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(Durée : 8 minutes)

M : Alors, euh. Quel âge avez-vous s’il vous plaît ? H1 : 36 ans

M : 36 ans … euh, votre sexe ? H1 : Masculin

M : Euh… Que faites-vous dans la vie ? H1 : Épidémiologiste

M : D’accord… Où est ce que vous vivez ? H1 : Entre Paris et Djibouti

M : D’accord … Votre statut marital ? H1 : Célibataire

M : D’accord. Est-ce vous avez des enfants ? H1 : Non

M : Non … Très bien

M : Alors, donc la 1ere question c’est quelle est la demande que votre médecin généraliste traitant vous a refusé ?

H1 : Euh… Comme je travaille à l’international et que je fais des va et vient entre Paris et l’international, euh, je suis rentré une fois, je me sentais pas bien, j’avais demandé, en fait, au médecin, de faire un check-up et euh donc le médecin a refusé en me disant que, euh, il ne voyait pas l’utilité, en fait, de ce check up.

M : D’accord

H1 : Pour la simple et bonne raison que euh en fait, on pouvait faire des simples analyses et tout ce qui s’en suivait en fait. Alors je trouvais ça un peu déplacé de sa part, d’autant plus que, euh, il savait très bien le contexte du dans lequel j’avais vécu, en fait, la région d’où je venais et toutes les maladies qu’il y avait … mais bon, euh, mais l’avantage, au moins en France c’est qu’on peut changer de médecin en fait, ce qu’il avait tout simplement refusé, qu’il avait demandé simplement à ce qu’on fasse de petites analyses, moi je préférais changer de médecin pour pouvoir avoir, en fait, mon check up, euh…

M : Et comment vous avez formulé votre demande ?

H1 : Euh … tout simplement en fait, en lui démontrant que je venais d’une région qui était très très sous développée et que, euh, ça faisait, au moins 6 mois, en fait, que j’avais pas vu le médecin, que je suis déjà malade, et donc du coup, voilà, je voulais avancer, avoir fait un check up pour savoir quelle était ma situation parce que je me sentais pas bien.

M : Qu’est-ce que vous entendez par check up ? H1 : Je voulais faire, en fait, un bilan généralisé.

H1 : Euh… J’avais juste l’impression que c’était, pour lui, c’était … euh… C’est juste une patientèle de plus donc euh voilà en fait. Un de moins ou un de plus, il s’en fout. Euh, donc, ce qui fait que moi, un médecin qui n’a pas l’écoute du patient, ça m’intéresse pas, en fait, voilà. M : D’accord. Et quand il vous a refusé votre demande, vous, est-ce que vous avez négocié ? accepté ? Est-ce que vous avez consulté un autre médecin pour obtenir votre demande ? Est-ce ça vous a fait changer de médecin traitant ?

H1 : Oui ça m’a fait changer de médecin traitant. J’ai pas cherché à négocier parce que je me suis dit ça sert à rien, en fait, de négocier, on n’est pas dans une boutique, c’est un professionnel de la santé face à qui je suis ; j’explique les choses, si lui euh pense faire autrement, d’accord, c’est lui euhh qui est maître à bord mais heureusement qu’en France, on peut voir d’autres médecins donc c’est pour cela que j’ai changé de médecin traitant.

M : Et vous avez été consulté un autre médecin pour obtenir ce que vous vouliez ?

H1 : Un autre médecin, euh, je suis tout simplement venu ; j’ai pas dit ce qu’il s’était passé. J’ai dit bon voilà en fait, je souhaite changer de médecin traitant, euh, et voilà, en fait, ce que je souhaite avoir en fait, et les bilans ont été réalisé.

M : Et il a accepté ? H1 : Il a accepté.

M : D’accord, ok. Qu’avez-vous ressenti lorsque votre médecin généraliste vous a dit non ? H1 : Euh… silence… Une petite frustration, en fait, une frustration mais j’ai pas cherché à rentrer dans le négatif avec lui, en fait, j’ai pas cherché. C’est pas comme si y’avait euh, c’est pas comme si il était le seul. Par exemple si c’était une spécialité bien déterminée, et que en fait, elle avait dit non, il va falloir que je fasse autrement, que je cherche à négocier, que je cherche à argumenter mais euh, lorsqu’il a dit non, euh, non, je ne me suis pas fatigué, euh, je suis parti. C’était frustrant, c’était triste, c’était le médecin qui me suivait depuis un certain temps, et euh, qui ne répond pas, je trouvais ça un peu déplacé.

