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Les T-ensembles et leurs propriétés

Dénition 7.2.1 L'ensembleL1,p0 (Ω)formé des fonctionsu: Ω→Rmesurables telles que∀T ∈Lipp(R), T(u)appartient àW01, p(Ω)et

sup

k>0

Z

|∇uk|p

(1 +|uk|)1+δ <∞, ∀δ >0 est appelé T-ensemble ; le T est mis pour troncature.

Une fois la dénition d'un T-ensemble posée, plusieurs questions très naturelles se posent.

• Existe-t-il des relations en les T-ensembles et les espaces de Sobolev ; est ce que les T-ensembles élargissent réellement les espaces de Sololev.

• Puisque les espaces de Sobolev sont un bon cadre pour résoudre notre problème dans le casp >2−N1 ; que deviennent alors les T-ensembles pour p >2−N1 ?

Ensuite, pour que le T-ensembleL1, p0 (Ω)puisse servir de cadre pour résoudre le problème(P0): −div(ˆa(x, u,∇u)) = µ dans D0(Ω)

u = 0 sur ∂Ω,

il doit posséder susamment de propriétés pour donner un sens à tous les éléments constituant notre problème. En particulier, pouru∈L1, p0 (Ω), peut-on

• parler de∇uet dans quel sens ?

• justier l'existence de div(ˆa(x, u,∇u))au sens des distributions ?

• parler de trace deusur∂Ωet dans quel sens ?

C'est à ces diérentes questions que nous allons tenter de répondre dans ce qui suit. Nous donnerons les relations liant les T-ensembles et les espaces de Sobolev pour les diérentes valeurs de p, nous montrerons que ∇u existe presque partout dans Ω. Nous réaliserons la condition u= 0 sur ∂Ω en exigeant simplement queuappartient aL1, p0 (Ω).

Pour justier l'existence de div(ˆa(x, u,∇u)) au sens de D0(Ω), il sut que ˆa(x, u,∇u)) soit dans L1loc(Ω)N et comme

|ˆa(x, u,∇u)| ≤C

|u|p−1+|∇u|p−1+a0 , il sut d'avoir|u|p−1+|∇u|p−1 dansL1loc(Ω). Cela peut être prouvé.

Théorème 7.2.1

a) On a l'inclusion algébriqueW01, p(Ω)⊂L1, p0 (Ω), ∀p >1.

b) Siv∈L1, p0 (Ω), le gradient ∇v(x)existe p.p. dansΩet pour toutk >0, la fonctionvk=Tk(v) est telle que

∇vk(x) =

∇v(x) si |v(x)|< k

p.p. dans Ω.

0 sinon

La dérivée ici n'est pas en général une dérivée distribution penser àumod, la solution de l'exemple modèle donnée à la sous-section 6.2.1, qui est dansL1, p0 (Ω) pour tout p > 1 (vérier le) et cette solution n'est dansL1(U)que pour p > N+12N ·

Preuve.

a) Soitu∈W01, p(Ω). D'après le lemme de Stampacchia6.3.1, pourT ∈Lipp(R),T(u)∈W01, p(Ω) et pour k >0et δ >0, on peut écrire

Z

|∇uk|p (1 +|uk|)1+δ

Z

|∇u|p (1 +|u|)1+δ

Z

|∇u|p<∞.

D'où W01, p(Ω)⊂L1, p0 (Ω),∀p≥1.

b) Soitv∈L1, p0 (Ω). CommeΦ0=Arctg est dans Lipp(R), on aw= Φ0(v)∈W01, p(Ω). Donc, d'après un théorème de Deny-Lions, w est (eventuellement après modication sur un sous-ensemble de Ω de mesure N-dimensionnelle nulle) absolument continue sur presque tous les segments deΩ parallèles aux axes de coordonnées et le gradient dewau sens usuel existe p.p. dansΩ. Donc, pour touti∈ {1, . . . , N} et pour presque tout x ∈ Ω, ∇w(x) existe et l'application R 3 t → w(x+tei) ∈ R(ei étant le i-ème vecteur de la base canonique deRN) est absolument continue pour tdans un intervalle fermé I(x)⊂R centré à l'origine. Nous avons donc pour xnon exceptionnel et t∈I(x)(remarquer quew(y)∈]−π2,π2[, y p.p. dansΩ) :

v(x+tei)−v(x) = tg w(x+tei)−tgw(x)

= (1 +tg2Cx,t)[w(x+tei)−w(x)].

