Des enquêtes aux périodes vives des cycles saisonniers
Mon travail repose sur environ douze mois de terrain cumulés entre 2008 et 2012 : neuf mois en Laponie et trois mois dans les Pyrénées. L’asymétrie tient à deux raisons majeures. La première a trait à la structure de cette recherche, que cette thèse ne relate que partiellement : pour un traitement équilibré de la comparaison, centrale dans la démarche adoptée pour ce projet, une partie des investigations plus approfondies conduites dans le site lapon ne sont pas présentées ici18.
La seconde raison a trait aux obstacles de l’immersion dans un terrain étranger qui implique l’apprentissage d’une nouvelle langue : pour mes enquêtes en Suède, j’ai appris progressivement le suédois pour mieux saisir le contexte dans lequel j’évoluais ; cependant la maitrise imparfaite de la langue est un frein inéluctable au processus d’immersion. Soulignons néanmoins que l’anglais a été principalement utilisé pour les entretiens, langue dont mes informateurs majoritairement scandinaves ont bien souvent une maitrise très avancée ; mais l’observation, la littérature grise et en somme l’ambiance du terrain sont en langue suédoise et samie19.
Figure 2. Synthèse des périodes de terrain dans les deux sites entre 2008 et 2012.
Ces douze mois sont divisés en périodes de terrains plus courtes de un à deux mois, favorisant des allers-‐retours entre les enquêtes et la transcription des données. Elles alternent également des périodes d’enquêtes dans les deux sites et donnent ainsi des perspectives intéressantes via les éclairements et les questionnements qu’un terrain peut suggérer vis-‐à-‐vis de l’autre. Ces terrains séquencés ciblent les périodes les plus intenses de la vie touristique des sites : dans les deux cas en effet, j’ai privilégié les hautes saisons touristiques, à savoir l’été principalement, mais également la saison hivernale caractérisée par l’intensification des activités touristiques liée aux sports d’hiver.
18 Il s’agit notamment d’un vaste travail de recueil de données auprès des touristes investissant le site, comprenant
l’expérimentation d’une méthodologie basée sur des enquêtes mobilisant des corpus photographiques.
19 La langue samie est souvent parlée entre Samis et apprise comme langue maternelle dans les familles samies. Mais tous
les Samis que j’ai rencontrés parlent parfaitement Suédois, langage qu’ils apprennent très jeunes, notamment à l’école et dans leur vie courante – populations samis et suédoises sont très métissées, et l’usage du suédois domine largement. L’anglais est souvent très bien maitrisé comme troisième langue, surtout par les jeunes générations.
Figure 3.Exemple de choix des périodes de terrains (2010) en fonction de la fréquentation touristique dans le site Pyrénées-‐Mont Perdu (2009). Source : Statistiques de 200920 communiquées par les offices de tourisme (O.T.) de
Gavarnie et de Gèdre.
Pourquoi privilégier les hautes saisons touristiques ? Enquêter durant les hautes saisons offre l’opportunité d’observer l’effervescence des situations d’interactions entre touristes et sociétés locales et de croiser plus aisément les approches endogènes et exogènes des sites. En période d’activité touristique plus ardente, on recueille auprès des informateurs dits « locaux » (résidents du site) un discours « à vif » sur le tourisme. On peut cependant émettre la critique que des enquêtes en période creuse nuanceraient les données en conférant une vision complète des dynamiques locales, manifestement irrégulières et discontinues. Enquêter en période de tourisme moins intense permet de s’intéresser aux perceptions du tourisme lorsque les touristes sont justement absents (comment
20 Les entrées des deux offices sont équipées de compteurs qui dénombrent les touristes pénétrant dans les deux
structures. Deux remarques importantes pour la lecture des courbes : 1) elles ne comprennent que la fréquentation des O.T. et donnent simplement la tendance de la fréquentation du site (certains touristes ne passent pas par les O.T., d’autres y entrent plusieurs fois), 2) L’O.T. de Gèdre est en aval de celui de Gavarnie. En hiver donc, lorsque les touristes montent vers Gavarnie, l’incertitude des conditions climatiques en montagne les incitent à s’arrêter préalablement à Gèdre pour s’informer sur l’enneigement et la circulation. De plus, l’office de Gèdre est un complexe comprenant une exposition et une salle d’escalade, davantage fréquentées en cas d’intempéries l’hiver ou par la population locale. Ces biais expliquent une fréquentation supérieure de la structure de Gèdre sur celle de Gavarnie en hiver.
