• Aucun résultat trouvé

Une étude de la ration alimentaire totale a été entreprise en 2000, afin de connaître le niveau de consommation et d’exposition de la population française à la patuline à partir d’aliments « prêt à consommer » (Leblanc, 2004). Les résultats sur les niveaux de patuline retrouvés dans les aliments analysés « tels que consommés » montrent que 16 échantillons, soit plus de 80% des produits analysés présentent des niveaux de contamination inférieurs à la limite de détection (Tableau 3). Deux échantillons, soit plus de 10% des produits analysés présentent des niveaux de contamination compris entre la limite de détection et 50µg/kg. Il s’agit pour le premier, d’un échantillon de jus de pomme à base de concentré et de cidre pour le deuxième. Deux échantillons, soit environ 10% des produits analysés présentent une teneur supérieure à 50µg/kg. Il s’agit d’un échantillon de tartelette aux pommes (teneur de 60µg/kg) et d’un échantillon de beignet aux pommes (teneur de 100µg/kg).

Table 3 : Estimation de l’exposition à la patuline de la population française à partir d’aliments « prêts à consommer » (D’après Leblanc JC et al, 2005)

Adultes (15 ans et plus) (n=1474) Enfants (3 à 14 ans) (n=1018) Nb. d’échant illons Consommation (g/jour) Exposition (ng/kg p.ca./j) Consommation (g/jour) Exposition (ng/kg p.ca./j) Groupe d’aliment Moyenne de contaminati on

(µg/kg) Moyenne p95 Moyenne p95 % Moyenne p95 Moyenne p95 %

Boissons alcoolisées 2 19,5 3,54 17,1 1,00 5,18 5,60 0,47 c - 0,33 0,00 1,10

BRSA b 2 20,5 2,25 c - 0,78 0,00 4,40 9,02 57,1 7,45 45,2 25,2

Compote et fruits cuits 4 15 6,08 42,9 1,44 9,60 8,10 6,61 42,9 4,17 22,0 14,1

Fruits 6 15 39,7 171 9,16 38,7 51,4 18,7 85,7 10,2 45,0 34,4 Pâtisserie 6 31,7 19,1 77,1 5,45 21,6 30,6 11,6 51,4 7,40 34,7 25,2 Total 20 71 233 18 57 100 46 150 30 106 100 a p.c. = poids corporel b

Boissons Rafraîchissantes Sans Alcool (jus de pomme à base de concentré).

D’autres données concernant l’exposition humaine à l’échelle européenne ont été fournies par les résultats publiés issus des tâches de coopération scientifique (Scoop 3.2.8, patuline). Les données provenant des différents pays membres montrent peu de fortes contaminations, ce qui laisse penser que les produits circulant dans l’Union sont globalement de très bonne qualité concernant la présence éventuelle de patuline. Ces données confirment qu’à l’échelle européenne, les pommes et autres produits à base de ce fruit, constituent les principaux apports de patuline tant en terme d’occurrence que de niveau de contamination.

Dans le calcul d’exposition, les niveaux moyens de concentration utilisés dans le calcul des apports correspondent à la moyenne pondérée de l’échantillon alimentaire composite pour les deux saisons. Pour les deux études évoquées ci-dessus, les valeurs non détectées et les valeurs inférieures à la limite de quantification ont été considérées comme égales à la moitié de la limite de détection (LOD).