En faisant tendretvers zéro, la continuité (absolue) dewsur le segment passant parxdans la direction ei montre queCx,ttend versw(x)de sorte que

∂v

∂xi(x) = lim

t→0

v(x+tei)−v(x) t

= (1 +tg2w(x))∂x∂w

i(x).

c) Soitk >0. PourΦ0(t) =Arctgt, posonswΦ0(k)=TΦ0(k)(w). Comme

TΦ0(k)(w) =

Φ0(k) si w >Φ0(k)

w si −Φ0(k)≤w≤Φ0(k)

−Φ0(k) si w <−Φ0(k),

en prenant la tangente de wΦ0(k), on obtient vk = tgwΦ0(k) et donc, pour presque tout x ∈ Ω, tous i= 1, . . . , N, on peut écrire en utilisation la règle de dérivation en chaîne dans les espaces de Sobolev :

∂vk

∂xi

(x) = (1 +tg2wΦ0(k))∂wΦ0(k)

∂xi

(x)

= (1 +tg2wΦ0(k)) ∂w

∂xi(x) si |w(x)|<Φ0(k)

0 sinon

= (1 +v2) 1

1+v2

∂v

∂xi si |v|< k

0 sinon.

d'où

∇vk(x) =

∇v si |v(x)|< k

p.p. dans Ω.

0 si |v(x)| ≥k

Remarque 7.2.1 Comme les fonctions deL1, p0 (Ω)ne sont pas nécessairement dansL1loc(Ω), les dérivées partielles dont il est question ici ne sont pas des dérivées au sens des distributions.

Théorème 7.2.2 (Inclusions de type Sobolev) Pour a) 1< p < N, on a l'inclusion algébrique :

L1, p0 (Ω)⊂Ls(Ω), ∀s∈i 0, N

N−p(p−1)h

· b) p=N, on a

L1, p0 (Ω)⊂Ls(Ω), ∀s >0.

c) p > N, on a

L1, p0 (Ω)⊂L(Ω).

Remarque 7.2.2 L'exposant de Lebesgue s peut être pris dans l'intervalle ]0,1[; et dans ce cas, on qui en fait un espace métrique.

Preuve du théorème 7.2.2. théorème d'injection de Sobolev et de l'inégalité de Poincaré que :

α(vk)|Lp?(Ω)≤C est strictement positif, l'appartenance dev à L1, p0 (Ω) implique que

sup

oùC est une constante indépendante dek. Il résulte alors du lemme de Fatou que

oùαest un nombre positif quelconque tel queαp >1. Proposition 7.2.1 En utilisant le théorème7.2.1.b, on peut écrire

Z

oùχk est la fonction caractéristique de l'ensemble{x∈Ω| |v(x)|< k}. Et comme χk→1 p.p. dans Ω,

il résulte du lemme de Fatou que Z

|∇v|s= Z

|∇v|q(p−1)≤lim inf

k→∞

Z

|∇vk| ≤C.

b) Pour p > N, on écrit : Z

|∇vk|p = Z

|∇vk|

(1 +|vk|1+δ(1 +|vk|)1+δ

≤ (1 +|v|L(Ω))1+δsup

k>0

Z

|∇vk|p (1 +|vk|)1+δ

et ceci d'après le théorème7.2.2.c. On utilise alors le lemme de Fatou pour conclure que Z

|∇v|p<∞.

Corollaire 7.2.1

a) Si2−N1 < p≤N, on a

L1, p0 (Ω)⊂W01, s(Ω), ∀s∈h 1, N

N−1(p−1)h

· b) Sip > N, on a

L1,p0 (Ω) =W01, p(Ω).

Preuve.

a) Soit p ∈]2− N1, N]. Alors NN−1(p−1) > 1. Soient s ∈]1,N−1N (p−1)[ et q = s/(p−1); donc q∈]p−11 ,NN−1[, de sorte que, pourv∈L1, p0 (Ω), on a (voir preuve de la proposition7.2.1.a)

Z

|∇vk|s≤C, ∀k >0

oùC est une constante indépendante dek. D'après l'inégalité de Poincaré, on a Z

|vk|s1/s

≤C

Z

|∇vk|s 1/s

.

Donc{vk} est bornée dans l'espaceLs(Ω) et comme vk →v p.p. dansΩ, il résulte du lemme de Fatou quev∈Ls(Ω)et de l'exercice7.2.1ci-dessous que

vk * v faiblement dans Ls(Ω).

Donc

vk→v dans D0(Ω) et ∇vk→ ∇v dans D0(Ω)N, k→ ∞.

Et comme{∇vk}est bornée dansLs(Ω)N, on peut en extraire un sous-suite (notée de même) telle que

∇vk * w dans Ls(Ω)N faiblement donc aussi

∇vk →w dans D0(Ω)N,

d'où

w=∇v∈Ls(Ω)N.

