• Aucun résultat trouvé

Entretiens  semi-­‐structurés  et  focus  group

Provenance de l’influence

La plupart des adhérents interviewés affirment avoir été informés de l’existence de la mutuelle par le canal des responsables de la mutuelle. C’était lors de réunions de sensibilisation et d’information ou de campagnes de porte-à-porte. Ils ont aussi précisé le rôle joué par les religieux dans la décision d’adhésion.

Deux adhérents ont reconnu avoir eu leurs premières informations relatives à la mutuelle par la radio.

Processus d’adhésion

Tous les hommes interrogés ont affirmé avoir pris eux-mêmes la décision, pour certains d’entre eux après en avoir informé leur famille. Pour les femmes, la décision vient du mari, et en son absence, de la mère du mari ou du fils.

Motifs d’adhésion

Avoir un accès plus facile aux soins de santé a été pour tous les adhérents interrogés le principal motif d’adhésion. Les femmes ont insisté sur le fait que la mutuelle permet de soigner les enfants en cas de maladie.

La question de l’adhésion chez les non-adhérents Motifs de non adhésion

Tous les non-adhérents interviewés savent qu’il existe une mutuelle dans leur localité. Certains d’entre eux ont même déjà acheté un carnet à l’occasion des réunions de sensibilisation. Ils déclarent cependant que le manque de ressources est la principale contrainte à leur adhésion. Ce manque de ressources découle soit d’une absence d’activités, soit de la taille de la famille : « il est difficile de cotiser pour tout le monde, je ne peux pas sélectionner certains et laisser d’autres en dehors de la mutuelle » (non -adhérent).

Un homme affirme que sa non-adhésion résulte d’un manque d’information et pour une autre femme, elle résulte de la « force du destin ».

Tous les interviewés ont déclaré envisager d’adhérer. Deux d’entre eux ont précisé qu’ils le fe-ront dès que des ressources financières propres pour assurer la cotisation sefe-ront disponibles.

Dans un focus group de femmes non-membres, une partie des participantes affirme qu’elle n’a pas adhéré à la mutuelle par manque d’information sur la mutuelle. Certaines d’entre elles ne connais-sent même pas son existence. Un autre groupe de participants évoquent la question des ressources : les frais d’adhésion sont élevés et les ressources financières manquent du fait de leurs activités qui tour-nent autour de l’agriculture. Enfin, une minorité de participantes affirme qu’elles n’ont pas adhéré à la mutuelle par négligence.

La question de l’adhésion chez les ex-adhérents Motifs de retrait de la mutuelle

Tous les ex-adhérents ont arrêté de cotiser pour se retirer de la mutuelle. Aucun d’entre eux n’a démissionné.

Le manque ou l’insuffisance de ressources sont à l’origine de l’arrêt des cotisations pour les ex-adhérents à l’exception d’un seul. En effet, un homme chef de ménage déclare avoir arrêté de cotiser à cause du caractère non fonctionnel du poste de santé et les absences répétées de l’ICP.

La plupart des ex-adhérents ont affirmé vouloir réactiver leur carnet si un jour les moyens sui-vaient. Une femme ex-adhérente a reconnu son incapacité à verser le retard de cotisation.

Pour tous les adhérents d’un groupe d’ex-membres, le manque de moyens financiers est à l’origine de leur retrait de la mutuelle. Ils ont souligné que la principale activité des habitants de la localité est l’agriculture et la plupart des chefs de ménage sont des agriculteurs pauvres.

Certains participants affirment n’avoir pas renoncé à adhérer à la mutuelle. Si les choses s’améliorent, c’est-à-dire si la situation économique s’améliore, ils iront acheter la carte d’adhésion et assurer régulièrement la cotisation. Une minorité dit avoir encouragé leur parent, leurs fils en particu-lier, à adhérer à la mutuelle.

Pour la majorité des participants, l’existence de la mutuelle dans la localité est très importante.

Elle facilité l’accès aux soins dans le contexte d’un milieu rural difficile.

La question de la participation Motifs et manières de participer

La grande majorité des adhérents interviewés affirment assurer leur participation aux réunions organisées par la Mutuelle pour être informés de son fonctionnement.

Le manque de participation pour raisons d’indisponibilité personnelle (travail agricole ou mé-nager) a été évoqué par un homme et une femme. Une autre femme affirme que ses absences aux réunions découlent d’un manque d’information.

