I. 2.1.2 « Effet de taille »
II.3 Éprouvettes spécifiques 131
II.3.2 Élaboration des éprouvettes
III.1.1.2 Essais de microtraction
La figure III1 - 2 présente les courbes de traction obtenues sur 6 éprouvettes différentes
d’or issues des lots 3 et 4 fabriqués par le LAAS (cf. partie II.3.2.3).
Deux phases distinctes sont identifiées. La première partie de la caractéristique
contrainte-déformation est linéaire, réversible. Elle est représentative de l’élasticité du
matériau. La pente de cette première partie de courbe est assimilée au module d’élasticité
uniaxial, considéré ici comme une grandeur directement mesurée sur la courbe.
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Nous reviendrons plus en détail sur l’influence du cuivre dans le chapitre III.4.
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Cs’obtient en réalisant une régression linéaire entre la charge appliquée sur l’échantillon et le déplacement
de la pointe au carré.
PART.III III.1 Mesures et détermination des paramètres caractéristiques
La seconde partie de la courbe présente un allongement irréversible en cas de décharge,
et traduit l’occurrence d’une déformation plastique, avec une consolidation du matériau (le
seuil d’écoulement plastique augmente avec le taux de déformation irréversible).
Les allongements à rupture demeurent relativement faibles, avec une dispersion
modérée. De plus, une plage d’instabilité plastique, réduite et localisée, apparaît, avec
notamment de très faibles strictions sur ces éprouvettes qui se produisent juste avant la
rupture.
La table III1 - a référence les différentes grandeurs caractéristiques de ces courbes ainsi
que les paramètres d’entrée. En particulier,
– wuest la mesure de largeur de l’éprouvette dans sa section utile,
– Leq est la longueur équivalente calculée à l’aide du polynôme G(wu) pour prendre en
compte les congés de raccordement7,
– SRest le taux de déformation, ens−1, mesuré expérimentalement sur chacun des essais,
– le moduleEest obtenu en réalisant une régression linéaire sur la partie élastique de la
courbe (la plage de données a été sélectionnée de manière à maximiser le coefficient de
corrélation par une méthode des moindres carrés),
– le seuil de plasticitéσyest calculé en estimant la déformation plastiqueεpà l’aide du
module, et en considérant la contrainte pour laquelleεp=0,02 %,
– la contrainte maximaleσmaxest le point maximum de la courbe,
– les valeursσRupetεRupsont respectivement la contrainte et la déformation à rupture.
TAB. III1 - a– Films d’or électrodéposé : grandeurs caractéristiques issues des courbes
présentées en figure III1 - 2.Eest le coefficient directeur de la partie linéaire de la courbe,
σ
yla contrainte seuil pour une déformation irréversibleε
p= 0,02 %,σ
maxla contrainte
maximale enregistrée au cours de l’essai,σ
Rupetε
Rupla contrainte et la déformation à
rupture. Toutes ces grandeurs caractérisent la relation contrainte-déformation vraies des
matériaux sollicités. Les valeurs « xx » indiquent que les éprouvettes concernées n’ont pas
été déformées jusqu’à rupture.
wu Leq SR E σy σmax σRup εRup
(µm) (µm) (10−6s−1) (GPa) (MPa) (MPa) (MPa)
III, 300-2 291 2 850 188 81,8 349 359 xx xx
III, 400-4 399 2 815 133 78,9 317 330 321 0,010 7
IV, 300-1 296 2 847 37 84,8 311 325 323 0,008 4
IV, 300-2 291 2 850 194 76,7 283 294 286 0,008 0
IV, 400-2 398 2 817 44 85,0 302 309 359 0,007 6
IV, 400-4 400 2 818 74 73,5 291 305 xx xx
MoyenneX 80,1 309 320 306 0,008 7
Inc. UA(X) 4,8 24 24 20 0,001 4
La méthode de détermination de l’incertitude de type B sur ces différents résultats varie
d’une grandeur à l’autre. En particulier, pour la pente de la partie linéaire, E, l’incertitude
provient principalement du choix de la plage de déformation considérée pour réaliser
7Se référer à la partie II.3.1.2 pour le développement analytique et au paragraphe III.1.2.2 pour une validation
expérimentale.