Cela montre quev∈W01, s(Ω), puisquevk * vdans cet espace. Donc : L1, p0 (Ω)⊂W01, s(Ω), ∀s∈h

1, N

N−1(p−1)h et ceci pour2−N1 < p≤N.

b) La preuve se fait de la même manière que ci-dessus. De la suite{vk}, qui est bornée dansW01, p(Ω), on extrait une sous-suite qui converge faiblement dansW1, p(Ω)versv, de sorte quev∈W01, p(Ω), puisque lesvk dont toutes à traces nulles.

Exercise 7.2.1 Soit{gn}une suite deLq(Ω) avec1< q <+∞. Supposons|Ω|<∞, {gn} bornée dans Lq(Ω)et il existeg∈Lq(Ω)tel que gn→g p.p. dansΩ. Montrer quegn* g faiblement dansLq(Ω).

7.3 Application à la résolution des problèmes de type Leray-Lions à donnée mesure

Revenons au problème du chapitre précédent : (P0)

−div(ˆa(x, u,∇u)) = µ dans D0(Ω) u = 0 sur ∂Ω = Γ

avecˆa(x, s, ξ)de Carathéodory vériant les conditions(ˆa.1)−(ˆa.3)mais cette fois avec 1< p≤2− 1

N· (Le cas2−N1 < p≤N a été traité dans le chapitre précédent.)

Nous formulons(P0)comme suit : Trouveru: Ω→Rtel que (P0)

u∈L1,p0 (Ω) R

ˆa(x, u,∇u)· ∇ϕ=hµ, ϕi, ∀ϕ∈ D(Ω).

Théorème 7.3.1 Sous les hypothèses du théorème 6.3.1, le problème(P0)admet une solution au moins pour toutpvériant 1< p≤2−N1·

Comme dans le cas2−N1 < p≤N, on approche(P0)par la suite des problèmes (Pn)

un∈W01, p(Ω) R

ˆa(x, un,∇un)· ∇ϕ=hµn, ϕi, ∀ϕ∈W01, p(Ω).

où{µn}est une suite choisie comme dans la sous-section6.3.1.

D'après le corollaire ??, les problèmes(Pn)possèdent des solutionsun. Dans tout ce qui suit, on note par{un}une telle suite de solutions de(Pn).

7.3.1 Estimations des solutions approchées

Lemme 7.3.1 Soit{un}une suite des solutions de(Pn). Alors

∀T ∈Lipp(R), ∃C=C(T) tel que Z

|∇T(un)|p≤C, ∀n≥1;

(7.1)

∀δ >0, ∃C=C(δ)>0 tel que Z

|∇un|p

(1 +|un|)1+δ ≤C,∀n≥1.

(7.2)

Preuve. Voir les preuves des propositions6.3.1et6.3.2.

7.3.2 Construction d'une solution de (P

0

)

Comme la fonctiont7→Arctgtest dans Lipp(R), d'après le lemme7.3.1, la suite{vn}={Arctgun} reste dans un borné de l'espace réexifW01, p(Ω). On peut donc en extraire une sous-suite, qu'on note de la même manière, telle que

vn * v dans W01, p(Ω) faiblement.

Comme l'injection deW01, p(Ω)dansLp(Ω)est compacte, on peut s'arranger (par des extractions succes-sives) pour que

vn →v dans Lp(Ω) fort et p.p. dans Ω.

Posonsu=tg vavec la convention que tg(±π2) =±∞. Donc un →u p.p. dans Ω.

Pour montrer que u est nie p.p. dans Ω, on prend s ∈]0,NN−p(p−1)[ et on raisonne comme dans la preuve du théorème7.2.2.a avec un etα= 1−ps?, on trouve que

Z

|un|s 1/p?

≤ s

p?21−1/p?C Z

|∇un|p (1 +|un|)αp

1/p

+ 21−1/p?|Ω|1/p?. (7.3)

Commeαp >1, on peut l'écrireαp= 1 +δ, avecδ >0, et en utilisant le lemme 7.3.1, on a Z

|un|s≤C, ∀n≥1, C=une constante indépendante de n.

Il résulte alors du lemme de Fatou que

u∈Ls(Ω) et Z

|u|s≤lim inf

n→∞

Z

|un|s≤C.

Ce qui prouve queuest ni p.p. dansΩ.

