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Je suis architecte, j’ai deux casquettes au Département : 1 / l’inventaire du patrimoine, qui est une mission partagée avec les autres collègues du service patrimoine culturel ; ce n’est pas un inventaire « conventionnel » comme celui de la DRAC ; on vient de publier l’inventaire sur le patrimoine du pays Voironnais, qui va être complété par une exposition aux caves de Chartreuse + des bases de données sur le patrimoine identifié en Voironnais 2 / je suis chargée de l’instruction du label « patrimoine en Isère », mis en place en 2007 ; avant c’était le « patrimoine rural non protégé », un programme de restauration des toitures et façades, donc des extérieurs, qui concernait six cents dossiers par an, il avait du saupoudrage pour participer à la qualité paysagère, cela a pris fin avec des restrictions budgétaires, et a donc été remplacé par des propositions de sites à inscrire, ce n’est pas un outil de protection au sens juridique, mais un outil de reconnaissance du patrimoine, à l’échelle du département, une autre voie pour protéger, couvrant toutes les thématiques : patrimoine religieux, industriel, rural…, ce dispositif a dix ans, il y a soixante-dix édifices labellisés, qui sont proposés à une commission composée d’élus du département et de partenaires qualifiés (ABF, FAPI Fédération des Association Patrimoniales de l’Isère, université département histoire et histoire de l’art, CAUE, association des maires de l’Isère) ; les édifices proposés peuvent être en lien avec les campagnes d’inventaire que nous menons, on sélectionne des « objets » représentatifs du patrimoine en Isère et répartis sur l’ensemble du département, ils peuvent être proposés par les propriétaires, nous étudions l’opportunité de les proposer en commission ; le label se traduit par une convention propriétaire / département, avec un engagement du propriétaire à signaler tous projets de travaux, le département les accompagne de l’étude jusqu’à la réalisation, avec des aides possibles, jusqu’à 30% des travaux, études comprises, pour un propriétaire privé et 40% pour un propriétaire public avec un plafond de 50 000 euros [Mme Jonquieres nous communique les dossiers de demandes de subventions et les barèmes], avec une bonification quand appel à un architecte ; il existe aussi une ligne d’aide pour le patrimoine relevant des Monuments historiques, des abords et des Sites Patrimoniaux Remarquables, avec ici avis de l’ABF, 30% des travaux, qui peuvent se rajouter ou non aux aides de l’Etat ; enfin il existe une 3ème ligne d’aides, dans le cadre du plan de relance du Département, au titre du patrimoine de proximité, ni protégé ni labellisé [25%] et selon les priorités annuelles, cette année la priorité concerne le patrimoine religieux ; le label « patrimoine en Isère » n’implique pas obligatoirement des travaux, son objectif premier est bien la mise en valeur

Saint-Antoine-l’Abbaye ? c’est une collègue qui s’en occupe ; Pont-en-Royans : nous avions été missionné par la CCBI (Communauté de Communes Bourne à l’Isère) pour conduire un pré-inventaire à l’échelle des douze communes du canton, avec une fiche descriptive par élément repéré, à partir d’enquêtes de terrain et quelques recherches documentaires, c’est un peu moins complet qu’un inventaire au sens de la DRAC ; Jean Guibal, qui était directeur du service, a poussé à cette étude, ce n’était pas une commande de la CCBI, c’est parti d’un projet de démolition d’un pâté de maisons à l’entrée de Pont-en-Royans (juste après le pont) pour élargir la route, et puis le Département attribuait pas mal de subventions au titre du patrimoine non protégé, c’était une manière de les inciter à se doter d’un outil, ; finalement après, on n’a pas eu de retour de la commune ou de la CCBI, on n’a pas été consulté, contrairement à d’autres territoires où on a pu faire du conseil, Bièvre-Valloire par exemple ; Pont-en-Royans c’est forcément du patrimoine modifié au fil du temps, qui s’est construit sur lui-même Les autres labels ? il y a le label « patrimoine du 20ème siècle », je crois qu’il est devenu récemment « patrimoine contemporain », ce n’est pas un régime de protection, il y a une signalétique bien identifiable, une base de données très utile pour faire des recherches, c’est un label de l’Etat, la DRAC ; en région Parisienne, un département a fait un label similaire à ce que l’on fait en Isère, la Corse y réfléchit également ; peu de départements se sont saisis de cette compétence sur le patrimoine culturelle, la compétence n’est pas obligatoire, elle l’est pour la Région, qui doit réaliser des inventaires

selon les méthodes de l’Etat, donc c’est vraiment un choix fort du Département de l’Isère ; il existe aussi le label de la fondation du patrimoine, qui est lié directement à des projets de travaux et permet de défiscaliser une partie des sommes allouées à des travaux

Les nouveaux SPR ? pas de grand changement ; c’est surtout depuis que l’on travaille sur les abords avec des périmètres modifiés qu’il y a un travail de concertation avec l’ABF, on parle maintenant de « périmètre délimité des abords », il y en a quatre-vingt en Isère

D’autres acteurs intervenant en matière de protection ? il faut citer les associations (locales, patrimoniales), dont certaines se constituent pour protéger un édifice ; le rôle des intercommunalités sur cette thématique ? je ne vois pas, mis à part les PLU intercommunaux

Annexe 2-8 Entretien auprès de Serge Gros et Isabelle Berruyer, directeur et chargée de