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CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE SIDA À VIENNE

Dans le document LE MOT DE LA FIN (Page 136-140)

ZANDILE

NONTYATYAMBO NOMSA

BONGI PHINDILE MLUNGISI

MGLADZO

KAU

GLADYS BETTY LUDICK

CHRIS

BHEKESISA ANNAH

GUGU

LINDIWE PLEASURE

J

’ai pris conscience de mon homosexualité en 1998, quand j’étais en classe de seconde au lycée. J’ai eu énormément de mal à l’accepter. J’ai même tenté de mettre fi n à mes jours. Après cet épisode, ma mère et mon beau-père m’ont emmené voir un pasteur, avec qui je devais me rendre à des réunions d’accompagnement psychologique. Il m’a aidé à me comprendre et à m’accepter tel que je suis. Puis, en 2003, j’ai découvert que j’étais séropositif au VIH.

Accepter ma sérologie VIH a été extrêmement diffi cile. Je me suis dit que Dieu voulait peut-être me punir parce que j’étais gay. Mais après avoir assisté aux réunions au dispensaire, j’ai fi ni par accepter mon statut. Dans notre église, il y a même un groupe de soutien aux

personnes vivant avec le VIH.

J’ai avoué à mes parents que j’étais séropositif en 2004. Là encore, ma mère et mon beau-père m’ont beaucoup épaulé. Ma mère est une si belle personne. Elle est voyante, elle prédit l’avenir. Je l’aime énormément. Si elle n’avait pas été là, je pense que je serais mort après avoir découvert ma sérologie VIH.

Aujourd’hui, ma mère est ma raison de vivre.

Si ma famille m’apporte son soutien, il est en revanche très diffi cile d’obtenir celui de la commu-nauté. Certaines personnes vocifè-rent des injures et tiennent des propos écœurants : « Hé, regardez cet homo qui a le sida. T’as envie de le refi ler, hein ? On va s’occuper de toi et te transformer en petit hétéro. Mais attention à ne pas

contaminer nos copines ! » Dans la vie, ma devise, c’est : « Ce que les autres disent ou pensent de moi ne me regarde pas. En fi n de compte, c’est ma vie, et il faut que j’en profi te au maximum. »

J’ai rencontré mon partenaire l’année dernière, et depuis, nous ne nous sommes pas quittés. Notre lieu de prédilection, c’est notre lit.

C’est là que nous nous racontons des souvenirs, que nous échan-geons des conseils, que nous nous disputons et que nous prions. C’est notre lieu de vie. Il est séronégatif, et il m’épaule. Il m’aime, et je l’aime.

Nous menons une vie normale, comme les couples hétérosexuels.

Nous nous tenons même la main dans la rue. Nous ne sommes rien d’autre que deux garçons amoureux.

B O N G I

« Nous ne sommes rien d’autre que deux garçons amoureux. »

Gideon Mendel

Z A N D I L E

M

on histoire commence avec la rencontre du père de mon fi ls. Nous étions des amis de longue date, nous sommes sortis ensemble un petit moment, et avant que je n’aie eu le temps de dire « ouf », je suis tombée enceinte. Ce n’était pas prévu. Puis il m’a quittée pour son ex-copine.

Quand j’ai su que j’étais enceinte, le médecin m’a conseillé de faire tous les dépistages courants dans un cas de grossesse. Tous les résultats étaient négatifs, sauf celui du test VIH. On m’a annoncé que j’étais séropositive. J’avais alors 23 ans.

Mon fi ls est séronégatif. Il s’appelle Loyiso, ce qui signifi e

« victoire ». Il a vaincu le VIH.

Je l’aime, car c’est grâce à ma

grossesse que j’ai fait le test. Cela fait presque quatre ans que je suis sous traitement. Et je suis en bonne santé. J’ai beau être séropositive, je suis en meilleure santé que la plupart des gens séronégatifs. Je ne tombe jamais malade.