vit-‐on une activité ponctuelle ? Cherche-‐t-‐on à compenser les périodes creuses ? Comment appréhende-‐t-‐on une activité qui fonctionne sur un cycle saisonnier très disparate?), et plus largement d’appréhender les dynamiques locales de manière holistique en considérant leurs inconstances. Pour ces raisons, malgré une concentration plus intense sur les pics de fréquentation, j’ai choisi de faire bénéficier l’enquête de périodes d’étalement des terrains sur l’arrière saison et de me saisir du déséquilibre entre les deux saisons dites hautes : l’hiver en effet est significativement plus calme que l’été, notamment parce que dans les deux cas étudiés, cette saison est plus courte, les sites sont plus difficilement accessibles, et nécessitent des équipements spécifiques aux conditions d’hiver en montagne et dans l’Arctique. L’intérêt d’enquêter aux différentes saisons émerge donc aussi spontanément du terrain, où mes informateurs offrent des témoignages mettant en perspective les différentes saisons. Des discours que j’ai pu confronter avec intérêt à mes observations directes. La perception locale de la saisonnalité touristique et l’étalement des saisons de tourisme sont des clés de lecture intéressantes pour les deux terrains.
Enquêtes aux portes touristiques des sites : stations et villages de montagne
Laponia
Le site Laponia repose sur les territoires des deux vastes districts de Gällivare et de Jokkmokk (cf carte n°4). Rappelons que les villes éponymes centralisent la population et que l’activité économique et politique des districts est de fait concentrée dans ces zones urbaines, situées à l’est du site, à plus d’une centaine de kilomètres des stations de montagne qui constituent les principales portes touristiques du site. J’ai focalisé mes enquêtes de terrain sur ces stations, structures touristiques avoisinant dans la plupart des cas des villages d’été samis, c'est-‐à-‐dire des lieux de vie où les Samis se sont traditionnellement installés dans les montagnes, d’abord sous forme de campements nomades et aujourd’hui dans des habitations en dur près des pâturages estivaux de leurs rennes. L’espace des villages samis est toujours bien délimité par rapport à l’espace des stations de tourisme, même si la circulation des personnes y est libre.
Carte 5. Territoire des districts de Gällivare et de Jokkmokk et principales zones d'immersion sur le terrain. Source :
Revelin (2013), modifié d’après gis.ist.se et Laponia.nu
J’ai réalisé des séjours d’immersion dans les cinq principales stations situées aux portes de Laponia ou directement dans l’enceinte du site : Ritsem, Saltoluokta, Kvikkjokk (situées à la frontière de Laponia), Stora Sjöfallet, et Staloluokta21 (situées dans l’enceinte de Laponia). Ces stations sont des
lieux de passage ou de séjours importants et distribuent à elles cinq la fréquentation touristique dans l’ensemble du site. Toutes sauf une (Stora Sjöfallet) sont des points importants sur le passage des itinéraires de randonnée majeurs qui sillonnent Laponia. Entre ces stations plus importantes, des refuges de montagne gardés ponctuent les sentiers, espacés d’une distance d’une journée de marche. Stora Sjöfallet est la plus grande station, située environ à mi-‐chemin sur la seule route traversant le site d’est en ouest. Dans les montagnes de Laponia, la saisonnalité naturelle est très marquée, l’obscurité et la rigueur de l’hiver laissent place en été à des journées où le soleil ne se
21 Remarquons que deux stations ont des noms très proches : Saltoluokta et Staloluokta, qui ne diffèrent que par une
couche pas. La fonte des glaces au printemps détruit les passages ouverts l’hiver sur les lacs gelés et rendent la montagne inaccessible à cette saison intermédiaire. Une telle variation est déterminante pour les saisons touristiques. Les stations de tourisme n’ouvrent que pour la saison d’hiver tardif (vårvinter en suédois, c'est-‐à-‐dire de fin février à début mai) et pour la saison d’été (fin juin à début septembre)22. En somme, de l’automne au début de l’hiver et durant la période de dégel du
