomitantes actives ou latentes.[361]

a-Évaluation biologique de la ligne de base :

Hémogramme complet avec différentiel à la recherche :

• Diminution du nombre total de globules blancs

• Diminution du nombre total de lymphocytes

• Diminution du nombre de neutrophiles en raison de l’état avancé de la maladie, effet secondaire des ARV, infection disséminée concomitante telle qu'une infection par le cytomégalovirus ou le complexe Mycobacterium avium.

• L’éosinophilie peut être du a Infection à VIH, allergie médicamenteuse en particulier sulfamides, peut également suggérer une infection parasitaire chronique

• L’anémie peut être présente à n'importe quel stade de l'infection par le VIH mais plus fréquente dans le stade avancé de la maladie, elle peut également indiquer :

o Infections

o Anémie hémolytique auto-immune associée au VIH

• Thrombocytopénie peut survenir en raison de : o L’Infection par le VIH

o Thrombocytopénie idiopathique

o Infection opportuniste disséminée concomitante

Bilan des électrolytes a la recherche des anomalies pouvant être liées à une hypovolémie ou à une malnutrition à un stade avancé de la maladie ou à des infections concomitantes, l'hypercalcémie peut être un marqueur de malignité ou de maladie granulomateuse

La fonction rénale recherche une dysfonction rénale souvent due au diabète sucré sous-jacent ou à l'hypertension et en cas de dysfonctionnement rénal, des ajustements posologiques peuvent être nécessaires pour le traitement par le ténofovir et la lamivudine.

La fonction hépatique :

• L’élévation des transaminases (ASAT/ALAT) peut être due à : o L’infection aiguë par le VIH

o Hépatite virale telle que l'hépatite B ou l'hépatite C o Infections disséminées telles que l'infection à CMV

• La phosphatase alcaline peut être élevée en raison de

o Un métabolisme osseux anormal secondaire aux ARV tel que le ténofovir o Lésions infiltrantes du foie

• La bilirubine totale peut être élevée indiquant une maladie hépatique infiltrante due à une infection opportuniste

• Les études de coagulation peuvent être anormales indiquant une carence nutritionnelle ou une maladie du foie

• L’albumine et les protéines totales peuvent être diminués en raison de l’infection VIH avancé, maladie hépatique concomitante, tumeur maligne simultanée, malnutrition

• Les protéines totales peuvent être élevées en raison de l'augmentation de la fraction de globuline :

o Une hypergammaglobulinémie polyclonale peut être présente en raison d'une infection opportuniste chronique

o Si la fraction de globuline est nettement élevée ou persistante malgré un traitement bien conduit, envisager une électrophorèse des protéines sériques et urinaires pour exclure une tumeur maligne hématologique, une amylose ou une gammapathie monoclonale

Glycémie (à jeun si possible, mais glucose non jeûne toujours utile), car les patients infectés par le VIH peuvent être plus à risque de développer une résistance à l'insuline ou un diabète sucré

Profil lipidique (à jeun si possible, mais profil non jeûne toujours utile), car les patients infectés par le VIH sont plus à risque de maladie cardiovasculaire

Pour les patients qui seront traités avec un médicament oxydant, évaluer la carence en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD) pour évaluer la prédisposition à l'anémie hémolytique

b-Bilan biologique spécifique du VIH

Nombre et pourcentage de lymphocytes CD4

• Le profil des lymphocytes CD4 doit inclure à la fois le nombre absolu et le pourcentage

• Les patients atteints de leucopénie peuvent avoir un faible taux absolu de CD4 mais un pourcentage préservé si le VIH n'est pas avancé

• Le nombre absolu de CD4 est utilisé pour évaluer le degré de dysfonction du système immunitaire, les résultats aident à déterminer :

o L’urgence de l'initiation des ARV

o Potentiel de complications actuelles et futures, y compris les infections opportunistes et les tumeurs malignes

o Sélection d'une prophylaxie appropriée pour les infections opportunistes La charge virale : des taux élevés peuvent indiquer

• Une plus grande probabilité de transmission [362]

• Potentiel de progression plus rapide de la maladie[363]

• Stade avancé de l'infection[364]

Dépister les patients pour l'allèle HLA B * 5701 si le traitement par abacavir est envisagé, ce type de HLA est associé a des réactions anaphylactiques potentiellement mortel envers l’abacavir.[365], [366]

c-Sérologies hépatiques

Les sérologies d'hépatites virales sont recommandées au moment de début de la prise en charge.

Considérer la vaccination contre le virus de l’hépatite A chez les malades non immunisés, la réponse au vaccin est meilleure quand le taux de cd4 est supérieur a 200 /µl.

Les malades avec hépatite virale B chronique doivent bénéficier d’un régime de traitement ARV actif sur les deux virus : VIH et VHB. Chez ces patients il faut dépister l’hépatite virale E. tous les patients HVB négatifs doivent bénéficier du vaccin contre l’hépatite B.

Vérifier la charge virale du VHC plasmatique par PCR pour tous les patients avec une sérologie VHC positif : une charge virale positive indique une infection chronique ; une charge virale négative indique une infection préalablement éliminée.

Pour les patients avec une sérologie VHC négatif il faut effectuer des tests ultérieurs de la charge virale du VHC devant :

• Le nombre de CD4 est <200 cellules / µL

• Toute suspicion clinique d'infection aiguë par l'hépatite C (transaminases élevées, nausées / vomissements, douleurs abdominales)

• Envisager un test de charge virale pour les personnes ayant des antécédents récents d’utilisation de drogues injectables

d-Dépistage d'autres infections sexuellement transmissibles

Le dépistage de la chlamydia et de gonorrhée doivent être systématiques chez tous les hommes séropositifs avec comportements sexuels a haut risque et toute les femmes moins de 25 ans actives sexuellement. Les femmes de plus de 25 ans doivent bénéficier du dépistage si découverte récente de VIH ou autre infection sexuellement transmissible, devant le changement de partenaire sexuel, ou si le partenaire présente des signes d’infection sexuellement transmissible.[367]

e-Dépistage des infections opportunistes latentes

Le dépistage systématique de la tuberculose est systématique devant la découverte du VIH. Il se fait soit par IDR ou par tests de libération d'interféron-gamma, un résultat positif nécessite des explorations plus poussées et une prise en charge spécialisée de l’infection.

Vérifier l’état sérologique de la toxoplasmose, vu que les malades séropositifs courent le risque de réactivation de leur maladie en cas d’immunodéficience sévère.

D’autres dépistages peuvent être utiles mais ne sont pas recommandé de routine : Cytomégalovirus et Virus varicelle-zona.

B-La thérapie antirétrovirale