La majorité des ex-adhérents déclarent qu’ils ne participaient pas aux activités de la mutuelle pour diverses raisons : manque d’information, absence dans la localité, manque d’intérêt à suivre des réunions.

Les ex-adhérents qui participaient aux activités de la mutuelle reconnaissent l’utilité des réu-nions et causeries. Elles permettent à la mutuelle d’informer sur son fonctionnement et elles facilitent aussi le développement de la solidarité entre les membres.

Mode de fonctionnement de la mutuelle Organisation et fonctionnement

La plupart des adhérents interviewés se disent satisfaits de l’organisation et du fonctionnement de la mutuelle. Elle apporte en permanence une aide précieuse aux ménages dans la prise en charge des soins. Mais certaines réserves sont émises par des adhérents sur les faiblesses de la mutuelle : cherté des cotisations surtout en période d’hivernage, faible disponibilité des médicaments dans les structures de soins, rareté des réunions d’information, éloignement des prestataires de soins.

Les ex-adhérents, à l’exception d’un seul d’entre eux, disent avoir été satisfaits de l’organisation et du fonctionnement de la mutuelle. Un agriculteur a fait remarquer que : « exiger d’un agriculteur une cotisation pour chaque membre de la famille et cela chaque mois, ce n’est pas évident qu’il puisse le faire » (ex-adhérent).

Circulation de l’information

Pour la moitié des adhérents interviewés, l’information ne circule pas dans la mutuelleIl faut al-ler la chercher. Les dirigeants de la mutuelle descendent rarement sur le terrain.

Les types d’informations qui parviennent à certains adhérents concernent le fonctionnement de la mutuelle, le système de microcrédit et la sensibilisation sur les maladies.

La grande majorité des ex-adhérents affirme qu’ils étaient informés par la mutuelle sur son fonctionnement et sur les maladies. Cependant, un homme et une femme déclarent qu’à l’époque où ils étaient adhérents, ils ne recevaient pas d’information, car la sensibilisation ne se faisait pas.

Les non-adhérents se sont prononcés sur leurs besoins d’information dans leur vie quotidienne et dans la vie de la communauté. Ils déclarent avoir besoins d’information sur les questions suivantes : l’actualité nationale, les événements qui se déroulent dans le village, la religion. Les sources d’information citées sont la radio, les amis et voisins, les marchés hebdomadaires, le chef de village.

Gestion de la mutuelle

La majorité des adhérents pense que la mutuelle est bien gérée. Ses dirigeants sont sé-rieux : « nous n’avons rien à reprocher aux dirigeants » (Ahérent).

Cependant un adhérent et une adhérente affirment n’avoir aucune information sur la gestion de la mutuelle. Un autre adhérent fait remarquer que le responsable de leur localité n’est pas scolarisé, ce qui constitue un handicap pour la gestion de la mutuelle.

Pérennité de la mutuelle

Perspectives de fusion de la mutuelle avec d’autres mutuelles

À une exception près, tous les adhérents ont affirmé être favorables à la fusion de la mutuelle avec d’autres mutuelles. Par le biais de la fusion, les adhérents pensent que la mutuelle pourrait : aug-menter sa liste de prestataires de soins et avoir la caution nécessaire pour signer des conventions avec les grands hôpitaux car ses ressources seront plus importantes. Une femme a manifesté ses réserves en disant qu’elle souhaite que la question de la possibilité de la fusion soit sérieusement discutée.

Tous les ex-adhérents se disent favorables à la fusion de la mutuelle avec d’autres mutuelles pour les mêmes raisons que celles avancées par les adhérents.

La plupart des participants d’un groupe de leaders d’associations sportives et culturelles pense que l’avenir de la mutuelle est prometteur à condition qu’elle maintienne sa dynamique actuelle. Ils pensent aussi que la mutuelle devrait penser à l’augmentation des conventions avec d’autres presta-taires, à améliorer le statut de ses dirigeants en les sortant du bénévolat et à augmenter le nombre de ses adhérents. Elle doit aussi fusionner avec d’autres mutuelles et faire des requêtes de financement auprès des bailleurs pour augmenter ses moyens.

