• Aucun résultat trouvé

- Bonjour Jeanne ! - Bonjour ! (rires)

- Je veux bien que tu m’explique c’est quoi le synopsis de l’option Defrain.

- L’option Defrain, c’était une option qui s’appelait « Utopos ». L’idée de base c’était de travailler sur les travaux de « Réinventer Paris », de prendre les sites du Reiventer Paris, avec la problématique de venir remettre de l’activité industrielle dans la ville. Donc intramuros. Et l’activité industrielle, enfin, industrielle entre guillemets, qui a été choisie, c’est l’agriculture urbaine. - C’était un programme imposé ?

- On avait un programme imposé, c’était faire de l’agriculture urbaine, on pouvait faire ce qu’on voulait en agriculture urbaine. On avait des recherches à faire là dessus, au début du semestre. Ensuite de choisir notre site. Moi j’avais choisis un ancien poste de transformation éléctrique. Du coup, il fallait qu’on mette dans ce batiement un programme d’agriculture urbaine. Il y en a plein qui, par exemple, ont créé des brasseries avec la culture du houblon. Sur d’autres sites, il y en a pas mal qui on fait des potagers. Il y avait aussi Philippine qui a fait un centre de formation des compagnons du devoir, spécialisé en fleurs et en cuisine. Moi j’y arrivais pas trop, l’idée au début c’était de faire une salle expérimentale, un centre de recherche sur la musique et la nature et du coup les légumes. Parce que j’avais trouvé des trucs, euh, intéressants à ce sujet…

- Rigolos ?

- Oui c’est ça ! (rires) Mais après je me suis dit que c’était pas trop une bonne idée, et puis le projet à de plus en plus dévié sur une salle de spectacle. Du coup au final, comme j’étais vachement plus attiré par la salle de spectacle amovible, qui bouge dans tous les sens, et qui est vachement expérimentale aussi, que par l’agriculture, j’ai voulu conserver ma deuxième idée parce que je trouvais que l’autre avait pas vraiment sa place. Au final c’était un peu de l’agriculture intensive que j’avais foutue sur un étage, en mode agriculture intensive, en mode « smart exploitation » et tout, avec tout un réseau d’eau etc. Mais je l’ai laissé de côté, et les profs ont un peu oublié,

et m’ont laissé aller vers l’autre programme qui m’attirait vachement aussi. Du coup, il y a un moment ils m’ont quand même dit : « oui, il faudrait quand même remettre ce truc là, parce que bon, ça fait quand même partie du programmé et de l’idée de l’option quoi ». Du coup j’ai essayé de trouver des idées de recyclage des matériaux d’art, de théatre, de scénographie etc… - J’ai toujours eu cette image de Defrain comme quelqu’un d’assez rigoureux, qui fait de l’archi et rien d’autre. Ca ne t’a pas étonné qu’il veuille appliquer ce genre de programme à son option ?

- Oui ça m’a étonnée, j’avais aussi cette image de Defrain, hyper technique, et puis on s’en fout un peu du programme qu’on fait, pourquoi on le fait etc… Et au final pas du tout, ils étaient pas du tout dans cette optique là. Je pense qu’en fait c’était vachement inspiré du concours de réinventer Paris, et de nous confronter à ce genre d’appel d’offre. Ils nous ont beaucoup parlé du fait que c’est une demande de la mairie, mais du coup c’est toi qui va chercher tes propres promoteurs, de trouver ton propre programme, et qu’il faut être innovant pour être compétitif. Aussi derrière, c’est l’idée des concours qui sont vachement orienté sur le marketing urbain de la ville de Paris. Ils nous ont pas mal parlé des Pariculteurs, et ils ont aussi invité quelqu’un qui avait gagner un des concours de Réinventer Paris sur l’agriculture urbaine. Elle nous à même dit texto qu’elle avait fait une étude de fou sur l’économie du projet, et comment ça allait marcher, et qu’en gros ça ne pouvait marcher en grande partie que par les subventions publiques ? Ce n’est pas vraiment autonome comme projet, et puis ça ne fournissait vraiment qu’un seul resto sur place. Mais niveau économie c’était pas viable, encore moins pour réinsérer des gens et les salarier sans les subvention etc… Elle nous à vraiment dit, moi je pense que l’agriculture urbaine c’est vraiment pas rentable, vu comment nous on a galéré avec ça. Par contre, tout ce qui est recyclage, ce sont des choses qui peuvent être vachement plus viables économiquement. Mais ouai ils étaient vachement dans cette optique là. Defrain il nous souvent dit que le rôle de l’architecte était en train de changer. On est obligés de ne plus être que des dessinateurs et des concepteurs, on doit maintenant aller démarcher. Sans parler d’être programmiste, il dit vachement de démarcher des gens, et de penser l’économie d’un projet. De penser des projets d’entreprise aussi quoi. Et ça c’était vachement intéressant, et puis même après dans tous les projets.

