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EVASAN primaire, EVASAN secondaire

disponibilité, vos précieux conseils, ainsi que vos encouragements

VI. PRISE EN CHARGE DU BLESSE

VII.I NSTALLATION DANS L’AERONEF

3. EVASAN primaire, EVASAN secondaire

3. EVASAN primaire, EVASAN secondaire

Les différents types de missions aériennes peuvent être concernés :

Le Sauvetage : Search and Rescue (crash d’avion), secours en mer, en montagne … moyens secouristes

L’évacuation Primaire consiste à évacuer en urgence le blessé des lieux même de l’accident vers un hôpital adapté à sa prise en charge spécifique80 .Ce type de transport de brève durée relève de l’hélicoptère essentiellement sur les lieux d’accès difficile81 comme c’est le cas au Kosovo.Il nous a permis de réaliser un transport rapide de ce patient grave dans des conditions de confort(absence d’accélération, de décélération brutale, vibrations faibles) très satisfaisantes 82,de Mitroviça à Skopje

L’évacuation Secondaire est un transfert inter hospitalier du patient, par hélicoptère ou par avion (avion sanitaire, avion de ligne)

L’évacuation Tertiaire est le retour à domicile en avion de ligne : services sociaux, compagnies d’assistance.

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II. PHYSIOPATHOLOGIE LIE AU TRANSPORT EN GENERAL

Le risque de majoration de l’instabilité hémodynamique et respiratoire est déterminé par la mobilisation du patient et les effets liés au moyen de transport : vitesse, accélération, freinage (qui sont source de douleur et d’hémorragie au niveau des foyers de fracture), et au changement d’environnement : altitude, écarts thermiques, vibrations et exiguïté 17. Le monitorage des fonctions physiologiques permet de reconnaître les modifications dès leur survenue. Il doit être adapté à l’état du patient et au moyen de transport.

a. Modifications hémodynamiques

L’instabilité hémodynamique, en compromettant l’oxygénation tissulaire, est la complication la plus fréquente et la plus redoutée. Elle se traduit par de brefs épisodes d’hypotension artérielle et d’extrasystoles, par une hypotension ou un trouble de l’excitabilité cardiaque soutenue réclamant une intervention médicamenteuse, ou par un arrêt cardiaque. Lors d’un transport à haute vitesse (70 km.h–1 de moyenne) avec accélération et freinage, sources de bruit majoré par le recours aux sirènes, des variations significatives de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle systolique sont observées. Elles ne sont pas observées si le transport se fait à vitesse régulière (40 km.h–1) sans freinage ni accélération

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.

Les variations de vitesse agissent sur le système cardiovasculaire, assimilable à une colonne liquidienne, en induisant des variations de la volémie et de la pression sanguine. La décélération due au freinage a l’effet le plus intense. Il se situe entre 0,6 et 1,85 g. L’effet d’inertie vers la tête d’un sujet

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couché dans l’axe du véhicule, tête vers l’avant, est très bref, de 3 à 7 s. L’effet provoqué par un virage est moins intense : 0,4 g, mais dure 10 s.

Les phénomènes d’accélération-décélération sont susceptibles d’augmenter la morbidité des polytraumatisés et des patients en insuffisance coronarienne aiguë. Le risque chez les patients en insuffisance coronarienne aiguë est la survenue de troubles du rythme et d’hypotension. Cependant, ces effets apparaissent plus liés au risque évolutif d’un infarctus du myocarde dans les 12 h suivant le début de la douleur qu’à un effet spécifique du mode de transport

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. Le risque majeur du transport des polytraumatisés est le désamorçage veineux majoré par la mobilisation des foyers de fracture. Cependant, une relation étroite entre les événements pathologiques et le transport n’a pu être démontrée 21. Une perte de temps à essayer d’optimiser le remplissage peut être source d’une plus grande morbidité chez les patients avec plaies pénétrantes du thorax 22.

b. Modifications respiratoires

Les répercussions ventilatoires sont la conséquence des difficultés liées à un contrôle adéquat de la liberté des voies aériennes et de la ventilation manuelle chez les patients comateux. Des incidences d’obstruction des voies aériennes et d’hypoxémie de 20 à 40 % ont été rapportées. Le risque principal est représenté par l’hypoventilation due à une décision tardive d’intubation endotrachéale, ou par extubation intempestive lors de la mobilisation. Un risque de diminution de la saturation en oxygène et d’une élévation de la PaCO2 pouvant atteindre 10 à 30 mmHg a été rapporté lors du transport de polytraumatisés effectué sous ventilation manuelle. Lors du transport de patients

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de soins intensifs sous ventilation manuelle, le risque de ventilation excessive génératrice d’alcalose respiratoire arythmogène peut s’élever à 50 %. Chez le patient sous ventilateur portable, le risque d’hypoventilation est beaucoup plus faible. Le respirateur de transport apparaît donc plus sûr que la ventilation manuelle. Aucune conséquence sur l’avenir du patient n’a été mise en évidence, même si des modifications ventilatoires persistant pendant plus de 24 h ont été rapportées lors du transport de patients de soins intensifs dirigés vers un bloc opératoire ou vers des salles d’imagerie 23. En pratique, la principale cause des modifications de l’oxygénation tissulaire est représentée par les modifications hémodynamiques et arythmiques.

c. L’état neurologique

Les lésions cérébrales peuvent être aggravées par l’hypoxémie, l’hypercapnie et l’hypotension, qu’elles soient dues à la pathologie prise en charge ou à un incident. Le risque est majeur si elles sont associées. Il est annihilé si la liberté des voies aériennes permet une ventilation adéquate et si la volémie est maintenue 24. Le risque d’élévation de la pression intracrânienne lors de l’accélération chez le patient couché pieds vers l’avant du véhicule ou lors de la décélération si le patient est couché tête en avant, reste théorique. Aucune influence délétère n’a pu être mise en évidence.

d. La douleur

Les vibrations brèves et répétées et les phénomènes d’accélération-décélération accentuent les phénomènes douloureux en mobilisant les foyers de fracture. Les vibrations peuvent être amplifiées par le phénomène de résonance

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quand la fréquence des vibrations du matériel est voisine de celle du corps : 3 à 4 Hz pour le thorax, 20 Hz pour l’encéphale 17.

e. Autres répercussions

Une baisse non significative (-0,45 °C) de la température centrale a été rapportée. Elle est majorée par un remplissage vasculaire non réchauffé. Pour une femme enceinte, lorsqu’elle est couchée sur le dos, la compression de la veine cave et de l’aorte par l’utérus gravide peut entraîner une insuffisance utéro placentaire ou une hypotension sévère. Des répercussions gastro-intestinales peuvent être observées à type de nausées et vomissements accentué par l’existence d’un mal de transport. Ils augmentent le risque d’inhalation.

III. PHYSIOPATHOLOGIE LIE A L’AVION

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