J’ai eu une enfance très diffi -cile. Mes parents ne l’ont jamais su mais, petite, j’ai été agressée sexuellement par un des employés de mon père. J’ai donc toujours vécu avec la peur que quelque chose ne m’arrive. Ainsi, le côté obscur de mes photos représente ma part d’enfant apeurée, qui a subi une expérience très doulou-reuse tout au début de sa vie.

Une fois que j’ai eu connaissance de ma sérologie VIH, j’ai toujours

espéré avoir un jour l’occasion de raconter mon histoire. Je me suis même imaginée en train de répondre à ces questions, de prendre des photos ou de faire des vidéos. Le pouvoir de la pensée positive, c’est mettre en pratique sa foi, c’est croire en ce que l’on veut obtenir comme si on l’avait déjà.

Par exemple, après avoir découvert mon statut VIH, j’ai dit :

« Vous savez quoi ? Bien que je sois séropositive, je ne tomberai jamais malade. Je ne changerai pas. En fait, je serai encore plus belle. Je grandirai. Je prendrai soin de moi.

Je ferai en sorte de ne plus jamais commettre ni subir les mêmes injustices. » J’ai clos ce chapitre de ma vie, et je suis allée de l’avant.

« J’essaie de ne pas y penser, mais parfois, la peur me gagne malgré moi. »

Gideon Mendel

Plus de 200 millions de personnes dans le monde jouent au football et des milliards suivent les matchs dans les tribunes ou à la télévision, ce qui fait de ce sport le plus populaire au monde. La Coupe du Monde de la FIFA 2010, qui s’est tenue en Afrique du Sud du 11 juin au 11 juillet, s’imposait comme la manifestation idéale pour commu-niquer sur le sida auprès d’un énorme public international.

Selon une étude menée par la FIFA publiée en 2001, plus de 240 millions de personnes dans plus de 200 pays jouent souvent au football. Des millions fréquentent régulièrement les stades pour suivre leur équipe favorite, et des milliards regardent ce sport à la télévision.

Dans beaucoup de régions du monde, le football suscite des passions et joue un rôle important dans la vie des supporters, des communautés locales et même des nations. Il a contribué à stopper des confl its, comme la guerre civile en Côte d’Ivoire en 2005, mais aussi à accroître les tensions, comme lors d’une rencontre entre le Dinamo Zagreb et l’Etoile rouge de Belgrade qui dégénéra en émeute en mars 1990 au début des guerres de Yougoslavie et lors des événements ayant entraîné la guerre du football entre le Honduras et le Salvador en 1969. Au vu de la capacité de ce sport à infl uencer les compor-tements, un événement mondial comme

la Coupe du Monde off rait une occasion incomparable de diff user des informations sur le VIH à l’échelle de la planète. Plusieurs organisations ont relevé ce défi en mettant sur pied des projets de sensibilisation au VIH avant et pendant le plus grand tournoi de football du monde.

Le football est suivi depuis longtemps avec beaucoup d’enthousiasme et de ferveur en Afrique, et des photos de grands footbal-leurs sont visibles partout — dans les rues, les bars et les magasins. Les enfants pratiquent ce sport partout où ils le peuvent, parfois avec des ballons de fortune, et des spectateurs de tous âges se rassemblent autour des écrans de télévision pour suivre les rencontres décisives.

Singulièrement, accueillir la Coupe du Monde était une première pour l’Afrique, la région du monde la plus aff ectée par l’épidémie de sida.

C’était une formidable occasion de faire passer le message sur le VIH auprès des millions de supporters en Afrique et ailleurs.

Les équipes nationales du sport le plus populaire au monde jouissent d’un prestige incomparable et certains de leurs membres sont devenus des célébrités de renommée internationale perçues comme des modèles par des hommes et des femmes de tous âges. Ces joueurs incarnent les espoirs et les rêves de millions de personnes, et leurs actes comme leurs paroles marquent l’esprit de leurs supporters.

Dans le document LE MOT DE LA FIN (Page 136-140)