Exercise 7.3.1 Soit{un}la suite des solutions approchées etula fonction construite ci-dessus telle que un→up.p. dansΩ. Montrer que

|un−u|s→0 dans L1(Ω) et ceci pour touts∈]0,NN−p(p−1)[si1< p < N et pour tout s >0sip=N. Proposition 7.3.1 Soit ula fonction construite dans la sous-section7.3.2.

Alors

∀Φ∈Lipp(R), Φ(u)∈W01, p(Ω).

En particulier, uk =Tk(u)∈W01, p(Ω) pour toutk >0.

Preuve. Soit Φ∈Lipp(R). Commeun→up.p. dansΩet {Φ(un)} est bornée sur le domaine bornéΩ avec

Φ(un)→Φ(u) p.p. Ω,

il résulte du théorème de convergence dominée de Lebesgue queΦ(u)∈Lp(Ω) et Φ(un)→Φ(u) dans Lp(Ω) fort,

donc

Φ(un)*Φ(u) dans Lp(Ω) faible de sorte que, d'une part :

Φ(un)→Φ(u) et ∂iΦ(un)→∂iΦ(u) dans D0(Ω), i= 1, . . . , N.

D'autre part, d'après le lemme7.3.1, il exiteC=C(Φ)telle que Z

|∂iΦ(un)|p≤C, i= 1, . . . , N, ∀n≥1.

Donc, pouri= 1, on peut extraire de{∂1Φ(un)}une sous-suite, notée de la m�me manière, telle que

1Φ(un)* w1 dans Lp(Ω) faiblement, d'où

1Φ(un)→w1 dans D0(Ω).

La séparation de la topologie deD0(Ω)implique alors que w1=∂1Φ(u)∈Lp(Ω).

En faisant le m�me travail pouri = 2, . . . , N, on voit, par des extractions convenables, de sous-suites que

∇Φ(u)∈Lp(Ω) et

Φ(un)*Φ(u) dans W01, p(Ω) faiblement, doncΦ(u)∈W01, p(Ω).

Proposition 7.3.2 Soit ula fonction construite dans7.3.2. Alors, pour tout δ >0, on a : sup

k>0

Z

|∇uk|p

(1 +|uk|)1+δ <∞.

Preuve. Soientδ >0et {un} une suite de solutions approchées telle queun →up.p. dansΩ. Comme la fonction

ψδ(t) = Z t

0

dσ (1 +|σ|)(1+δ)/p

est de classe C1 avecψδ(0) = 0et0< ψδ0(t)≤1, pour toutk >0, la fonctionψδ(ukn)est dansW01, p(Ω) et l'on a :

δ(ukn)| ≤ Z |ukn|

0

(1 +|σ|)(1+δ)/p ≤ Z k

0

dσ=k p.p. dans Ω.

Donc

ψδ(ukn)→ψδ(uk) dans Lp(Ω) puisque

ψδ(ukn)→ψδ(uk) p.p. dans Ω.

D'où

ψδ(ukn)→ψδ(uk) dans D0(Ω) et, pouri= 1, . . . , N :

∂ψδ(ukn)→∂ψδ(uk) dans D0(Ω).

Mais

iψδ(ukn) =ψδ0(uk)∂iukn= ∂iukn (1 +|ukn|)(1+δ)/p, donc

Z

|∂iψδ(ukn)|p ≤ Z

|∂iukn|p (1 +|ukn|)1+δ

≤ Z

|∂iun|p

(1 +|un|)1+δ ≤C,∀n≥1 (grâce à7.3.1)

avecCune constante indépendante denet dek. Et, commençons pari= 1; comme{∂1ψδ(ukn)}demeure dans un borné de Lp(Ω), on peut en extraire une sous-suite (noté de m�me) telle que

1ψδ(ukn)* w1 dans Lp(Ω) faible,

En refait le m�me travail aveci= 2, . . . , N pour voir que, par des extractions convenables de sous-suites, l'on a l'estimation :

Z

|∇uk|p

(1 +|uk|)1+δ ≤C, ∀k >0 oùC est une constante indépendante dek. Donc

sup

Les propositions7.3.1et7.3.2prouvent que la fonctionuconstruite en7.3.2est dansL1, p0 (Ω). Proposition 7.3.3 Pour toutk >0, on a :

Z

{x∈Ω| |un(x)−uk(x)|≤ε}

ˆ

a(x, un,∇un)· ∇(un−uk)≤ε||µ||M(Ω), ∀ε >0.

Preuve. Elle se fait exactement de la même manière que celle de la proposition 6.3.4; pour k >0, se rappeler que uk ∈W01, p(Ω) et prendre pour fonction testvn=Tε(un−uk).