printemps la montagne est vide de touristes et de tourisme. Pendant ces périodes plus creuses, une partie du terrain a été consacrée à des enquêtes dans les villes de Gällivare et de Jokkmokk, en particulier dans le but de rencontrer et d’interroger des acteurs institutionnels liés à la gestion du site Laponia, aux Parcs nationaux, aux instances politiques et au développement du tourisme. A Gällivare, j’ai notamment enquêté auprès du personnel en charge de gérer l’office de tourisme, de centraliser l’offre touristique et de promouvoir les spécificités du district sur le marché du tourisme national et international. J’ai rencontré leurs homologues pour le distrcict de Jokkmokk, de même que des personnes travaillant spécifiquement pour le musée Ajjte consacré aux montagnes suédoises et à la culture samie, et lieu important du tourisme du district.
Pyrénées-‐Mont Perdu
J’ai abordé le site pyrénéen par son versant français. Consciente de l’unité transfrontalière du site et des logiques complexes (physiques, socioculturelles, patrimoniales) qui soudent les deux versants, ma démarche vise à saisir la complexité des dynamiques locales en faisant le choix de les explorer plus en détails en me concentrant sur une aire plus restreinte. L’ethnographie préconisant une immersion longue dans un endroit pour en saisir toute la subtilité, les périodes de temps plus courtes consacrées à ce terrain nécessitaient de cibler des localités. C’est pourquoi j’ai choisi d’enquêter dans les deux communes françaises qui portent principalement le site classé sur ce versant : Gavarnie, réputée pour être un haut-‐lieu touristique (mondialement connu pour son cirque glaciaire et sa cascade) et Gèdre, et plus précisément dans son hameau nommé Héas (voir carte n°3 page 13). Héas est présenté dans la littérature du Patrimoine mondial comme un lieu exemplaire du versant français pour illustrer la notion de « paysage culturel vivant » telle que la définit l’Unesco (e.g. Bellefon et al, 2000 ; Rapport ICOMOS, 1999). Ce hameau est aussi la seule partie du périmètre classé qui soit habitée. À l’inverse, le village de Gavarnie (i.e. la partie habitée du territoire communal de Gavarnie) se situe en bordure du périmètre classé : il en est une porte d’entrée. Héas est difficilement accessible en hiver car l’unique route est fermée par arrêté municipal et n’est pas déneigée. Le hameau est donc faiblement fréquenté à cette saison à la fois par les touristes et par ses propres habitants. Ces derniers vivent pour la plupart dans leurs résidences hivernales, plus en aval, de
novembre à avril. J’ai choisi de séjourner à Héas pour une partie de mon terrain estival afin de nuancer l’enquête menée principalement à Gavarnie le reste du temps. Gavarnie est un pôle d’attraction touristique lié à la forte notoriété de son paysage monumental de cirque glaciaire. Gavarnie et Gèdre portent ensemble l’essentiel du territoire Unesco du versant français. Elles forment également une communauté de communes (Gavarnie-‐Gèdre) qui administre de manière concertée les diverses questions relatives au développement local et a fortiori celles liées tourisme. L’étude de ces deux localités est motivée par leur rôle d’interface, formant une sorte de ceinture de vascularisation touristique du site, dans le périmètre duquel les infrastructures touristiques sont très peu nombreuses. L’activité s’orchestre donc a fortiori dans cette périphérie directe, aux portes du site, là aussi où la population locale vit. C’est dans cet espace d’interaction que j’ai mené l’essentiel de mes enquêtes de terrain, dans les petits villages et hameaux de montagne où l’activité touristique est partie intégrante de la vie des sociétés locales. Cependant, une ouverture sur la région élargie a permis de contextualiser mes observations et de m’entretenir avec des acteurs influents basés dans les villes voisines, comme par exemple les bureaux du Parc, à Luz-‐Saint Sauveur et à Tarbes, ou dans la vallée voisine de Cauterêts.