Le tableau 2 montre que l’apport moyen estimé pour la population française est de 18 ng/kg p.c./j chez les adultes « normoévaluants » de 15 ans et plus et de 30 ng/kg p.c./j chez les enfants de 3 à 14 ans. L’exposition au 95ème percentile est de 57 ng/kg p.c./j chez les adultes et de 106 ng/kg p.c./j chez les enfants (équivalent DJT inférieur à 30%). Comparés à la l’évaluation de l’étude européenne, les résultats d’exposition sont en moyenne plus importants d’un facteur 10 pour les adultes et d’un facteur 5 pour les enfants. Cette différence est pour l’essentiel due aux limites de détection plus importantes dans l’étude française et à une prise en compte de vecteurs d’exposition alimentaire supplémentaires comme les fruits (pommes) et les pâtisseries (tartelette et beignet aux pommes). Pour la population végétarienne, l’apport moyen estimé est compris entre 34 et 50 ng/kg p.c./j en fonction des différents groupes étudiés. Au 95ème percentile, l’exposition est comprise entre 90 et 120 ng/kg p.c./j soit un équivalent DJT inférieur ou égal à 30%. En conclusion, en France, la proportion d’individus dont l’apport théorique dépasse la dose journalière maximum tolérable provisoire (DJMTP)

de 400 ng/kg p.c/j est estimée à 0 % pour l’ensemble des populations étudiées.

4.8 Réglementation

Les nombreuses études et évaluations toxicologiques ont conduit les pouvoirs publics de nombreux pays à édicter des normes règlementant les concentrations maximales tolérables en patuline dans différents aliments. La patuline est la mycotoxine la plus règlementée après les aflatoxines et l'ochratoxine A . Les pays européens ont été les premiers à être sensibilisés puisque certaines nations ont imposé une concentration limite à ne pas dépasser de 50 µg/kg (ppb) dès le début des années 80. Plusieurs pays, dont la France, ont par la suite promulgué des recommandations plus contraignantes en abaissant les concentrations autorisées à des valeurs comprises entre 25 et 35 µg/kg. Aujourd’hui les différentes recommandations nationales sont en passe d’être harmonisées depuis que la Commission Européenne a instauré une réglementation européenne en 2001 (Réglementation de la Commission n°466/2001). Il a été décidé que la teneur maximale de patuline dans les jus de fruit (pur jus ou jus reconstitué à base de concentré), les cidres, les spiritueux et autres boissons fermentées à base de pomme, serait fixé à 50 µg/kg. Le taux maximal dans les produits solides à base de pomme tels que les compotes serait abaissé à 25 µg/kg tandis que la législation concernant les produits à base de pommes, destinés à la consommation des enfants et des nourrissons serait encore plus drastique avec un seuil limite fixé à 10 µg/kg. Cette dernière législation n’est appliquée que depuis Avril 2004 ((Réglementation de la Commission n°455/2004). Les Etats-Unis ont été beaucoup plus lent à instaurer une réglementation sur la pauline mais aujourd’hui la United States Food and Drug Admnistration (FDA) limite la concentration de patuline dans les jus de pommes à 50 µg/L (USFDA, 2004).

MATERIELS ET METHODES

1. SOUCHES ET MILIEUX

1.1 Souches utilisées

Les souches productrices de patuline utilisées dans l’optique d’isoler les gènes ont été les suivantes : Byssochlamys nivea NRRL 2615, Penicillium griseofulvum NRRL 2159A,

Penicillium expansum NCPT 44.

Les souches estampillées NRRL ont été fournies par le «Northern Region Research Laboratory », (NRRL) de l’United State Department of Agriculture (USDA)., tandis que la souche P. expansum NCPT44 a été isolée et identifiée par les équipes des laboratoires d’accueil de baies de raisins. Les identités des souches ont été systématiquement contrôlées par amplification et séquençage des espaces inter géniques codant pour les ARN ribosomaux (ITS).

1.2 Milieux de culture

Les souches ont été ensemencées sur un milieu gélosé P.D.A (Potato Dextrose Agar) en boîte de Petri (extrait de pomme de terre 1000ml, glucose 20g, agar), et incubées 7 jours à 25 °C afin de favoriser la sporulation, à l’exception de la souche Byssochlamys nivea qui a été incubée 21 jours à 25°C.

Les spores ont été récoltées et resuspendues dans 1 ml de tryptone-sel. Deux cent cinquante microlitres de cette suspension sont utilisés pour ensemencer 100 millilitres de Czapek glucose (Czapek-dox 35g, Glucose 8g, extrait de levure 2g) milieu favorisant la production de la patuline.