Pour la majorité des participants d’un groupe d’adhérents, la mutuelle peut assurer son dévelop-pement et sa pérennité en :

! Rendant plus accessibles les cotisations du fait qu’il n’ y a pas de salariés dans la localité ;

! Augmentant le nombre de conventions avec les structures de soins ;

! Fusionnant avec d’autres mutuelles pour augmenter sa capacité financière Viabilité et solidité de la mutuelle

Tous les adhérents interrogés pensent que la mutuelle est solide et viable pour diverses raisons dont la plus importante est sa bonne gestion. L’augmentation de ses membres est, selon les adhérents, une preuve de sa viabilité.

La majorité des ex-adhérents partagent le point de vue des adhérents. Cependant, deux adhé-rents expriment leur réserve. Ils pensent que la mutuelle est encore fragile du fait que le nombre d’adhérents est toujours faible d’une part, et que ses adhérents soient en majorité des paysans agricul-teurs aux faibles revenus, d’autre part.

Risques pour la survie de la mutuelle

Plusieurs éléments ont été identifiés comme constituant un risque à la survie de la mutuelle.

Pour les adhérents, ces éléments sont les suivants : manque de transparence dans la gestion, affaiblis-sement du taux de recouvrement des cotisations ou des prêts consentis aux adhérents, démission de membres, insuffisance de sensibilisation, déficit de moyens pour les dirigeants.

Les mêmes éléments ont été cités par les ex-adhérents comme constituant un risque à la survie de la mutuelle.

Pour renforcer la solidité de la mutuelle, les adhérents ont cité les éléments suivants : la nécessi-té d’un soutien de partenaires, la sensibilisation permanente, la communication sur la gestion de la coopérative, le recrutement de nouveaux adhérents et le respect de la charte de la mutuelle.

En plus de ces éléments, les ex-adhérents ont cité la diminution du montant de la cotisation comme un élément de renforcement de la mutuelle. La plupart d’entre eux ont insisté sur l’accentuation de la sensibilisation.

Comportement des individus dans la mutuelle Connexion et confiance

La grande majorité des adhérents interviewés déclarent avoir développé des relations avec d’autres membres de la mutuelle. Les retrouvailles au siège lors du paiement de la cotisation, les ren-contres chez le prestataire de soins, les réunions et causeries organisées par la mutuelle, les renren-contres à l’occasion d’un événement social (baptême, mariage, décès) organisées par un adhérent, facilitent les relations entre adhérents d’abord, et ensuite la construction d’un système d’aide et de solidarité entre eux. Les sujets discutés dans ces rencontres concernent le fonctionnement de la mutuelle, la situation dans la localité et l’actualité nationale.

Deux adhérents reconnaissent n’avoir pas développé de nouvelles relations avec d’autres membres de la mutuelle.

Cependant, tous les adhérents interviewés affirment avoir participé au travail de sensibilisation de non-adhérents pour les encourager à aller rejoindre la mutuelle.

À l’exception d’un ex-adhérent, tous les autres ont affirmé qu’à l’époque où ils étaient membres de la coopérative, ils avaient développé des relations avec d’autres adhérents. Un ex-adhérent con-firme qu’il ne fréquentait pas la mutuelle. Cependant, tous les ex-adhérents ont déclaré qu’ils s’étaient investis dans la sensibilisation des non-membres de leur entourage pour les encourager à rejoindre la mutuelle.

Manifestations de la solidarité dans la communauté La solidarité dans la communauté

Tous les non-adhérents ont reconnu la réalité de la solidarité dans leur communauté. Cette soli-darité se manifeste de plusieurs manières : les gens assistent à toute cérémonie (mariage ou décès) organisée par un membre de la communauté ; quand quelqu’un a un malade, le chef du village ou un autre peut prêter un moyen de transport et de l’argent : « quand une personne organise une cérémonie agréable ou douloureuse, tout le village la soutient et organise tout à sa place »(Non adhérent).

Relations entre les individus, les institutions et les mutuelles Relations avec les hommes politiques

Plus de la moitié des adhérents interrogés pensent que les hommes politiques de leur localité ne s’intéressent pas à la mutuelle parce qu’ils n’ont pas le temps.

Beaucoup d’autres adhérents, quant à eux, pensent que certains hommes politiques s’intéressent à la mutuelle en apportant soit leur appui, soit leur conseil.

