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2003 2004 Variation

2003 / 2004

Recettes de fonctionnement 8 705 000 16 692 000 + 91,7%

dt chiffre d’affaires (produit des services du domaine et ventes diverses)

2 923 000 6 672 000 + 128,2%

dt subventions reçues (dotation et subventions) 3 486 000 6 809 000 + 95,3% Source : auteur à partir des comptes administratifs

La hausse des recettes est à la fois le fait d’une augmentation sensible du chiffre d’affaires et des subventions reçues. Le chiffre d’affaires a plus que doublé et ce sont 3,749 M€ supplémentaires qui sont venus alléger le coût des dépenses culturelles des communes. Dans le même temps, les subventions reçues par les communes de la part des autres institutions publiques augmentaient de 95,3%.

En conclusion, l’impact de Lille2004 a eu un double effet sur les finances des communes de la métropole lilloise. En premier lieu, il a augmenté de manière très sensible les dépenses culturelles des communes, la hausse étant largement supérieure à celle de l’ensemble des dépenses de fonctionnement. En second lieu, Lille2004 a fait croître le chiffre d’affaires et les subventions reçues par les structures culturelles municipales, réduisant la charge de la dépense.

Entre 2003 et 2004, alors que les dépenses culturelles de fonctionnement des communes augmentaient de presque 9% (+6,9 M€), le coûts réelle de cette dépense baissait de 1,2% (-0,8 M€).

1.2.2. Les dépenses d’investissements

La préparation de Lille2004 a été l’occasion de très nombreux investissements. En effet, que ce soit la rénovation de l’Opéra de Lille achevée fin 2003, les nombreuses maisons folies inaugurées entre 2003 et 2004 ou encore les investissements relatifs aux grands lieux d’exposition (l’église Sainte Marie Madeleine à Lille, le Tri Postal, etc.). Les dépenses ont été importantes et presque toutes portées par les communes propriétaires des bâtiments. Comme

pour le fonctionnement, les communes ont reçu des subventions de la part des autres institutions publiques pour financer leurs investissements.

La figure 17 fait état des dépenses culturelles d’investissements. La partie rouge représente la part de l’investissement financé par les autres institutions publiques (Ministère de la culture, Conseil Régional, etc.). La partie restante, en bleue, concerne donc la partie financée par les communes.

Figure 17 Les dépenses culturelles d’investissement des communes de plus de 10 000 habitants de la métropole lilloise entre 2000 et 2004

14 912 081 16 884 631 31 428 838 35 900 048 22 878 419 6 632 315 5 972 593 7 510 506 9 541 257 15 626 132 0 10 000 000 20 000 000 30 000 000 40 000 000 50 000 000 2000 2001 2002 2003 2004 Recettes Dépenses nettes

Source : Auteur à partir des comptes administratifs des communes

La figure montre que les dépenses d’investissement ont connu une très forte hausse à partir de 2002 pour voir leur montant quasi doubler par rapport à 2000 et 2001. Lille2004 a logiquement impacté les dépenses culturelles d’investissement de manière très importante. Notons que si en 2000 et 2001 les dépenses culturelles pesaient environ 6% des dépenses totales d’investissement des communes, entre 2002 et 2004, elles ont toujours dépassé 10% de ces dépenses. Notons enfin que, jusqu’en 2003, la hausse des dépenses culturelles d’investissement a largement été prise en charge par les communes. Par contre, l’année 2004 marque un tournant puisque l’on assiste à la fois à une baisse de l’investissement et une forte hausse de la contribution des institutions publiques provoquant une baisse du coût de l’investissement pour les communes de 35,9 M€ en 2003 à 22,8 M€ en 2004.

1.3. L’emploi culturel sur la métropole lilloise

L’exploitation des comptes administratifs et des comptes de résultats permet de connaître la masse salariale du secteur culturel de manière précise. Il est par contre relativement difficile

d’estimer ce qu’elle représente en nombre d’emplois. La division de la masse salariale globale par le coût moyen annuel d’un employé permettrait de donner une estimation du nombre de personnes vivant du secteur culturel. Pour des raisons déjà évoquées, cette estimation ne peut cependant être réalisée que sur la base de suppositions.

1.3.1. L’emploi salarié privé à partir des données de l’UNEDIC

Les données de l’UNEDIC issues de la base de données UNISTATIS nous permettent de connaître l’état de l’emploi salarié123 pour chacune des 700 classes d’activité de la nomenclature d’activité française (NAF). Les données obtenues, et présentées ci-dessous, reflètent l’état de l’emploi au 31 décembre de chaque année.

Pour connaître l’état de l’emploi culturel salarié dans la métropole lilloise et son évolution jusqu’en 2004, nous avons exploité les données disponibles sur le site internet de l’UNEDIC. Nous nous sommes concentrés sur l’arrondissement de Lille pour les années allant de 2000 à 2004. Nous avons répertorié l’emploi salarié total et l’emploi culturel124 dans trois ensembles : (1) l’édition, le cinéma, la radio, la télévision et le commerce de livres, journaux et papeterie ; (2) l’architecture ; (3) l’art, le livre et le patrimoine. Pour rendre nos résultats plus pertinents, nous avons à chaque fois comparé les résultats de l’arrondissement de Lille avec ceux de l’arrondissement de Lyon.