M : D’accord. Donc pas d’autres émotions que la frustration ? H1 : Non

M : Et que ... Comment le non vous a-t-il été dit ? Sur quels tons ? Quelles étaient les émotions du médecin ?

H1 : Euh c’est… Je…je saurais pas qualifié, en fait, ses émotions mais c’était tout simplement un non sans argumentaire, euh, médical, précis et qui pouvait me convaincre, c’est ça.

M : D’accord.

H1 : C’était plutôt, je vois pas l’utilité de …

M : D’accord. Donc euh… Vous avez eu des explications ?

H1 : Euh non. Ses explications ne tenaient pas parce qu’il me disait, en fait, on va quelques petits bilans et euh donc on pense pas qu’il faille aller jusqu’à faire un check up en fait, un bilan généralisé.

M : D’accord. Donc ses explications … Est-ce que ses explications vous ont fait accepter le refus ?

H1 : Non pas du tout, parce que si, euh, si ses explications étaient claires, j’allais pas chercher un autre médecin, j’allais pas chercher un médecin, un autre médecin à consulter en fait, un traitant, j’allais juste rester avec lui, j’allais accepter comme parole d’évangile. Voilà.

M : D’accord. Après réflexion, le refus de votre médecin était-il fondé ou légitime ? D’après vous, pourquoi a-t-il dit non ?

même son ordonnance, euh donc du coup c’est aussi dans le bien être du patient. Euh, un patient qui demande, euh, par exemple, qu’on lui refasse une IRM alors que ça fait 2 mois qu’il a déjà fait ça, c’est dans son intérêt, d’accord, déjà dans un premier temps et dans un second temps, c’est aussi dans l’intérêt de la communauté. Faut pas que l’assurance maladie fasse encore un trou. Ça je comprends, j’entends bien, mais euh, que, le médecin, euh, refuse juste pour refuser, euh, comme ça en fait sans qu’il y ait une réelle motivation derrière, ça, je trouve ça, mal placé.

M : D’accord. Et dans votre cas, pour vous c’était pas fondé ? H1 : C’était pas fondé du tout.

M : D’accord. Et d’après vous, pourquoi a-t-il dit non ?

H1 : Je pense que c’était en fait…en fin de journée, enfin, c’était, il était … c’était voilà c’était le dernier patient qui passe et allez en fait, on va lui accorder 5 minutes et on passe à autre chose quoi. C’est ça.

M : D’accord. Et selon vous, un médecin a-t-il le droit de dire non ? H1 : Bien sûr, tout à fait.

M : Comment faire pour que le non soit plus acceptable ?

H1 : Il faut expliquer, il faut être dans l’explication, dans l’échange, euh, de nos jours, en fait, les patients, euh, en 2018 2017, c’est pas les patients des années 50, d’accord euh, le médecin ce n’est plus le curé d’antan donc euh on peut se renseigner sur internet, euh, on a une certaine culture

M : Tout à fait

H1 : Donc euh, il faut savoir motiver, euh, le non et l’expliquer pour que le patient puisse mieux l’accepter. Sinon, il suffit d’aller simplement dans un centre, tous les médecins sont sur le même palier, donc du coup, les patients vont passer d’un médecin à l’autre et ça c’est pas intéressant, ni pour le pour le patient ni pour la communauté.

M : D’accord. Quels sont pour vous les bénéfices d’avoir un médecin qui ne fait pas tout ce que vous demandez ?

H1 : Euh, ce qui me protège aussi. Bien sûr

M : D’accord. Est-ce qu’une consultation sans ordonnance peut-elle être de qualité ?

H1 : Tout à fait, effectivement. Je viens, j’explique au médecin ce que j’ai, euh, il peut très bien, en fait, euh, m’écouter et me dire que bon bah voilà ça vaut pas la peine que je vous prescrive des médicaments, que je vous donne une ordonnance, il suffit tout simplement de se reposer deux trois jours par exemple ou vous avez déjà ces médicaments, donc continuez à les prendre, on va juste changer la posologie, c’est tout. Donc, euh, au contraire, en fait, en ressortant de chez le médecin sans ordonnance, je me sens, on va dire en bonne santé générale. M : D’accord. Merci.

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