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Equations modèles pour la structure

2.4 Modèles et méthodes pour la structure

2.4.1 Equations modèles pour la structure

La structure est au départ continue, et le champ des déplacements décrit donc un espace de dimension innie. On utilise en général une discrétisation en éléments nis, qui ramène les déplacements dans un espace de dimension nie. Ensuite, nous utilisons l'équation de Lagrange pour obtenir l'équation d'évolution de la structure, sous l'action des forces aérodynamiques.

Discrétisation

:

Nous utilisons une discrétisation en éléments nis (voir par exemple [17]). On suppose

2.4. Modèles et méthodes pour la structure. 37 en un ensemble ni de points de contrôle. Le déplacement r prend alors la forme

r=Xn i=1 qi : @q@r i ! ; (2.56)

où n est la dimension nie de la discrétisation, les fonctions @r=@qi sont les fonctions

de base et les qi sont appelés les coordonnées généralisées.

En notant d'un point les dérivations en temps et en utilisant la dénition précédente,

on peut donner des expressions pour les énergies cinétique, potentielle élastique et dissipée.

 L'énergie cinétique T est donnée par:

T = 12Z

r_t:r_= 12 _qtMq ;_ (2.57)

oùest la densité de la structure etM est la matrice (nn) de masse généralisée.

Le terme (i;j) de cette matrice est donné par:

Mi;j = Z  @q@r i !t @r @qj ! : (2.58)

 L'énergie potentielle élastique U est donnée par:

U = 12Z



 : " = 12 qtKq ; (2.59)

où  et " désignent respectivement les tenseurs de contrainte et de déformation (les deux points représentent un produit tensoriel contracté) et K est la matrice (n n) de raideur généralisée. On peut donner l'expression des termes de la

matrice K en fonction des tenseurs k et "k de contrainte et de déformation

dans le déplacement @r=@qk. Le terme (i;j) de la matrice K est donné par:

Ki;j =

Z



i : "j : (2.60)

 L'énergie dissipée D est donnée par:

D= 12Z

fdis:r ;_ (2.61)

oùfdis est le champ de force de dissipation. Dans la plupart des cas, on suppose

que cette force est de type visqueux, c'est-à-dire que c'est une fonction linéaire de _q. Elle est dénie par:

fdis=Xn i=1 @fdis @q_k ! _ qk : (2.62)

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Chapitre 2. Méthodes numériques pour l'aéroélasticité

Sous cette hypothèse, l'énergie dissipée Dpeut s'écrire sous la forme suivante:

D= 12 _qtBq ;_ (2.63)

où la matrice de dissipation généralisée B a pour terme (i;j):

Bi;j = Z @fdis @q_k ! @r @ql ! : (2.64)

 La matrice M, symétrique et positive, est aussi supposée dénie. K est symé

trique et positive. Enn, on peut montrer qu'en général, la partie symétrique de

B (elle seule importe dans (2.63) visiblement) est aussi positive.

Enn, si l'on considère le champ de forces surfaciques f exercées sur la surface  de

la structure, leur travail dans un champ de déplacement r est donné par:

W =Z 

rt:f =qt:Q (2.65)

oùQ est le vecteur des forces généraliseés déni par

Qk = Z  @r @qk !t :f : (2.66)

Equations modèles

:

 A partir des équations (2.57), (2.59), (2.61) et (2.65), on obtient l'équation de La

grange pour notre système en appliquant le principe des travaux virtuels. Elle s'écrit:

d dt @T@r_ ! ; @T @r + @D@r_ +@U@r =Q: (2.67)

Comme T,D,U etQ ont une forme quadratique, on déduit notre équation modèle en coordonnées généralisées:

Mq+Bq_+Kq =Q: (2.68)

 Cette équation modèle du mouvement fait intervenir tous les n degrés de liberté

que possède la structure. Elle permet de faire apparaître n modes propres (n est le nombre de degrés de liberté). Il est parfois intéressant de ne pas considérer tous les modes propres de la structure discrète. On se limite alors à un nombre réduit de modes propres importants (en général les premiers). Dans [31], Guruswamy présente la forme des premiers modes propres pour une aile simple rectangulaire ou pour une conguration beaucoup plus complexe (cellule et aile).

2.4. Modèles et méthodes pour la structure. 39

 Un mode propre de la structure associé à une pulsation!i est un champ de déplace

ment Ui tel que

qi =Uicos(!it) est solution de Mq+Kq = 0;

ce qui est équivalent à 

K ;!i

2M



Ui = 0: (2.69)

Chaque Ui est un vecteur propre de la matrice M;1K pour la valeur propre !

i2.

Lorsque les modes propres Ui sont indépendants (il sut pour cela que les pulsations

propres soient toutes distinctes, ce qui est généralement le cas), on peut les utiliser eux mêmes comme vecteurs de base de déplacement @r=@qi. On peut alors réécrire

les équations (2.56) à (2.68) où les coordonnées ~qi sont maintenant les coordonnées

modales. On obtient:

~

M~q+ ~Bq_~+ ~Kq~= ~Q: (2.70) Les matrices ~M et ~K sont toutes deux diagonales. Leurs termes génériques sont d'ailleurs données par (

~

Mi;i = Uti M Ui

~

Ki;i = Uti K Ui : (2.71)

Les termes non-diagonaux sont nuls, car les modes propres Ui sontM-orthogonaux et

K-orthogonaux deux à deux. On écrira respectivement () et ( ) à la place de ~M et ~

K. La matrice ~B n'a aucune raison a priori d'être diagonale. Dans la plupart des cas, on suppose que B est une combinaison linéaire de M et K (hypothèse de Rayleigh) ou plus simplement que ~B est diagonale (hypothèse de Basile), ce qui est un peu plus faible. Cependant, il a été montré [17] que l'hypothèse de Basile est valide pour les structures faiblement dissipatives. Cette hypothèse est utilisée par exemple par Borland et Rizzetta [14] avec des coecients d'amortissement spéciques pour chaque mode propre.

Grâce à cette nouvelle formulation, sous l'hypothèse de Basile (on écrit maintenant ( ) à la place de ~B), on obtient un ensemble d'équations scalaires modales qui sont maintenant découplées:

() ~q+ ( ) _~q+ ( ) ~q = ~Q: (2.72)

Cette approche modale a été utilisée dans la plupart des études disponibles (il existe quand même des exceptions [25]). Elle permet de manipuler un nombre de variables xé par l'utilisateur, qui sont les coordonnées du champ de déplacement sur ces modes. Si l'on utilise très peu de modes, l'équation diérentielle (2.72) peut être résolue exac tement.

Cette approche a cependant l'inconvénient de tout rapporter aux modes propres de la structure seule. Pour des modes propres de couplage aéroélastique diérents des modes structurels, cette approche peut être insusante. Il faut donc faire appel à des schémas d'intégration en temps, qui ne seront pas nécessairement appliqués aux équations scalaires (2.72)

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Chapitre 2. Méthodes numériques pour l'aéroélasticité

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