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OBSERVATION CLINIQUE

2.4. Examen microscopique

L’étude histologique des segments myocardiques non compactés met en évidence : des zones d’épaississement endomyocardique correspondant aux trabéculations, séparées par des recessus intertrabéculaires recouverts d’endothélium en continuité avec l’endocarde ventriculaire. Le nombre des trabéculations et leur épaisseur sont d’autant plus élevés quand l’arrêt du processus de compaction myocardique a été précoce au cours du développement embryonnaire.

De manière inconstante, il peut exister des zones de fibro-élastose interstitielle sous endocardique éparses au niveau des trabéculations et qui s’étendent aux recessus intertrabéculaires (6). Cette fibrose a également été

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décrite chez certains patients au niveau des parties du VG normalement compactées. (22).

L’existence d’une fibrose de même que son étendue serait un facteur pronostic péjoratif chez ces patients. (23).

21 3. Epidémiologie

Il n’existe pas de chiffre réel de prévalence de la NCIVG au niveau mondial car cette pathologie est encore mal connue et sous diagnostiquée.

Certaines études ont estimé cette prévalence entre 0,014% et 0,45% (24)(4). (Tableau 3).

Néanmoins, ces études comportent elles mêmes plusieurs limites : un biais de sélection, une hétérogénéité des critères retenus pour le diagnostic et un nombre restreint des échantillons, rendant encore inconnue la prévalence exacte de cette affection.

La prévalence a été estimée à 0,045% dans une série de 37555 échographies cardiaques réalisées dans le département de Cardiologie Pédiatrique de l’Hôpital de Zurich (24) et à 0,014% dans le même centre 3 ans plutard (4).

Sur une série de 10.000 échocardiographies transthoraciques réalisée à l’Hôpital d’Ankara en Turquie (25) la prévalence a été estimé à 0,06% et à 0,2% à sur une série autrichienne incluant 2500 patients. (127).

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Tableau 3:Tableau récapitulatif résumant les résultats épidémiologiques des principales études s’intéressant à la NCIVG

Nombre

d’échocardiographies

Nombre de patients

atteints de NCIVG Prévalence (%) Ritter et al

Mayo clinic Proc 1997 37.555 17 0 ,045 Stollberger et al Clin Cardiol 1999 2.500 8 0,2 Oeschlin et al J Am Coll Cardiol 2000 10.000 34 0 ,014 Ozkutlus et al J Am Soc Echocardiogr 2002 10.000 12 0,06

Contrairement aux formes associées à d’autres anomalies cardiaques congénitales habituellement diagnostiquées dans la petite enfance, les formes isolées de non compaction du myocarde ventriculaire peuvent se révéler à tout âge.

La date d’apparition des symptômes semble être liée au degré de non compaction du myocarde et à la dysfonction ventriculaire progressive provoquée par l’ischémie myocardique chronique. (24).

La NCIVG touche préférentiellement le sexe masculin dans les formes familiales avec une fréquence allant de 56% à 82% et, atteint les deux sexes de façon équivalente dans les formes sporadiques. (6).

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Dans les formes isolées de NCVG, la récurrence familiale est estimée à 40% (26).

Cette grande fréquence de récurrence familiale de NCIVG impose la réalisation systématique d’un dépistage chez tous les parents du premier degré avec un bilan cardiologique comprenant au minimum un examen clinique complet, un électrocardiogramme et une échocardiographie transthoracique.

Le tableau ci dessous résume les principaux résultats épidémiologiques des études cliniques à propos de la non compaction du VG. A noter que celles-ci ont été réalisées sur des cohortes comportant peu de patients et sont toutes observationnelles et rétrospectives.

Tableau 4 : Caractéristiques démographiques des patients porteurs de non compaction isolée du VG : Nombre de patiens Sexe masculin en% Moyenne d’âge au moment du diagnostic Intervalle d’âge au moment du diagnostic (années) Période de suivi (en années) Récurrence familiale (en%) Chin et al (Circulation 1990) 8 63 7 0,9 à 22,5 < 5 50 Ritter et al (Mayo Clinic Proc 1997 17 85 45 18 à 71 < 6 12 Ichida et al (JACC 1999) 27 56 5 0 à 15 < 17 44 Oeschlin et al (JACC 2000 34 74 40 16 à 72 < 11 18 Stollberger et al (Am J Cardiol 2002) 62 70 50 18 à 75 < 6 ---

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Afin de connaitre la prévalence réelle de cette pathologie, deux registres français de NCIVG ont été créés à ce jour. Le premier fondé en octobre 2004 par Habib (CH La Timone Marseille) s’intéressant à la population adulte et ayant inclus 105 cas entre la date de création et janvier 2010. L’autre est une cohorte nationale de non-compaction du myocarde réalisée sous l'égide de la filiale de cardiologie pédiatrique de la Société française de cardiologie crée en 2005 et s’intéresse quand à lui à la population pédiatrique et ayant recensé à ce jours 38 cas de NCVG. Le résultat de ces deux registres sont en cours.

4. Génétique

La NCIVG est une affection génétiquement hétérogène comprenant des formes familiales de transmission génétique liée à l’X ou autosomique et des formes sporadiques. (101)

Jusqu’à présent, des mutations portant sur 7 gènes différents responsables de formes familiales ont été incriminées (27.) , par contre aucun gène n’a été identifié dans les formes sporadiques isolées.

Dans la transmission liée à l’X, le gène G4.5 (gène TAZ) situé sur la région chromosomique Xq28 est l’unique locus confirmé causant la maladie. (28).

Les mutations de ce gène codant pour la synthèse d’une protéine appelée la taffazine, sont responsables d’un large spectre phénotypique de cardiomyopathie infantiles sévère liées à l’X incluant la NCIVG, la fibro-élastose endocardique liée à l’X, la cardiomyopathie dilatée, la cardiomyopathie dilatée hypertrophique, et enfin le barth syndrome avec cardiomyopathie dilatée (29).

Un mode de transmission autosomique dominant a également été décrit expliquant la survenue de NCIVG chez des individus de sexe féminin ou encore

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chez les descendants de patients de sexe masculin porteurs de NCIVG (30). (16). (28). (31). (128).

Le tableau (5) résume les différentes mutations de gènes décrites au cours de la NCIVG : (27).

Tableau 5: génétique de la NCIVG - gènes et mutations associés

Gène Mutation retrouvée Chromosome

TAZ (3) Mutation G –»A dans la première partie de l’exon 8

Xq28

TAZ (7) Mutation T—»C en position 352 de l’exon 4

Xq28

TAZ (5.7) Mutation T—»A sur l’exon 10 Xq28

TAZ (4.6) Mutation G—»C en position 1 dans l’intron 8

Xq28

LDB3(3) Mutation 1875 G—»A dans l’exon 2 10q23

LDB3(3) Mutation 163G—»A dans l’exon 2 10q23

26 5. Diagnostic anténatal

Le diagnostic anténatal de NCVG est extrêmement difficile et l’échographie fœtale anténatale ne peut être contributive que dans les formes extrêmement sévères avec malformations associées qu’elles soient cardiaques ou extra cardiaques (80),(81). En effet il semble extrêmement difficile de voir les trabéculations sur l’échographie cardiaque foetale qui ne semble pas être à l’heure actuelle un bon moyen de diagnostic anténatal.

Par contre la recherche d’une mutation du gêne G4.5 en Xq28 devant l’existence d’antécédents familiaux de non conmpaction isolée du ventricule gauche semble beaucoup plus prometteur d’autant plus si une mutation a déjà été isolée chez le cas index(103) .

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