- Donc en fait c’était plus dans cette démarche là de projection professionnelle, que vraiment une conviction au niveau de l’agriculture urbaine, de la part des professeurs ? Est-ce que l’idée de l’agriculture urbaine

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

- ANNEXES

- - ANNEXES

-

était présente dans la plaquette, ou dans l’intitulé de l’option ?

- La plaquette je sais pas, mais ce qui est sûr c’est que c’était pas dans le titre. Le truc de l’agriculture urbaine, et c’est pour ça que dès fois ça m’énervait moi aussi. Au dela de la recherche sur le sujet, qui est intéressante. En fait personne au sein de l’option ne comprenait pourquoi à un moment donné on était obligés de mettre de l’agriculture urbaine alors qu’on a quand même un choix de programme qui était hyper large, et qu’on en venait à mélanger des trucs qui n’ont rien à voir. Au final moi c’est ce que j’ai ressenti. Ca faisait un peu un programme de base d’une ville, plaqué à un autre endroit, pour répondre à une demande politique en fait. Le politique veut ça, donc nous on va le faire, mais sans vraiment se poser la question de comment c’est viable etc…

- Comment ils vous ont introduits le sujet ? Est-ce qu’il y avait vraiment 0 discours là dessus, ou bien est-ce qu’il y avait quand une manière de faire ?

- C’était un peu vague comme explication. Comme je le disais il y a 5 minutes, c’est le discours de « les choses changent… » C’était un peu flou. - Les professeurs ne t’ont pas tenu rigueur d’avoir abandonné l’exercice imposé de l’agriculture urbaine ?

- Non, pas du tout. Non parce qu’ils m’ont dit au final que c’était vachement plus cohérent de faire ce truc là de recyclage, que de faire celui de l’agriculture urbaine qui n’aurait aucun sens. Mais je me souviens quand même d’un moment qui m’avait choqué où Defrain m’avait dit : « Oui mais tu vois ça pourrait être trop bien de voir ta couche verte au dessus, qui vient servir de décors dans la spectacle. » Ou encore Marine Leroy qui me disait « Ouai t’as qu’à faire des plantations de cannabis » … Mais les gars, vous essayez de donner du sens à un truc qu’en a pas quoi. Moi c’est vraiment ça qui m’a soulé je crois.

- Et du coup tu es vraiment la seule à avoir esquivé le truc ?

- Ouai, et les autres ont continué parce qu’ils ont très vite conditionné leur programme par rapport à l’agriculture urbaine. Ils ont tout de suite cherché la brasserie, le centre de formation, le centre de réinsertion, ce genre de chose quoi. Donc des programmes qui vont avec l’agriculture urbaine en soit.

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR

ENSA NANTES JUIN 2018

ECOLE

NATIONALE

SUPERIEURE

D'ARCHITECTURE

DE NANTES

DOCUMENT

SOUMIS

AU DROIT

D'AUTEUR