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ET SES ENVIRONS

Dans le document TURQUIE 2018 (Page 100-103)

« A l’entrée de la Corne d’Or, Top Hané s’avance avec son débarcadère, sa fonderie de canons et sa mosquée au dôme hardi, aux sveltes minarets, bâtie par le sultan Mahmoud. Le palais de l’ambassade de Russie dresse, au-dessus des toits de tuiles rouges et des touffes d’arbres, sa façade orgueilleusement dominatrice, qui force le regard et semble s’emparer de la ville par avance, tandis que les palais des autres ambassades se contentent d’une apparence plus modeste. La tour de Galata, quartier occupé par le commerce franc, s’élève du milieu des maisons, coiffée d’un bonnet pointu de cuivre vert-de-grisé, et domine les anciennes murailles génoises tombant en ruine à ses pieds. Péra, la résidence des Européens, étage au sommet de la colline ses cyprès et ses maisons de pierre, qui contrastent avec les baraques de bois turques et s’étendent jusqu’au grand champ des Morts.

Les mosquées, dépassant cet océan de verdure et de maisons de toutes couleurs, arrondissent leurs coupoles bleuâtres et dardent leurs minarets blancs entourés de balcons et terminés par une pointe aiguë dans le ciel clair du matin, donnent à la ville une physionomie orientale et féerique à laquelle contribue beaucoup la lueur argentée qui baigne leurs contours vaporeux.

Un voisin officieux nous les nomme par ordre en partant du Sérail et en remontant vers le fond de la Corne d’Or : Sophie,

Sainte-Irène, Sultanahmet, Osmanieh, Sultan Beyazıt, Solimanieh, Sedja Djamissi, Sultan Mohammed II, Sultan Selim. »

Le voyageur contemporain pourrait aisément se retrouver dans cette description que fit Théophile Gautier en 1852. Pourtant Istanbul, c’est aussi l’eau. L’eau du Bosphore, l’eau de la mer de Marmara, l’eau des vendeurs ambulants, les eaux douces d’Asie, les eaux souterraines de Yerebatan, les fontaines, les adırvan (fontaines pour ablutions rituelles), les sebils, les aghiasma…

Istanbul, ce sont aussi les paquebots, les barques, les caïques (petites embarcations à aviron), les vapur (ferry-boats) qui à toute heure du jour et de la nuit sillonnent le Bosphore.

Vapur pour la traversée entre l’Europe et l’Asie, ferries pour les îles des Princes, barques des pêcheurs de sardines, quand elles ne sont pas tout simplement conduites par une bande de jeunes qui chantent et dansent par une nuit chaude.

Istanbul, c’est aussi plusieurs villes à elle seule.

C’est Constantinople la byzantine qui a su si bien résister aux intempéries et dont le cœur bat à Ayasofya, avec ses murailles, ses empereurs au destin tragique, les légendes des poissons de Balıklı et de Constantin aux 6 doigts, l’Hip-podrome des Bleus et des Verts, la figure du patriarche.

Istanbul

La ville d’Istanbul.

© VINCENT_ST_THOMAS

Quartiers - ISTANBUL 99

ISTANBUL ET SES ENVIRONS

Stamboul l’orientale avec ses minarets, ses marchés, ses sokak aux noms poétiques : la rue de l’homme qui a beaucoup lu, la rue du jeune esprit, la rue des colombes jumelles…

Stamboul des cimetières romantiques, des hammams embrumés, des loukoums fondants, des Gitans qui frappent leur tambour pour réveiller les dormeurs et leur rappeler de prendre un dernier repas avant le commencement du jeûne du ramadan. Istanbul la cosmopolite avec

les rues de Péra, le Passage aux Fleurs, le Tünel, la violoniste mélancolique, la clé mystérieuse d’Agatha Christie, la gare de l’Orient Express, le lycée français de Galata, le sourire d’Alekos, la vodka jaune du Rejeans…

Il n’est pas de mode d’emploi précis à l’usage d’Istanbul. Un plan détaillé avec tous les noms des petites rues suffit pour marcher sans but précis. Et la nuit pourrait bien nous surprendre dans un bateau, ligne Eyüp-Üsküdar.

Quartiers

La Corne d’or

Séparant la presqu’île historique de l’autre rive où se trouvent les quartiers de Galata et de Beyoğlu (Péra), la Corne d’Or est l’une des plus riches parties de la ville du point de vue historique, géographique et culturel. Située à l’extrémité sud du Bosphore, elle s’étend vers l’ouest sous la forme d’une corne, les premiers habitants l’appelaient Chrysokeras, signifiant justement « corne d’or » en grec.

Devenue aujourd’hui l’un des pôles touristiques majeurs d’Istanbul, la Corne d’Or s’est formée il y a plusieurs millénaires, quand les zones alluvionnaires de deux petites rivières, l’Alibey (Kydaros) et le Kağıthane (Barbyzes) ont été creusées et agrandies par l’eau de mer en provenance du Bosphore. C’est sur les rives de cette même Corne d’Or et dans les vallées des deux petites rivières ou sur les collines environnantes que sont apparus probable-ment les premiers sites d’habitation humaine dans la région. Transformée par la suite en un

prolongement naturel du Bosphore, la Corne d’Or offrait l’avantage d’un port naturel à ses occupants. Les résidents qui s’étaient établis ici bénéficiaient des produits en provenance des terres fertiles environnantes, des possibilités de pêche et d’un commerce maritime sûr, à l’abri d’un port naturel exceptionnel. Les quartiers actuels portent toujours les témoignages des époques byzantine et ottomane. Une importante partie de la population grecque de la ville, les juifs en provenance d’Espagne, les Turcs et les Arméniens ont choisi d’y vivre, transmet-tant ainsi leur propre culture dans ce véritable creuset qu’était la Corne d’Or. Les vestiges de l’époque byzantine qui sont situés dans ce quartier ont une grande importance dans l’histoire de la cité. Sont toujours visibles : des murailles, des caves, des portes et des palais byzantins ; des kiosques, des pavillons, des hammams et d’anciens réfectoires ottomans ; des habitations historiques qui ont abrité des gens originaires de toutes les nations ; des lieux de culte des trois grandes religions mono-théistes.

La ville d’Istanbul.

© UGURHAN

ISTANBUL - Quartiers 100

Plus éloignés à l’ouest, on trouve les quartiers populaires et authentiques de Balat et Fener (église Saint-Sauveur-in-Chora et Patriarcat orthodoxe) qui s’étendent le long de la Corne d’or, celui de Samatya (marché au Poisson), en bordure de la mer de Marmara, et entre les deux le quartier traditionaliste de Fatih (mosquée de Mehmed le Conquérant). Au-delà des murailles de la vieille ville, le quartier d’Eyüp mérite une visite pour la vue offerte depuis le café Pierre-Loti et son complexe religieux sacré. D’un point de vue administratif, Eminönü désigne la municipalité qui regroupe tous les quartiers de la pointe de la presqu’île, tandis que la municipalité de Fatih englobe les quartiers de Balat, Fener et Samatya.

Le Bosphore : Be ikta

Dans le document TURQUIE 2018 (Page 100-103)

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