La majorité des ex-adhérents pensent que les hommes politiques ne parlent pas de la mutuelle.

Relations avec les leaders communautaires

Pour les adhérents interrogés, il existe dans leur communauté des leaders qui ont une grande in-fluence sur le fonctionnement de la mutuelle. Ont été cités : les responsables de la mutuelle, le responsable de la Fédération de l’Union des Maraîchers, certains enseignants et des leaders politiques.

Tous les non-adhérents interviewés ont identifié des groupes ou individus qui influencent les décisions importantes dans la vie de leur communauté. Ces groupes ou individus sont : le chef du vil-lage, l’imam, les anciens et les responsables associatifs.

La plupart des ex-adhérents pense que dans leur localité, il existe des gens qui ont une grande influence sur le fonctionnement de la mutuelle. Ils ont cité : le responsable local de la mutuelle, le Chef du village, l’Infirmier Chef de Poste et certains membres du bureau.

Relations avec les prestataires de soins

À l’exception d’un adhérent, tous les autres pensent que l’existence de la mutuelle a changé les rapports entre les populations de leur localité et les prestataires de soins. Pour ces derniers, la plus grande facilité d’accès aux soins a contribué à développer des relations de confiance entre les popula-tions et les prestataires. Avoir affaire à des mutualistes facilite le travail de l’ICP. Certains adhérents affirment qu’ils reçoivent des conseils de l’ICP et que ce dernier a amélioré l’accueil : « ils donnent des conseils et s’occupent bien de nous » (Adhérente).

La majorité des non-adhérents affirme qu’elle a des difficultés avec les prestataires de soins.

Ces non-adhérents soulignent plusieurs éléments : il faut parfois connaître quelqu’un au poste de santé pour être soigné ; les prestataires sont trop négligents et souvent indisponibles ; les stagiaires dans les structures de soins posent beaucoup de problèmes ; le poste de santé couvre un grand territoire, d’où des problèmes de suivi des malades. Cependant, moins de la moitié des non-adhérents affirment avoir de bons rapports avec les prestataires de soins.

La majorité des ex-adhérents estime que l’existence de la mutuelle n’a pas changé les rapports entre les populations de leur localité et les prestataires de soins. Pour eux, tout le monde peut se faire soigner s’il peut payer. Mieux, les prestataires de soins traitent tout le monde sur le même pied d’égalité.

Relations entre la mutuelle et les autres associations Ressemblances et différences

Dans toutes les localités, il existe d’autres associations communautaires comme les tontines, tours de villages, dahiras, groupements féminins. Les adhérents interviewés ont identifié des ressem-blances et des différences entre la mutuelle et ces associations.

Pour la plupart des adhérents, la mutuelle ressemble à ces associations sur les points suivants : la cotisation permet de bénéficier de services ; elles ont le même type de fonctionnement (cotisation, réunions) ; elles facilitent l’interconnaissance donc des relations d’amitié et de solidarité ; elles sont de bonnes initiatives visant l’amélioration des conditions de vie.

La mutuelle est aussi différente des autres associations sur les points suivants : elle s’occupe de santé alors que les autres s’occupent d’argent, de religion ou de loisirs.

Pour les ex-adhérents, la mutuelle ressemble aux autres associations de par son fonctionnement et son service de microcrédit. La mutuelle est avant tout une association selon certains ex-adhérents.

Des différences existent aussi. La mutuelle n’a pas les mêmes objectifs et fonctionnent à partir de coti-sations mensuelles.

Pour les non-adhérents, il existe des ressemblances entre la mutuelle et les autres types d’associations : octroi de crédits, structure de solidarité. La mutuelle a toutefois sa spécificité, celle d’assurer l’accès aux soins de santé.

La plupart des participants d’un groupe de leaders d’ASC pense qu’entre la Mutuelle et les ASC, les ressemblances sont plus nombreuses que les différences. Ces deux organisations partagent le même mode d’organisation : existence d’un bureau, système d’adhésion, cotisation régulière. Elles s’appuient aussi sur un esprit d’entraide et de solidarité. Cependant, la mutuelle s’active dans le volet santé et microcrédit et couvre très souvent un territoire plus large. Une des ASC accorde à ses membres des prêts et une autre s’est investie dans la sensibilisation pour améliorer l’hygiène et la san-té dans la localisan-té.

