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ESCALADER DES MONTAGNES POUR PRÉVENIR LE VIH PARMI LES CONSOMMATEURS DE DROGUES

Dans le document LE MOT DE LA FIN (Page 91-94)

Les géologues croient que les sommets himalayens se sont formés rapidement sous l’effet des forces colossales générées par les plaques tectoniques entrées en collision. Les plaques en mouvement ont poussé le rocher à des hauteurs impressionnantes, donnant naissance aux pics les plus élevés de la planète.

L’explosion du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables peut se comparer à la silhouette d’une montagne – la hauteur du pic, et s’il se maintient à cette altitude une fois que l’épidémie arrive à saturation, dépendent du moment où les services à l’intention des consommateurs de drogues sont élargis, et si cet élargissement a bien lieu.

La ville de Katmandou, capitale du Népal, porte des contreforts de l’Himalaya, a été le théâtre de l’ascension himalayenne du VIH parmi ses propres consommateurs de drogues.

En 1991, la prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables se situait à moins de 1%. Les personnels de santé pensaient avoir maîtrisé l’épidémie parce qu’ils avaient atteint les consomma-teurs de drogues grâce à des programmes d’échange de seringues. En 1994, lors de la Conférence internationale sur le sida de Yokohama, au Japon, Shiba Hari Maharjan et ses collègues ont déclaré que « les clients de ce programme de réduction des risques à Katmandou ont considérablement modifi é leurs comportements à risque pour le VIH s’agissant de la consommation de drogues, alors qu’au départ ils étaient à haut risque.

Ce programme a été mis en place avant que le VIH ne se soit propagé, et semble avoir provoqué un niveau de changement des comportements suffi sant pour maintenir une faible prévalence du VIH. Notre propre modèle de prévention du VIH par le biais de la réduction des risques dans un pays en développement se révèle effi cace, approprié sur le plan culturel et comparativement rentable. »

En 1999, la prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables de Katmandou, pour la plupart des jeunes, avait atteint environ 50%. Des taux similaires étaient également signalés dans d’autres régions du pays.

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Source : US census bureau HIV database

chercheurs du Conseil indien de la recherche médicale ont établi un camp pour détecter les cas éventuels d’infection à VIH dans une région connue pour sa consommation élevée de drogues – on estimait à 15 000 le nombre de consommateurs de drogues dans la ville.

Les chercheurs ont découvert qu’aucun des consommateurs de drogues injectables n’était séropositif au VIH. Toutefois, six mois plus tard seulement, près de la moitié environ se sont révélés être infectés.

Que s’était-il passé ?

Le VIH parmi les consomma-teurs de drogues injectables atteint très rapidement un pic La situation à Katmandou et à

Churachandpur n’est pas exceptionnelle. Au début des années 1980, le VIH s’est propagé rapidement parmi les consommateurs de drogues injectables à Edimbourg, au Royaume-Uni, montant en fl èche de 5% à 55% au cours d’une période de deux ans, et des tendances similaires ont été observées à Bangkok, à Hanoi, dans les régions de Kiev et de Minsk, à Djakarta et dans de nombreuses autres villes.

Le VIH se transmet plus facilement par l’injection de drogues que par les rapports sexuels. Une seule exposition à une injection de drogue représente une probabilité de 1%

de causer une infection à VIH, contre une probabilité de 0,2% par le biais de rapports hétérosexuels non protégés. L’émergence de nouvelles cohortes de personnes qui consomment des drogues pour la première fois au fur et à mesure que les consomma-teurs existants soit meurent soit cessent de se droguer aggrave encore le problème. Cela explique pourquoi de nouvelles infections à VIH continuent de se produire.

Lorsque les consommateurs de drogues utilisent en commun leur matériel d’injec-tion, leurs aiguilles ou leurs seringues conta-minés, ils reçoivent une mini-transfusion sanguine – ils injectent dans leur corps, en même temps que la drogue, le sang qui reste des consommateurs précédents. Ajoutez à cela un réseau interconnecté de consomma-teurs, refl étant la chaîne d’approvisionnement concernant les drogues illicites, dont un seul consommateur a besoin d’être positif pour le VIH, et les conditions sont réunies pour que le VIH se transmette rapidement.

Les outils web tels que Facebook montrent la nature des réseaux sociaux : la mosaïque des interactions et des connections qui relient les gens. Des consommateurs de drogues injectables forment ces réseaux et, quand le VIH s’y introduit, le réseau facilite sa transmission.

Paras, à Katmandou, a été infecté par le VIH la toute première fois qu’il a consommé Fédération de Russie

Nombre de consommateurs de drogues injectables Prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables (%)

Nombre d’aiguilles et de seringues distribuées par consommateur de drogues injectables par année Nombre de personnes sous thérapie de substitution aux opiacés pour 100 consommateurs de drogues injectables

Source : Mathers et al. 2008, Mathers et al. 2010

Développement de l’éducation, santé et prévention du VIH/sida, est un ancien consommateur de drogues et il en a fait personnellement l’expérience. « Si vous êtes inscrit comme consommateur de drogues vous ne pouvez pas obtenir un permis de conduire et il y a des restrictions quant à certains types de travail. De plus, de nombreuses organisations ont des services de sécurité qui ont accès aux bases de données sur les centres de traitement de la toxicomanie. Cela signifi e que ces données personnelles peuvent être utilisées pour ne pas engager quelqu’un à cause de son expérience passée. On peut être arrêté à tout moment dans la rue et forcé de subir un test de dépistage médical de la drogue. Si le test est positif, la personne peut être incarcérée de trois à 15 jours. »

Au Bangladesh, les autorités ont trans-formé leur importante base de données sur

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