Mes choix d’enquêtes de terrain sont donc dominés par le ciblage des espace-‐temps les plus denses de l’activité de tourisme dans les deux sites, choix motivés par la volonté d’opérer une lecture plus complète des enjeux touristiques dans la réalité des sites en saisissant les moments et les lieux où ils se manifestent plus intensément. Mes terrains combinent donc des stratégies d’enquêtes qui épousent les singularités de ces deux sites, se focalisant d’un côté sur les stations touristiques, et de l’autre sur les petits villages de montagnes, en gardant une focale importante sur les instances influentes à une échelle élargie.
3.2. Le recueil des données
3.2.1. L’observation participante
Si l’observation participante est une posture continue pour l’anthropologue en immersion sur son terrain (Malinowski, 1922, Olivier de Sardan, 2008, Peneff, 2009), je l’ai mobilisée plus particulièrement pour investiguer des lieux et des situations d’interactions fortes et variées entre locaux et touristes. J’ai choisi ici de présenter successivement quelques unes de mes stratégies d’immersion pour mes différentes enquêtes, afin de donner à lire la teneur de mon corpus d’observations.
L’office de tourisme : carrefour social et seuil de la visite touristique
L’office de tourisme est couramment la première étape de la visite touristique d’une localité. C’est en quelque sorte son seuil. C’est à ce titre un espace d’information majeur, mais c’est aussi un espace codifié, où chacun revêt un rôle bien défini. D’un côté, le personnel, majoritairement des habitants de la région, répond à un ensemble vaste et diversifié de questions d’ordre pratique ou informatif. De l’autre, le visiteur en quête d’information est glissé dans la peau du touriste en pénétrant cet office qui est spécifiquement dédié à améliorer et guider le déroulement d’une visite touristique. Outre donc une structure capable de fournir à l’enquête ethnographique de riches informations sur la mise en tourisme de la localité, l’office est un espace d’interaction majeur entre les visiteurs et le lieu visité. J’ai réalisé de nombreuses observations dans les offices de tourisme des collectivités locales qui portent les territoires labellisés, aussi bien dans le site franco-‐espagnol qu’en Suède. Durant mes enquêtes dans le site Pyrénées-‐Mont Perdu, j’ai été accueillie à l’office du tourisme d’un village du versant français. Je disposais d’un petit espace de travail (bureau) à l’étage et pouvais me déplacer librement dans cet espace et intégrer sa vie quotidienne. En me plongeant dans l’atmosphère du lieu, j’ai pu premièrement étudier son fonctionnement interne et deuxièmement observer les interactions qui se créent avec les visiteurs. J’étais en contact prolongé avec les employées de l’office chargées de l’accueil des touristes, la chargée de communication pour la station de ski et le directeur, qui sont devenus des informateurs privilégiés. Cela m’a permis d’approfondir mes observations sur la manière dont ils s’approprient et perçoivent leur travail à l’interface entre le lieu touristique et ses visiteurs, et comment ils influencent la manière de délivrer l’information et de présenter la région aux visiteurs. D’un point de vue méthodologique, l’office de tourisme constitue un espace privilégié pour mieux comprendre et observer ces logiques. J’ai pu appréhender les types de demandes formulées par les touristes et leur approche du lieu visité à travers cet espace qui est spécifiquement dédié au premier contact et à l’information à propos du séjour. Saisir cette interaction permet d’entrevoir d’un côté ce que les touristes connaissent ou non du lieu, ce qu’ils attendent de leurs séjours ou encore comment ils l’organisent, et de l’autre, comment les personnes en charge de l’accueil délivrent l’information pour répondre à cette demande et présentent l’offre touristique et le site.