D'après le lemme7.3.1, il existeCδ tel que Z

|∇un|p

(1 +|un|)1+δ ≤Cδ, ∀n≥1, de sorte que

yn≤C+CZ

|un|s1−p/p0

; et d'après l'estimation (7.3)

Z

|un|s≤ s

p?21−1/p?C

Z

|∇un|p (1 +|un|)βp

1/p

+ 21−1/p?|Ω|1/p?. avecβ= 1−ps? ∈]0,1[etβp?>1, une application du lemme 7.3.1donne

yn≤C, ∀ ∈N?.

Exercise 7.3.2 A quel résultat doit-on s'attendre dans le casp≥N?

Lemme 7.3.3 (de compacité) Soit {un} une suite deW01, p(Ω) possédant les propriétés suivantes : a) Il existeu∈L1, p0 (Ω) telle que

un →u p.p. dans Ω et il existe q∈]1,NN−1[tel que

Z

|∇un|q(p−1)≤C, ∀ n ≥ 1 . b) Pour toutk >0, {ukn}={Tk(un)} reste bornée dans W01, p(Ω). c) Pour tout k >0, il existe deux fonctions θk etθ telles que

lim sup

n→∞

Z

{|un−uk|≤ε}

ˆ

a(x, un,∇un)· ∇(un−uk)≤θk(ε) +θ(k), ∀ε∈[0, ε0]

oùε0>0,lim

ε↓0θk(ε) = 0,θ ne dépend que deket lim

k→∞θ(k) = 0.

Alors, il existe une sous-suite{∇un0} convergeant vers∇up.p dans Ωet (pour toute la suite), on a

n→∞lim Z

|∇(un−u)|s(p−1) = 0, ∀s ∈ [1, q[.

7.3.3 Passage à la limite dans les problèmes approchés

Soient q∈]1,NN−1[ et {un} la suite des solutions approchées. D'une part, l'on a un −→ up.p. dans Ωet u∈L1, p0 (Ω), d'après les propositions7.3.1et7.3.2. D'autre part, on déduit de la proposition7.3.2 que,{ukn} demeure dans un borné deW01, p(Ω)et d'après la proposition7.3.3, on a, pour toutk >0 :

Z

{x∈Ω||un−uk|≤ε}

ˆ

a(x, un,∇un)· ∇(un−uk)≤ε||µ||M(Ω), ∀ε >0.

Cela montre que toutes les hypothèses du lemme7.3.3sont satisfaites par{un}etu. On peut donc trouver une sous-suite{uν} telle que

uν −→u et ∇uν−→ ∇u p.p. dans Ω

et

n→∞lim Z

|∇(un−u)|s(p−1)= 0, ∀s∈[1, q].

Fixons maintenant ϕ∈ D(Ω). On a : Z

ˆ

a(x, uν,∇uν)· ∇ϕ= Z

µνϕ.

a) Passage à la limite dans R

µνϕ. Par le choix même de la suite, on a :

ν→∞lim Z

µνϕ=hµ, ϕi.

b) Passage à la limite dans R

ˆa(x, uν,∇uν)· ∇ϕ. Puisqueˆaest de Carathéodory, on a : ˆ

a(x, uν,∇uν)· ∇ϕ−→ˆa(x, u,∇u)· ∇ϕ p.p. dans Ω.

SoitE⊂Ω. On a : Z

E

|ˆa(x, uν,∇uν)· ∇ϕ| ≤ |||∇ϕ|||L(Ω)C Z

E

{|uν|p−1+|∇uν|p−1+a0}

≤ C Z

E

|uν|q(p−1)1q +Z

E

|∇uν|q(p−1)1q

|E|1−1q +Z

E

ap00p10

|E|p1. Comme{uν} est bornée dansLq(p−1)(Ω) (utiliser l'inégalité de Poincaré), on a :

Z

E

|ˆa(x, uν,∇uν)· ∇ϕ| ≤C|E|1−1q +C|E|1p, ∀ν≥1,

ce qui prouve l'équi-intégrabilité de la suite {ˆa(x, uν,∇uν)· ∇ϕ}. Il résulte alors du théorème de Vitali que

ν→∞lim Z

ˆ

a(x, uν,∇uν)· ∇ϕ= Z

ˆ

a(x, u,∇u)· ∇ϕ.

On a donc prouvé que

Z

ˆ

a(x, u,∇u)· ∇ϕ=hµ, ϕi, ∀ ∈ D(Ω) i.e. queuest solution du problème

u∈L1, p0 (Ω),

Au=µ dans D0(Ω).

Le théorème7.3.1est alors démontré (et le problème(P0)résolu) dans le cas1< p≤2−N1·

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