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Accès à la thérapie antirétrovirale Les consommateurs de drogues injectables

Dans le document LE MOT DE LA FIN (Page 97-100)

vivant avec le VIH ne sont pas mieux lotis en matière d’accès à la thérapie antirétrovirale.

Dans le monde, seuls quatre sur 100 ont accès au traitement. En Europe orientale et en Asie du Sud, le rapport est de 1:100 et en Asie centrale de 2:100, contre 89:100 en Europe occidentale. Dans des pays comme l’Alle-magne, l’Espagne, la Finlande et les Pays-Bas, presque tous les consommateurs de drogues injectables vivant avec le VIH ont accès au traitement. Toutefois, au Brésil, en Fédération de Russie, au Kenya, en Ouzbékistan et au Pakistan, moins d’un consommateur de drogues injectables sur 100 a accès à la thérapie antirétrovirale. Selon le rapport d’activité ukrainien sur le sida pour 2010, le taux de traitement des consommateurs de drogues injectables actifs se maintient à 7,5%

seulement du nombre total des personnes qui bénéfi cient d’un traitement antirétroviral, du fait du manque de disponibilité de la thérapie de substitution – nécessaire, car elle a fait ses preuves pour accroître l’observance du traitement antirétroviral.

« Essentiellement, l’accès à un traite-ment médical gratuit, à la réinsertion, et à l’assistance juridique gratuite est non existant au niveau de l’État », déclare Mme Tetyana Semikop, du Ministère des Aff aires internes en Ukraine. « L’approche répressive face aux consommateurs de drogues injectables à laquelle ont recours les services de toxico-dépendance, d’autres institutions médicales et des organismes chargés de l’application des lois, ne donne pas l’opportunité d’assurer une mise en œuvre effi cace des programmes de prévention, notamment des programmes de prévention des risques, de réinsertion et de traitement des consommateurs de drogues ainsi que la protection de leurs droits. »

On ne dépense pas assez

Selon un nouveau rapport de l’Association internationale de réduction des dommages, Th ree cents a day is not enough : resourcing

HIV-related harm reduction on a global basis (Trois cents par jour ne sont pas suffi sants : des ressources pour la réduction des risques liés au VIH sur le plan mondial), les inves-tissements mondiaux pour les programmes de réduction des risques à l’intention des consommateurs de drogues se situent entre US$ 160 millions et US$ 180 millions. Dans un monde qui met la priorité sur l’interdic-tion des drogues, l’intérêt politique porté au fi nancement de ces programmes a été limité.

L’une des raisons pour lesquelles il n’y a que neuf aiguilles et seringues par consom-mateur de drogues injectables en Europe orientale est le faible investissement dans les programmes d’échange d’aiguilles et de seringues. On estime que 76% de l’ensemble des ressources dépensées dans ce domaine dans la région proviennent de sources inter-nationales.

Un programme exhaustif de grande envergure à l’intention des consommateurs de drogues coûtera US$ 3 milliards sur le plan mondial. Sans les bons investissements, un programme à petite échelle couronné de succès n’aura qu’une utilité limitée.

« En dépit du fait que l’État a alloué d’importantes ressources à la lutte contre le VIH et la consommation de drogues, nous pensons que ce n’est pas suffi sant », dit M.

Evgeniy Petunin, Directeur de programme d’ESVERO, le réseau russe de réduction des risques. « Ici, le principal problème est que ni les programmes de lutte contre le VIH ni les programmes anti-drogue ne tiennent compte de l’importance qu’il y a à travailler avec des groupes vulnérables. Les groupes vulnérables restent toujours le moteur de l’épidémie – 63% des infections à VIH en 2008 et en 2009 se sont produites parmi les consommateurs de drogues injectables. Il n’y a pas d’opportu-nités d’élaborer des programmes spécifi ques et orientés sur les résultats, en particulier des projets de réduction des risques. »

Un autre problème auquel sont confrontés les programmes est le manque de fi nancement durable, la faible couverture des services et la continuité des programmes.

L’interruption des fi nancements se traduit directement par l’interruption de la pres-tation des services de première ligne à l’intention des personnes qui s’injectent des drogues. « Dans le passé, l’interruption du fi nancement a eu pour résultat un accrois-sement explosif de l’utilisation commune du matériel d’équipement dans la vallée de Katmandou. Il faut d’urgence élargir les services et nous avons besoin d’un fi

nan-programme a été brièvement interrompu, le prêt et l’emprunt des aiguilles se sont accrus.

Mais il ne doit pas forcément en être ainsi.

Qu’est-ce qui se passe bien ? Tous les pays devraient aspirer à ne plus enregistrer aucun cas d’infection à VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. Les nouvelles infections à VIH parmi les personnes qui s’injectent des drogues ont décliné, même dans les pays ayant connu d’importantes épidémies au sein de ce groupe, tels que l’Espagne, la Lituanie, les Pays-Bas et la Suisse. Le Portugal, qui a la plus grande épidémie parmi les consom-mateurs de drogues de l’Europe occidentale, a réduit de moitié les nouvelles infections parmi cette population depuis le rema-niement de ses lois anti-drogue en 2001.

Les mêmes tendances sont observées au Bangladesh et en Malaisie.

Le Bangladesh a appliqué les enseigne-ments tirés à Katmandou et à Churachandpur.

Il a investi tôt dans des programmes de réduction des risques. La participation active de la communauté aux programmes de proximité a été un principe clé. Les organisa-tions de la société civile, les leaders commu-nautaires locaux, les autorités chargées de la lutte contre les drogues et les programmes nationaux de lutte contre le sida ont collaboré dès le début. Ils ont été à même d’empêcher la prévalence du VIH de grimper en fl èche, comme c’était le cas ailleurs dans la région. En 2009, la prévalence du VIH parmi les consom-mateurs de drogues était juste au-dessus de 1%.

Le centre de Dhaka s’enorgueillit d’un programme de renforcement de la réduction des risques à 100%. On estime qu’il y a environ 100 consommateurs de drogues vivant avec le VIH dans la ville. Six travailleurs de proximité dévoués veillent à maintenir un contact quotidien avec ces personnes pour leur procurer des aiguilles et des seringues propres. En moyenne, un seul travailleur de proximité voit environ 16 personnes par jour.

Lorsqu’ils ne parviennent pas à atteindre quelqu’un, un système d’alarme est activé, afi n que les services ne soient pas interrompus. Le fait d’assurer un accès littéralement devant la porte des gens a permis de garder les nouvelles infections à un faible niveau.

Sanju est l’un des nombreux travailleurs de proximité qui viennent en aide aux consommateurs de drogues au Bangladesh.

Consommateur lui-même, il a rejoint le programme de prévention du VIH de CARE en 1998. Son travail a transformé son statut parmi sa famille et ses amis. Il a réduit ses doses de drogues et fait bien son travail. Comme Sanju le dit fi èrement, « Ce programme m’a procuré une nouvelle vie, sur le plan physique et socialement. »

M. Daniel Goldstein crée des œuvres d’art inspirées

de son expérience en tant que personne vivant avec le

VIH, et ce depuis le début de l’épidémie de sida. Cet

artiste réputé basé à San Francisco aux États-Unis est

un co-fondateur de Visual Aid, un groupe à but non

lucratif qui aide les artistes vivant avec le VIH. Son

travail a été présenté dans des musées et des galeries

du monde entier. De nombreux bâtiments publics des

États-Unis et du Japon accueillent ses gigantesques

mobiles. L’artiste a réservé la primeur de la présentation

de L’homme invisible à la Conférence internationale sur

le sida à Vienne.

Le concept est celui d’une silhouette évoquant un

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