L’office canalise plus particulièrement certains types de touristes : les moins spécialistes du lieu. Les demandes sont largement axées sur les aspects logistiques et organisationnels de la visite. Les statistiques produites par l’office de Gavarnie-‐Gèdre attestent cette tendance en montrant la prédominance des demandes qui concernent les activités (surtout des questions sur la randonnée), puis les questions d’hébergements et les conditions météorologiques ou l’enneigement en hiver. Il s’agit donc pour le personnel de délivrer une information d’ordre pratique, relativement répétitive,
qui prend un aspect quasi mécanique et systématique. Les interactions qui se créent au sein de l’office sont donc imprégnées par ces mécanismes qui cadrent la rencontre. L’enquête dans de tels espaces est aussi largement enrichie par l’étude des ressources documentaires qui y sont distribuées, qui jouent un rôle de présentation et de valorisation touristique de certains aspects du site. Elles participent à forger l’image du lieu en alimentant un imaginaire touristique et constituent un vecteur important de la canalisation des touristes dans la région, notamment en les conduisant vers les sites à voir.
Immersion dans des structures collectives d’hébergement – gîtes, refuges, stations
La préparation de chaque de terrain passe par une phase logistique et notamment la recherche d’un hébergement. C’est une phase similaire à la préparation du séjour par les touristes, qui discriminent des critères en fonction des leurs propres exigences (coût, localisation, confort, habitudes, etc). C’est une occasion, comme le préconise Grabrun (2002), de se glisser dans la peau d’un touriste et d’auto-‐ ethnographier sa démarche. La randonnée pédestre est une activité de tourisme majeure pour les deux sites et de nombreuses structures d’hébergement dans les sites ou à leurs abords sont conçues autour de la demande générée par cette activité. J’ai cherché à m’immerger dans ces structures d’hébergement, pour y développer des observations sur leur fonctionnement et leur rôle dans l’expérience touristique, mais aussi pour favoriser le cadre d’une rencontre féconde avec les touristes et le personnel de ces structures. J’ai donc contacté les différentes structures d’hébergements collectifs des localités étudiées (gîtes de groupes, refuges, campings, stations de montagne), en expliquant aux gérants ma démarche de recherche et ma volonté de séjourner dans chaque structure pour une durée prolongée (plus longtemps qu’un séjour touristique classique). Je mentionnais ma volonté d’être en contact avec les touristes qui partageraient ces hébergements et la possibilité pour moi de les interroger. Vivant au rythme de ces structures, j’ai parfois pu tisser des liens plus étroits avec leurs gérants ou certains touristes de long séjour (une semaine), qui sont devenus des informateurs clés.
Pour illustrer brièvement cette posture d’enquête par immersion, j’évoquerai d’abord mon séjour de plusieurs semaines dans un gîte de groupe pyrénéen, puis mon expérience d’immersion dans les stations et refuges de montagne en Laponie. Aménagée dans une ancienne grange, la structure pyrénéenne joue sur l’ « authenticité » d’un gîte rural de montagne, avec de nombreux symboles et objets de décoration rappelant la vie pastorale en montagne. Les plats servis sont au cœur de cette logique : entièrement faits maison et copieux, les repas sont pris collectivement sur des grandes tables où groupes de touristes constitués et solitaires se retrouvent, selon les plans de table indiqués par les gérants. Cette pratique de placement, usuelle dans les refuges qui offrent la demi-‐pension,
est importante dans la construction de la convivialité et des échanges entre hôtes (Cazenave-‐Piarrot, 2009). Eté comme hiver, la soirée et en particulier le dîner sont les moments forts de la sociabilité pour les touristes, qui sont en montagne la journée. Ce sont donc ces moments que j’ai observés en y participant pour en recueillir l’essence.
Photo 4. Salle principale du gîte le Gypaête à Gavarnie (France), aménagé dans une ancienne grange rénovée. Des touristes sont attablés et discutent en attendant le repas du soir. Photo : F. Revelin
Dans Laponia, j’ai mobilisé cette posture d’immersion dans deux types d’infrastructures touristiques