III.1 Mesures et détermination des paramètres caractéristiques PART.III
la régression linéaire. Nous avons sélectionné la plage qui permet une maximisation du
coefficient de corrélationr2. L’incertitude de mesure est liée à l’évolution de ce coefficient
au voisinage de cette plage (un exemple de cette analyse est donné en annexe A.8). Pour
les lectures ponctuelles sur la courbe (niveaux de contrainte), elle est principalement liée
à l’incertitude intrinsèque du capteur de force et à l’imprécision de mesure de l’épaisseur
et de la largeur. L’analyse technologique de l’or ayant révélé de nombreuses fluctuations
dans l’homogénéité de l’épaisseur de la couche, c’est cette dernière valeur qui est la plus
pénalisante (se référer aux estimations des différentes incertitudes déterminées dans la partie
précédente).
L’incertitude globale sur les estimations des niveaux de contrainte, si l’on considère les
incertitudes liées à la géométrie de l’éprouvette, celles liées au capteur de force et celles liées
aux différents facteurs listés dans le chapitre II.2, est donc estimée égale à :
u(σ)2 =u(σ)F2+u(σ)S2+u(σ)θ2 (III1.1)
Le tableau III1 - b présente les résultats de cette équation pour les différentes éprouvettes
d’or, en prenant à chaque fois le niveau de force correspondant au seuil d’écoulement
plastique. Ce tableau montre que l’incertitude sur les niveaux de contrainte varie peu.
La principale source d’imprécision provient de l’incertitude sur l’estimation de la section.
L’influence des autres sources est négligeable devant cette dernière.
En ce qui concerne les mesures de déformation, les principales sources d’incertitudes
sont liées à la prise en compte de la rigidité du bâti (cf. § II.2.3), l’erreur systématique
introduite sur l’estimation de la longueur L intervenant dans les calculs de déformation
ayant été corrigée8 à l’aide de l’établissement du polynôme G(wu). Ainsi, en se référant aux
développements du paragraphe II.2.2.2, nous estimons l’erreur relative sur le déplacement à
3 %dans le cas des éprouvettes d’or.
L’incertitude sur la détermination du coefficient directeur de la partie élastique (à savoir
le module d’élasticité E) vaut, par propagation et en considérant les deux mesures non
corrélées :
u(E)= qu(σ)2+u(ε)2
≈6,2 % (III1.2)
La valeur de cette incertitude est en bon accord avec la dispersion observée sur les
valeurs deE: nous considérons ces valeurs comme équivalentes dans la mesure
où les essais sur l’or ont été faits dans des configurations différentes, à plusieurs
jours d’intervalle. En conséquence, l’incertitude statistique rend compte de la
reproductibilitéde l’installation et non seulement de larépétabilité. Le fait d’avoir
deux dispersions équivalentes pourraient indiquer, si la tendance se confirme, que
les biais dans l’essai de microtraction sont relativement minimes.
PART.III III.1 Mesures et détermination des paramètres caractéristiques
TAB. III1 - b– Incertitude relative u(σ)sur les niveaux de contrainte dans le cas de l’or
électrolytique. Cette incertitude est estimée à partir de l’équation III1.1.
t wu F ∆T u(σ)
(µm) (µm) (mN) (◦C) (%σ)
3,8 291 467 0,191 5,39
3,8 399 586 0,186 5,39
4,2 291 461 0,067 5,39
4,2 296 467 0,115 5,40
4,2 398 605 0,218 5,40
4,2 400 585 0,308 5,40
L’incertitude sur la détermination des niveaux de contrainte vaut u(σ) = 5,4 %et
celle sur les déformations est estimée à 3 %. Ainsi, l’incertitude sur les mesures
du coefficient directeur de la partie linéaire (E) est évaluée à : u(E) = 6,2 %. Les
principales actions correctrices à mener pour réduire cette incertitude concernent
trois points principaux :
– une compréhension accrue de la cinématique du mécanisme, avec plus
particulièrement une maîtrise des déplacements hors axe (réduction de
u(ε)),
– une amélioration des procédés de fabrication des éprouvettes de manière à
garantir une meilleure homogénéité de l’épaisseur (u(σ)S),
– la mobilisation de techniques de mesure plus performantes pour estimer
l’épaisseur des couches minces avec une meilleure précision (réduction de
u(σ)S).
Dans le document
Caractérisation micromécanique de matériaux en couche mince destinés aux micro- et nano- technologies
(Page 170-173)