Pour les participants, les relations entre membres sont nettement plus développées dans les ASC que dans les mutuelles. Cela découle du fait que les ASC organisent des réunions mensuelles en de-hors des réunions extraordinaires, ce qui facilite les contacts entre les adhérents.

La plupart des participantes d’un groupe de femmes non-membres a reconnu la spécificité de la mutuelle en tant qu’association : faciliter l’accès aux soins de santé. Cependant, la mutuelle est sem-blable aux associations en ce sens qu’elle accorde des prêts comme le font certaines associations. Une minorité de participantes reconnaît aux associations la possibilité de faciliter l’augmentation des reve-nus des membres à condition que les membres profitent bien de leurs AGR (Activités Génératrice de Revenu). Certaines participantes affirment ne connaître ni le fonctionnement des associations ni le fonctionnement de la mutuelle.

Liens entre la mutuelle et les autres associations

La plupart des adhérents pense qu’il existe une relation entre la mutuelle et les autres associa-tions. Elles regroupent la plupart du temps les mêmes personnes dans la localité. Parfois, elles assurent ensemble les campagnes de sensibilisation. Deux adhérents estiment qu’il n y a pas de liens entre les deux types d’association. Ils poursuivent des objectifs différents.

La grande majorité des ex-adhérents pense qu’il n’existe pas de liens entre la mutuelle de santé et les autres types d’associations. Trois ex-adhérents reconnaissent que ces deux types d’association ont les mêmes membres et parfois les mêmes responsables.

La majorité des non-adhérents ne voient pas de relation entre mutuelle et autres associations.

Deux d’entre eux estiment qu’il existe un lien car mutuelle et associations ont les mêmes membres d’une part, et d’autre part, qu’elles font ensemble des actions de sensibilisation.

Liens en termes de taux et modalités d’adhésion

Le taux d’adhésion est plus important pour les autres types d’associations que pour la mutuelle selon tous les adhérents. Les raisons avancées pour expliquer ce constat sont les suivantes : les autres types d’associations sont plus anciens que la mutuelle ; les populations sont mal informées sur la mu-tuelle ; il est plus facile d’accéder aux ressources financières avec les associations.

Les ex-adhérents pensent eux aussi que le taux d’adhésion est plus élevé dans les autres types d’association pour les raisons suivantes : les populations sont mal informées sur la mutuelle, la créa-tion des autres associacréa-tions est antérieure à la mutuelle, les cotisacréa-tions à la mutuelle sont plus contraignantes, les jeunes ne se soucient pas de leur santé.

La contrainte constituée par des cotisations mensuelles pour une population non salariée et le manque d’information sur la mutuelle constituent, selon les non-adhérents l’une des explications du faible taux d’adhésion aux mutuelles. Les prêts octroyés par les associations rendent ces dernières plus attractives que les mutuelles selon les adhérents.

En ce qui concerne le taux d’adhésion, la plupart des participants d’un groupe de leaders asso-ciatifs pense qu’il est plus important dans les ASC, parce qu’elles réunissent jeunes et vieux et leurs activités sont plus élargies. Par ailleurs, leurs cotisations annuelles et mensuelles sont plus légères et moins contraignantes.

Importance de la mutuelle

Pour la grande majorité des adhérents, dans leur localité, la mutuelle est considérée comme l’association la plus importante du fait qu’elle assure la prise en charge sanitaire des membres du mé-nage : « si on n’est pas bien portant, on ne peut rien faire » (Adhérent).

Le dahira est identifié par un adhérent comme l’association la plus importante dans sa localité.

Il facilite le rapprochement avec Dieu. Deux adhérents pensent que toutes les associations sont au même niveau d’importance.

À l’exception d’un seul, tous les ex-adhérents estiment que la mutuelle qui s’occupe de santé est la plus importante des associations. Un seul a identifié le dahira comme la première des associations du fait qu’il permet aux adhérents de se rapprocher de leur guide religieux.

Pour la majorité des ex-adhérents, la mutuelle est l’association la plus importante parce qu’elle assure l’accès aux soins. Cependant, diverses autres associations comme la caisse d’épargne et de cré-dits, le mbootay et le dahira sont cités par quelques ex-adhérents comme étant les premières associations par ordre d’importance devant la mutuelle.