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Rappel de l’’hypothèse :

Il semble qu’une des caractéristiques qui crée chez les citadins l’envie de pro- fiter de ces lieux est leur ensoleillement.

Il est agréable de rester un moment dans un lieu pour profiter du soleil. Ces plages urbaines le permettent, contrairement à la majorité des dispositifs spa- tiaux urbains et assurent un cadre particulièrement agréable à cet effet. Je prends donc ici l’ensoleillement comme hypothèse permettant de créer un changement de comportement chez l’usager. Le fait de rester longtemps au soleil modifie nos réactions : on aura tendance à se couvrir la tête ou le visage, à se déshabiller etc.

Je chercherai à déterminer si cet élément est fondateur dans l’utilisation de ces espaces. Il est évident que la pluie empêche l’utilisation de ces lieux ce qu’inclut la définition de plage urbaine, cependant on peut se demander si ces lieux restent toujours aussi utilisés à l’ombre, ou même en soirée.

Cette hypothèse semble à première vu un peu triviale, et on se rend compte, même en posant la question, que le soleil fait évi- demment partie des raisons pour lesquelles les gens viennent sur ces lieux. C’est d’ailleurs une hypothèse, comme la plupart d’entre elles, où il n’apparaît aucune différence entre les deux plages étudiées.

L’ensemble des personnes interviewées, lorsqu’elles répondent à la question sur les circonstances qui font qu’elles viennent sur ces lieux, répondent que c’est parce qu’il fait beau, parce qu’il y a du soleil. Que c’est dans ce moment-là qu’elles pensent à venir sur ces plages.

La météorologie est donc réellement perçue lors de ces entre- tiens comme une base de l’usage ou non de ces lieux. D’ail- leurs il très rare de voir des gens s’il asseoir ou y rester lorsqu’il pleut ou même simplement s’il fait gris ou froid. Cependant les interviews révèlent une certaine subtilité dans la météo qui per- met, ou donne envie de profiter du lieu que je n’avais pas défi- nie dans l’hypothèse et qui est pourtant importante.

En réalité, lorsque les personnes questionnées répondent à la

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question sur les circonstances qui les motivent à venir, elles ré- pondent toutes que c’est lorsqu’il fait beau. En l’occurrence l’ensemble des interviews ont été réalisées entre midi et 18h30, et systématiquement au soleil.

Je tiens ici à préciser que ce n’est pas une simple coïncidence, c’est simplement parce que c’est durant ces moments-là que les gens viennent sur ce lieu. Enfin à une exception près. Il se trouve que près de la moitié des personnes interviewés pré- cisent qu’elles viennent dans l’après-midi ou le soir et que dans tous les cas il faut qu’il « fasse beau », mais plusieurs (3 sur 9, Pierre, Marie et Camille en parlent), viennent aussi le soir. On remarque alors que lorsque les gens disent ‘je viens s’il fait beau » on ne parle pas nécessairement que du soleil. Mais plus d’une sensation de confort, de chaleur, de soleil aussi surement, mais pas seulement puisqu’ils viennent aussi le soir.

Aucun des entretiens ne détaille la partie observée sur l’effet de l’ombre sur la plage. Il est cependant à noter qu’aucun des entretiens n’a été réalisé à l’ombre d’un bâtiment. Si le soleil n’était pas présent, c’était à cause d’un nuage ou d’un autre phénomène que nous ne pouvions pas maîtriser, et contre le- quel nous ne pouvions pas lutter. Je n’ai donc pas pu vérifier au travers des interviews si l’ombre portée par les bâtiments créait une différence chez les usagers. Mais il est possible, étant don- né ce que nous avons pu découvrir dans le fait que les gens viennent « lorsqu’il fait beau » et non pas seulement s’il y a du soleil, que l’impact de l’ombre n’est en fait ressenti que durant un court instant, lorsque la personne passe d’un état où son corps est au soleil à celui où il ne l’est plus. Alors le fait qu’il fasse beau suffit peut-être, l’envie de sentir le soleil sur sa peau n’est pas forcément nécessaire.

Nous avons de plus vu dans l’hypothèse que le soleil et une forte chaleur pouvaient avoir un impact sur le comportement des gens, notamment sur le fait qu’ils puissent se dénuder par- tiellement. Se mettre pieds nus, torse nu, voire en maillot de bain (cf figure 32 - page suivante). Le fait que personne n’en parle dans les interviews, n’indique pas forcément que c’est faux, au contraire. En fait, personne n’en parle à part une per- sonne qui assure « adorer se balader pieds nus et sentir l’herbe

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sous ses pieds » mais cela s’explique car aucune interview n’a été réalisée lors de fortes chaleurs. Les interviews ont été faites entre fin mars et début juin, donc pas durant les fortes chaleurs de juillet et août. On peut certainement en conclure que le soleil et la chaleur, ont véritablement cet effet, puisqu’il a par ailleurs été observé sur ces lieux, mais que la présence de soleil ne se ressentait pas à ce point lors des interviews, ce change- ment de comportement n’existant donc pas à ce moment-là. On peut de plus en conclure que la forte chaleur n’est pas né- cessaire à l’usage de ces plages. En effet on voit ici un phé- nomène ambigu : d’une part, il est nécessaire qu’il fasse beau pour que les citadins se décident à venir sur ces lieux, ce qui montre que les gens perçoivent bien ces lieux comme des plages, ou du moins quelque chose qui s’en rapproche, et en même temps on utilise tout de même ces espaces sans pour autant avoir un réel comportement de plagiste. Cet espace n’est donc pas tout à fait une plage, comme le prouve d’ail- leurs une partie des entretiens où l’on entend les gens réfuter l’idée que ce lieu est réellement une plage.

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