La première figure (page suivante) fait état de la progression de l’emploi salarié dans chaque arrondissement. Le premier élément remarquable constitue la marge qui sépare Lille et Lyon. En 2004, l’emploi salarié à Lyon est en effet 1,43 fois plus important qu’à Lille, alors que la population de Lyon dépasse celle de Lille de 19% seulement. Par ailleurs, entre 2000 et 2004, l’emploi a progressé de 2,4% à Lyon alors qu’il s’est contracté de 0,55% à Lille. A Lille, c’est à partir de 2002 que la baisse est continue, l’année 2004 n’a pas modifié cette tendance.

123 Sont donc exclus de ces statistiques : les salariés de l’Etat (ministères et services extérieurs) et des

Collectivités locales (région, département et commune), les salariés des régies départementales ou communales, les salariés du palais de la Découverte, de la Caisse Nationale des Monuments Historiques et des Sites, du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique, de l’École d'Architecture de Paris la Villette, du Centre National du Livre, de l’École d'Architecture de Grenoble, de la Bibliothèque Nationale de France, de l’Établissement Public du Musée du Louvre ainsi que les intermittents du cinéma, de l'audiovisuel et du spectacle.

124

Nous avons pour cela utilisé les classes sélectionnées par le Ministère de la Culture dans son analyse de l’emploi culturel.

Figure 18 Les effectifs totaux de l’emploi salarié dans les arrondissements de Lille et de Lyon entre 2000 et 2004 0 100 000 200 000 300 000 400 000 500 000 600 000 2000 2001 2002 2003 2004 Lille Lyon Source : Auteur

Au sein de la NAF, les classes culturelles montrent des tendances irrégulières sur la période. Dans les deux arrondissements, cet emploi culturel représente environ 1,4% de l’emploi salarié et s’est contracté entre 2000 et 2004 (-2,53% à Lille et -1,9% à Lyon). Soulignons que sur les deux territoires les effectifs de 2004 sont inférieurs à ceux de 2003. La tendance n’est donc pas spécifique à Lille mais dans tous les cas les festivités de Lille2004 n’ont pas participé à faire croître l’emploi salarié dans le secteur culturel.

Figure 19 Les effectifs de l’emploi salarié culturel dans les arrondissements de Lille et de Lyon entre 2000 et 2004 0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 9 000 2000 2001 2002 2003 2004 Lille Lyon Source : Auteur

Pour affiner nos résultats, nous avons recherché l’évolution spécifique de l’emploi salarié dans les classes d’activité concernant les arts, le livre (littérature et bibliothèque) et le patrimoine, lesquelles se rapprochent davantage des activités liées aux évènements de

Lille2004. Les chiffres montrent que l’emploi dans ces secteurs a augmenté dans chaque

arrondissement. De plus, cette fois, l’emploi a plus progressé à Lille (+ 7,14%) qu’à Lyon (+ 3,61%). Par ailleurs, s’il a progressé à Lille entre 2003 et 2004, il a par contre régressé à Lyon. Soulignons cependant que cette hausse représente à Lille une vingtaine d’emplois Population totale 1999 Arrondissement de Lille 1 182 026 habitants Arrondissement de Lyon 1 406 043 habitants Pop Lyon = 1,19 Pop Lille

supplémentaires. Ainsi, même si Lille2004 est probablement responsable de l’évolution favorable de l’emploi salarié dans le secteur concerné, ce progrès est tout à fait marginal.

Figure 20 L’emploi culturel salarié dans l’art, le livre et le patrimoine dans les arrondissements de Lille et de Lyon entre 2000 et 2004

0 500 1 000 1 500 2 000 2000 2001 2002 2003 2004 Lille Lyon Source : Auteur

Présentons enfin un dernier graphique illustrant le rapport entre l’emploi à Lyon et celui à Lille. Les données concernent le rapport des années 2000 et 2004. Nous les avons déclinées pour l’emploi total et pour divers secteurs culturels.

Figure 21 Rapport Lille/Lyon pour l’ensemble de la NAF et pour différents secteurs d’activités en 2000 et 2004 1,39 1,52 1,55 1,47 1,44 1,43 1,53 1,54 1,67 1,39 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8

NAF 700 NAF Culture Ed Ciné radio télé

commerces

Architecture Art livre

patrimoine 2000 2004

Source : Auteur

Ce graphique illustre tout ce que nous avons dit précédemment. Dans la période 2000-2004 l’emploi culturel a évolué de manière plus favorable dans l’arrondissement de Lyon que dans celui de Lille pour l’ensemble des catégories qui nous intéressent sauf pour l’art, le livre et le patrimoine. L’écart entre les deux agglomérations tend à se réduire pour cette dernière catégorie mais il s’élargit pour l’ensemble (en 2004, l’ensemble de l’emploi salarié est 1,43 fois plus élevé à Lyon qu’à Lille).

1.3.2. Les intermittents

Les Assedic disposent de l’ensemble des informations concernant les intermittents du spectacle, qui, pour pouvoir bénéficier de leurs droits, sont dans l’obligation d’être inscrits. Par souci de « confidentialité », les Assedic n’ont pas souhaité transmettre l’ensemble des informations en leur possession. Nous savons cependant que le département du nord comptait au 30 juin 2004 1103 intermittents inscrits au ASSEDIC. Parmi eux, 862 vivaient sur la métropole lilloise, soit 80% de l’ensemble.

Disposant des informations uniquement pour le 30 juin 2004, il nous est impossible de connaître l’effet de Lille2004 sur l’évolution du nombre d’intermittents. Cette source d’information, traitée de manière périodique apparaît cependant très intéressante dans la perspective de l’analyse de l’évolution de l’emploi culturel.